Quelle a été votre inspiration pour ce Concept Album ?
Andy : Il faut revenir en 2010 pour en comprendre l’origine. J’ai rencontré Wolfgang Hohlbein (un des auteurs les plus célèbres en Allemagne, il a vendu plus 40 millions de livres, aussi connu que Stephen King) à notre concert de comédie musicale Christ 0, à Munich, que nous avons nous-même écrit et joué. Étant lui-même un auteur attiré par la fantaisie et le mystique, il dit à son manager, Dieter Winkler, qu’il adorerait qu’un groupe comme Vanden Plas collabore avec lui pour créer un concept à mettre en scène, provenant d’un de ses romans. Il est venu nous voir pour en discuter, et comme je suis fan de Wolfgang depuis une vingtaine d’années, je n’arrivais pas à croire que LUI venait pour nous faire une telle proposition. On a passés du temps ensemble, à discuter de notre projet, puis lui est venu l’idée de créer une comédie musicale basée sur son roman Chronicles Of The Immortals (Die Chronik der Unsterblichen) qui se déroule en 15 tomes. Je lui ai répondu que c’est impossible d’adapter l’intégralité d’un roman en 15 tomes dans une comédie musicale de 2 heures et demie, donc nous devions créer notre propre histoire, basée sur les personnages les plus importants de ce roman mais indépendante de celui-ci. Il a adoré l’idée, donc on a écrit cette comédie musicale et elle a été un grand succès, on l’a joué 25 fois avec 800 entrées vendues par concerts, et en voyant que cette musique fonctionnait bien, on s’est dit qu’on pourrait en tirer un vrai album pour Vanden Plas. On a donc conclu un marché avec la maison de disque Frontiers Records, leur vendant la musique et son histoire. Ils ont trouvé cette idée géniale, mais ils voulaient la totalité de la comédie musicale dans cet album, alors qu’à la base nous voulions en extraire ce qui était d’après nous les meilleures parties. Nous devions donc choisir entre en faire un double album, ou séparer la comédie en deux albums. Il aurait été trop long d’en faire un double album à cause de la réalisation des morceaux de l’album, contenant beaucoup d’orchestration. On a donc séparé l’album en deux, Netherworld Path 1 et Netherworld Path 2, chaque album étant un acte de la comédie musicale.
Quelle est l’histoire de cet album ?
Andy : L’histoire prend place dans un monde fantastique peuplés de démons et se déroulant dans des lieux historiques tels que Rome et Londres et suit un vampire, condamné à l’immortalité et ce que celle-ci implique émotionnellement pour une personne, parce qu’on donnerait beaucoup pour l’immortalité, par crainte de la mort, mais il y a aussi les aspects négatifs comme perdre des proches encore et encore, et la façon dont cela affecte la personne.
Y-a-t-il une différence entre la première partie de l’album et la seconde ?
Andy : Après la première partie, nous savions exactement quelle direction prendre avec l’album, et je trouve celle-ci meilleure musicalement, mais elle se rapproche aussi plus des origines du rock progressif, je pense que c’est la principale différence entre les deux.
Cherchiez-vous à faire quelque chose de nouveau ou différent au travers de ces deux albums ?
Andy : Là où nous avons innové, c’est dans la narration de l’histoire que nous avons créée par la musique. Nous avons donné aux personnages et aux scènes de la cohérence, comme dans un film, et je pense que la musique elle-même est puissante pour la narration, et ce qui différencie cet album des autres, c’est l’utilisation d’ajouts et de mélodies orchestrales pour transporter l’histoire. Nous ne voulions pas perdre cet esprit, déjà présent dans la comédie musicale, pour que l’auditeur soit autant immergé dans l’histoire que le spectateur de la comédie musicale. Ce qui a été changé par rapport à la comédie musicale, c’est les parties instrumentales des morceaux, bien plus nombreuses, car dans une comédie musicale, tout le monde raconte une histoire sur scène, et un régisseur ne saurait pas quoi faire d’une minute et de demie de solo de guitare, ça n’a pas de sens. On a donc modifié ces parties là une fois qu’on a décidé de faire un album unique.
D’après toi, quel morceau de cet album représente le groupe ?
