Archives mensuelles : mai 2016
Salut à tous les deux ! J’ai quelques petites questions à vous poser sur le nouvel album, que vous avez intitulé L’Envers. Tout simplement, pourquoi avoir choisi ce titre ? Qu’est-ce qu’il signifie ?
Emmanuel : Alors déjà, c’est souvent un sujet délicat pour trouver le titre d’un album, surtout avec un album aussi flamboyant et baroque que celui-ci, donc il fallait trouver un titre qui soit percutant, avec une formule assez ramassée comme on a toujours fait avec nos précédents travaux, comme Posthume, France, Décade(nt), donc une formule courte. Et dans L’Envers, ce qui était intéressant c’était d’abord la notion d’envers du décor parce que le théâtre et le grand guignol c’est assez présent dans cet album, jusque dans l’artwork, donc il y a cette notion la mais il y a également la notion de par « envers » l’idée d’inversion, voire de perversion, puisque ça traite de sujets qui sont très sombres, ça met en scène des histoires et des personnages qui sont effectivement très tourmentés. Ensuite il y a le fait que le mot « envers » ressemble fortement au mot « enfer », et c’est aussi une plongée en enfer qu’on propose à l’auditeur avec ce disque, parce que c’est une descente dans les recoins les plus obscurs de la nature humaine. C’est un peu peinant dit comme ça mais c’est vrai, l’idée principale c’est cette descente aux enfers, ce voyage infernal. Et puis, enfin, dans « l’envers » il y avait un jeu de mot qu’on aimait bien, cette année c’est l’année du vert donc « an vert », et le fait que ce soit le premier album du groupe sous ce nouveau line-up, car c’est le premier disque que nous faisons tous ensemble depuis Posthume. Voilà !
Pendant combien de temps avez-vous travaillé sur cet album ?
Emmanuel : Ca fait tellement d’années … Je crois qu’on a commencé à travailler dessus en 2008.
Thomas : Je crois que la batterie a été enregistrée il y a deux ans et demi.
Emmanuel : Non peut être pas 2008 je dis des bêtises. Plutôt 2013.
Thomas : Mais avant il y a eu les esquisses de guitare …
Emmanuel : Oui ça a été long et un peu ingrat comme phase parce que évidemment c’est un temps où on ne se retrouve pas tous ensemble pour répéter, on a été un peu plus éparpillés, on a travaillé de façon très segmentée. J’ai d’abord proposé une base qui a été retranscrite et retravaillée par Renaud, le deuxième guitariste, ensuite on avait des échanges autour de ça, des structures, on améliorait les choses, Renaud proposait des parties solos, des arrangements de guitare et ensuite évidemment lui et Thomas sur la base de ces transcriptions ont travaillé ensemble pour établir la batterie. Vincent notre bassiste travaillait aussi pour écrire ses parties de basse, et une fois que tout cet ensemble était fixé sur notre démo / pré-démo qui allait servir de base pour l’enregistrement de l’album on avait aussi notre claviériste, Pierre Le Pape de Melted Space qui s’est mis au travail donc là on a travaillé ensemble pendant plusieurs jours sur les arrangements de l’album. Et une fois que tout ça est terminé, on rajoute encore une dernière étape, et non des moindres, c’est-à-dire l’écriture des paroles. J’écris toujours les textes après que les morceaux aient été composés et ça ça m’a pris au moins une année. Il m’a fallu une bonne année de travail, beaucoup de pages blanches, la peur de ne pas réussir à aller au bout et finir les morceaux. C’est un processus qui est plutôt douloureux, toujours peur de ne pas aller dans la bonne direction … Voilà tu vois ça a été assez consistant donc on a pris le temps, et en espérant que ça s’entende et que ça se ressente au final.
Ca s’entend ! […] Quels sont les thèmes principaux abordés dans cet album ?
Emmanuel : Aller tiens un peu à ton tour, pour voir si tu as écouté les morceaux !
