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mobius

Salut l’équipe, comment ça va ? Pour débuter, je vais vous laisser vous présenter.
Mobius – metal progressif en provenance de Lyon-La Réunion-ÎleMaurice !

Guillaume (claviers), Héli (chant), Xavier (guitare) et Adrien (batterie)
Vous n’échapperez pas à l’historique du groupe. Et que signifie Mobius ?
Adrien : L’origine du groupe : 3 potes de lycée à La Réunion qui veulent faire de la zik ensemble. Guillaume au clavier, Anton à la guitare et moi-même à la batterie. Nous commençons par faire des reprises et c’est sur le départ vers la métropole pour les études que nous entamons le processus de composition.
Sur Lyon nous rencontrons Héli et Julien avec qui nous pouvons jouer et peaufiner les compos, faire de la scène et enregistrer notre 1er album  »The Line ». Aujourd’hui Julien et Anton ne sont plus parmi nous et nous avons récemment rencontré Xavier (guitariste) avec qui nous avançons bien pour défendre notre album sur scène et préparer la suite.

« Mobius », c’est moi qui l’ai proposé. On cherchait un nom, et on voulait quelque chose d’efficace et de facile à retenir. Le ruban de Mobius est utilisé pour représenter l’infini, et c’est une forme géométrique complexe qui peut nous pousser à nous questionner sur pleins de choses. On a trouvé ça classe, cool, et au final, c’est assez cohérent avec le style qu’on fait. On se laisse une infinité de possibilités dans le mélange des genres, la structure de nos morceaux et les thèmes abordés.

 

Comment est né The Line ?
Adrien : Il faut revenir 8 ans en arrière quand nous avons commencé à composer nos premiers morceaux pour ce projet.
Au début, il y avait un nom et un concept différents, et c’est vraiment avec ce que Héli nous a apporté et ce qu’elle a ressenti en écoutant et en chantant les morceaux que nous sommes allé dans la direction de  »The Line ».
Guillaume : L’album est né dans un premier temps instrumentalement, lorsque l’on s’est mis à la composition avec Adrien et Anton. Ils étaient tous deux déjà sur le continent, j’étais encore à La Réunion, on s’échangeait des partitions GuitarPro sans pouvoir les jouer ! Lorsqu’à mon tour je suis venu m’installer à Lyon, on a recommencé à jouer ensemble, et on s’est mis en quête d’un bassiste et d’une chanteuse.  »The Line » n’a vraiment pris forme qu’au bout de plusieurs années à travailler ces compositions à 5, à tester différents arrangements, et surtout à intégrer les lignes de chant de Héli.
Dans votre bio vous dites que le monde est empli de violence et d’exclusion. Vous posez aussi 2/3 questions, comme par exemple «Comment se construire dans un monde codé et dans lequel beaucoup se sentent illégitimes d’exister?» Trouve-t-on la réponse en écoutant The Line ?
Héli : J’espère qu’on y trouve au moins du réconfort, en sachant qu’on est pas seuls à ressentir ces choses-là. En regardant autour de moi, je vois beaucoup de gens qui ont des frustrations, des complexes, qui sont tétanisés par des peurs sur lesquelles ils n’arrivent pas à mettre un nom. Comment s’accepter, comment s’épanouir ? Il n’y a pas de recette ou de réponse préconçue, chacun doit faire sa route pour trouver sa place.
Mais je voulais, à travers les paroles, insuffler de l’énergie à ceux qui en auraient besoin, et montrer en un sens, qu’on partage tous ces questions là. Il n’y a pas de honte, pas de jugement, pas d’exclusion dans notre album. Nous parlons à tous.
Nul doute que pour composer ces textes il suffit de regarder autour de vous. Mais concrètement qu’est-ce qui vous dégoutte le plus dans le monde dans lequel nous vivons ?
Héli : La peur et l’indifférence, sans aucun doute. Notre société est tellement codifiée que la peur d’aller vers l’autre et de nous livrer nous empêche d’échanger et de nous épanouir. Chacun juge l’autre, se juge soi-même, c’est un fonctionnement qui s’auto-alimente. Alors qu’on cède à la peur, on devient muet, indifférent, dans le consensus. On subit, on s’enferme, et on devient indifférent à des choses qui devraient nous faire bondir.
Xavier : Les frontières et l’extrémisme religieux.

 

A contrario qu’est-ce qui vous rassure?
Héli : Ce qui me rassure, c’est de voir que des gens un peu hors des clous communiquent leur folie à d’autres. Quand je vois des gens danser dans la rue devant d’autres gens qui regardent bizarrement, je me dis « Ok, voilà quelque chose de perturbant, c’est bien ».
Dans les domaines artistiques, ce qui me rassure, c’est de voir que certains dérangent encore (je n’ai pas la prétention de dire que c’est notre cas). Voir des artistes perturber les choses en étant juste eux-mêmes, remettre en question les codes pour de vrai, et pas en faisant semblant, c’est ce qui me rassure.

