
Ian Kill Munster
- Groupe : Tagada Jones
- Album : La Peste et le Choléra
- Sortie : 2017
- Label : Enragé Production
- Style : Metal / Hardcore / Punk
- Site Web : www
- Note : 18,5/20
Alors c’est vrai que je suis fan de Tagada Jones et que j’aie aimé leur dernier album studio Dissident. Aussi, je n’ai pas pu résister à l’envie de chroniquer leur nouvelle galette lorsque j’ai appris la sortie de La Peste & le Choléra. Mais n’allez pas croire pour autant que j’aurais été tendre dans mes propos (et la note) si l’album ne m’avait pas plu, Holà ! Que nenni.
– Alors dis donc mon bon Ian, qu’en est-il de ce nouveau breuvage des Tagada ? Content, pas content ? Bon, pas bon ? Dis-nous tout !
Hé bien mes ami(e)s je vous le dis : mieux que bon et plus que content, une vraie réussite c’t’album. Il déchire la race de ta mère sur son scooter (Hooo ! ça fait d’jeuns ça, non ?). On y retrouve le groupe au mieux de sa forme, nous atomisant les esgourdes à coup de Harcore/Metal/Punk hargneux saupoudré de l’acidité des textes de Niko, qui excelle dans ce domaine.
C’est vrai que depuis la sortie de Dissident, beaucoup de choses se sont passé sur notre belle planète et apparemment ça a vraiment énervé les potos de Tagada, mais énervé grave. Cela se ressent à l’écoute de leurs nouvelles compos, plus brutales, plus couillues que sur les précédents albums, véritable ‘décalquage de tronche’ en règle. Bon, je tiens à vous rassurer, tous les ingrédients qui font qu’on aime leur musique est là, quelques titres à tendance plutôt Punk (« Mort Aux Cons », « Le Monde Tourne à L’Envers », « Pas De Futur »), des « Hohoho Hohohoho », des refrains fédérateurs scandés en cœur, mais avec en plus une bonne dose de Metal bien présente, qui fait que chaque compo est un véritable uppercut dont vous aurez du mal à vous relever.
Le groupe nous balance quelques ogives Metalo-Nucléaires comme « La Peste & le Choléra », « Envers et Contre Tous », « Guns », « Narcissique » et « Enfants des Rues » qui nous rappelle que les Tagada savent encore nous botter les fesses sévères. Ils nous offrent également avec « Vendredi 13 », une compo qui évoque les tristes événements du 13 novembre 2015, ce titre d’ouverture nous mets tout de suite dans le bain et nous rappelle, justement, qu’il ne faudra, surtout, ne jamais oublier. On y trouve, bien sûr, les futurs hits qui feront un malheur en live, feront suer et s’époumoner des milliers de fans tous acquis à leur cause, tels que « Mort aux Cons », « Je Suis Démocratie », « Pertes et Fracas » (entre autres). Et pour clôturer cet excellent opus, ils poussent même le vice à nous pondre un morceau très différent du reste de l’album, voir de leur style habituel avec « Le Point de Non Retour », beaucoup plus sombre et plus lourd, sur lequel Job, le batteur, fait un superbe boulot (musicalement, l’atmosphère du titre me fait penser à du Coheed & Cambria, bizarre non ?).
Les textes, toujours aussi importants, sont corrosifs et tranchants à souhait, n’épargnant rien ni personne, ils tapent là où ça fait mal, dénonçant toutes les traitrises (et les traites) de notre société, disant bien haut ce que beaucoup (trop d’ailleurs) pensent tout bas. C’est vrai que c’est dernier temps, Niko a eu de quoi trouver l’inspiration (malheureusement serait-on tenté de dire, car forcément si nous vivions dans un monde de Bisounours où tout était merveilleux, des groupes comme Trust, Beru ou Tagada Jones n’aurait pas lieu d’être), bref sur La Peste & le Choléra, les paroles sont autant efficaces que la musique (après on adhère ou pas, comme avec les casseroles).
Cet opus put la colère et la rage, ça suinte par tous les pores. Tagada Jones nous a pondus là, un de ses meilleurs albums, avec des titres dévastateurs qui feront mouche en live, raviront les fans (et en fédérera beaucoup d’autres) et vous feront réfléchir par la même occasion. De plus, cerise sur le gâteau, l’artwork est vraiment superbe.
Le groupe a fêté ces 20 ans, mais une chose est sûre, ils ont toujours la hargne et une bonne paire de ‘Cojones’, toujours l’envie de crier à qui veut l’entendre que c’est la merde ici bas, bordel et ils nous le balancent avec furie en pleine gueule, mais qu’est-ce que ça fait du bien (leur musique hein ! pas la merde). Jetez-vous sur cet album histoire de vous mettre une bonne claque (aux mauvaises odeurs) et tous en cœurs nous scanderont :
«Mort aux cons …. Et longue vie au Tagada Jones ».
Putain, c’est trop bon, je m’en vais me le remettre !
Tracklist :
01. Vendredi 13
02. La Peste et le Choléra
03. Pertes et Fracas
04. Envers et Contre Tous
05. Guns
06. Mort aux Cons
07. Le monde Tourne à L’Envers
08. Narcissique
09. Enfant des Rues
10. Pas de Futur
11. Je Suis Démocratie
12. Le Point de Non Retour
- Groupe : Noise Emission Control
- Album : Désordre et Mépris
- Sortie : 2016
- Label : Auto-Productions
- Style : High Energy Rock
- Site Web : www
- Note : 18,5/20
En 2014, lorsque je suis allé voir Tagada Jones aux 4 écluses à Dunkerque, il y avait 2 groupes qui ouvraient pour eux et parmi ces 2 groupes, il y avait Noise Emission Control que je ne connaissais, alors, que de nom sans m’y être vraiment intéressé …. Honte à moi et très grosse erreur de ma part ! Ben oui, car ce soir là, je me suis pris une énorme claque dans la tronche, mais de celle qui fait un bien fou. Leur High Energy Rock, comme ils qualifient leur musique, m’avait tout simplement enthousiasmé et ils avaient gagné là un nouveau fan.
Après 2 démo, le groupe avait sorti son 1er album éponyme il y a 4 ans, et 4 ans ça fait long de nos jours. Alors pour nous faire patienter encore un peu, en attendant la sortie d’un prochain album (prévu pour 2017), N.E.C. nous propose ici un EP 5 titres intitulés Désordre et Mépris. 5 titres, 15 minutes, 5 ambiances différentes, mais 5 brûlots qui vont vous saccager le bulbe, vous mettant K.O dès le 1er titre intitulé : « Hurlez ».
Aucun temps mort, pas de prisonniers, N.E.C. est impitoyable, vous écoutez, vous encaissez les coups et vous vous retrouvez, les yeux hagard, la bave aux lèvres, meurtris par les riffs, laminé par la section rythmique, et achevé par la voix agressive et percutante de Fred.
Les cinq compos s’enchainent : « Hurlez », « L’An Pire », « Désordre et Mépris », « Computer » et « Le Style » sans qu’un seul ne se détache vraiment, tant ils tous aussi bons les uns que les autres. Mêlant Hard Rock burné, Metal et Hardcore, on y décèle également quelques touches de Punk, voire de Stoner. Ce cocktail explosif Made in Noise Emission Control est ultra efficace et bougrement jouissif. On peut penser, par moments, à Tagada Jones (Et c’est un compliment venant de ma part, j’vous l’dit !), mais un zeste plus Rock.
Bref, on ne s’ennuie pas une seconde et la galette est vite avalée, trop vite même. Ce qui est le défaut des EP lorsqu’ils sont excellents. En tout cas après l’écoute on se dit : « Puta** ! vivement l’album ! » et ça c’est plutôt bon signe, non !
Désordre et Mépris vaut vraiment le détour et personne ne devrait passer à côté de ça. Qu’on se le dise, Noise Emission Control est de retour et il revient très fort avec toujours autant de rage, ça va faire mal !
Autre chose aussi, si N.E.C. passe par chez vous, courez-y, vous ne serez certainement pas déçu, éclate totale assurée !
Tracklist :
01. Hurlez
02. L’An Pire
03. Désordre et Mépris
04. Computer
05. Le Style
JCR, GGV, DGC, YGC font partie du peuple des Égarés, peuple isolé, abandonné, sans loi, sans visage. Ce peuple cherche à se rapprocher de la civilisation et de l’humanité, mais ils ne captent malheureusement que le côté sombre de l’Homme, la noirceur de la société. Afin ne pas tomber dans l’oubli ces quatre Égarés décidèrent de prendre les armes sous forme d’instruments de musique pour nous narrer leurs histoires et quoi mieux que du Dark Heavy Metal pour cela. Pas de Dieu, pas de Diable pour les guider, sous la croix sans tête, ce sont les égarés ….. THE LOSTS.
JCR : Belle intro l’ami ! Digne d’une quatrième couverture d’un futur Best Seller.
Bonjour à vous, Voici quelques mois que votre album « …. Of Shades & Deadlands » est sorti, les chroniques ont globalement été bonnes voir très bonnes, êtes-vous pleinement satisfaits de cet opus (de la compo à la pochette et la promo) ? Aviez-vous le sentiment qu’il serait aussi bien reçu ? Y a-t-il eu des retours de l’étranger notamment de la Belgique voisine où vous vous êtes déjà produit ?
JCR : Globalement nous sommes très satisfaits de cet opus. Évidemment, au sein même du groupe, chacun a sa façon de voir les choses. Les plus perfectionnistes regretteront de ne pas avoir fait telle ou telle chose tandis que d’autres considéreront plus cet album comme le reflet du groupe à un instant «T» et que d’autres évolutions arriveront par la suite.
YGC : Nous sommes d’autant plus satisfaits que nous avons réussi à lui donner la couleur que nous lui souhaitions : un rendu organique, reflétant bien qui nous sommes en live, et ancré dans un esprit de prod Old-School et Underground.