Thomas : Euh bah alors les thèmes principaux … Bah déjà ça tourne beaucoup autour du théâtre et de la notion de la comédie. Il y aussi pas mal de petits clins d’œil sur des personnages qui sont sur les albums précédents, on essaye de restituer un peu tout ça dans le contexte actuel avec des petites références à d’autres époques. Ça s’entremêle, ça a l’air un peu décousu comme ça, mais bizarrement, c’est assez cohérent quand on l’écoute.
Emmanuel : Oui l’idée c’était aussi de reprendre des personnages qui sont apparu tout au long de la carrière du groupe. Et se dire voilà, en 2016, que sont-ils devenus ? Le vieux pédophile qu’on avait sur France par exemple, que sont devenus les libertins qu’on voyait sur France également, donc tous ces personnages reviennent aujourd’hui, évidemment le temps a passé et on est aussi beaucoup plus âgés et un petit peu plus sages … je l’espère. Du coup, ça donne quelque chose d’un peu amère. Autant au début du groupe, il y avait cette espèce « d’éjaculation musicale » (excuse-moi pour le terme), où vraiment on avait envie de tout dire avec plein d’enthousiasme, alors que là on est sur quelque chose de plus posé où on reprend ces personnages qui sont des loques, qui sont dans un monde en ruine etc. Et en même temps, le disque fait la synthèse de tout ça, à la fois de la noirceur et de la folie développées dans Posthume et le côté théâtral qu’on avait dans France.
Et justement, pourquoi ce côté théâtral est-il si présent dans L’Envers ? C’est une passion ?
Emmanuel : Oui tout à fait ! Moi à côté de la musique j’ai une activité d’acteur tout simplement, depuis une bonne dizaine d’années maintenant. Je fais de la voix off aussi donc j’aborde l’activité de chanteur en utilisant aussi cette compétence qui est d’interpréter des personnages, car je trouve ça très plaisant de donner une voix et une intonation à d’autres personnages, pour montrer certaines facettes de ma personnalité aussi. Voilà l’idée de base derrière ce côté théâtral.
Et sinon, quelles ont été vos principales influences pour cet album ?
Emmanuel : Alors dans les influences de Wormfood, dès le début je dirai que c’est une espèce de croisement : la rencontre de Type O Negative, Gainsbourg, Bashung, Notre Dame le groupe de Snowy Shaw, Carnival In Coal aussi dont on a fait partie d’ailleurs pour certains, donc voilà, c’est cette influence de tout ça, c’est à la confluence de tout ça, une espèce de doom-goth-avantgarde-metal-chanson française. J’aime pas trop le terme chanson française, ça donne tout de suite un côté un peu barbant, mais on chante en français donc oui, mais voilà Gainsbourg est une grande influence, les Rita Mitsouko aussi, Ange etc. C’est ce mélange de tout ça qui donne un truc un peu étrange, voire franchement étrange, qui s’appelle Wormfood.
Dans cet album, les titres sont quand même particulièrement longs, ce sont des histoires en fait ?
Emmanuel : Ca donne l’impression d’être des histoires oui. En fait, ça donne le temps de planter une scène, de raconter vraiment une histoire sur la durée donc c’est pour ça aussi que je te disais que je m’étais arraché les cheveux sur l’écriture des textes, parce que écrire un texte sur dix minutes en jouant différents personnages avec toutes les variations musicales qui peut y avoir dans l’album, c’était un challenge. Donc oui, on raconte des histoires. Après il y aussi le côté où peut être qu’on arrive pas à faire des morceaux courts, on a déjà essayé mais ça ne marche pas quoi. Et c’est peut-être ça. Mais c’est vrai aussi qu’on aime la musique lente.
Thomas : Il y a le morceau « Gone On The Hoist » qui fait un peu parenthèse avec le chant en anglais et qui est un peu court lui par contre, au départ c’était l’outro d’un des morceaux, il est relié à un autre morceau mais c’était tellement long qu’on l’a séparé.
