- Groupe : Edensong
- Album : Years in the Garden of Years
- Sortie : Septembre 2016
- Label : Laser Edge
- Style : Rock Progressif
- Site Web : www
- Note: 19.5/20
Voilà désormais dix ans qu’ici chez Magic Fire Music, nous suivons Edensong. Si le groupe a changé de line-up depuis le premier EP, et que la formule se veut plus 70’s que jamais, les Américains ont gardé une identité propre, une identité qui sur ce Years in the Garden of Years est à son paroxysme.
J’ai donné à The Fruit Fallen, l’album précédent un très gros 19/20. Son successeur peut-il détrôner cet album qui figure parmi mes 20 albums de Rock Progressif préférés ?
Je ne vous le cacherai pas plus longtemps, Years in the Garden of Years est moins digeste que The Fruit Fallen. En cause, une technique que je trouve très mise en avant. Attention, ce n’est pas un reproche, dans le sens où le groupe fait ce qu’il lui plait, mais disons que les compositions sont moins faciles d’accès. Plusieurs écoutes obligatoires pour en apprécier tous les sens. Parce que bordel que ce disque est bon !
La première fois, j’ai terminé l’écoute avec beaucoup de questions.
Pourquoi autant de flûte, pourquoi autant de contre-temps, pourquoi autant de techniques, pourquoi avoir choisi plus d’orchestrations… Pourquoi, pourquoi !
Et puis finalement, au bout de quatre/cinq écoutes, j’ai totalement oublié toutes mes questions. On s’en fout ! On se laisse, au final attraper par les mélodies, plus belles les unes que les autres, on se laisse porter par les violons, on voyage avec les riffs et on admet du fait que tout à un sens.
Years in the Garden of Years est une pièce complexe, mais qui tient réellement la route, grâce à un ensemble de tout ce qui est précédemment cité.
L’album débute par « Cold City », une ouverture de plus de sept minutes, qui ne figure pas dans le ‘concept’ de Years in the Garden of Years. James Bayron et ses potes nous servent là une première claque. Le titre est en rupture avec tout ce qui est produit actuellement en matière de Rock Progressif et cela apporte réellement un vent d’air frais, face à la concurrence. Note à moi-même: « Il est donc bon d’écouter ce groupe plus souvent ».
Les sept minutes trente passent finalement très rapidement. Chapeau aux chœurs dans la dernière partie du titre, un régal.
Enfin débute Years in the Garden of Years, (histoire dont je ne connaîtrai le concept qu’après mon interview).
Les Américains ouvrent sur un instrumental de plus de cinq minutes. On pense immédiatement à Jethro Tull, mais indirectement aussi et pourquoi pas à un album entièrement instrumental. J’adore le chant de James, mais pourquoi ne pas s’offrir le temps d’un LP ou d’un EP de trente, voir quarante minutes sans le moindre chant ? L’idée est de retour avec « Chronos » long titre qui s’étale sur plus de neuf minutes, sans chant. Une fois de plus Edensong prouve qu’il excelle aussi dans un genre bien difficile. Pas évident en effet de tenir en haleine l’auditeur sans une ligne vocale conductrice. Cela me permet au passage de vous parler un peu de sections rythmiques, à savoir de Tony Waldman (batterie) et de TD Towers (basse). Ici le duo (comme partout d’ailleurs) démontrent par a + b leurs talents. Ça joue grave et nos deux lascars n’ont strictement rien à envier aux plus connus des batteurs ou bassistes. Gloire doit leur être rendue !
Mais revenons à nos moutons et plus précisément à « In the Longest Day ». Whaou, quel titre ! Violons, flûtes et claviers font un travail sensationnel. Stefan Paolini et Barry Sheroff sont des recrues incroyables !
« The Hollowed » met la barre encore un cran plus haut. Que d’émotions… !! Neuf minutes de pur bonheur auditif. On retrouve tout ce qui a fait du Rock Progressif ce qu’il est aujourd’hui. Le talent, on l’a ou l’on ne l’a pas et Edensong prouve qu’il l’a. Les ‘huuum humm humm’ et les petits chants discrets de « The Hollowed » sont magiques. Genesis, Jethro Tuul, Led Zepplin, tout est mélangé ici pour un résultat optimum. Les instruments à cordes côtoient les instruments à vent pour un final grandiloquent. Vraiment « The Hollowed » est une chanson incroyable.
En cette fin d’année Years in the Garden of Years part indéniablement pour être le disque Rock Prog de 2016.
Si The Flower Kings est une de vos formations préférée alors vous aller craquer sur « Down the Hours », on retrouve en effet ici tout ce qui a fait le succès du combo de Roine Stolt et Thomas Bodin. N’allez pas vous imaginer que Edensong recopie trait pour trait le géniteur du génial Rainmaker, mais musicalement on s’en rapproche grandement.
Years in the Garden of Years c’est dix compositions pour plus de soixante dix minutes de musique avec trois bons gros titres de plus de neuf minutes. L’excellent « The Atman Apocalypse » est l’un d’eux. L’intro au violon signée Eric Stephenson est un pur moment de magie. Je suis sous le charme de ce mélange claviers, violon, flûte. C’est le titre que j’ai le plus écouter en boucle. Edensong envoie une autre offrande au Rock Progressif des années 70, mais interprétée de façon moderne.
Years in the Garden of Years termine sur un énième longue pièce de huit minutes, les chœurs sont de nouveaux de sortis et le violon une fois de plus déploie énormément d’émotions.
Bon, vous l’avez sans doute déjà compris, Edensong m’a botté les fesses. Ce Years in the Garden of Years est sans conteste l’album de l’année en matière de Rock Progressif et peut-être même l’album de l’année tout simplement. Certes je n’ai pas tout écouté, mais des albums qui ont pu arriver dans mes esgourdes ils tient largement le haut du pavé. Et ce n’est pas avec le très moderne « Yawn of a Blink », le dernier morceau de la rondelle qui viendra me contredire.
Bravo James, bravo Tony, bravo Stefan, bravo Barry, bravo TD et bravo Eric pour ce grand disque.
Ce n’est pas pour rien si un label tel que The Laser Edge vous a signé !
Tracklist :
01. Cold City
02. End Times In Retrospect
03. In The Longest Of Days
04. The Hollowed
05. Down The Hours
06. Chronos
07. Generations
08. The Atman Apocalypse
09. Regenerations
10. Yawn Of A Blink