JCR : Nous étions quand même loin de nous douter d’un tel accueil. Certaines chroniques nous ont donné des frissons à la lecture. C’est un exercice délicat de se frotter aux avis des auditeurs qu’ils soient musiciens, passionnés ou véritables critiques mais c’est le jeu et on peut dire qu’on s’en sort extrêmement bien ! Concernant la diffusion à l’étranger, il y a eu forcément la Belgique même s’il faut bien avouer que sur la scène locale Metal, la frontière entre nos 2 pays n’existe pas vraiment. Après une bonne période de promo en France/Belgique grâce au gros travail de notre attachée presse Ellie Promotion, on voit d’autres horizons : des interviews et des chroniques au Royaume-Uni, en Indonésie, d’autres en prévision en Norvège, en Argentine, aux Pays-Bas, au Japon, la vidéo de «My Devil’s Rising» est diffusée en Allemagne, un titre doit apparaître sur la compilation d’un magazine portugais, des ventes et autres envois ont pris la direction de la Grèce, de la Hongrie, de l’Espagne, du Danemark et du Brésil.
YGC : Sans compter un bon nombre de sites proposant l’album en téléchargement illégal dans des langues toutes aussi incompréhensibles les unes que les autres ! Ah ces pirates, ils sont incroyables… cela dit, à notre niveau, ils nous font tout de même un peu de pub !
Qu’est-ce qu’on ressent au moment de livrer, comme ça, un projet sur lequel on a passé énormément de temps que ce soit dans l’écriture, l’enregistrement, les arrangements, … Du stress, un certain soulagement ? Qu’est-ce qui est le plus dur justement : travailler sur un album ou l’attente de sa sortie ?
JCR : Pas vraiment de stress car on a produit l’album que l’on avait en tête mais plutôt un mélange de soulagement, de fierté et d’envie de le faire découvrir. Le processus a été long entre l’enregistrement de la batterie en studio, celui des guitares et des voix dans notre propre studio, les échanges avec le studio pour le mixage et mastering ainsi que ceux avec Stan W. Decker sur la pochette, les choix dans l’ordre du tracklisting, les photos, le design du livret. Si à cela on ajoute nos vies de famille et nos vies professionnelles, ce fût assez éprouvant surtout sur la fin où tu te dois d’écouter les pistes encore et encore, à l’affût du moindre détail. Certains jours tu détestes ton album et tu ne peux plus l’écouter pendant une semaine !
YGC : C’est peut-être à ce moment où il y a tout de même un peu de stress, parce que tu en as tellement bouffé que tu ne sais plus si tu as fait l’album de tes rêves ou si tu as fait une bonne grosse bouse ! Tu te demandes si tu as fait les bons choix alors tu attends l’avis de l’extérieur avec un peu d’excitation et un peu de sueurs froides. Au delà de cela, il restera toujours la fierté d’avoir créé une œuvre complète et de contribuer, même si ce n’est que pour une infime place, à cette grande histoire qu’est la musique !
Comment s’est passé la composition de l’album, tout le monde a amené des idées, les titres étaient-ils prêt depuis longtemps au moment d’entrer en studio ? Et au niveau des textes, qui est le « Dark poète » ?
JCR : Le «dark pouet pouet» c’est YGC. Le concept des «Égarés» ainsi que les textes sont issus de son imagination à la fois débordante et torturée. C’est également le principal compositeur du groupe avec des idées de mélodies, de riffs, de structure… ensuite chaque musicien apporte ses propres lignes et les morceaux naissent dans leur version définitive en répétition. Les titres de l’album ont, pour la plupart, de la bouteille puisque certains datent des mêmes sessions de composition que les morceaux de notre EP sorti en 2013. En tout cas, ils ont tous été largement martyrisés en live avant d’être immortalisés sur galette. Un des avantages d’avoir fait le choix du studio personnel c’est qu’on a le temps d’expérimenter des choses. Le plus bel exemple est le travail qui a été effectué sur les chœurs que l’on retrouve tout au long de l’album.
À travers votre musique on retrouve des influences assez Old-School (MERCYFUL FATE, JUDAS, MEGADETH, …) sans pour autant que cela sonne 80’s. Le Metal post-2000 vous inspire-t-il aussi ? Si oui quels sont les groupes actuels qui vous font frissonner et qui pourraient éventuellement laisser quelques traces dans la zik de THE LOSTS ?
JCR : Ce qui fait la force du groupe, à notre sens, c’est la diversité des influences et des artistes qui nous font frissonner, comme tu le dis si bien. En plus des groupes que tu cites, on pourrait ajouter des grands noms du Heavy Metal teuton, des guitar heroes américains ou des mecs venus du Grand Nord avec des maquillages qui font peur et des moule-bites en vinyle.
YGC : On est assez ouvert d’esprit, même si personnellement j’ai un peu de mal avec l’approche du Metal moderne autant dans le son employé, que dans l’interprétation. Il y a beaucoup de groupes post-2000 que nous aimons comme MORTIIS Era 2 et 3, VULTURE INDUSTRIES, WATAIN, UNISONIC, TRIBULATION, ANAAL NATHRAKH, OPERA DIABOLICUS, EVIL INVADERS, SANCTUAIRE, GHOST (pour ma part) ou bon nombre de sorties Undergrounds. Mais il est vrai que ce sont souvent des groupes qui gardent un certain esprit à l’ancienne.
Comment en êtes-vous tous arrivé à faire de la musique, qu’est-ce qui vous a attiré les uns vers la guitare, les autres vers la basse ou la batterie, voire la mandoline ?
JCR : Les gonzesses évidemment ! Si on veut être célèbre «c’est pour niquer les gonzesses» comme le dit si bien Steven dans La Classe Américaine. Ça et la coupe de cheveux des frères Hanson à l’époque… mais bon, là il faudra se faire une raison… Sinon pourquoi choisir tel ou tel instrument ? Comme les gens choisissent de devenir prof, ingénieur, geek ou de glander à la maison… Une question de feeling, de vocation, de dextérité, d’influence des parents… un mélange de tout ça.
YGC : Moi je n’ai pas choisi, c’est mon frère qui m’a filé sa première gratte ! Sinon j’aurais fait du bugle ! GGV et moi sommes issus de la voie classique puisque, petits, il a appris la clarinette et le piano, et moi le cor d’harmonie. Et puis à un moment donné, il a bien fallu se rendre à l’évidence que c’était pas ce qui nous rendrait célèbre («Quand je serai célèbre, je m’ferai des meufs, je ferai des folies talalalala»)! C’est d’ailleurs en ne me faisant pas n’importe quelle demoiselle que j’ai eu cette mandoline, c’était au départ un cadeau et l’instrument a pris tout son sens avec notre souhait d’ouvrir notre musique à d’autres horizons !
Sur quel matos jouez-vous, avez-vous une marque de référence ? Qu’est-ce qui vous plaît chez cette marque ?
JCR : Concernant la batterie, c’est très récemment qu’on a troqué la Pearl pour une Tama. Le son est plus claquant, plus net par rapport au son bluesy de la Pearl.
GGV : Moi, je suis fan de l’ampli Hartke HA3500 + cab 410XL. J’utilise une basse Ibanez SR200, sachant qu’en cas de succès mondial je partirai certainement chez ESP !
YGC : Je joue sur plusieurs marques de guitares mais clairement on me voit essentiellement sur scène avec ma BC Rich Mocking Bird Acrylic Series et ma Reverend Volcano, qui est une marque US pas encore très répandue et pourtant incroyable ! Je pencherais pour celle-ci si je devais choisir ma marque de référence. Elle a le son et l’équilibre que je recherchais, elle est durable, travaillée dans l’essence de Korina qui a fait la gloire de Gibson et montée de composants qui ont fait leurs preuves, elle est hyper maniable et en plus, elle a de la gueule ! Côté ampli, j’aime coupler le préamp de mon Line 6 Spidervalve à un cabinet Framus Dragon. Pour le chant, j’ai toujours mon Shure beta 58 et notre Rhode NT2 pour le studio. Quant à ma mandoline, il s’agit d’une Fender électro-acoustique.
DGC : Je joue principalement sur ma Ibanez Universe 7 Cordes de 1997. Il m’a fallu 6 mois pour trouver cette gratte qui est n’a été fabriquée qu’une seule année. La lutherie est digne de la réputation de la Team J-Craft et c’est la seule Universe qui n’arbore pas d’éléments flashy si chers à Mr Vai. Je joue sur une tête EVH5150III branchée dans le même cab Framus que YGC. Mon signal suit son petit bonhomme de chemin au travers d’un système HF Samson, d’une Whammy Digitech, d’une Wah CryBaby 95Q (qui a l’avantage de s’enclencher par le simple fait de poser le pied sur la pédale, très utile sur un morceau comme «Lema Sabachthani»), d’une ISP Decimator (obligé vu le niveau de gain de la tête EVH). J’utilise également un petit pédalier Hotone Ravo qui fait bien le job pour ajouter un peu de delay ou de chorus sur mes parties lead ainsi qu’une Mooer ModFactory pour les effets tout bizarres. Enfin, j’ai une BOSS RC2 qui me permet de lancer des samples pendant les lives…. Dire que j’ai rationalisé mon pedalboard il n’y a pas longtemps…
On peut dire que vous avez un concept depuis vos débuts avec l’histoire des Égarés, concept musical, mais aussi visuel. Je suppose que vous pouvez encore développer le sujet, mais n’avez-vous pas peur que cette story ne soit pas éternelle et qu’un jour vous en ayez fait le tour ? Que pensez-vous qu’il se passera quand cela arrivera ?
JCR : Le concept est riche et a la chance d’être à la fois concret et abstrait. On a encore quelques idées derrière la tête pour l’étoffer, le faire vivre. On peut imaginer par exemple que dans leur quête d’humanité les Égarés se rendent à la foire aux disques du patelin d’à côté et tombent sur une compil des meilleures chansons de Carlos et décident de l’adapter à leur sauce.
