Archives mensuelles : mars 2018
- Groupe : Evil Nerfal
- Album : Bellum Est Pater Omnium
- Sortie : 2018
- Label : Grim Distribution-Morbid Skull Records
- Style : Black Metal
- Site Web : www
- Note: 14/20
L’Amérique du Sud nous appelle ce jour afin de nous présenter une de ses hordes black metal underground avec Evil Nerfal, sévissant depuis 2007 et qui propose ce second album sorti chez Grimm Distribution en collaboration avec Morbid Skull Records.
Ici c’est un black metal aussi mélodique qu’agressif qui flaire bon l’old school qui nous est balancé.
Il est donc certain que si tu es, cher lecteur, un auditeur lambda, satanique est ta soirée lorsque tu écoutes cet opus.
Du blast des plus démoniaque et schizophrène se déchaîne comme pour exemple sur «En Las Fauces del Demonio (Taedium Demoni) ».
Le morceau est excellent et agrémenté de parties variées de manière très probante.
Les mélodies lacèrent et alternent rapidité pour venir ensuite sur des parties plus posées sans pour autant amener de répit
Un passage aux arpèges se voit suivit de lignes variant l’ascendant et le descendant avec brio.
Des cassures de rythmes puis la double qui mitraille à cœur joie afin d’imposer un côté des plus massifs.
Vocalement, le chant est bien malsain et old school. On pensera sur certains passages à Agathodaimon. On pourra apprécier aussi un final au chant clair incantatoire.
On accrochera aussi à « Vestigial (Manifiesto de Misantropia) » et cette fougue écrasante, hargneuse et énergique.
Le black metal est bien maîtrisé au point de vue mélodies qui se font riches au grès des différentes atmosphères.
Il y a quelque chose d’épique dans ce titre mais également ce côté qui vous écrase aisément au pavé.
Sur ce titre comme sur d’autres d’ailleurs, il y a ce côté à la Abigor qui ravira les amateurs dudit combo autrichien.
L’instrumentale de l’album « Satanic Madness Black Metal Unleashed (Instrumental) » se pose tel une ode au black metal d’antan de la scène scandinave avec ces mélodies très mélodiques et ces changements de rythmes variant blast beats et passages plus apaisés.
« In Endless Torment » fait également bien le boulot.
Principalement mid tempo, la double pédale se fait lourde, les mélodies de gratte et de basse hachées alors que la voix vocifère diaboliquement d’un ton caverneux. Progressivement le titre évolue vers un aspect plus heavy et se termine sur une note épique et guerrière.
On se prend aussi en pleine face l’explosive « Foedus Versus Deus (Against The Great Drone History) » et ses notes incontrôlées qui s’enchaînent inlassablement. L’ambiance est aussi violente que mélodique. Matraquage et découpe sont d’actualité sur une cadence infernale.
Une sympathique découverte colombienne avec Evil Nerfal qui sait proposer un black metal des plus méphistophéliques et avec de bonnes idées. Les ambiances varient efficacement et la Colombie ne sera pas cette fois symbole de la paix tant ce black metal s’avère guerrier.
Playlist:
- Coriolan (Overture)
- Fuck Off Jesus Christ
- In Endless Torment
- Foedus Versus Deus (Against The Great Drone of History)
- En Las Fauces Del Demonio (Taedium Daemoni)
- Agon (Bellum Est Pater Omnium)
- Satanic Madness Black Metal Unleashed (Instrumental)
- Sathanas Kingdom Rises
- Vestigial (Manifiesto de Misantropia)
- Egmont (Finale)
- Groupe : THINK
- Album : s/t
- Sortie : 2016
- Label : Autoproduction
- Style : Hardcore Metal Indus
- Site Web : www
- Note: 14/20
Un petit tour en région parisienne avec le premier opus des gaillards de THINK qui officient déjà depuis 2011. Les membres n’en sont pas à leur coup d’essai dans la mesure où chacun a déjà pu gagner une solide expérience dans diverses formations telles que No Return pour Tanguy qui a occupé le poste de chanteur de 1992 à 1997, Denonciator pour Nob et Seb,puis ADX, entre autres, pour Klod.