Andy : Rétrospectivement, j’aurais dit « Stone Roses Edge » mais avec un changement de direction du groupe, « Diabolica Comedia ». Ça ne veut pas dire pour autant que notre prochain album sera comme « Stone Roses Edge » ou « Diabolica Comedia », nous voyons Netherworld 1 et 2 comme des albums à part, nous voulions donner aux fans une vision différente de Vanden Plas, mais pour nous c’est un projet que nous avons terminé et que nous aimons, et nous nous ouvrirons à d’autres perspectives après la tournée. On verra bien, mais je pense que nos prochains albums seront un peu plus « purs », un retour aux sources, gothiques, comme dans « Far Off Grace », dans lequel on a utilisé moins d’orchestration, mais je pense que dans le prochain album nous utiliseront l’auto orchestration parce qu’on peut le faire et que l’on obtient un bon rendu, mais dans une moindre mesure, pour ensuite l’utiliser intensément au point culminant d’un morceau. L’objectif principal reste le retour à nos origines, un peu plus hard, à peu près entre God Thing et Beyond Daylight, c’est un peu le style que l’on vise, moins d’arrangements, on voulait utiliser des vrais synthétiseurs par exemple. On a une nouvelle idée derrière la tête et on aime la tournure qu’elle prend. On verra bien ce qui se passe.
Quel est ton morceau préféré de cet album ?
Andy : Mon morceau préféré … c’est compliqué. J’aime « Stone Roses », mais je les aime tous, ils s’emboîtent tous très bien, j’aime aussi le dernier, « Circle Of The Devil », c’est impossible de jouer celle-là sur scène, beaucoup d’orchestration et de chœurs. J’aime aussi énormément « Diabolica Comedia » parce qu’il est très unique, il y a aussi « Godmake Us Temptation » … je n’arrive pas à en choisir une, parce que les morceaux sont interdépendants.
Oui je comprends, l’ensemble des morceaux s’enchainent, il n’y a aucune coupure entre eux.
Andy : C’est exactement ça !
Personnellement, j’ai un morceau préféré, c’est Monster !
Andy : « Monster » ? Très bon choix !
Quel est votre prochain objectif ?
Andy : On a quelques projets de comédies musicales, on en a écrit une nouvelle appelée Every Man, on l’a déjà joué à Kaiserslautern, qui a aussi été un succès. On va aussi la jouer à Innsbruck, en Autriche, de Mars 2017 à Septembre. L’année prochaine est prévue pour les comédies musicales. Pendant notre tournée de cette année, nous prendrons une pause en mai, pour commencer à réfléchir à des idées de musiques, écrire des concepts. Puis en octobre, à la fin de la tournée, nous commencerons à composer avant de reprendre en mars 2017 à Innsbruck. Si tout se passe bien, tout sera prêt et quand nous auront fini à Innsbruck, nous retourneront au studio pour enregistrer l’album.
Et que pensez-vous du public français ?
Andy : On l’adore. On espère voir une grosse foule ce soir. Durant nos 3 premières années nous étions plus populaires en France, mais on a dû partir de notre société à l’époque et on a pas eu de chance avec la suivante, les gens pensaient que Vanden Plas était fini, et ce n’est pas facile de rester sur le marché si les fans pensent que vous n’existez plus, donc on a eu du mal à revenir et jouer des concerts pendant quelques années. Et maintenant on est de retour, il y a deux ans on a joué 5 concerts, et cette année 4 et nous reviendront en octobre pour jouer au Roussillon. Je pense que petit à petit nous regagnerons le public français, je l’espère, nous adorons la mentalité française et je pense que les français nous aiment réciproquement, de ce que je vois des réactions à chaque fois. Mais je ne veux pas trop m’avancer avant un concert, on en reparle après.
Je te laisse le mot de la fin, as-tu un message à faire passer ?
Andy : Je reviens sur le fait que j’aime beaucoup la France, je passe mes vacances ici, j’ai été durant les 5 dernières années en Ardèche, et près de Marseille. J’adore la mentalité française, le paysage, la nourriture et j’aime le vin. Le groupe est très heureux de revenir, on le sent bien et on espère que les gens aiment toujours ce qu’on fait et qu’on aura la chance de revenir les 5-6 prochaines années.
Merci à Steeven pour voir réalisé cette interview.