Salut ! Comment vous allez ?
Lucas : Très bien, contents d’être ici, grosse journée qui s’annonce, ça va être bien !
Thibault : Très bien !
Bon on va parler de votre nouvel album nommé Burning Skyfall, tout d’abord, pourquoi avoir choisi d’intituler l’album comme ça ?
Lucas : Alors en fait parce que ça représente un peu l’histoire de l’album. C’est-à-dire que les deux albums du groupe sont dans un univers médiéval fantastique, il y avait déjà une histoire sur le premier album et le deuxième continue cette histoire. Il revient sur les origines du premier album. Donc Burning Skyfall revient sur toute cette histoire de dragons, de combats pour l’humanité …
On voit bien ce que représente l’illustration mais est-ce qu’il y a un double sens, un sens caché ?
Lucas : Pas du tout, là encore c’est vraiment dans le même esprit que le premier album, on a voulu suivre cette même ligne. C’est-à-dire que la pochette représente une sorte de melting pot de plein d’éléments qui se passent dans l’histoire. Donc on a le village abandonné par les humains, le feu qui vient du ciel, un dragon caché dans un coin, une montagne où justement il se passe plein de choses, donc voilà c’est vraiment une sorte de flash de plein de moments clés de l’histoire de l’album.
Thibault : Oui puis on a voulu mettre un petit peu en avant aussi le côté plus « dark » de l’histoire, un peu moins coloré que le premier album qui était très coloré justement.
Et de quoi vous vous êtes inspirés pour cet album ?
Lucas : Alors ça va être très dur de répondre à cette question, mais en fait de base on vient vraiment du metal au sens large. Assez vite quand on a commencé à composer pour le groupe on a essayé de rajouter justement tous les éléments un peu folk, celtiques, du coup c’est dur de dire qu’on va être influencés par une chose en particulier. Ça peut être des groupes de metal, des mélodies celtiques, des musiques de films, ça peut être un peu tout. On n’a pas une source d’inspiration, on écoute chacun beaucoup de musique donc forcément on engrange des choses …
Thibault : Mais on essaye de garder une couleur quoi. Une couleur sur les compos mais tout en différenciant le tout du premier album, c’était le but, on ne voulait pas faire un copié-collé, c’était pas du tout l’objectif. On ne voulait pas non plus se poser de limites en termes de compo à vouloir faire exactement pareil, fallait que ça reste un minimum créatif aussi. Mais après pour les inspirations on est vraiment variés. Lucas écoute beaucoup plus de power et de heavy.
Oui je m’étais dit en écoutant que tu étais bien dans ce trip-là (rires).
Lucas : Oui voilà Helloween, Gamma Ray, les Rhapsody enfin un peu toute la clique (rires).
Thibault : Alors pour le coup moi dans l’idée je ne suis pas du tout bercé dans ces univers de metal la, bon il y a Maiden qui m’influence beaucoup, j’en ai beaucoup écouté, mais après moi je suis plus porté sur tout ce qui est Symphony X, Dream Theater, plus le metal prog en fait.
Lucas : C’est ça on a tous des influences différentes. Enfin toujours autour du metal mais on est tous dans nos trucs. Loris va être un peu plus sur ce qui est brutal, Clément plus sur le prog aussi, donc voilà on a chacun notre touche et c’est aussi pour ça par exemple que le deuxième album a un peu évolué par rapport à ça. Thibault du coup il a apporté des morceaux sur ce deuxième album donc même si on essaye toujours de garder cette touche, ça donne un côté varié, ça donne de l’ouverture.
Mais le groupe est plutôt porté sur le power pourtant, vous arrivez à mêler toutes ces influences si différentes de façon à ce que ça plaise à chacun de vous ?