C’est donc ici l’alliance de gars déjà bien forgés qui proposent cet album de sept titres dans une mouvance Metal Hardcore Indus avec également ce petit côté punk présent notamment dans le chant. A ce propos, le chant est proposé dans la langue de Molière.
C’est « Une autre vie » qui fait guise d’introduction courte, lourde à souhait avec un groove bien prononcé et avec ce chant qui en est à l’énergique déclamation.
Le groove et la lourdeur sont deux pièces maîtresses de THINK . Et c’est encore plus indéniable sur un titre comme « Serpent » par exemple.
La rythmique et les riffs de l’intro sont ultra catchy. Simples mais catchy.
Alors, les passages où se posent les couplets accompagnés de cette basse bien en avant raviront sans doute les fans de formations comme Lofofora mais THINK renferme tout de même une bestialité supérieure.
De bonnes variations rythmiques savent faire jongler rage et accroche ou encore dissonance et tarte dans la tronche.
En terme d’accroche dès le départ du morceau, on peut évoquer « Blackout » aussi qui a le don de faire remuer les cervicales.
Du groove encore, en veux tu, en voilà.
Les variations vocales sont aussi à souligner dans ce titre oscillant entre chant discursif assez malsain avec un flow efficace et parties plus chantées posant un aspect plus épique.
On appréciera aussi le passage empli de folie et complètement décalé rythmiquement qui injecte une énergie des plus appréciables.
Beaucoup de dynamisme aussi sur « Elle serait là,si lourde » qui s’avère bien hardcore à souhait.
Les riffs sont efficaces et une fois de plus vos mouvements de tête se feront automatiquement au gré de l’avancement dans ledit titre.
Le morceau doit déchaîner les fosses en live avec ses bonnes parties ‘pain dans la tronche’ des familles.
Il y a tant de travail dans cet album, et l’on ne pourra que reconnaître la maîtrise de chacun des membres.
Chacun est bien à sa place et se complète.
Le Hardcore Indus des parisiens pourra vous rappeler Voïvod par moment mais le combo sait se démarquer avec des idées plus personnelles.
Sept morceaux efficaces et un très bon premier jet qui nous rend impatient pour la suite.
Playlist:
- Une autre vie
- Elle serait là, si lourde!
- Serpent
- Tour droit
- le désert
- Blackout
- Humain
- Groupe : Garhelenth
- Album : About Pessimistic Elements & Rebirth Of Tragedy
- Sortie : 2017
- Label : Satanath Records/ The Eastern Front
- Style : Black Metal
- Site Web : www
- Note: 15/20
Un retour du label russe Satanath Records dans nos pages qui nous propose aujourd’hui une co-production avec le label The Eastern Front, et c’est en Arménie que nous poserons nos valises avec Garhelenth combo iranien localisé dans ce pays.
Encore une fois ici, grâce à cette producion, nous découvrons encore d’autres terres où le métal underground se pratique.
Sept titres d’un black metal dissonant constituent cet opus, introduit par « Pessimistically (Abolish The Idols) », intro aux airs lugubres qui laisse présager une certaine folie maladive et inquiétante.
Toutefois, le combo arménien ne se contente pas uniquement de cette atmosphère en sachant amener une tournure décidément plus épiquement guerrière.
Ces variations s’affirment sur les riffs galopants et un peu heavy comme sur « Destruction Of The Will », « Moral To Pessimist » ou « To Impersonal Mankind ».
La rythmique est entraînante et les mélodies bien affûtées.
On perçoit cette variation également au point de vue vocal. Si principalement, nous avons à faire à un chant typiquement black et grinçant, on trouve des passages chantés décuplant l’aspect épique. Pour en revenir à l’excellent « To Impersonal Mankind », les amateurs de Shining apprécieront les vocalises bien oppressantes.
Sur « Perspective Of Exorbitant », nous retrouvons cette alliance tant belliqueuse que malsaine. Les passages alternent aisément avec ce début digne d’une marche au combat et la suite plus rythmiquement lourde et où les mélodies de grattes se font un peu plus atmosphériques, quant au chant, il revient sur deux chants clairs apportant un côté héroïque.