YGC : Le concept illustre une satire de la société… la source d’inspiration est donc inépuisable ! Cependant, nous avons déjà relaté un grand pan d’histoire avec l’EP et l’album, peut-être que l’envie nous prendra prochainement d’aborder d’autres sujets et ce n’est pas, je pense, ce qui remettra en cause notre manière de concevoir le groupe…
D’où vient cette idée des Égarés, dans quel esprit a-t-elle germé ? Vous fallait-il impérativement un concept pour former votre groupe ? Est-ce le concept qui a donné vie au groupe ou le groupe qui a donné vie au concept ?
YGC : «Kingdom Of The Losts», chanson apparaissant sur l’EP, est un peu à l’origine de tout. C’est une chanson que j’avais écrite en amont de la naissance du groupe et qui a été naturellement la première présentée aux autres membres lorsqu’il a fallu se créer un contenu. C’est elle qui a donné son nom au groupe ainsi que son état d’esprit. Le texte traite d’émotions fortes et destructrices, personnifiées par cette notion d’«Égarés», dont l’Homme est capable. Lorsque nous avons pris le nom de THE LOSTS, il est devenu clair dans mon esprit que j’avais là une idée que je souhaitais développer, en donnant vie à ces personnages au travers d’autres textes. Le concept s’est donc ensuite construit au fur et à mesure que notre répertoire s’est étoffé.
Un album de THE LOSTS avec des sujets positifs, des paroles optimistes seraient-ils envisageables ? Ou alors, étant originaire de Dunkerque, un album de Pirate Metal avec l’histoire de Jean Bart par exemple, ce qui en fait en ferait du Corsaire Metal ?
JCR : En fait la plupart des membres du groupe sont basés sur la métropole lilloise donc pour être plus juste il faudrait que l’on envisage le concept de «Péniche Metal». C’est YGC qui est basé à Dunkerque et figure-toi que son voisin Babass s’est déjà attaqué au Corsaire Metal avec son propre groupe BLACKBART, ode à l’autre Bart, celui un peu plus Black que Jean !
C’est d’ailleurs marrant ce côté sombre de THE LOSTS car connaissant un peu YGC, par exemple, c’est plus un gai luron qu’un triste sire, non?
YGC : C’est clair que les autres ne s’ennuient pas avec moi ! Ils ont de la chance, je les envie ! L’humour a tout de même sa place dans notre musique, écoute «Dr Punkelstein «The Maximator»», par exemple. Mais pour ma part, j’ai toujours préféré la musique qui fait peur à celle qui fait rire. Et puis, n’oublions pas que l’Homme est un être de contraste !
Aimeriez-vous développer, sur vos futurs morceaux, ce côté folklorique comme pour le titre (très réussi) «Lema Sabachthani» et sa mandoline ? J’ai lu dans une ITW que vous étiez passé à côté d’un label justement à cause de votre ‘ouverture d’esprit’.
YGC : Nous avons un autre titre, «Pharaoh’s Curse», non publié encore et à caractère oriental, bien que celui-ci n’emploie pas la mandoline. On nous a déjà demandé si nous comptions retravailler avec cet instrument. Il est clair que nous ne sommes pas fermés à l’idée et je pense que si la mandoline doit refaire son entrée, ça se fera naturellement. On verra où nous entraînent nos nouvelles compositions. Quant au deal avec le label, c’est exact, notre musique était un peu trop multidirectionnelle pour rentrer dans ses besoins. Nous en avons pris notre parti et nous considérons cela comme une reconnaissance d’une certaine originalité que nous essayons de développer.
Vous pensez vraiment que le côté sombre de l’homme est le plus représentatif de celui-ci, qu’il y ait peu d’espoir que les Égarés chopent le positif qu’il y a en chacun de nous, ce qui pourrait les faire évoluer davantage ?
YGC : C’est dangereux, ça risquerait d’être chiant comme un disque de Christophe Maé !!! Nous croyons en l’Homme et sa valeur positive cependant, nous appartenons à une espèce complexe, très influençable dans ses interactions et ses émotions. Le problème vient surtout du monde tel que nous l’avons construit. Bien sûr qu’il n’y a pas qu’une part d’ombre, les Égarés restent avant tout une satire mais écrire sur la joie et les bisous, ça me fait tout de suite moins rêver !
Quand vous vous apprêtez à monter sur scène et suite à tous les événements malheureux et désastreux qui nous entourent depuis plusieurs mois, craignez-vous qu’il puisse se passer quelque chose pendant votre show, cela vous traverse-t-il l’esprit ?
YGC : Nous avons eu les événements à l’esprit, bien sûr, mais dans une optique d’hommage, pas de crainte. Voilà encore un autre exemple de ce que la part de violence chez l’Homme est capable de produire. Et puis que ce soit cela ou non, s’il doit nous arriver quelque chose, nous ne pourrons pas l’éviter alors profitons de ce que nous pouvons vivre les uns avec les autres et de ce que nous savons produire de plus juste et beau dans ce monde !
Il y a malheureusement pas mal de petites salles, ou de bar-concerts qui ferment leurs portes, comme la Péniche à Lille ou le Blue Devils à Arras dernièrement, au fil du temps, comment voyez-vous l’avenir live pour des groupes comme THE LOSTS ?
JCR : Vaste question qui mériterait de s’y pencher plus longuement. En toute honnêteté l’avenir live pour les groupes comme le nôtre n’est pas radieux. Il y a d’une part les contraintes que connaissent ce genre d’endroits, comme à Lille où la culture Metal et Underground en général n’est pas dans les petits papiers des dirigeants de la ville. D’autre part il y a aussi les comportements des fans vis-à-vis de la musique et la façon de la consommer qui entrent en ligne de compte également. Quand on voit la multitude de «petits» concerts dans des bar-concerts et la difficulté à faire bouger les foules ça fait mal au cœur. Évidemment en tant que spectateur on ne peut pas être partout et aller voir un groupe pro dans une super salle pour 30 ou 40€ c’est largement compréhensible. Malheureusement cela se fait au détriment des concerts Underground à 3 ou 5€ l’entrée. Des choix s’imposent pour les groupes, comme tourner massivement tous les week-ends dans tous les endroits du coin ou alors être à l’affût de la bonne opportunité quitte à jouer moins souvent mais devant plus de spectateurs. Des endroits tirent leur épingle du jeu, d’autres non…
Il faut quand même être sacrément passionné car l’enregistrement d’un CD, sa sortie, sa promo, les décors de scène, backdrop et autres, les instruments …. Enfin bref tout ceci demande une grosse dépense d’énergie et surtout d’argent, choses auxquelles ne pense pas forcément le fan.
JCR : Les choses se font petit à petit et les idées viennent les unes après les autres. C’est surtout à notre DGC que l’on doit la plupart de nos innovations scéniques : le logo, les masques, les récents kakemonos… C’est sûr que ça coûte du pognon et que l’on met de l’argent de notre poche pour se faire plaisir et pour pouvoir faire vivre le groupe. Mais bon, on parle bien là de passion alors dépenser de l’argent pour tuner sa Twingo, voyager au 4 coins du globe ou se payer un studio pour sortir un CD, c’est une question d’envie.
YGC : Un album tel que celui-ci, même s’il ne sort pas du studio le plus équipé de Scandinavie, est effectivement un véritable budget. Cependant, pouvoir conserver cette trace d’une période importante de nos vies, apporter sa contribution à la musique, ça n’a pas de prix… enfin si, un gros… mais c’est un accomplissement qui n’arrive que quelques fois dans une vie (ne nous leurrons pas, nous ne serons jamais Lemmy!).
Êtes-vous amateurs de lecture, de cinéma, de peinture, … et est-ce pour vous, également, une source d’inspiration ? Si oui quels sont les écrivains, réalisateurs, peintres ou autres qui vous ont influencés à un moment ou à un autre et qu’est-ce qui vous a attiré chez cet, ou ces artistes ?
YGC : Houlà, je vais essayer de ne pas m’éparpiller ! Tout acte de création m’inspire. Pour donner quelques exemples concrets, je suis fortement touché par certaines œuvres d’Anish Kapoor dont le très torturé «Internal Object in Three Parts» est visible au Rijskmuseum d’Amsterdam. Il y a tant de tension et de vision brute dans ses réalisations ! J’aime aussi l’humilité qu’on retrouve dans les sculptures de Martin Hirst ou le Street Art de Slinkachu. Côté lecture, je suis un grand fan de haïkus. Bien sûr, je lis aussi des choses plus légères comme les désopilantes bandes dessinées d’Anouk Ricard, des romans pourris ou les autobiographies de musiciens comme on trouve chez Camions Blanc. Niveau Cinéma, je citerais la filmographie de Wes Anderson qui sait soigner la consistance de ses personnages et des situations. Et puis, personne n’a un regard plus aiguisé sur les relations que le jeune réalisateur Xavier Dolan, son œuvre est une pure merveille contemporaine !
JCR : Musique, films, romans… la liste serait trop longue. Côté peinture, je vous invite toi et lecteurs à jeter un œil sur les œuvres de Beksinski : peintre de tableaux plus qu’étranges. En plus je le soupçonne d’être un membre de la famille des «gais lurons» Losts car il affirmait que ses œuvres n’avait rien de glauque mais tout d’humoristique.
Qu’y a-t-il de prévue pour THE LOSTS en cette fin 2016 ? Déjà des projets pour 2017 ?
YGC : Cette fin 2016 nous terminons la série de concerts entamée depuis mars pour la promotion de l’album. Après le Firefest en Belgique au mois de septembre, nous jouerons le 15 octobre aux Pays-Bas en compagnie de THE GUARDIAN et SOUL COLLECTOR. Nous ouvrirons pour LONEWOLF et les Allemands de WIZARD au El Diablo à Lille le 03 novembre et terminerons par une date locale, le 18 novembre au Barabao à Bailleul, lieu de nos débuts, pour dire au revoir à son gérant ! Ensuite, à moins qu’une belle occasion se présente à nous, nous aimerions débuter 2017 par de nouvelles sessions de composition afin de préparer ce qui devrait être le futur album ! Il y a déjà quelques titres dans les tiroirs, ça ne devrait pas déroger à notre style !
Quelles sont, pour vous, les plus grosses difficultés pour THE LOSTS et la scène underground afin de perdurer, continuer à sortir des albums et à monter sur scène ? Qu’est-ce qui pourrait être envisagé pour faciliter certaines choses ?