 

Est-ce que la musique permet concrètement de faire passer tous les messages ? Y-a-t’il des thèmes plus difficiles à aborder que d’autres ?
Héli : Les tabous sont partout, alors s’il y a bien un endroit où on peut les faire éclater, c’est en musique, en films, en dessins… Quand j’ai écrit les paroles de  »The Line », j’ai pensé à des choses très personnelles. L’idée n’est pas d’étaler ma vie qui n’intéresse que moi, mais de parler d’humain à humain.
« Voilà auditeur, ce que je ressens, est-ce que toi aussi tu ressens ça ? » Chaque histoire de vie est différente, mais on se retrouve tous sur les mêmes joies et les mêmes souffrances. L’abandon, la mauvaise estime de soi, les tabous, la violence, la peur de faire des choix, je pense qu’on partage tous ça à un moment ou à un autre.
Les thèmes plus  »difficiles » à aborder sont sans doute les plus intéressants. Mais pour moi, il est surtout difficile, voir impossible, d’écrire sur des choses auxquelles je ne me m’identifie pas. Par exemple, parler de la souffrance de l’amour, ou de la guerre me serait difficile parce que j’en ferais quelque chose de cliché et de déjà vu et revu. Ça n’aurait aucun intérêt.

 

Musicalement, vous mélangez Metal Progressif et musique classique. Un mélange très apprécié par une grande majorité de Metalleux. Pourtant c’est un style assez casse gueule car difficile à maîtriser. Vous avez cependant réussi à ne pas vous prendre les pieds dans le tapis. De quels groupes vous sentez-vous le plus proche?
Adrien : Nous avons tous des influences différentes dans le groupe. Par rapport à  »The Line », quand nous avons commencé à composer, les groupes qui nous ont influencés étaient d’abord Symphony X, Dream Theater et Epica principalement. Mais nous écoutons beaucoup d’autres choses, et c’est peut être ça qui permet de proposer quelque chose de différent.
Guillaume : C’est vrai qu’il y a pas mal d’éléments orchestraux et de chœurs sur  »The Line », mais je n’irai pas jusqu’à qualifier le résultat de musique classique. Les morceaux d’ouverture et de fermeture sont clairement les plus fournis en arrangements de ce type, mais on tenait tout de même à ne pas faire un album orienté 100% metal symphonique. Au final, s’il faut citer un groupe dont on se sent proche avec cet album, je sèche totalement.

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Il serait assez osé de vous classer simplement dans ‘groupe à chanteuse’, malgré la présence de Heli. Le style que vous interprétez est bien au-dessus de cela. Je pense cependant que cela doit vous arriver. Pas trop dur d’être classifiés aussi simplement que ça ?
Héli : Si, parce qu’on se sent réduit à une image basique et rabaissante. En tant que femme, je suis malheureusement habituée à être d’abord considérée comme femme, et pas comme une musicienne, ou une personne qui a des choses à dire.
Donc au début surtout, je ressentais une grande pression sur l’image que je  »devais » renvoyer. Je me posais des questions comme « Une femme dans le metal, doit-elle absolument mettre un corset ? Doit-elle être mise en avant parce que c’est une femme ? ».
Puis c’est devenu « Comment vais-je réussir à sortir de cette image préconçue ? » et du coup « Quelle image je veux renvoyer ? Quelles sont les qualités (autre que mes seins) que je veux mettre en avant ? ».
Aujourd’hui j’explore toujours pour mettre en visuel, en vêtements, en postures, l’image que je veux renvoyer. Mais clairement, sans renier ma féminité, je ne souhaite pas l’utiliser comme premier et unique argument.

Notre démarche est une démarche musicale. Nous faisons ce que nous aimons, et ne répondons pas à une commande ou à une étiquette. Être classé dans le metal « progressif » nous convient bien, parce que « progressif » veut tout et rien dire. Finalement ce mot est très pratique pour nous, il résume -et pas du tout à la fois- ce que nous mettons dans notre musique, c’est à dire : ce que nous aimons, ce que nous sommes.