Mention spéciale au morceau « Self Humiliation » qui se pose comme le plus lourd, avec ces rythmiques bestiales, cette dissonance de riffs qui obscurcissent l’ambiance dès les premières notes, puis ce chant variant un aspect hargneux à un autre diabolique et hérétique à souhait.
Encore une découverte très sympathique avec Garhelenth qui se posent comme un combo savant maîtriser son black metal en l’agrémentant d’ambiances efficaces. A surveiller
Playlist:
- Pessimistically (Abolish The Idols)
- Destruction Of The Will
- Foolish Conscience
- Self-Humiliation
- To Impersonal Mankind
- Moral To Pessimist
- Perspective Of Exorbitant
- Groupe : John 3:16
- Album : עשר
- Sortie : 2018
- Label : ALrealon Musique
- Style : Instrumental Darkwave Post Rock
- Site Web : www
- Note: 19/20
Déjà 5 ans qu’est sorti l’excellent Visions of The Hereafter – Visions of Heaven, Hell and Purgatory, premier véritable album du projet solo de Ph.Gerber ( qui officiait précédemment dans les regrettés Heat From a Deadstar). En 5 ans, Ph ne s’est nullement reposé sur ses lauriers. C’est en effet deux ep , moult collaborations, de même que différents projets ( pour les amateurs de musiques électroniques, je vous invite à écouter MNIPK ), qui ont vu le jour, et ce avec une qualité constante frôlant par moment le divin.
Avant même d’écouter עשר, attardons nous sur l’artwork créé par Nicole Boitos, connue pour avoir travaillé avec, entre autre, Red Sparowes, Insect Ark, Bee And Flower. N.Boitos, par son magnifique travail bichrome ( sûrement une technique proche de la carte à gratter) sur le thème biblique nous immerge directement dans le monde sacré de John 3:16.
עשר’ , signifiant 10 en hébreu, paraît 10 ans après le premier enregistrement. Tout un symbole.
En dix ans, on peut remarquer que Ph.a considérablement ouvert son champs d’action en quittant les sonorités purement drones et industrielles de l’époque pour se muer au fur et à mesure vers des sonorités plus cristallines, moins oppressantes, voir atmosphériques. Et cette tendance se confirme allègrement dès l’introduction de The Sun Shall Be Turned Into Darkness, qui, malgré une introduction écrasante, prend une direction post-rock, lorsque la guitare vient distiller ses notes cristallines saupoudrées de delay, se noyant petit à petit dans un maelstrom ataraxique.
Hexenhammer. Les synthés mènent la danse, sur fond de batterie minimaliste. L’ambiance n’est pas vraiment monolithique, mais dérangeante, limite malsaine. Vers 03 minutes, l’atmosphère fluctue vers quelque chose de plus lumineux. Les riffs sont répétés encore et encore, inlassablement. Accompagnés de synthés, de drone, de la multiplication des pistes de guitares, et toujours soutenu par cette batterie imperturbable. On est littéralement happé dans ce עשר’ .
Alcyone, reprend les mêmes bases que la piste précédente. Une batterie tout aussi minimaliste sur un tempo lent avec une mélodie de guitare entêtante, émouvante. John 3:16 nous offre ici un morceau incroyable de post rock. Incontestablement ce que j’ai entendu de mieux dans le style depuis plusieurs années. L’aura que dégage ce titre, me fait penser au groupe culte Shipping News,alors que musicalement les deux groupes sont relativement éloignés.
Le titre The Holy Moutain, se dépeint comme tribal. L’appellation est en parfaite adéquation avec la musique. On peut aisément s’imaginer, grâce aux lamentations exaltées en boucle, le tout soutenu par le paysage sonore qui s’élève crescendo, grimper et vaincre cette fameuse Montagne Sacrée . Arrivé au sommet, la musique de minimise , laissant pour seule compagne à votre spiritualité une guitare discrète, vous apaisant après ce voyage initiatique.
La fin Absolue du monde. Magma de textures sonores en fusion annonciatrices de ce qu’il pourrait arriver de mieux à notre chère planète.