Emmanuel : Oui en fait les morceaux « Mangevers » et « Gone On The Hoist » (qui est le seul morceau en anglais de l’album) se suivent. A l’origine, ils avaient été écrits pour se suivre totalement. C’était un même ensemble. Mais on s’est dit, aller on va couper tout ça, ça permettra de faire un clip sur « Mangevers » et puis de valoriser aussi le morceau « Gone On The Hoist » sur lequel on a Paul Bento de Carnivore et Type O Negative en invité, et à qui on donne vraiment l’occasion de s’exprimer car j’avais un peu ce regret sur Posthume, j’avais envie de le valoriser encore plus sur ce disque.
Mais et justement « Gone On The Hoist » est quand même particulièrement joyeux par rapport au reste non ? Pourquoi cet élan de gaité soudain ?
Thomas : C’est pour te faire mieux redescendre après ! (rires diaboliques).
Emmanuel : Oui voilà c’est le principe du roller-coaster, on te sort la tête de l’eau pour te replonger dans quelque chose d’encore plus noir derrière. Puis ce morceau n’est pas complètement déconnecté d’ailleurs, c’est vraiment un morceau qui parle d’une relation avec Paul Bento justement, de ce que j’ai vécu quand je suis allé à Brooklyn, des moments qu’on a vécus ensemble, cette espèce de pèlerinage sur le chemin de Type O Negative de tous ces groupes, de Life Of Agony etc. C’est cette envie aussi de « ressusciter » pendant quelques minutes cet univers, cette ambiance. C’est pas de l’imitation, mais plutôt de l’image. C’est surprenant ce fantôme de Type O Negative qui flotte au-dessus de nous !
Et dans « Serviteurs Du Roi », qui est le Roi Cauchemar ? Il m’a marquée !
Emmanuel : Je sais pas il va arriver normalement, il est très très prit, très demandé le Roi Cauchemar ! (rires). Le Roi Cauchemar c’est ce souverain qui règne sur ce Versailles imaginaire, ce Versailles de cauchemar, sur tous ces sujets, tous ces personnages, tous ces marquis et duchesses enfouis, voilà. Alors est-ce que c’est le diable, est-ce que c’est un spectre, est-ce que c’est moi, est-ce que c’est une partie de Thomas, je ne sais pas ! (rires). Voilà c’est un personnage qui chapeaute un peu l’ensemble comme cette idée de Versailles, de cauchemar qui est le cadre de tout l’album finalement, qui donne la cohérence à l’ensemble des choses.
Et d’où ça te vient tout ça ? C’est quand même très particulier !
Thomas : La drogue …
Je le savais !
Emmanuel : La drogue et puis, je sais pas. Non j’ai vraiment beaucoup de goût pour le XVIIème siècle voilà. Bon après, quand on y pense, ce n’est pas vraiment un morceau sur le vrai XVIIème siècle au sens historique du terme, c’est plus une vision, un imaginaire, une espèce de XVIIème siècle bizarre … Voilà, ça vient de là, je ne pourrai pas l’expliquer davantage. C’est vrai qu’à l’origine il y avait ce morceau sur France « TEGBM » dans lequel on entendait Molière, mais bon c’était traité de façon plus humoristique et moins cauchemardesque.
De quoi parle le morceau « Collectionneur de Poupées » exactement ?