YGC : le flouze et le public par milliers ! Donc faîtes-nous des dons et venez en meutes à nos concerts, nous serons les plus heureux des musicos !
Question subsidiaire : A quand le rasage de crâne du bassiste ? Après ‘The Big 4’ il y aurait ‘The Bald 4’.
JCR : Personne n’a encore inventé la tondeuse capable de raser la masse capillaire de notre bassiste préféré !
YGC : On lui a déjà dit : «Tu te rases ou tu te casses, c’est pas un dépotoir ici !»… Mais il tape plus fort que nous….
GGV : C’est pas moi qui suis chevelu, c’est vous qui êtes chauves !!! Jaloux !!!
J’aimerais maintenant vous demander de me faire une playlist des morceaux qui vous ont le plus marqué, dont vous ne pouvez vous passer, ce sera votre «Magic Playlist Of Fire».
GGV : Allez, je commence mais c’est dur de trancher !
- ANGRA : “Carolina IV”
- HELLOWEEN : “Eagle Fly Free”
- MANOWAR : “Battle Hymn”
- THERION : “To Mega Therion”
- YNGWIE MALMSTEEN : “Far Beyond The Sun”
- GAMMA RAY : “Heading For Tomorrow”
- ICED EARTH : “Blessed Are You”
DGC :
- GUNS’N’ROSES : “Sweet Child O’mine” (… obligé !)
- METALLICA : “For Whom The Bell Tolls” (le premier morceau joué en groupe)
- ALICE IN CHAINS : “We Die Young” (je l’ai réécouté ce weekend et ça m’a fait dresser les poils !)
- JOE SATRIANI : “Surfing With The Alien”
- FISHBONE : “Black Flowers”
- PARADISE LOST : “So Much Is Lost”
- MEGADETH : “Hangar 18”
YGC :
- MEGADETH : “99 Ways To Die” (c’est par là que tout a commencé pour moi. Et Musty a toujours été mon chouchou depuis !)
- ANGRA : “Nothing To Say” (l’album entier a toujours été mon préféré d’entre tous)
- MERCYFUL FATE : “Come To The Sabbath”
- NOTRE DAME : “Le Nostradamus De Notre Epoqué”
- IMMORTAL : “Battles In The North” (c’est crade, pas carré, le must quoi !)
- SANCTUAIRE : “Une Messe Pour l’Enfer” (excellent représentant de l’underground français)
- GHOST : “Elizabeth” (rien que la polémique qui l’accompagne en fait un excellent groupe !)
GGV : S’il reste une place on peut mettre LES MUSCLES !!! Le 1er groupe de Blague Metal
JCR : Et bien en parlant de Blague Metal, voici ma Magic Playlist of Fire :
- CRADLE OF FILTH : “Hallowed Be Thy Name” (Maiden Cover)
- MARDUK : “Deme Quaden Thyrane”
- BALSAGOTH : “A Tale From The Deep Woods”
- BLIND GUARDIAN : “And Then There Was Silence”
- ABSU : “Vorago (Spell 182)”
- LIMBONIC ART : “A Venomous Kiss Of Profane Grace”
- MELECHESH : “Genies, Sorcerers And Mesopotamian Nights”
- OLD MAN’S CHILD : “God Of Impiety”
Comment ça y a 8 titres? Non, non, recompte bien, y en a pas 8…
Merci beaucoup d’avoir consacré un peu de votre temps pour répondre à mes questions. J’encourage tous les Metalheads à jeter une oreille sur «…. Of Shades & Deadlands», mais aussi sur votre EP «No God, No Devil» sorti en 2013, si ce n’est déjà fait et bien sûr ne les loupez pas s’ils passent près de chez vous (Bon ils ne sont pas très beau surtout le p’tit chanteur, d’où les masques je pense, mais leur zik est vraiment excellente). Certains que nous entendrons encore parler d’eux dans le futur.
Un mot pour finir, messieurs !
JCR : L’inévitable « merci » pour ton soutien et ton travail de l’ombre.
YGC : Vas-y hé ! Je te permets pas de me trouver moche !
- Groupe : Man.Machine.Industry
- Album : Box Of Horrors
- Sortie : 2016
- Label : Killing Machine Productions
- Style : Thrash Metal / Indus
- Site Web : www
- Note : 16,5/20
Il aura fallu que je tombe, par hasard, sur la vidéo du titre «(Gods Of Mass Distortion) Trend Killer» pour découvrir MAN.MACHINE.INDUSTRY, groupe formé en 2000 et qui est le projet solo du producteur J. “J.B” Bergman, également batteur de SLAPDASH et ROSICRUCIAN. Le hasard faisant bien les choses, c’est en sueur que je me retrouve, accompagné d’un large sourire sur mon doux visage de Metalleux heureux, après avoir effectué quelques sauts capricants au rythme de ce morceau diablement entraînant. Ouais, j’avais kiffé (comme disent les jeunes). Après quelques recherches, j’appris que le groupe sortait ici son 5ème album. Honte à moi pour être passé à côté de ce combo pendant 15 ans (leur 1er album Mention étant sorti en 2001), mais bon ! Mieux vaut tard que jamais !
Pour en revenir à nos moutons, MAN.MACHINE.INDUSTRY nous distille un Thrash Metal tinté d’Indus, oui mais pas trop, juste ce qu’il faut pour donner un peu de noirceur à certaines compos et plus de goût à d’autres, un peu comme une bonne sauce, vous voyez ! Pour les aficionados des comparaisons, je dirais que ça pourrait ressembler à du PRONG Vs HELLYEAH plus quelques légères touches de SAVATAGE (cœur, envolé mélodique, surtout sur la deuxième moitié de l’album).
Box Of Horrors débute avec deux véritables bombes, tout d’abord le fameux « (Gods Of Mass Distortion) Trend Killer », qui m’a donc fait découvrir le combo, et son intro toute gentillette avant la déferlante de riff, ce titre fera un malheur en live c’est certain, le refrain est tout simplement tueur (bon OK celle-ci était facile). La piste suivante, « Let It Burn », quoiqu’un poil plus lent, n’en est pas moins efficace, plus Heavy dans l’ambiance. L’album commence très fort.
Mais M.M.I est capable de varier les plaisirs en nous balançant ensuite, des titres au tempo plus lent, plus lourd aussi, comme « 20 000 Horns At The Sky », ou « Rise Above », compo un tantinet ‘Lordiesque’ dirais-je, mais pas que, encore un tube potentiel. Avec « Box Of Horrors (The Life And Death Of Jeremy Bones) » on change à nouveau de registre, ici c’est une sorte de meltingpot entre RAMMSTEIN, une ambiance lugubre à la A. COOPER voilé de quelques touches de SAVATAGE (les cœurs, la rythmique), drôle de mélange OK, mais sacrément efficace. « Destroyer Of Gods And Man » est un peu dans le même style, tout en étant moins sombre, c’est plus une sensation de tristesse qui découle de celle-ci.
« Too Close To The Sun » nous transporte vers d’autres horizons, nous emmenant vers une atmosphère orientale, arabisante, je ne saurais vous dire si les paroles sont en rapport avec ce fait. « Rise Of The Fallen » revient à un effet plus direct, plus ‘dans ta gueule’, très rythmé, le plus rapide de cette galette, super-efficace. « Heading For Nowhere », quant à lui, termine «Box Of Horrors» tout (trop) en douceur, ayant affaire ici à une balade, j’avoue que j’aurais préféré un titre d’un autre calibre, celui-ci est un peu trop guimauve à mon goût, dommage, c’est, je trouve, le petit loupé de ce disque.
Bref, voici une belle découverte pour bibi, tout content que je suis de vous la faire partager (pour ceux qui ne connaissent pas non plus, bien sûr). Box Of Horrors est donc un très bon album, très varié, tantôt grosse tarte dans la tronche, tantôt repos du guerrier, parfois sombre, parfois entraînant, mais jamais chiant (quoique «Heading For Nowhere» ! Mais c’est la dernière piste on peut la zapper). Tout est bon, les riffs, les solo, la voix, le duo rythmique, les samplers, la prod énorme. De plus, grâce à ses influences vraiment diverses, le groupe a sa propre identité dans ce style qu’est le Metal Indus, il se démarque ainsi de beaucoup d’autres. Ça donne clairement envie de se pencher sur les 4 albums précédents, histoire de ne pas passer à côté d’une autre bombe. Je suis vraiment étonné que l’on n’entende pas plus parler de ce groupe. Retenez bien ce nom : MAN.MACHINE.INDUSTRY. et jetez-y une oreille, je pense que vous ne serez pas déçu.
Tracklist :
- (Gods Of Mass Distortion) Trend Killer
- Let It Burn
- 20 000 Horns At The Sky
- Rise Above
- Box Of Horrors (The Life And Death Of Jeremy Bones)
- Destroyer Of Gods And Man
- Too Close To The Sun
- Rise Of The Fallen
- Heading For Nowhere
- Groupe : Headblaster
- Album : Hangover
- Sortie : 2016
- Label : Auto-Productions
- Style : Rock / Stoner Metal
- Site Web : www
- Note : 17/20
Salut ter tous ! Dites-moi, vous aimez la musique qui vous botte les fesses et vous donne le sourire, vous aimez les riffs bien gras, le bruit d’un bicylindre qui se baladerait entre vos esgourdes. Alors vous êtes au bon endroit, yes ! Car je vais vous parler, ici, d’un excellent EP, celui du groupe nordiste HEADBLASTER.
HEADBLASTER ? Mais qui sont-ce, me direz-vous ?
Hé bien c’est un groupe formé en octobre 2014 par Anthony (guitare) et Bruno (batterie), rejoint par la suite par John (chant), Thomas (guitare) et Sébastien (basse). Le combo, se disant influencé par des groupes comme PANTERA, ALICE IN CHAINS, BLACK STONE CHERRY, DOWN, CORROSION OF CONFORMITY ou encore BLACK LABEL SOCIETY, distille avec brio, un Stoner Rock enrobé de Southern Metal d’un très bon cru.