Chaque piste, est vraiment unique, avec pour fil conducteur se tempo lancinant. On ne pourra que saluer le travail réalisé, tout au long des douze titres, sur les textures qui forment de véritables paysages sonores. Les séquences se succèdent naturellement emmenant l’auditeur dans un maelstrom émotionnel. Écoutez The Black Hollow pour comprendre ce dont je parle.
Il est important de préciser que la version numérique ( disponible sur le bandcamp) , contient une multitude de titres bonus, b-side, inédits, d’une durée de presque 3h. Le tout à un prix ridiculement bas.
Pour conclure, עשר’ est la confirmation attendue. Ph. parvient à se réapproprier nombreux styles l’ayant influencé, sans tomber dans le pastiche vulgaire et facile. John 3:16, est une entité unique, vivante, presque mutante, rendant pour certains l’écoute exigeante, mais toujours passionnante.
Un must have.
Tracklist :
- The Sun Shall Be Turned Into Darkness
- Hexenhammer
- Alcyone
- Judith
- The Holy Mountain
- The River of Life
- Appolyon
- Into The Abyss
- Ten Thousand Times Ten Thousand Angels
- The White Horse
- The Black Hollow (Feat. Rasplyn)
- Groupe : Burn the Sun
- Album : Crack of Dawn [EP]
- Sortie : Aout 2014
- Label : Autoproduction / Bandcamp
- Style : Stoner Rock
- Site Web : www
- Note: 16,5/20
Nous voici avec un petit groupe Grecque qui pratique un très bon Stoner Rock, inspiré par Kyuss ou bien encore Fu Manchu.
Pas évident de juger sur 5 titres et seulement 30 minutes de musique, mais avec ce premier EP ces Grecques se placent déjà parmi les groupes à suivre de près.
Ce qui est évident, c’est qu’après leur première démo, et cet EP le groupe maîtrise déjà très bien son sujet.
Une musique langoureuse, voluptueuse (« Crack of Dawn ») surfant par moment avec le sludge (« Desert FLowers » et ses 12 minutes)et une sonorité très Desert Rock, Burn the Sun porte vraiment bien son nom, c’est chaud bouillant !
Cet EP risque de vous brûler le crane à son écoute à bord d’une vieille mustang décapotée sur une longue route américaine désertique et ensoleillée. Cette phrase vous semble déjà lue sur ce site et ailleurs ? Oui en effet, elle est classique et facile à transposer dès que l’on parle de Desert Rock ou de Stoner, pourtant, je crois que c’est bien que tout le monde ressent lorsque l’on écoute ce genre de musique.
Un groupe si jeune, formé en 2010, avec seulement quelques concerts et une seule démo, qui te sort un tel EP, c’est vraiment bon signe. Le groupe n’ayant pas donné de signe de vie sur sa page Facebook depuis plus d’un an n’annonce rien de bon. Mais on ne sait jamais, une belle surprise peut toujours arriver. En tout cas je serais là pour écouter ça et vous en parler, car un petit diamant est en train de naître.
Tracklist:
01. Crack of Dawn0
02. O.C.D
03. Bitchslap4. Thriallis
05. Desert Flowers
- Groupe : Borealis
- Album : The Offering
- Sortie : Mars 2018
- Label : AFM
- Style : Metal Orchestral, Power Metal Progressif
- Site Web : www
- Note: 19,5/20
Quelle claque mes amis !
J’écoute Borealis depuis Fall From Grace et après la sortie de l’excellent Purgatory en 2015, j’attendais avec impatience l’arrivée de leur nouvel album. Et je ne suis pas déçu. C’est clairement la meilleur surprise de ce début d’année. Après ma chronique de Ostura, où j’ai mis une pièce sur le fait que The Room allait être l’un des disques de l’année, je crois que je peux rajouter The Offering à ma liste.
Clairement, si vous aimez Evergrey, Borealis va vous botter les fesses avec un Metal bien plus puissant. Les Canadiens vont bien plus loin que les Suédois en matière d’orchestrations, et l’égale en matière d’émotions. Si le dernier disque de Evergrey était déjà très fort, avec des qualités quasi inégalées pour le groupe, Borealis élève encore le niveau.