Emmanuel : Alors en fait ça vient d’un fait divers mais c’est quand même aussi relié à un questionnement … Donc le fait divers est le suivant : en Russie il y a quelques années de ça, un homme a été arrêté. C’était quelqu’un de tout à fait normal c’était un historien, et on a retrouvé chez ce monsieur en apparence normale des dizaines et des dizaines de corps d’enfants qui avaient été soigneusement emmaillotés dans du tissu avec des masques et des moufles, et habillés en poupée et dont certains, fait encore plus macabre, avaient été transformés en véritables boîtes à musique, avec une boîte à musique donc dans le thorax. Le fait divers est déjà assez frappant, il m’avait marqué à l’époque et je m’étais dit qu’il y avait quelque chose à faire avec ça. Et il faut voir aussi quelque chose c’est que c’est pas une histoire de pédophilie ni de nécrophilie c’est-à-dire que le type qui a fait ça, et je trouve que c’est encore plus dérangeant que si c’était une histoire de pédophilie ou de nécrophilie d’ailleurs, était authentiquement et sincèrement persuadé que ces cadavres d’enfants qui étaient là étaient des enfants abandonnés par leur parents et qu’ils étaient seuls sous terre à sangloter et qu’il fallait aller les chercher. Dans son esprit c’était ça et donc l’idée était surprenante, assez dérangeante, ça dit quelque chose sur le rapport avec la mort, ça dit quelque chose sur le monde de l’enfance, l’imaginaire des jouets des adultes qui ne veulent pas grandir et ça je trouve que c’est une idée intéressante. On est pas du tout dans le truc gras et thrash d’un type qui va baiser des morts, c’est pas du tout ça, et cette idée m’intéressait justement par rapport à tout ça. Tu vois je trouve que Alice Au Pays Des Merveilles par exemple ou tous les films de Burton en général ou d’autres de ce type, moi ça me touche beaucoup parce que on voit bien que le monde des enfants, de leur croyances, de leurs rêves, de leurs cauchemars est extrêmement angoissant aussi. Et c’est quelque chose, quand tu grandis on te dit de perdre ça, de perdre cette capacité à rêver à croire aux monstres sous le lit ou à faire tomber son portable en pleine interview n’est-ce pas Renaud ! (rires). (Ndlr : Renaud arrivait à ce moment-là). Voilà mais donc ça posait cette question-là, cette question vraiment du monde de l’enfance du coté à la fois effrayant mais tendre, tout ça est très bizarre. Donc c’est du Alice Au Pays Des Merveilles aussi. Voilà un exemple de comment on prend un fait divers sordide puis on l’enjolive, on se l’approprie, on en fait quelque chose de très bizarre et de très sordide aussi mais différemment.
Et quel est le message de « Ordre de Mobilisation Générale » ?
Emmanuel : C’est un morceau sur l’horreur de la guerre. C’est un message qui vise tout le monde, on est une génération qui a la chance de ne pas connaitre de conflits. Alors oui on a une certaine insécurité de l’actualité avec les actes terroristes mais l’histoire d’Ordre de Mobilisation Générale c’est sur nos grands-parents qui ont fait la guerre, qui étaient des gens charmants et des gens de bien mais qui ont malgré tout à un moment de leur vie eu du sang sur les mains. C’est quand même assez perturbant de te dire que ton grand père ou ton arrière-grand-père, tout bienveillant et charmant qu’il soit, a été meurtrier quand même malgré tout ou en tout cas a tué en temps de guerre. Et je voulais aussi casser un peu le cou au côté glamour qu’on a souvent dans le metal de « la guerre c’est super c’est cool oh ouais la guerre, this is war ! » tu vois ? En réalité non, c’est juste abominable ! Tu vois il y a le côté grand guignol de la guerre c’est trop bien machin mais quand on reprend les choses vraiment, à leur échelle réelle, on se pose vraiment la question de savoir comment on réagirait face à ça. Donc c’est la question que pose ce morceau. Et le but aussi était de redonner tout son sens au mot « guerre », de dire ce que ça signifiait vraiment. Voilà ce qu’on essaye de faire passer. En plus c’est l’histoire d’un jeune vétéran de guerre qui finit défiguré, gueule cassée, dont la vie est foutue, c’est aussi avec ça avec ce désespoir là que je voulais faire quelque chose, quelque chose d’un peu différent sur la guerre. Alors je ne suis pas en train de te dire que tous les gens qui ont fait la guerre, tous les gens qui ont combattu sont des monstres sanguinaires, meurtriers, ce n’est pas le sens de ce que je veux dire. C’est vraiment la question de comment on réagit quand on est dans cette position.