Hangover, qui est le titre de cet EP, se compose de 4 morceaux : «Blackout – Burnout», «Breaking The Law Of Silence», «Cowboys Are Not Dead» et «Hangover». Il a été enregistré au Riff Sound Studio (THE VELVET ROSES) à Crespin (59) et dispose d’un bon son, qui colle bien au style du groupe, humide, lourd, aux effluves houblonnesques ….. Rock’n’Roll quoi !
Les compos sont vraiment très bonnes, ça ronronne à merveille comme le bicylindre dont je vous parlais au début de cette chronique, ça suinte l’huile de moteur, ça secoue au rythme des pistons qui répondent aux coups d’accélérateur. Les mélodies sont bien présentes et les refrains sont efficaces, les solos sont furieusement Rock’n’Roll, ça groove sévère. Leur musique dégage une énergie Rock et entraînante qui donne une envie folle de remuer your whole body. La voix est un peu moins grave que ce que l’on a l’habitude d’entendre avec ce style et ça passe super bien.
Alors, comme c’est bon, 4 titres ça passe très vite, Ben oui ! Mais c’est une superbe carte de visite pour le groupe. Le seul petit reproche que je pourrais faire, c’est peut-être un petit manque de puissance au niveau des cœurs, mais ça ne gâche aucunement l’efficacité des morceaux.
Bref une bien belle entrée en matière pour ce jeune groupe qui m’a convaincu sans problème et qui devrait en convaincre bien d’autres. Cet EP devrait leur ouvrir des portes (sinon, faut les défoncer) et des titres comme «Breaking The Law Of Silence» et «Hangover» ont toutes les qualités pour devenir des hits et des incontournables du groupe sur scène.
Pour la petite histoire, le nom du groupe a été trouvé par Anthony, un beau jour du Hellfest 2015, alors qu’il errait sur le site après avoir vu plusieurs groupes mais aussi, après avoir descendu plusieurs pintes de bière (le nombre n’ayant pas été divulgué, je ne pourrais pas être plus précis, désolé). Le nom de HEADBLASTER lui serait alors venu a l’esprit, peut-être un message envoyé par Saint-Houblon ? Par contre, pour le titre de L’EP, nul doute qu’il l’a trouvé le lendemain au réveil.
Tracklist :
01. Blackout – Burnout
02. Breaking The Law Of Silence
03. Cowboys Are Not Dead
04. Hangover
- Groupe : Buffalo Theory Mtl
- Album : Skeptic Knight
- Sortie : 2016
- Label : Stand Productions
- Style : Stoner Metal
- Site Web : www
- Note : 17,5/20
Je ne sais pas si beaucoup d’entre-vous ont déjà entendu parler des Québécois de BUFFALO THEORY MTL, si vous ne connaissez pas nous allons, avec cette chronique, remédier à cela. Il faut savoir que ce ne sont pas des débutants, loin de là, car ils sont dans le circuit depuis un moment. Outre BUFFALO THEORY MTL, ils jouent (ou ont joué) aussi dans d’autres groupes tels que GHOULUNATICS (Death Punk Metal), LES EKORCHES (Akousticore), ARSENIQ 33 (Anthology Rock / Free Metal / Hardcore Jazz), VANTABLACK WARSHIP (Dark Thrash Metal), … je vous conseille d’ailleurs de jeter vos deux oreilles sur ces groupes, ça vaut le détour.
Pour en revenir à BUFFALO THEORY MTL, ils ont sorti en février dernier, Skeptic Knight, leur quatrième enregistrement. Ils avaient déjà à leur actif, une démo 5 titres sortis en 2010, l’album Heavy Ride en 2012 contenant 6 nouveaux morceaux + les 5 titres de la démo remastérisée, ainsi que le single Murder Trilogy ayant la particularité de contenir le même titre enregistré 3 fois, mais dans 3 langues différentes (anglais, français, portugais). Pour ce qui est du style musical, les BUFFALO THEORY MTL le qualifient eux-mêmes comme étant du ‘Stoner Metal For Beer Drinkers’, why not ? Moi ça me va très bien.
Revenant une nouvelle fois au format EP, le groupe enregistre, ici, 5 morceaux. Alors OK, c’est peu, mais le principal c’est que ce soit bon, et là ça l’est fichtrement. Ce Skeptic Knight, c’est un vrai Spring Break de bucheron Canadien, il suffit de remplacer la plage par une belle forêt Québécoise, les maillots de bain et bikini par des chemises à carreaux et plutôt que de vous dorer la pilule au soleil ou de piquer une tête dans la piscine, à la place, vous jouez de la hache, de la scie et de la tronçonneuse. Le tout sur fond de Stoner Metal jouissif jusqu’au bout des orteils, un bon verre de Caribou et une bonne assiette de poutine vous tendant les bras pour après l’effort.
C’est «Conspiracy In Paranoland» qui lance cet EP avec son intro à la basse, celle-ci ronronnera grassement pendant toute la durée de l’opus. Dès le début de ce premier titre, votre tête, vos pieds et tout le reste de votre corps vont se mettre à bouger tout seul, vous ne pourrez pas y échapper, pas moyen d’y résister. D’ailleurs, «Punishment» et «Get On It», les deux pistes suivantes, ne feront que confirmer l’efficacité de leur musique. Sachez, que derrière leur Stoner Metal, ils n’hésitent pas à y cacher un zeste de Southern Rock et de Thrash par-ci par-là, ce qui enrichit encore plus leurs compos. Les riffs des guitares, comme la basse, sont bien gras, lourd parfois, mais ils savent être entrainant aussi comme sur «Conspiracy In Paranoland». La voix est très plaisante, pas de growl, ni de cri pour faire beau, simplement un chant efficace qui communique la bonne humeur. Quant à «Skeptic Knight», c’est certainement le morceau le plus lourd de l’EP, celui aussi ou le chanteur «Anton Parr» varie le plus sa voix. «Psychic Enclosure», clôture ce petit bijou de bien belle façon avec un petit côté Rock/Punk que pouvait avoir, par moments, un groupe comme LUDICHRIST ou SCATTERBRAIN …… et pas que sur ce titre d’ailleurs.
Bon c’est vrai que la musique du groupe fait plutôt entrevoir les contrées marécageuses où barbotent DOWN ou CORROSION OF CONFORMITY que les belles forêts Canadiennes, mais avec de l’imagination vous y arriverez, j’en suis sûr. En tout cas pour ce qui est du style, ‘Stoner Metal For Beer Drinkers’ sité ici plus haut, ils ont tout à fait raison, ça leur va comme un gant. Alors je vais me répéter, mais 16 mn (environ) c’est vraiment court, trop court, surtout quand c’est aussi goûteux que ça et que l’on prend un tel plaisir à l’écoute, mais pour le moment on s’en contentera jusqu’à la sortie d’un prochain album, mais l’attente risque d’être longue, tabarnak !
En tout cas c’est une belle découverte que voilà, il faudra d’ailleurs que je me penche un peu plus sur le reste de leur discographie et je vous invite à en faire de même. Amateur de Rock boueux, de Stoner qui donne la patate ou de Southern Thrash qui excite les neurones, jetez-vous sur cet EP, vous ne serez pas déçu. J’espère avoir la chance, un jour, de les voir de ce côté-ci de l’Atlantique, car en live ça doit bien botter les fesses.
Pour la petite histoire et pour ceux qui ne savent pas ce qu’est ‘the buffalo theory’ (la théorie du bison) faite une petite recherche sur Google ou cliquez ici, ça devrait vous plaire. En ce qui concerne le ‘mtl’ final, c’est simplement pour l’abréviation de Montréal ……. Je reviendrai à Montréal, Dans un grand Bœing bleu de mer, J’ai besoin de revoir l’hiver, Et ses aurores boréales ……… (R. Charlebois).
Tracklist :
01. Conspiracy In Paranoland
02. Punishment
03. Get On It
04. Skeptic Knight
05. Psychic Enclosure
- Groupe : W.A.S.A.B.I.
- Album : The Wicked Six
- Sortie : 2016
- Label : Auto-Production
- Style : Metal/Electro/Fusion
- Site Web : www
- Note : 17,5/20
Attention : Ils sont sauvages et gravement infectés. «Ils», ce sont les W.A.S.A.B.I. (Pour ‘We Are Savage And Badly Infected’). J’avais déjà beaucoup apprécié leurs 2 précédents EP. Le premier sorti en 2010, Entertainment, qui était plutôt Rock/Metal et le second, sortie fin 2012, intitulé W, qui lui voyageait dans une sphère Metal/Electro très bien foutu, ces deux EP contenaient chacun 5 titres. Au niveau du line-up, un petit changement a eu lieu en 2014, en effet après le départ de Greg, c’est Vincent, alors batteur du groupe, qui prend la place de second guitariste, laissant ainsi les fûts au nouveau venu : Tom (….Tom Sawyer c’est l’Amérique, le symbole de la liberté, il est né sur les bords du fleuve Mississippi, Tom Sawyer c’est pour nous tous un ami…..).
Évoluant, ce qui est très rare, autour d’un trio au chant (Charlotte, Damien (+ Basse) et Dany (+ Samples)), le combo sort donc, trois ans plus tard (janvier 2016), leur 1er album, The Wicked Six, composé de 11 morceaux (+ 2 remix). Le groupe ayant vraiment trouvé son style avec W, le nouvel album continue sur cette lancée en gardant le côté électro, sans pour autant dénaturer le côté Metal toujours bien présent.
L’album démarre avec l’intro («Rescue Me !»), qui ferait un parfait générique pour une série policière ou d’aventure américaine. Avec «This Is A Call», on entre dans le vif du sujet, c’est un titre énergique avec un chant quelque peu Hardcore sur les couplets tandis que le refrain, chanté par Charlotte, lui, est plutôt mélodique, le riff est bien Heavy et les samples passent très bien, dosés comme il faut, c’est un très bon morceau pour lancer l’album et il est assez représentatif de la musique du combo sur cet opus.