Lucas : Ah complètement. Mais en fait on n’arrive jamais en répète par exemple en se disant qu’on va essayer de faire quelque chose ensemble, c’est-à-dire que le groupe on l’a créé en 2007 et même si ça s’est fait naturellement, le but a été de monter une certaine identité. Ce qui veut dire que c’est l’identité du groupe qui va primer avant tout. C’est-à-dire que quand Thibault a ramené des morceaux la première question ça a été est-ce que ça va coller au truc du groupe ? Quand moi je vais composer des morceaux c’est pareil, on se demande toujours si ça va coller. Le but n’est pas de rentrer dans un carcan non plus, mais si un jour on fait un morceau de black metal on ne le mettra jamais dans le groupe, l’objectif c’est vraiment de garder cet univers. En se mettant dans le groupe on se met dans cet univers-là.
Y-a-t-il une différence majeure entre cet album et les précédents ?
Thibault : Bah alors déjà pour la réalisation on ne s’est pas adressé au même studio, l’ingé son qui a géré le mixage et tout ça n’était pas du tout le même que sur le premier album, mais ça ça c’est fait naturellement en fait. Du coup ça a peut-être été pas plus compliqué mais il fallait qu’on garde un peu la couleur du coup vu que c’était pas fait par les mêmes personnes.
Lucas : Et malgré tout on savait peut-être plus ce qu’on voulait, on avait plus la main. Par exemple sur le premier album les gars avaient fait plus de boulot pour nous que là on a essayé de faire par nous-mêmes, l’écriture des cœurs, des samples par exemple. Là on a vraiment essayé de mener le projet encore plus loin et du coup de l’accompagner encore plus. On a essayé de le travailler sous tous ses aspects, de pousser le truc encore plus loin. Bon après on a tellement la tête dans le truc que c’est très dur de faire des différences. C’est juste qu’il est plus abouti quoi.
Est-ce qu’il y a un morceau qui représente particulièrement bien le groupe dans cet album selon vous ?
Thibault : Bah pour le panel de couleurs je dirai « Mother Firedrake » parce que il y a un peu toutes les couleurs du groupe réunies dedans. Alors le but n’était pas de faire un patchwork hein, en tout cas c’est Lucas qui l’a écrit et je pense pas qu’il l’ait fait dans ce but-là. Mais oui il y a pas mal d’instru qui sont présentes dans ce morceau et qui sont présentes dans d’autres, et vu la longueur du morceau ça permet aussi de représenter un peu tout l’univers. Donc oui je pense que c’est celui qui représente mieux le groupe.
Et toi ?
Lucas : (rires) Je ne sais pas du tout ! Tout l’album représente bien le groupe, c’est difficile comme question ! Mais si je devais en choisir un ce serait « My Shattering Burden », pour moi il va plus ressembler à ce que pouvait être un peu le premier album, quoi qu’il soit plus mélancolique quand même.
Et pour les paroles, est-ce qu’elles ont une signification particulière ?
Lucas : Alors là du coup on revient sur ce qu’on disait au début, c’est-à-dire que c’est vraiment une histoire en fait. Dans le premier album, pour faire simple, c’était un homme qui sortait d’une tyrannie et du coup qui avait une voix mystérieuse qui l’appelait pour sauver l’humanité. Pour faire très simple.
Thibault : Un schizophrène quoi.
Lucas : (rires). Donc l’idée était un peu de poursuivre cette histoire mais pas juste de faire une suite. On a réfléchi à comment avancer dans cet univers qu’on commençait un peu à créer, donc en fait l’histoire raconte justement d’où vient cette voix mystérieuse en fait. Qu’est-ce que c’est ? Qui est-ce ? Pourquoi elle fait ça maintenant ? Ça parle donc d’un dieu, qu’on présente justement dans cet album, et tout l’album parle de son histoire. De son rapport avec les autres dieux, qui sont les ennemis du premier album, leur relation etc. Et donc voilà, tout l’album est basé sur cette histoire, et va dire comment un dieu devient la voix sacrée.
Thibault : Après si par signification particulière tu entends connotations ou doubles sens, politique, engagement, société, il n’y a rien d’affiché en fait, on parle seulement de liberté, on parle de tout ça, après chacun comprend ce qu’il veut.