Thomas : Et je n’ai pas l’impression qu’on vise vraiment quelqu’un ou quelque chose quand on fait de la musique, on essaye juste d’exprimer vraiment des choses, on ne vise personne en particulier, aucune « catégorie » de gens.
Emmanuel : Oui voilà c’est pas notre optique, on dit les choses sincèrement et avec conviction et du moment que y a ces deux choses, ça s’adresse à tout le monde.
De retour de tournée, il était bon de retourner voir S.U.E pour avoir des nouvelles. Comment s’est déroulé la tournée et bien entendu que de neuf concernant le futur pour mes petits Niçois adorés. Vous savez que chez MFM on soutient le groupe depuis le début de l’aventure ou presque et j’étais curieux de découvrir un peu la vie en tournée. Tiens d’ailleurs la dernière interview date de 2013 juste après la tournée précédente, en France, Suisses et Italie.
Interview réalisée par mail avec l’ami John.
Salut les amis, comment allez-vous après cette longue tournée ?
Salut Cédric et toute l’équipe d’MFM, tout va très bien nous sommes très satisfaits de cette tournée !
Nous avons vraiment eu d’excellents retour de la part du public présent et les conditions dans lesquelles nous avons pu nous exprimer étaient clairement les meilleures que nous ayons pu avoir en tournée.
C’était votre plus longue tournée je crois non ?
Oui, nous avons enchaîné les concerts pendant quasiment deux semaines et joué dans 4 pays (Pays-Bas, Allemagne, Suisse et Royaume-Uni pour finir). Un bon programme avec un public très différent mais très enthousiaste à chaque fois.
Tournée en compagnie de Threshold ça doit être quelque chose d’assez exceptionnelle, surtout pour la deuxième fois. D’ailleurs quelqu’un a dit à Damian Wilson qu’il ressemblait de plus en plus à Russel Allen ?
Threshold est un excellent groupe qui a une grosse fan-base en Europe, et notamment en Allemagne où ils remplissent les salles à chaque fois. Cette fois-ci encore, c’était plein chaque soir et Damian Wilson, qui est un frontman ultra charismatique a pu s’exprimer en donnant le meilleur de lui-même comme d’habitude.
Pour son look, ça doit être la barbe qui donne cette impression, après les deux sont très différents quand même !
Il y avait un troisième groupe avec vous, tu peux m’en parler ? D’où vient Damnation Angels, c’est un bon groupe ?
Damnation Angels est un groupe heavy symphonique qui vient d’Angleterre. Peu de temps avant la tournée, ils ont dû chercher un nouveau chanteur. Ils ont opté pour Ignacio Rodriguez, un Argentin, qui officie aussi comme guitariste dans un groupe qui s’appelle Innvein (plutôt dans un style à la Evergrey pour le coup). En plus d’être un chanteur à la voix haut perchée et un redoutable guitariste, c’est un super gars et on a beaucoup rigolé avec tout le groupe.
Il y avait un tour bus, vous étiez les 3 groupes dans cet unique bus ?
Oui, justement, c’est ce qui a été génial sur cette tournée. Les 3 groupes dans le tourbus. On a cohabité sans problème car tous les mecs de Theshold et de Damnation Angels sont vraiment sympas.
Lors du jour off à Munich, je suis même sorti acheter le petit dej pour tout le monde histoire de souder un peu plus les groupes. Il y avait aussi une console de jeu dans le bus et nous avons pu jouer les uns contre les autres aux jeux de foot etc…
Comment se passe la vie en communauté durant ces 2 semaines de voyage ?