Depuis que j’ai le promo entre les oreilles, je ne pense qu’à lui. Et si la première écoute m’a laissé un goût de trop peu, dès la seconde ça a été la révélation. Pas de longueurs inutiles, pas de démonstrations, pas de grandiloquences veines, c’est carré, c’est sans bagout, en tout point excellent, cela frôlerai presque avec la perfection. Appuyé par une production puissante et des arrangements dignes d’un véritable orchestre, The Offering est en un mot, grandiose.
On peut parler de Evergrey, mais j’ai aussi pensé des formations où l’on a pu entendre Jorn Lande par le passé. Dans le chant certes, car Matt Marinelli se rapproche vraiment de Jorn et de Tom Englund, mais aussi dans certaines mélodies (« Sign of No Return » qui pourrait sortir tout droit d’un album de Beyond Twilight).
Si certaines compositions peuvent apparaître de prime abord classiques dans leurs constructions, je pense qu’elles méritent que l’on s’y attarde un peu plus, car c’est vraiment très bien façonné. Ce coté puissant ou vraiment glacials de certains passages sont agrémentés de telles façons qu’une mélodie ou une orchestration viennent adoucir ou réchauffer le tout. « River » est du niveau de l’incomparable et unique album de Mundanus Imperium, The Spectral Spheres Coronation. Certains passages ont une touche progressive que l’on ne retrouve que chez Andromeda ou sur Astronomica le dernier album de Crimson Glory.
Comment ne pas frissonner sur les orchestrations et la puissance de « Into the Light » ou bien sur le refrain très musclé de « Forever Lost » ?
De temps à autres, une poignée de groupes arrivent à composer des titres qui propulsent l’album au rang d’imparable, d’immanquable, de culte même. Je pense rapidement comme ça à Lost Horizon avec « Highlander (The One) », longue composition, très travaillée, absolument intemporelle… La dernière pièce de The Offering, « The Ghost of innocence » et ses 8 minutes 45 élève l’album a un rang supérieur. Je pense qu’elle rejoint ces titres dont se souviendra encore dans de nombreuses années.
Quel beau morceau ! Un duo qui fait dresser les poils, un refrain grandiose et un final tambour battant sans négliger des orchestrations à rendre jaloux Kamelot, whaou! Comment ne pas céder à la grâce d’un tel titre? Comment ne pas succomber à la déesse Metal après avoir entendu une telle merveille ?
The Offering est dors et déjà parmi mes albums de l’année.
Hautement recommandé aux personnes aimant le Metal Orchestral, tout simplement.
Tracklist:
01. The Fire Between Us
02. Sign Of No Return
03. The Offering
04. River
05. The Second Son
06. The Devil’s Hand
07. Into The Light
08. Scarlet Angel
09. The Awakening
10. The Path
11. Forever Lost
12. The Ghosts Of Innocence
- Groupe : Ostura
- Album : The Room
- Sortie : Février 2018
- Label : Universal
- Style : Metal Progressif
- Site Web : www
- Note: 18,5/20
Je me suis intéressé à ce groupe grâce à ça pochette magnifique (tout comme comme les deux singles digitaux) et je n’ai pas été déçu. C’est encore un peu tôt pour lui décerner le titre d’album de l’année, mais il y a quelque chose de sympa dans cette formation Libanaise, qui n’en est qu’à son deuxième album. Et à l’écoute de The Room, de se dire que ce n’est que le deuxième … c’est fort !!
Ostura est une formation originaire du Liban. Le groupe se compose de Elia Monsef et Youmna Jreissati au chant, Danny Bou-Maroun aux claviers et à l’orchestration, Alain Ibrahim aux guitares et Alex Abi Chaker à la batterie. Voilà pour le groupe, mais sur The Room, il y aussi son petit lot d’invités, Arjen Anthony Lucassen et Michael Mills au chant, Thomas Lang à la batterie, Dan Veall à la basse, l’ami Marco Sfogli à la guitare ainsi que Ozgur Abbak à la guitare, Yamane Al Hage et Jokine Solban au violon, Nobuko Miyazaki à la flûte, Mohannad Nassar au oud et Roger Smith au violoncelle. Du Lourd !! Rajoutez à cela l’orchestre philharmonique de Prague et l’orchestre du film libanais et voilà un combo gagnant.