Lucas : C’est l’avantage de la fantasy en fait, chacun peut y voir un peu ce qu’il veut en fait, ça parle de liberté, de rébellion, de plein de choses mais c’est dans la fantaisie donc chacun pioche ce qu’il veut.
Pendant combien de temps vous avez travaillé dessus ?
Lucas : Le premier morceau on l’a composé un an après la sortie du premier album donc 2013. On a eu un an vraiment où après le premier album on s’est un peu posé. On a joué un petit peu mais on n’a pas commencé à composer. Et on a commencé donc en 2014 même, car le premier album est sorti en fin 2012, 2013 – 2014 on a commencé à bosser vraiment sur les nouveaux morceaux.
Appréhendez-vous les retours sur cet album ?
Lucas : Alors c’est sûr qu’on appréhende, on appréhende toujours, on attend toujours de savoir ce que les gens en pensent.
Thibault : C’est un peu pour ça qu’on le fait aussi, on ne fait pas de la musique que pour nous mais surtout pour les autres aussi.
Quel est votre morceau favori dans cet album ?
Lucas : Bah moi je reviendrai sur « Mother Firedrake », justement LE fameux morceau de 11 minutes où il se passe plein de choses, on passe par le planant, par l’épique, y a tout quoi. Ça n’a pas été fait pour ça mais du coup il se passe plein de choses. Et ouais c’est vraiment celui que je préfère actuellement. Mais ça se trouve dans deux mois je vais dire autre chose ! Mais pour l’instant c’est celui qui me marque le plus, et celui que j’aime le plus jouer en concert aussi.
Et toi ?
Thibault : Moi se serait « My Shattering Burden » en fait. Pour le jeu en live j’aime bien le côté mélancolique, c’est là que je suis le plus à l’aise au niveau du jeu guitaristique pour le solo et tout. Et je le trouve vraiment cool, il y a un côté très énergique dans le rythme et puis il y a le côté très posé sur l’intro, le pont au milieu, et oui j’aime beaucoup ce morceau-là.
Et par rapport aux tournées, vous avez des retours de l’étranger ? Vous prévoyez des concerts ailleurs qu’en France ?
Lucas : Pour l’instant non, du côté professionnel non on n’a rien de l’étranger. On aimerait bien, notamment l’Allemagne, c’est un pays qu’on adore, faut qu’on aille jouer là-bas, c’est juste indispensable ! Mais pour l’instant on n’a aucun retour à ce niveau-là. On a des retours de gens qui ont découvert l’album mais c’est tout. Mais en France on prévoit des petites dates quand même bien sûr. Là en fait avant l’album on a vraiment travaillé sur le local donc en Normandie, c’est-à-dire que là on a sorti l’album en janvier donc jusqu’à ce moment-là on a joué aux quatre coins de Normandie. Et là on commence à travailler vraiment au-delà, en dehors de notre région.
Thibault : Oui on va chercher sur Lyon en l’occurrence, la Bretagne, partout où on pourrait jouer en fait.
D’où vient l’idée du nom Hopes Of Freedom ?
Lucas : Alors ça vient vraiment du début du groupe en fait. A la base il y avait un autre petit groupe, quand on avait monté le groupe en 2007 en fait, juste avant il y avait un tout petit groupe avec Clément Simon à l’époque, donc l’ancien guitariste du groupe, ça s’appelait Dark Hopes, c’était juste un petit groupe du moment quand on était au lycée. Après en 2007 ça a vraiment évolué, c’est devenu Hopes Of Freedom parce qu’on a commencé a monter justement cette identité autour du power donc voulait quelque chose qui marque et qui soit tout de suite positif. Et du coup Hopes Of Freedom c’est très positif, très ouvert, ça peut soit ne rien connoter soit connoter beaucoup de choses.
Comment en êtes-vous venu à jouer ensemble ?