Chacun a son rythme. D’une manière générale, on peut dire que les français sont des lèves-tôt. Nos amis anglais sont plus à attendre tranquillement que ce soit l’heure du brunch pour s’activer.
Après une fois qu’on se retrouve dans la salle, il faut décharger le matos tous ensemble, faire les balances et tout s’enchaîne assez rapidement.
Comment on s’occupe la journée dans le bus et en dehors du bus ?
Personnellement, j’ai profité de cette tournée pour visiter un peu les villes comme Berlin, Hamburg ou Munich. Parfois seul, parfois avec les autres. On a la chance de voyager sans se soucier de la route alors autant en profiter non ?
Qu’est-ce que vous retenez de cette tournée ? Humainement parlant ?
Beaucoup de choses. Tout d’abord l’ambiance générale de cette tournée était excellente. Que ce soit avec les autres groupes, ou avec les techniciens dans les salles ou encore avec le public.
On a senti une vraie envie de la part de tout le monde et ça a donné un résultat très enthousiasment pour tout le monde je crois.
Après, il y a eu aussi les rencontres avec les fans qui nous connaissaient déjà et les autres qui nous ont découvert. Ça nous fait toujours chaud au cœur ces moments après les concerts où la pression retombe et où l’on prend le temps de discuter avec les gens.
Et d’un point de vue géographique ? (parce que c’est peu aussi comme faire une petite croisière terrestre non?) Qu’est-ce que vous avez-vu de beau ?
Hambourg est une jolie ville, Berlin a l’air sympa mais j’ai pas pu trop visiter le centre qui était assez éloigné de la salle. Munich est une ville très agréable même s’il a fait jusqu’à -13° quand nous y étions.
Pas facile dans ces conditions là d’apprécier les balades, mais on s’est bien marré du coup.
Et en parlant de croisière, tu ne crois pas si bien dire puisque nous avons pris le ferry vers Calais pour rejoindre la dernière date à Londres où nous avons apprécié le changement de culture d’un coup !
Nous avons aussi eu la chance de visiter l’usine de fabrication du custom shop des basses et guitares Warwick et Framus à Markneukirchen, non loin de la république Tchèque. Le patron nous a ouvert les locaux rien que pour nous un dimanche et on a pu voir notamment la basse de Robert Trujilo en cours de fabrication. Grand moment !
Parlons concert maintenant. Tout c’est bien déroulé ?
Parfaitement ! Nous avions opté pour une set-list variée en essayant de piocher dans tous nos albums.
Pour nous c’était important de montrer toutes les palettes de la musique de Spheric Universe Experience afin que le public se fasse une idée assez précise en 45 minutes de concert.
On a ainsi pu jouer des morceaux heavy comme « Sceptic » ou « In This Place », une ballade comme « Echoes of The Stars », ou encore un morceau plus épique comme « The Key ».
En regardant les photos on peut s’apercevoir que vous aviez la pêche et la banane. Mais aussi que le public était ravi. Le public connaissait déjà bien SUE avant votre passage ?
Nous avions de l’énergie à revendre et le public a eu l’air d’aimer ça. En même temps, on ne pouvait qu’être ravis d’être là, donc ça devait se voir sur nos visages !!
Une partie du public nous connaissait déjà, et une autre partie nous découvrait. C’était chouette car ça nous a permis de présenter le groupe à de nouvelles personnes.
L’accueil semble avoir était exceptionnel !
Oui, encore une fois, nous avons eu un accueil vraiment génial partout. Le public a Munich fut incroyable, ainsi qu’à Aschaffenburg et à Londres pour la dernière.
Quels sont vos meilleurs souvenirs de cette tournée ?
Les dates citées juste avant ont été les moments forts, auxquelles on peut ajouter celles aux Pays-Bas dans des salles magnifiques et des conditions parfaites.
Et les pires?
Lorsque Richard West, le claviériste de Threshold est tombé malade en Suisse. On a cru que ce serait compliqué de continuer la tournée sans lui. Mais les techniciens ont fait un super boulot pour que le tour puisse continuer et Richard a pu reprendre sa place 3 jours après.