 

The Line est votre premier album. Comment niveau budget avez-vous réussi a rendre ce projet concret ?
Beaucoup de groupes aujourd’hui passent par des sites de financement participatif. Qu’en pensez-vous ? Est-ce l’avenir ?
Guillaume : L’album est entièrement autoproduit, donc financé exclusivement par notre poche ! En revanche, on a la chance de vivre à une époque où obtenir une production musicale de qualité ne nécessite pas de débourser une somme à 5 chiffres dans un studio privé.
On a pu bénéficier des conseils de plusieurs amis, et d’un suivi assidu de la part de notre ingénieur du son (qui a fait bien plus que mixer les différentes pistes).
Adrien : Nous avons la chance de travailler avec Raphaël James, ingénieur du son inventif, compétent, et nous avons essayé de faire au mieux avec les moyens du bord. Avec Raphaël, nous avons vraiment exploité au maximum les ressources que nous avions pour proposer quelque chose de qualité. Il y a forcément des concessions à faire (enregistrer sur une batterie électronique au lieu d’un vrai kit, utiliser un canapé mis debout dans un salon d’appartement pour mieux isoler et recréer des conditions  « studios », etc) . Malgré tout, voyant le résultat final, on s’en tire bien.
Guillaume : Le financement participatif peut être un outil génial, mais uniquement une fois le public fédéré. On ne voyait pas vraiment comment convaincre quelqu’un de mettre une somme sur la table pour un groupe qui n’a publié aucune musique !
Adrien : Nous envisageons de passer par ces sites pour la suite. Ces sites où il n’y a pas d’intermédiaire et où il y a un dialogue et un échange direct entre l’artiste et l’auditeur montrent bien à quel point nous sommes interdépendants. Pour avancer, il faut le faire ensemble.

 

Lyon semble être un sacré vivier de jeunes formations. Vous devez tous vous connaître non ?
Adrien : C’est vrai que ça bouge bien à Lyon et tout le monde se connaît plus ou moins oui. Après, on peut entendre parler d’un groupe ou d’un projet sans vraiment savoir ce qu’il fait. Libre à chacun de s’y intéresser ou pas ! En tout cas, il y en a pour tous les goûts et ça c’est vraiment chouette (surtout quand on vient de La Réunion).

 

Pour terminer les interviews, j’ai toujours quelques questions cons à poser.
Vous prenez quoi au petit déj ?
Héli : Le petit déj, c’est une religion. Le bol de céréales devant les dessins’nimés. Impossible de commencer la journée sans ça.
Adrien : En semaine pas grand chose, le week end tout ce qui traîne.

Votre pointure de chaussure ?
Xavier : 985
Adrien : CMB
Guillaume : 48 1/3

Plutôt sucré ou salé ?
Guillaume : oui.
Adrien : épicé
Xavier : salé
Héli : sucré-salé

Pain au chocolat ou Chocolatine ?
Guillaume : praluline
Adrien : Tant qu’il y a du beurre peu importe
Xavier : D’accord avec Adrien

Twitter ou Facebook ?
Adrien : Myspace

Que faites-vous le dimanche ?
Adrien : Je joue au Lego
Xavier : En été, balade à moto. En hiver snowboard.
Héli : « La même chose que tous les dimanches Minus… Tenter de conquérir le monde ! »

Vous écoutez quoi en ce moment ?
Guillaume : Opeth – Sorceress / Periphery III
Adrien : Le dernier album d’Opeth, de Devin Townsend, la BO du jeu Deus Ex et un petit groupe de fusion électro qui se nomme Knower .
Xavier : Steven Wilson, Guthrie Govan, Devin Townsend, beaucoup de Haken
Héli : Pour une fois du metal ! ‘Lost in the Static’ d’After the Burrial. Juste celle là. Dans 3 jours j’aurai une autre lubie.

 

Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de devenir musicien ?
Adrien : Au tout début sûrement les Red Hot Chili Peppers et Bob Marley, après on peut dire que tout ce que j’ai choisi d’écouter jusqu’ici m’a poussé à le devenir, et à continuer. Ça va de Hans Zimmer à Meshuggah en passant par Blink 182 ou The Bad Plus.
Xavier : Iron Maiden.
Héli : Un CD de Nature et Découvertes (si si !) Ted Scotto « Nature », Didier Lockwood (jazz), La Flûte Enchantée (Mozart), Carmen (G. Bizet), les musiques de films qui font voyager comme Himalaya l’Enfance d’un Chef, ou le Dernier des Mohicans… Du spectacle et du voyage.
Guillaume : Si je remonte au plus loin, étrangement que des guitaristes (que mon père écoutait) – Carlos Santana, Mark Knopfler, Gary Moore. Par la suite le gros déclic ça a été John Frusciante, et sa capacité à ré-inventer 100% de ses morceaux en live. Je jouais déjà du clavier à l’époque, mais j’étais plus emballé par ces guitaristes.

 

Un coup de gueule ou un coup de cœur à passer ?
Héli : Arrêtez de vous comparer ou de vouloir calquer tel chanteur ou tel musicien. De toutes façons il le fait déjà mieux que vous. Trouvez ce que vous avez de particulier, personne ne pourra vous le prendre. Je vous laisse, je retourne chercher de mon côté…
Adrien : Buvez de la Marzen…

 

Et enfin, je vous laisse le mot de la fin !
Adrien : Bacon
Xavier : Marzen