Tout ce beau monde donne un savant mélange de Metal Progressif de haute volé agrémenté d’une production surpuissante signée, comme il se doit par Jens Bogren (Katatonia, Symphony X…). Musicalement comme dit plus haut, Ostura (qui signifie Legende en Arabe) aurait tendance à se rapprocher de mes regretter Grecques Wastefall, avec un Prog vraiment puissant, aux gros riffs et surtout à se brassage mélodique avec des harmonies symphoniques somptueuses.
Les paroles sont émouvantes et profondes. Le concept se penche sur le coté le plus obscure de notre personnalité et ce que nous sommes face à la transformation du monde, une transformation qui nous échappe. C’est l’histoire d’une fille recluse s’enfermant dans une pièce et commençant à se faire ses propres histoires, à chercher après le pourquoi de son exclusion et essayer de mieux se connaître.
Jamais facile de retranscrire tout ça. Mais heureusement les mots et les mélodies font le travail, c’est magnifique.
The Room est ambitieux pour un jeune groupe, car certes les invités sont prestigieux, mais le concept qui tourne autour de l’album est pour le moins tout autant casse gueule. Mais les Libanais, de façon très intelligentes (de la même façon que Orphaned Land d’ailleurs) n’a pas eu peur d’ajouter des sonorités orientales pour donner de la profondeur à leurs compositions. Ce mélange de voix, d’ambiances, de sentiments et d’émotions est assez souvent dangereux. L’auditeur peut s’y perdre et ne pas trop comprendre où veut en venir la musique.
Chose étonnante, à la première écoute, durant les premières secondes je me suis dit que ça allait être génial, puis sur les deux ou trois morceaux, j’ai déchanté. C’était bon, mais pas autant qu’espéré. C’est en milieu d’album environ que j’ai compris que c’était du très lourd. Et plus on avance dans The Room et plus ça devient grand. Étonnant ressenti.
The Room, album vendu si j’ai bien compris comme un Cinematic Score Metal est loin, très loin de Rhapsody. Il est même idiot de comparer leur musique, tant les Italiens et les Libanais ne jouent pas sur le même tableau.
Je n’irai pas dans le détail des titres, je vous laisse découvrir The Room, mais sachez que au fil des écoutes on en découvre encore et encore. Signe des grands albums, sans aucun doute.
Tracklist:
01. « The Room »
02. « Escape »
03. « Beyond the New World »
04. « Let There Be »
05. « Erosion »
06. « Only One »
07. « Morning Light »
08. « Deathless »
09. « Darker Shade of Black »
10. « The Surge »
11. « Duality »
12. « Exit the Room? »
- Groupe : Axel Rudi Pell
- Album : The Ballads V
- Sortie : Avril 2017
- Label : SPV
- Style : Ballades Rock / Ballades Metal
- Site Web : www
- Note: 11,5/20
Au rythme effréné d’un album tout les deux ans, Axel Rudi Pell est un compositeur qui ne s’arrête jamais d’écrire. Album après album malheureusement le souffle s’éteint et seuls quelques titres de-ci de-là arrivent à rappeler qu’il a été par le passé un bon compositeur. A défaut il reste un excellent guitariste et il a aussi la chance d’avoir avec lui Johnny Gioeli (Hardline), un chanteur hors du commun, qui reste un fervent lieutenant depuis déjà 1997, un record.
De temps à autre, histoire de nous faire patienter Axel et sa bande nous sortent un petit extra, si ce n’est pas un live, ça sera un best of de ballades.
Ici, ce sont les six derniers albums de l’Allemand qui nous sont présenter, avec pas moins de cinq inédits. Whaou, ça m’en décroche la mâchoire. Il n’empêche que malgré ces quatre morceaux, The Ballads V ne reste intéressant que pour les fans les plus extrêmes du groupe germanique.
On notera donc d’entrée d’album, « Love Holding On », où Johnny Gioeli partage le micro avec Bonnie Tyler. Sincèrement, c’est le meilleur morceau de la rondelle. Le duo est d’une belle efficacité je dois l’avouer d’autant le timbre de voix de nos deux vocalistes et assez similaire car bien éraillé.