Les petits clins d’œil sont nombreux tout au long de The Wicked Six et parfaitement intégrés à leur musique. On pourrait comparer l’album à une sorte de manège Electro/Metal, vous savez celui sur lequel on montait lorsque nous étions petiots (et sur lesquels montent maintenant nos petiots). Un manège où on y trouverait, par exemple, un cheval LINKIN PARK («Revolution»), une moto RAGE AGAINST THE MACHINE («Invade») ou un camion de pompiers LIMP BIZKIT («Was», «Nothing»), j’ai même remarqué un p’tit stickers BUKOWSKI («Back To Square One») sur une voiture et un autre NO ONE IS INNOCENT sur un bus. Alors surtout ne me faite pas dire ce que je n’ai pas dit, il n’est nullement question ici de copier ces groupes, de pomper bêtement sur eux, non, non, ils servent seulement d’inspiration. Le manège tourne comme une horloge, et comme on attrape toujours le fameux pompon (moment tant attendu, apothéose qui faisait la fierté de nos parents et maintenant de certains d’entre-nous, parents), nous avons droit de passer au titre suivant, Youpie ! La mécanique est vraiment bien huilée.
La musique est super-entraînante, dans l’ensemble, à part 2-3 titres un peu plus lents («Nothing», «Step Away» et «Breakout») ce qui, évidemment, ne veut pas dire qu’ils sont moins bon. La combinaison des 3 voix est parfaite, Damien faisant les chants plus agressifs, tandis que Charlotte et Dany amènent plus de mélodie avec leurs voix. Le niveau de W, pourtant déjà bon, est largement rehaussé, bravo.
Beaucoup de Hits potentiels se trouvent sur cet opus : «This Is A Call», «Revolution», «Invade», «Power/Full», «Run» et son sample assez Disco 80, «Back To Square One» avec son texte mi-français, mi-anglais ou encore l’excellent «Was». De quoi faire jumper pas mal de monde en concert. Il y a aussi la très jolie balade, «Breakout», qui vient clôturer The Wicked Six (ben oui ! Il faut une jolie balade pour les amoureux, pour qu’ensuite ils fassent des p’tits qui pourront monter sur les fameux manèges, etc … vous suivez, …. un cercle vicieux tout ça !).
Rien à reprocher au niveau de la prod qui est impeccable, les arrangements sont parfaits. L’artwork est superbe, Charlotte et Dany s’étant occupé de la conception graphique et des illustrations, ils ont fait là un superbe boulot, démontrant qu’ils ont plus d’une corde à leurs arcs. D’ailleurs je verrais bien les 6 vilains, représentés sur la pochette, finir en BD ou en Clip vidéo pour un de leurs titres. Je vous invite aussi à visiter leur site web (ici) qui, reprenant le thème, est une vraie réussite.
Premier album réussi donc pour W.A.S.A.B.I., The Wicked Six s’inscrit dans les belles sorties de ce début 2016 et finira certainement dans mon top 10 de l’année. J’espère vraiment que le public suivra et prendra la peine d’écouter et d’acheter cet opus car il le mérite vraiment. Le groupe devrait, avec cette nouvelle galette, gagner de nouveaux et nombreux fans.
‘We Are Savage And Badly Infected’ qu’ils disent, en tout cas ce qui est sûr c’est que leur musique a de grandes chances d’en infecter beaucoup, moi c’est fait.
Pour les 2 remix, n’étant pas vraiment fan, ni expert de ce genre de chose, je vous laisse juger par vous-même.
Tracklist :
01. Rescue Me !
02. This is A Call
03. Revolution
04. Invade
05. Nothing
06. Power/Full
07. Run
08. Back To Square One
09. Step Away
10. Was
11. Breakout
Bonus Track :
12. Invade (Electro Remix)
13. Was (Chill Remix)
Bienvenue dans le Bordelais, pays du bon pinard, mais pas que ! Hé non ! Je ne vais pas vous parler du vin qui fait la fierté de la région, mais du groupe de Metal EROS. EROS voit le jour en 2012 sous l’impulsion de Sophie (chant) et Sebastien (Guitare). Ils seront rejoints par la suite par Quentin (batterie), Thibault (basse) et enfin Paul comme second guitariste. Après avoir pas mal bossé et fait moult concerts, le groupe décide en 2015 qu’il est temps de passer aux choses sérieuses et d’enregistrer leur 1er album. C’est ainsi que sort en décembre, The Damage Is Done, excellent 1er opus du combo que j’ai beaucoup apprécié (chronique ici). J’ai donc décidé de leur donner la parole au travers de cet ITW afin que le monde entier sache qu’EROS n’est pas que le Dieu de l’amour.
Bonjour, comment allez-vous ? Pour commencer, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
EROS est un groupe de Groove Metal, très influencé par PANTERA et MACHINE HEAD, chanté en anglais et composé de 5 musiciens :
– Quentin (batterie)
– Thibault (basse)
– Paul (guitare)
– Sébastien (guitare)
– Sophie (chant)
Sinon ça va super bien.
Racontez-nous un peu la genèse du groupe ?
EROS est né d’un ancien groupe avec Sébastien et Sophie, qui côtoyaient déjà Quentin à cette époque-là. Sébastien possédait beaucoup de compositions, le groupe est né à trois, Thibault s’est rapidement joint à l’ensemble, puis il a été décidé de recruter un deuxième guitariste, Adrien, qui nous a apporté sa fougue et son approche plus directe et nerveuse de la musique. Paul est avec nous depuis maintenant un an et demi.
Quels ont été, depuis la formation du combo en 2012, les moments forts, les moments clés d’EROS ?
Le premier gros moment pour nous a été la composition du titre « Rotten Hero », élaboré en intégralité par Sébastien et Adrien, à partir duquel nous avons commencé à bâtir notre signature musicale. Ce morceau est un beau résumé de notre identité.
Début 2014, nous avons fait venir le groupe BUKOWSKI à Bordeaux pour une date qui reste inoubliable pour nous tous. S’est vite ensuivi le départ d’Adrien, pour études, qui a été un gros coup d’arrêt. Nous avons néanmoins rapidement pallié à son départ.
Puis fin 2015 la sortie notre album bien entendu avec un concert excellent dans notre repaire, le bar « Les Runes » à Bordeaux en compagnie de nos potes de BURY ALL DREAMS. Une soirée vraiment cool où nous avons pu sentir l’attente qu’avait généré notre enregistrement.
Qui compose et comment se passe l’élaboration d’un nouveau morceau ? Tout se fait-il en répète ?
En règle générale, tout part d’un riff venant d’un de nos deux guitaristes en répétition. On Jam dessus pendant un bon quart d’heure s’il tourne bien et qu’il plait à tout le monde. Puis chacun propose ses suggestions et comment il, ou elle, voit la structure à partir des éléments qui sont ressortis. Au bout de deux répétitions, on arrive à avoir un morceau de quatre ou cinq minutes sur lequel viendra se greffer le chant de Sophie, qui commence par trouver l’air et ensuite les paroles qui lui sont inspirées par ses ressentis.
The Damage Is Done est sorti il y a maintenant un peu plus de 3 mois. Que vous ont apporté l’enregistrement et la sortie du premier album ?
Après deux ans de concerts sur Bordeaux et proches alentours, nous avons pu nouer de sérieux liens avec toute la sphère Rock et Metal en Gironde, ce qui nous a permis, comme je le disais précédemment, de créer de l’attente, de la demande pour ce nouvel album qui a vraiment bien été reçu à sa sortie. De plus, avec un support CD, cela nous permet de mieux nous vendre car nous possédons maintenant un produit fini.
Concernant l’enregistrement, c’est un processus toujours particulier car il ne faut rien laisser au hasard, le moindre détail compte. L’exigence est donc de mise, tout le monde n’a pas le même avis sur telle ou telle chose, sur quels morceaux choisir. C’est un gros consensus à cinq, et les débats sont régulièrement agités, mais le résultat vaut la peine et le groupe n’en ressort que plus uni et grandi.
Comment a été l’accueil du public et des chroniqueurs ?
Des deux côtés c’est un succès. Notre public est ravi du travail accompli, qui correspond à ce que nous produisons sur scène, donc pas de surprise à ce niveau. La production est propre, le son massif. Côté chroniques, les retours sont très positifs pour le moment, mettant en avant la performance vocale qui reste notre atout premier. Nous avons un son assez accessible, une signature musicale et une voix qui marque, il n’y avait donc aucune raison que ce produit fini ne plaise pas au final et comme les compliments pleuvent, nous redoublons d’efforts pour nous faire connaître plus loin qu’autour de Bordeaux.
L’enregistrement s’est déroulé au « Bud Studio » avec Mathieu Pascal (GOROD), combien de temps y êtes-vous resté et comment cela s’est-il passé ? Vous deviez être satisfait de Mathieu sur les 2 titres enregistré en 2013 pour refaire appel à lui ?
Il faut savoir que Mathieu est avant tout musicien, et quel musicien… Il gère son groupe de Tech-Death GOROD de A à Z au niveau de la composition. Il a une belle vision de la musique, et c’est quelqu’un qui ne va pas se limiter à appuyer sur le bouton « record ». Il te donne son avis, te pousse à te donner à fond lors de l’enregistrement, même s’il faut faire 20 fois la prise. C’est de plus une personne adorable, donc tous les voyants étaient au vert pour à nouveau enregistrer en sa compagnie.
L’enregistrement s’est déroulé sur environ 50 jours, à un rythme très décontracté. La batterie et la basse ont été faites très rapidement, les guitares sont venus se greffer ensuite avec un travail beaucoup plus méticuleux, puis le chant et les arrangements. Sachant qu’entre chaque étape se place un envoi de fichiers pour écoute et analyse de l’ensemble pour éviter de laisser passer les défauts. Donc cela prend du temps, et ensuite vient la phase d’équilibrage et de mix qui a bien pris 3 mois pour que tout nous convienne. Mais le résultat en vaut la peine.
Est-ce que l’album correspond à votre attente au niveau du son, de l’artwork, des titres choisis ?