Lucas : Alors ça s’est vraiment fait par étapes en fait. Le line-up actuel du groupe n’a plus aucun membre des débuts à part moi. Loris est rentré dans le groupe juste six mois après, on s’est rencontrés au conservatoire où on prenait des cours ensemble. Avant l’album et après l’EP c’est Clément qui nous a rejoints, donc trois ans après le début du groupe quoi. Et avec Thibault on s’est également rencontrés au conservatoire, juste avant l’album, début 2012.
Thibault : Je suis le petit jeune du groupe. Le vieux mais le petit jeune.
Depuis combien de temps faites-vous de la musique du coup ?
Lucas : 14 ans ? L’année dernière ça m’a fait mal quand je me suis rendu compte que j’avais passé plus de la moitié de ma vie à faire de la musique.
Je trouve ça plutôt positif !
Lucas : Oui oui bien sûr ! Oui on a toujours fait ça, depuis qu’on a 12 / 13 ans et qu’on peut faire de la musique on ne s’est pas arrêtés.
Thibault : Oui c’est ça, moi j’ai commencé la gratte à l’âge de 12 ans. Je ne dirai pas combien de temps ça fait pour pas me …
Lucas : Les ¾ de ta vie ! (rires)
Et qu’est-ce qui vous a donné envie d’en faire en fait ?
Lucas : J’ai commencé la guitare à 13 ans lors d’un noël et dès ce moment j’ai su que c’était ce que je voulais faire de ma vie. Il n’y a rien de particulier, je pense que c’était juste trop bien et je ne savais pas ce que j’allais faire ni comment j’allais le faire ni combien de temps, juste que je voulais faire ça de ma vie. En fait j’ai toujours été baigné dans la musique. Mon père a fait partie de groupes, musique pour enfant, il a fait un peu de folk également, j’ai toujours été baigné là-dedans, dans des concerts, dans des répètes, dans des trucs comme ça et j’ai essayé deux trois petites choses avant comme la batterie, mais une fois que j’ai commencé la guitare électrique à 13 ans, j’ai su que c’était ça que je voulais.
Thibault : Et moi c’était un peu le même schéma en fait. Mon père joue un peu de gratte, j’ai toujours été baigné dans des musiques type Pink Floyd, Dire Straits, du rock des années 60 à maintenant, j’ai un oncle qui est professionnel et qui m’a pris en charge pour la formation, et j’ai commencé ça à 12 ans donc. Mais je ne me suis pas dit comme Lucas tout de suite que je ferai ça de ma vie, c’est venu plus tard en fait, mais je sais qu’à partir du moment où j’ai attrapé une gratte, quand je rentrais de l’école je n’avais qu’une envie c’était de jeter mon sac et d’en faire. J’ai commencé à lâcher un peu les jeux vidéo, bon pas complètement hein jamais, mais ma vie tournait autour de la gratte avant tout. Jouer avec des potes, en faire chez moi tout ça, c’était juste top.
Et pourquoi avoir choisi de faire du metal ?
Lucas : Ça s’est fait plutôt naturellement, j’ai pas toujours été baigné dedans plus que ça donc oui ça s’est fait très naturellement. Mais comme ¾ des gens qui sont dans le metal j’avais un pote au collège qui m’avait fait découvrir un best of d’Iron Maiden et puis là c’était foutu. (rires)
Thibault : Alors moi, paradoxalement, je n’étais pas du tout issu du metal à la base. Mais genre vraiment pas. C’est-à-dire que jusqu’à Hopes, à part au conservatoire pour des morceaux qu’on bossait et que je prenais plaisir à jouer je n’avais pas de problèmes du tout avec le metal, je n’étais pas du tout issu de ça. J’ai écoute beaucoup de Maiden quand j’étais ado, après j’ai un peu oublié Maiden et je suis tombé malheureusement dans la vague du néo-metal, ce qui m’a un peu finalement dégoûté du metal guitaristiquement parlant car quand j’écoutais Korn et tout, enfin c’est cool à écouter mais à part du power-cord à jouer je ne voyais pas trop d’intérêt. Et c’est finalement mon prof au conservatoire qui m’a réconcilié un peu avec le metal avec tout ce qui est néo-classique et tout. Mais je n’en jouais pas plus que ça, parce que les projets que j’avais à l’époque c’était plutôt blues, rock, consonance un peu jazzy même, et Lucas est arrivé et m’a dit écoute ça te tenterai de venir jouer un peu avec nous ? Je lui ai répondu que oui, pourquoi pas, on va voir, même si je n’étais pas sûr de pouvoir répondre à ses attentes en termes de metal. Mais à priori ça l’a fait puisqu’il ne m’a pas foutu à la porte ! (rires). Mais oui c’est marrant parce que je prends énormément de plaisir, je suis sûr que Hopes c’est le projet dans lequel je m’éclate le plus guitaristiquement parlant. Alors qu’un an avant de rentrer dans le groupe on m’aurait dit « tiens tu vas faire du metal » j’aurais répondu « mouais ». A ce moment-là disons que je n’aurai pas tout sacrifié, alors que maintenant oui clairement.