Autre petite surprise, une reprise de Ed Sheeran, dont l’original fait la clôture du deuxième épisode du Hobbit. Je reste quelque peu pensif sur l’utilité d’une telle reprise. Je ne trouve cette composition réellement belle, donc, pour le coup… bof. Toujours parmi les reprises, on retrouvera ce cher Neil Young, avec « Hey Hey My My », joliment réinterprétée? Ça reste jolie, mais bien en deçà de l’original. Axel nous propose en fin d’album de redécouvrir Deep Purple avec « Mistreated » enregistré live et que l’ont peu déjà entendre sur le live Magic Moments. Enfin, et j’en finirai avec les inédits, « On the Edge Of Our Time », longue pièce de près de 8 minutes où Axel Rudi Pell nous replonge dans ses habituelles chansons mielleuses que l’on peut entendre une fois par album sur la presque totalité de sa longue discographie.
Le reste… et bien vous l’avez déjà entendu, ailleurs, sur les albums de votre blondinet barbu préféré.
Je ne viendrai pas à débattre sur l’utilité d’une telle compilation en 2017, alors que l’on peut se faire sois-même une clé usb ou un long best-of en mp3. C’est le choix de l’artiste, donc je le respecte, mais personnellement, ce genre de compil je n’en vois plus trop l’intérêt, surtout que Axel nous propose déjà sa cinquième… J’ai hâte d’être à la sixième dites donc… vivement 2024.
Et puis si, sincèrement vous désirez vous faire un beau moment de tranquillité en écoutant de belles ballades, prenez un disque de Blues signé Gary Moore, ça sera bien plus agréable.
Tracklist:
01. « Love Holding On »
02. « I See Fire » (Ed Sheeran Cover)
03. « On The Edge Of Our Time »
04. « Hey Hey My My » (Neil Young Cover)
05. « Lived Our Lives Before »
06. « When Truth Hurts »
07. « Forever Free »
08. « Lost In Love »
09. « The Line » (live)
10. « Mistreated » (live, Deep Purple Cover)
- Groupe : Blind Ego
- Album : Liquid
- Sortie : Octobre 2016
- Label : Gentle Art Of Music
- Style : Rock
- Site Web : www
- Note: 14,5/20
C’est le retour de Blind Ego. Surement Kalle Wallner a du trouver un petit moment de temps libre au près de RPWL pour s’éclipser. Nous n’avions pas eu de nouvelle de cette formation depuis Numb en 2009 et c’était bien dommage, car Numb et Mirror étaient deux album sympathique. Mirror de 2007 était plutôt Rock Progressif à la façon d’un Kino ou d’un Arena alors que Numb était plus puissant, plus Heavy. Pour Liquid il en sera un peu des deux.
Tantôt Rock, sans trop entrer dans l’univers Progressif, tantôt plus Hard Rock en flirtant avec le Metal, Kalle Wallner a chercher a lier les deux mondes.
Mal lui en à pris diront certains et c’est peut-être vrai car on ne sait pas trop sur quel pied danser. Cependant, aucun titre n’est mauvais, ni même moyen. Le niveau est là et on nul doute que Kalle Wallner maîtrise son sujet.
Bien entouré vocalement (Erik Blomkvist (ex Platitude), Arno Menses (Subsignal), et Aaron Brooks), le guitariste de RPWL nous délecte de belles notes et mélodies tout au long de cet album.
Si l’album n’égale pas les merveilles de RPWL, on ne peut pourtant pas ignorer ses qualités et on passera un très bon moment à son écoute. C’est le minimum vous me l’accorderez, mais certains n’en sont pourtant pas capable. Un bon moment qui donnerai même l’envie de le réécouter une seconde fois d’affilé. Mais pas plus et malheureusement c’est exactement le genre de galette à finir ranger parmi les autres et ne plus jamais ressortir malgré les premiers ressentis.
Tracklist:
01. A Place In The Sun
02. Blackened
03. What If
04. Not Going Away
05. Never Escape The Storm
06. Tears And Laughter
07. Hear My Voice Out There
08. Quiet Anger
09. Speak The Truth