Il est très dur de prendre du recul sur un produit qu’on a finalisé il y a si peu de temps. Cela représente des dizaines d’heures d’écoute à la recherche du moindre détail sur des morceaux que nous jouons déjà depuis plus de deux ans pour certains. Au niveau du son, nous avons décidé de travailler avec Mathieu pour avoir un son de qualité et une belle production, nous sommes très satisfaits car le contrat est rempli. Pour les morceaux choisis, nous avons suffisamment délibéré sur la question pour ne pas être satisfait. L’artwork a été une partie qui nous a donné du mal car nous avions décidé à la base d’utiliser un dessin, mais nous n’étions pas sur la même longueur d’onde que la personne à qui nous avions fait appel. C’était l’été, difficile de joindre les gens, de faire des demandes particulières, donc nous avons accusé pas mal de retard à ce niveau. En septembre nous avons enfin vu le bout du tunnel avec Vincent Sanroma, un de nos fans de la première heure qui a réalisé l’artwork complet de l’album. L’ensemble nous correspond parfaitement et les différents retours que nous avons, nous confortent dans cette idée.
D’ailleurs comment avez-vous choisi les 10 titres qui figurent sur l’album, je suppose que vous en aviez un peu plus en réserve, non ?
Nous avions effectivement une quinzaine de compositions parmi lesquelles choisir. Huit morceaux étaient évidents, tandis que « Fuck Me » et « Child In Flames » l’étaient moins dans un premier temps, car nous avions un ou deux morceaux plus anciens en stock, et il a fallu trancher. Au final, « Fuck Me », qui est notre dernière composition en date, a été choisi pour sa rythmique ternaire et son impact au refrain, et « Child In Flames » pour son côté Crossover entre Heavy Metal et Hardcore à la finition. Mais que le choix n’a pas été facile et les débats s’enflamment vite quand on est cinq à parler.
Sophie, est-ce toi qui écris les textes ? Si oui, pourquoi tant de haine 🙂 ? Tu as quand même, au niveau des paroles, un regard très sombre sur le sexe et sur la vie ? N’y a-t-il que la souffrance qui t’inspire ? Le sexe ne peut-il pas être quelque chose de beau, fait avec douceur et passion (Attention, ITW interdit au moins de 18 ans) ?
C’est en effet moi qui écrit les paroles, certains de mes textes sont très sombres et témoignent du passé d’autres sont bien plus fun où je parle aussi de sexe : je mentionnerai « Sex’n Roll » et « Fuck me ». J’ai un regard sombre sur la vie, pourtant je suis très heureuse et épanouie actuellement, mais ça n’a pas toujours été le cas. La souffrance m’inspire beaucoup et me touche profondément, je ne me vois pas parler de la pluie et du beau temps ou même de la nature ou de la Terre qu’on exploite. Je veux faire passer des sentiments forts, pénibles ou heureux et cela passe souvent par la souffrance, la musique qui est composée, influe beaucoup sur mes textes, si les morceaux sont enjoués, les paroles seront funs, si les morceaux sont brutaux les paroles le seront aussi.
Justement pourquoi avoir choisi d’appeler le groupe EROS, car je ne pense pas que le Dieu Grec voyait l’amour comme ça, vous êtes plus proche du « Marquis de Sade » que d’ »Eros » tout de même ?
« Eros » est dieu d’amour et de la puissance. Puissance nous avons, amour, pas toujours rose, mais nous avons aussi. EROS vient surtout du groupe DEFTONES, dont Quentin est un énorme fan, c’est le nom de l’album qu’ils devaient sortir avec leur bassiste avant qu’il ait son accident et décède plus tard. MINERVA (toujours en rapport à DEFTONES) a été longtemps envisagé, mais l’ensemble du groupe n’était pas satisfait donc nous nous sommes orienté sur EROS.
Je rajouterai qu’on est quand même loin du « Marquis de Sade », on ne s’appelle pas DEFEAT THE EARTH !
Parlez-moi de vos influences, j’évoque dans ma chronique de The Damage Is Done une influence d’OTEP, mais Sophie n’avait pas l’air trop d’accord avec moi (la vilaine) !
Nous avons tous des styles très différents, mais nous nous retrouvons tous sur PANTERA, MACHINE HEAD, GOJIRA ou encore METALLICA. Thibault écoute peu de Metal dans l’absolu et est bien branché Electro, Sebastien est très Death Mélo à la suédoise, Paul est plutôt Thrash et Hardcore, Quentin, lui, est le plus éclectique et va de Selah Sue à STRAPPING YOUNG LAD, Sophie écoute beaucoup de Soul (Aretha Franklin, Selah Sue aussi), mais aussiu beaucoup de Metal, fan incontestable de BLACK LABEL SOCIETY, DORO, MACHINE HEAD, en passant par le Black et le Death Metal. Il y a énormément d’influence dans la musique d’EROS, nous essayons de les faire varier entre nos morceaux où on retrouve de-ci de-là des petites références à des groupes qui nous tiennent à cœur.
Parlons un peu de la scène Metal Bordelaise, Comment se porte t-elle, que ce soit au niveau des groupes, des orgas, des salles ? Est-ce un bon endroit pour un groupe jouant la ‘music of the Devil’ ?
Il y a de très nombreuses choses au niveau du Metal à Bordeaux. A notre niveau, il y a 4 structures permettant à n’importe quel type de groupe de répéter dans de bonnes conditions, réparties de belle façon autour de la ville, ce qui créé une belle émulation créative. Au niveau au-dessus, 4 salles de plus ou moins grosse capacité permettent d’accueillir des artistes nationaux et internationaux, avec ces deux dernières années de belles programmations Metal. La scène locale est menée par les groupes GOROD, OTARGOS et BREAKDUST, qui sont vraiment au-dessus de tous les autres. Concernant les orgas, une seule association réellement Metal existe et elle est plus portée sur le Black et le Death, ce qui ne nous correspond pas. A Bordeaux, si tu te bouges, tu peux faire au moins deux concerts par semaine. Ce qui est aussi un problème parce que le public ne se déplace que peu, et pas en grand nombre, ce qui fait qu’on peut globalement dire que la scène Metal est saturée sur Bordeaux. Les gens ici se déplacent plus pour des concerts pop-rock, avec le fantôme de NOIR DESIR dans tous les esprits.
Quels sont vos projets dans les semaines et/ou les mois à venir ?
Les projets pour les mois à venir sont simples. Il s’agit de continuer à envoyer de nos CD pour avoir des chroniques et interviews, essayer de choper des dates dans d’autres villes et si possible signer avec un label et/ou un tourneur.
Je vais vous demander, maintenant, de me faire une playlist, votre «Magic Playlist Of Fire», donnez-nous les morceaux qui vous ont le plus marqué, que vous écoutez toujours avec plaisirs, ou que vous chantez sous la douche ?
Quentin :
- DEVIN TOWNSEND PROJECT : Deadhead”
- GOJIRA : “Ocean Planet”
- ARTHUR H : “Cosmonautes Père et Fils”
- MACHINE HEAD : “Halo”
- KLONE : “The Dreamer’s Hideway”
Thibault :
- X-RAY DOG : “Dethroned”
- PUSS IN BOOTS : “The Puss Suite”
- THE PRODIGY : “Voodoo People Pandulum Remix”
- MASTODON : “Blood and Thunder”
- THE SUPERMAN lOVERS : “Starlight”
Paul :
- THROWDOWN : “No Love”
- MISERY SIGNALS : “Coma”
- NEWTON FAULKNER : “Clouds”
- GORE ELOHIM : “Lord Of Plagues”
- DRY KILL LOGIC : “Paper Tiger”
Sophie :
- BLACK LABEL SOCIETY : “In this River”
- IN THIS MOMENT : “Burn”
- HEBOÏDOPHRENIE : “Héboïdophrénie”
- DORO : “Revenge”
- ENSLAVED : “Forsaken”
- MACHINE HEAD : “Descend the Shades of Night”
Sébastien :
- MACHINE HEAD : “Aestethics of Hate”
- GOJIRA : “Born in Winter”
- NORDIC UNION : “Point of No Return”
- STRAPPING YOUNG LAD : “Aftermath”
- PINK FLOYD : “High Hopes”
Je vous laisse le mot de la fin, si vous avez un message à faire passer, une annonce, un coucou, allez-y c’est à vous ! Et merci d’avoir pris de votre temps pour répondre à cet ITW.
On cherche des concerts et un label bordel de diiiieeeeeeuuuu du Sexe !!!!
STAY SEX STAY METAL
- Groupe : Eros
- Album : The Damage Is Done
- Sortie : 2015
- Label : Auto-Production
- Style : Groove Metal
- Site Web : www
- Note : 17,5/20
Alors, logiquement, j’avais prévu de commencer ma chronique en vous parlant de Eros Ramazzotti, le célèbre chanteur Italien, et d’Eros, Dieu de l’amour, mais un confrère (du blog « Margoth Pdf »), plus rapide que moi sur ce coup-là, m’a devancé (Flute ! Crotte ! …. Ben ouai Ian, faudrait voir à être plus rapide). Après maintes réflexions (et avoir fait chauffer le ciboulot), je me suis décidé, pour définir, de ne pas en parler (quoique je vienne de le faire Pfffff, mais bon passons !). Tout ça pour vous dire que j’allais vous narrer ma découverte de l’album The Damage Is Done sorti en décembre 2015. Il s’agit du 1er opus du groupe Bordelais EROS.
Tout d’abord laissez-moi vous faire un petit historique d’EROS. Le groupe fut fondé en 2012 par 2 amis, Sophie au chant et Seb à la guitare. Le duo devient rapidement trio avec l’arrivée de Quentin à la batterie, puis ce fut au tour d’Adrien de rejoindre le combo en tant que second guitariste, enfin et après quelques difficultés à trouver un bassiste, c’est Thibault qui sera retenu pour le poste. En juillet 2013, EROS enregistre 2 titres et réalise un clip sur la chanson «Rotten Hero» (que je vous invite à zieuter ici : https://youtu.be/sNLB1R4qM3M). Adrien, devant quitter le groupe pour poursuivre ses études au Canada, sera remplacé par Julien, qui lui sera remplacé, plus tard, par Paul (Heu !….Vous me suivez !). Dans sa bio le combo décrit l’entité EROS comme : «étant avant tout une dénonciation, une accusation du mal qui nous entoure, relatif au sexe (infidélité) et à la souffrance …. Nous essayons toujours de dénoncer les injustices au travers des paroles et de la musique toujours plus METAL».