Votre meilleure expérience sur scène ?
Lucas : La sortie du premier album. Quand on a sorti le premier album en 2012 on a fait une soirée sortie vraiment à l’arcade donc vers Rouen, dans la salle où on répète depuis qu’on a commencé la musique donc c’est vraiment le lieu où on a toujours été, c’est un peu notre monde, et on a eu carte blanche pour cette soirée de sortie quoi. On avait du monde avec nous, on avait énormément de pub, y avait les potes, le projecteur de flammes, fin voilà c’était vraiment LA grosse soirée comme on aimerait faire tout le temps.
Thibault : Alors, moi, la sortie du premier album j’ai clairement adoré, voir la tronche des gens quand on a foutu les flammes en route c’était magique. Mais à ce moment-là les morceaux étaient encore un peu frais pour moi, j’étais rentré dans le groupe juste avant l’album donc même si j’ai pris beaucoup de plaisir, j’étais encore un peu sur le stress de la gestion des morceaux quoi. En fait pour moi la plus belle expérience serait la sortie du deuxième album plutôt parce que y avait l’intro avec la flûte et la cornemuse, nous on était en coulisses à ce moment-là, la salle était pleine, les gens étaient venus exprès car c’est nous qui organisions la soirée (c’était au même endroit que pour le premier album) et y avait quoi … 350 personnes. Et les gens étaient venus pour ça, donc ils attendaient ça précisément. Et quand on a posé le premier accord de gratte, les gens se sont mis à hurler, mais vraiment hein sans exagérer, et ce moment-là était vraiment le plus magique que j’ai vécu sur scène. Le gros partage avec le public et tout ça … Je sais que ce soir-là en plus j’avais plein de galères de son, ça aurait pu être un enfer en fait. Et finalement c’est resté génial parce que le public nous a vraiment portés.
Une anecdote de studio ou autre à raconter ?
Lucas : Ah on peut parler du tabouret ! (rires). En fait, en général les textes sont toujours écrits vers la fin. Ce qui veut dire que quand on compose les morceaux, ils restent en moyenne six mois sans textes. Donc il faut bien qu’on leur trouve des noms ! Donc là c’est toujours les anecdotes qui ressortent, par exemple le morceau « Hearts In Unison » qui est sur le deuxième album, on l’appelait tabouret. Et pourquoi ?!
Thibault : Parce qu’il y a une blague de répète en fait.
Lucas : C’est une blague de répète ! C’est-à-dire que y a un rythme un peu rapide que Clément à la batterie n’était pas habitué à faire. Et du coup, vu que ça speedait beaucoup, chaque fois qu’il le faisait en répète, il sautillait toujours sur son tabouret. Et comme on n’avait pas de titre de morceau, et ben on l’a appelé tabouret pendant six mois voire plus.
Thibault : Moi si on me demande de donner le nom du morceau j’en serai presque incapable, car pour moi c’est tabouret et c’est tout (rires).
Quel est votre groupe de prédilection à tous les deux ?
Thibault : Ah c’est pas le même, c’est sûr !
Lucas : Je ne pourrai pas t’en dire ! Non je n’ai vraiment pas de groupes en particulier.