Après pas mal de concerts et de compos dans la besace, le groupe décide qu’il était temps, pour lui, d’enregistrer sa 1ère offrande, non pas au Dieu de l’amour (le fameux Eros, dont je devais vous parler au début), mais au Dieu du Metal. Alors The Damage Is Done, allait-il le satisfaire ? Et moi par la même occasion ? What is the question ?
Déjà, il faut savoir que c’est après la vision du clip « Rotten Hero », sur lequel j’étais tombé par hasard, qu’une petite voix m’a dit : «Houuuu ! Ian mon p’tit gars, ça c’est pour toi». Curieux, je suis allé sur leur page Facebook, et là j’ai pu poser mes esgourdes sur deux autres titres et là ‘BOUM BADABOUM !’ cette fois pas de doute, c’était bien pour Bibi, et du coup je me suis dit qu’il fallait absolument que je chronique cette galette.
L’album commence avec «Sex n’Roll» titre Power Rock, assez différent du reste de l’album et aussi le plus ‘Fun’ (si je puis dire), sur lequel la demoiselle nous dit : « Kiss me to Machine Head, Fuck me to Motörhead, Make me cry to Dimmu Borgir, Make me bleed to Debauchery », après une telle déclaration, je pense que la charmante Sophie risque d’avoir beaucoup de volontaire, aïe, aïe, aïe, ‘les malheurs de Sophie’ se profilent à l’horizon. Ensuite, c’est au tour de «Rotten Hero», 2ème piste du CD, ici la musique se fait plus lourde, plus lugubre, plus sombre, le chant suit le même mouvement et ce sera comme cela jusqu’à la fin (ou presque).
The Damage Is Done est un album sombre (à part le titre « Sex n’Roll ») aussi bien de par la musique que de par les paroles. Musicalement on est sur du mid-tempo accentuant le côté ‘Gloomy’ de la chose. En écoutant l’album j’ai eu des images qui me venaient à l’esprit, celle de la série «American Horror Story» et plus particulièrement de la saison 2, « Asylum », qui se déroule au Manoir de Briarcliff, un asile psychiatrique plus que malsain. Grâce à leur musique, les musiciens d’EROS nous font parcourir les couloirs inquiétant de l’antre de Briarcliff, chaque titre nous emmène dans un endroit différent de cet asile, nous faisant découvrir les horreurs qui s’y passent et au fur et à mesure de l’écoute, nous comprenons que l’on ne pourra pas s’évader de cet endroit et que l’on connaîtra chaque recoin de cet établissement où la folie et la mort règnent en maître, mais bizarrement on aime ça, Oh que oui !
Donc comme je le déclarais précédemment, musicalement l’ensemble est plutôt Mid-tempo, mais aussi très varié, l’atmosphère se fait parfois lourde, inquiétante, parfois plus légère comme avec « My Heart Is Black » et son passage acoustique et sa fin très mélodique (excellent) ou avec la très belle balade « Lost Control », voir « Roundtrip In Your Ass », morceau qui pourrait représenter un petit rayon de soleil après une éprouvante journée passée avec Sœur Jude au sein de l’horrible manoir.
La voix de Sophie est superbe. Plutôt grave, elle possède une certaine chaleur, mais une certaine noirceur aussi. Éraillée par moments, flirtant parfois avec le Growl, son timbre me fait penser à un croisement entre Carla Harvey (la brune de BUTCHER BABIES), de Mia Coldheart (CRUCIFIED BARBARA) et d’Otep Shamaya (OTEP), d’ailleurs, pour moi, OTEP est l’ influences qui ressort le plus dans la musique d’EROS. Sophie, donc, est la narratrice de ce conte lugubre et sado-maso pour adulte consentant (ou pas). Sa façon de chanter, ses variations sont en parfaite osmose avec la musique. Une personne qui ne pigerait pas les paroles, saurait indubitablement que ce que nous chante la demoiselle n’a rien de rassurant, de gai ou d’amusant. En effet, les textes parlent beaucoup de sexe, mais de sexe pas forcément cool, plutôt brutal vous voyez, ainsi que d’autres choses tout aussi réjouissantes, mais que je vous laisse découvrir par vous-même. Nous avons affaire ici, à une bande de joyeux drilles !
Bref ! Cet opus ne contient aucun moment faible, ce n’est que du bon. EROS est un groupe composé de musiciens et d’une chanteuse de talent qui devrait plaire à pas mal de Metalleux et lleuses. Des titres tels que « Sex n’Roll », « Rotten Hero », « My Heart Is Black », «Zombie Apocalypse», «Child In Flames» ou encore «Si Vis Pacem Para Bellum» («Si tu veux la paix, prépare la guerre») sont vraiment taillé pour la scène et devraient aisément mettre le feu à la salle. Alors The Damage Is Done a-t-il satisfait le Dieu du Metal ? Je pense franchement que oui. M’a-t-il satisfait ? Là aucun doute, largement satisfait même et je vous conseille vivement de vous jeter sur ce 1er album d’EROS, c’est carré, ça castagne, ça va vous déflagrer le caisson, vous verrez, vous en redemanderez. Encore un groupe Français à retenir.
Tracklist :
01. Sex n’Roll
02. Rotten Hero
03. Fuck Me
04. My Heart Is Black
05. Roundtrip In Your Ass
06. Zombie Apocalypse
07. Lost Control
08. Child In Flames
09. Blasphemers
10. Si Vis Pacem Para Bellum
- Groupe : Diamante
- Album : Dirty Blonde
- Sortie : 2015
- Label :
- Style : Rock
- Site Web : www
- Note : 17/20
J’ai découvert Diamante sur le net par hasard et comme on dit, parfois le hasard fait bien les choses. Il ne m’en fallait pas plus pour vouloir chroniquer son 1er EP Dirty Blonde. J’ai tout de suite su que j’avais bien fait. En effet, dès le 1er titre on se dit que l’on tient quelque chose de pas mal là, de pas mal du tout. En s’intéressant un peu à la demoiselle qui n’a que 18 ans (mais qui chante déjà depuis un moment) on s’aperçoit que malgré l’absence de reconnaissance de ce côté de l’Atlantique, elle est loin d’être une inconnue dans son pays.
Pour commencer, le single «Bite Your Kiss», tiré de cet EP, a été classé n°3 aux Billboard. Elle a également gagné différents prix aux «Indie Music Channel Awards» comme celui de «Meilleur Artiste Rock», de «Meilleur Album Rock» ainsi que celui de «Jeune Artiste de l’Année». Elle a également participé, en 2012, au «Vans Warped Tour» après avoir remporté l’ «Ernie Ball Battle Of The Band ». Diamante a aussi tournée avec des groupes comme Cherry Bomb, Dead Sara, The Agonist, Flyleaf et a dernièrement ouvert pour Whitesnakes sur le «Purple Tour» aux U.S.A. Il y a quand même pire comme carte de visite.
Alors, la demoiselle est plutôt canon, bien foutu, sexy, et elle en joue que ce soit sur les vidéos ou sur scène, mais attention résumer Diamante à ça, serait une grave erreur. Musicalement ça envoie sévère, un mélange de Hard Rock / Glam / Heavy hyper musclé, mais aussi très entrainant, agrémenté par la voix de la donzelle qui se lâche sans retenue, n’hésitant pas par moments à crier, hurler même, une vraie furie.
Pour vous situer la chose, je dirais que pour les lignes de chant, je résumerai ça à un croisement entre Gwen Stefani, Pink et Joan Jett, mais bien burné. Pour le côté fun et entraînant j’y vois une toute petite pointe d’ Andrew W.K. et au niveau musical, un énorme bœuf entre ce qu’il y avait de mieux en matière de Rock / Heavy dans les années 80 (Mötley Crüe, Skid Row, Guns’N’Roses, Bon Jovi …..). Vous allez me dire que tout cela doit donner un bien drôle de résultat, eh bien je vous répondrais que drôle, non, mais efficace, oui.
Dirty Blonde contient 5 titres, 5 hits potentiels. Comme je vous l’ai dit précédemment, vous serez conquis dès le 1er titre «Bite Your Kiss». C’est un morceau facile à retenir et qui donne envie de faire les chœurs avec la demoiselle. C’est frais, c’est gai, c’est Rock, ça nous fait bouger notre cul en s’envoyant une (voir plusieurs) bonne bière bien fraiche.
Les 4 autres chansons : « There’s A Party In My Pants ….», « No Sexin’ On The Beach », « Dirty Blonde » et «Hard Rock Boys » sont du même acabit, l’EP est une bande son idéale pour une bonne teuf entre ami(e)s au bord de la piscine. D’ailleurs, les paroles sont on ne peut plus explicites : pas de tabou, faire la fête, s’éclater jusqu’au bout de la nuit, profiter un max de la vie et s’amuser, Yeah ! Rock’n’roll. Les racines de Diamante sont clairement ancrés dans les années 80, y compris cette touche de fun, d’insouciance et de provocation qu’il pouvait y avoir à l’époque.
Bref j’ai passé un très bon moment avec ce Dirty Blonde et je pense que Diamante ne devrait pas tarder à faire parler d’elle à l’international. C’est une musique qui met de bonne humeur, qui donne envie de danser, de chanter dans sa salle de bain ou qu’il faut mettre à fond dans sa bagnole, voir au bureau (bon là c’est vous qui voyez !). Eclate assuré.
Alors comme le dit si bien la demoiselle : « Being a dirty blonde is an attitude, a lifestyle. It is having the mentality of a brash, wild and genuine free spirit who chooses the freedom to be who they are, as they are ». Cool cette nana, j’vous dis.
Tracklist :
01. Bite Your Kiss
02. There’s a Party in My Pants
03. No Sexin’ on the Beach
04. Dirty Blonde
05. Hard Rock Boys