Thibault : Moi j’en ai deux en fait. Pour rester dans le metal c’est Dream Theater, et l’autre c’est Toto. Ça n’a juste rien à voir ! Rien à voir avec le metal mais je suis tombé amoureux du guitariste (musicalement parlant j’entends) quand j’avais 14/15 ans je crois, et je n’ai jamais réussi à décrocher. Ce mec je crois que c’est ma plus grosse source d’inspiration guitaristique et même quand j’essaye de m’en détacher et de jouer un peu différemment, j’en reviens toujours à lui. Pour moi c’est dieu quoi !
Bon ça n’a rien à voir mais, comment vous avez vécu les attentats ? Ou l’actualité joyeuse de ces derniers temps ?
Lucas : Clairement ça a été horrible. Après, ce n’est pas le fait que la communauté musicale ait été touchée au Bataclan qui m’a rendu spécialement triste. Je veux dire, je n’ai pas été plus triste pour ça que pour Charlie Hebdo, les deux étaient horribles. Je ne sais pas si ces mecs-là visaient la musique. Ils visent tout je pense, d’une manière générale. Que ce soit les mecs au bar, ou n’importe qui d’autre. Oui on l’a très mal vécu, comme tout le monde je pense.
Thibault : Oui moi c’est pareil. C’était très bizarre en fait … Fin là je parle pour les attentats de Charlie Hebdo, j’étais dans ma caisse et d’un coup j’entends ça à la radio, j’ai pris une bonne grosse tarte dans la face. Et pour les autres attentats c’était vraiment bizarre la manière dont ça s’est passé. Enfin, pour moi. Le soir des attentats je me suis couché tôt, j’étais crevé je m’en rappelle. Donc je n’ai rien vu aux infos. Puis en règle générale je ne regarde pas trop la télé en fait. Et le lendemain matin je lis sur mon téléphone en allant bosser et je reçois un message d’un pote qui me demande où je suis. Du coup je me dis merde, je n’ai quand même pas oublié d’aller jouer hier soir, pas oublié une soirée, rien ! Bon je n’avais pas répondu de suite puis là, j’allume la radio et je tombe là-dessus. Comme je t’ai dit, j’ai vraiment pris une grosse tarte dans la gueule. Déjà de base en général je suis plutôt quelqu’un d’empathique, donc je ne me suis pas posé la question de savoir si ça aurait pu être moi, ou j’aurai pu y être, ça pourrait m’arriver etc. Parce que voilà finalement ça peut arriver à n’importe qui n’importe quand. Et quelle que soit la communauté à laquelle on appartient. C’est juste le fait qu’on puisse froidement buter des gens comme ça, ça m’a retourné, je n’arrive pas à comprendre. Je suis resté scotché aux infos pendant deux ou trois heures et après y a fallu que je coupe complètement parce que j’avais plus que ça en tête et c’était pas bon. Alors oui il fallait en entendre parler évidemment, mais si je ne m’étais pas coupé de ça je pense que j’aurai pas été dans un bel état. Donc c’est très compliqué. Puis j’ai deux gosses donc quand tu vois ça tu te dis merde, ils vont où quoi ? Donc je ne sais pas, je ne sais même pas s’il y aurait un mot pour caractériser ce que j’ai ressenti ou ce que je peux penser de tout ça.
Un petit message pour les fans ?
Lucas et Thibault : Merci ! (rires)
Lucas : Venez nous voir en concert !
Y a du feu et tout !
Lucas et Thibault : (rires)
Thibault : Moi ce que j’aurai tendance à dire aux gens c’est qu’on les encourage à écouter, et je leur dis merci bien évidemment. Sans ces gens-là qui achètent notre musique qui écoutent notre musique et qui viennent nous voir en concert, il n’y a pas de possibilité d’exister en fait. On fait de la musique et on essaye d’en faire d’entrée, mais s’il n’y a pas le public derrière ça marche pas. Donc le seul truc que j’ai à dire aux fans c’est : merci !