Est-ce trop court ? Ou trop long ? Vous n’êtes pas trop fatigué ?
Pour nous qui avons tous un job à côté, je dirais que c’est la bonne durée. Quand tu reviens, tu ne ressens pas trop la fatigue tant l’excitation a été grande pendant 15 jours.
Le nouvel album c’est pour quand ? Vous avez amorcé l’écriture ? En 2013 nous en avions déjà parlé et finalement rien de nouveau.
Après 4 albums studios, nous avons décidé de prendre un peu de recul avant de nous attaquer au 5ème. Chacun a pu profiter de cette coupure pour participer à divers projets et maintenant nous repartons plus frais pour la composition du nouvel album qui a déjà bien avancé à l’heure où je te parle.
Pour une date de sortie, rien de précis, mais nous voulons vraiment sortir un album de qualité, donc on prend notre temps.
Nous n’avons pas encore parlé du petit nouveau Romain Goulon, qui est arrivé juste à temps pour la tournée.
Oui, la recherche d’un nouveau batteur fut pour nous une nouvelle aventure.
Au départ, Ranko devait revenir, puis il s’est désisté quasiment 1 mois et demi avant la tournée.
Au final nous avons trouvé Romain Goulon qui est un excellent batteur et qui a surtout une énorme expérience de live, notamment avec un groupe comme Necrophagist.
En plus de ça, on a appris à connaître Romain qui est un super gars, pas avare en jeux de mots débiles, c’est un peu une habitude pour les mecs dans SUE. Ahah !
Question pour Romain pour conclure, peux-tu te présenter, nous dire comment tu as connu le groupe et pourquoi tu as décider de rejoindre ces grands malades !?
J’ai été contacté par le groupe que je ne connaissais pas pour être honnête. L’écoute des albums m’a emballé et j’ai accepté de partir en tournée avec eux. C’était vraiment chouette et j’ai bien envie de continuer à coopérer avec eux !
- Groupe : Crematory
- Album : Monument
- Sortie : Avril 2016
- Label : SPV
- Style : Electro / Goth / Death
- Site Web : www
- Note : 16.5/20
Que va devenir Crematory maintenant que Matthias Hechler a quitté le navire ? Felix peut-il tenir le navire seul ? Seul pas vraiment puisqu’il a fallut deux guitaristes pour remplacer Matthias, Rolf Munkes (Empire, Razorback, ex-Vanize, ex-Majesty) et Tosse Basler(Forty Shades, ex-Evolution). C’est ce dernier qui tient le rôle de voix claire sur quelques titres seulement.
Concrètement ce nouveau visage semble intéressant, les quelques écoutes qui m’ont servi à faire cette chronique auraient tendances à le prouver. Les titres sont tous sympas et se veulent courts pour ne pas sombrer dans l’inutile. Mais la question essentielle reste bien évidemment la prestation vocale de Tosse, face au talent de son prédécesseur, car le reste, il faut bien le dire, on s’en fout. Crematory fait du Crematory et heureusement pour nous le fait bien. Pas de surprise, plus de surprise. Quelques brûlots de-ci de-là, de gros riffs, des samples electro et une voix Death glaciale, contre-balancé par une voix chaude et enivrante.
Mais revenons à Tosse. La comparaison avec Matthias est bien entendu inévitable et avant l’écoute de Momunent beaucoup de questions trottées dans ma tête. Le groupe va-t’il encore proposer des voix claires ? Si oui, seront-elles nombreuses ? Permettront-elle de créer des brûlots comme le combo teuton sait si bien le faire ? Et bien oui, Tosse sans faire oublier Matthias arrive à titiller les esgourdes comme sur l’excellent « Die so Soon ». Le refrain est absolument génial, presque Pop, c’est un pur joyau façon « Greed ». On retrouve ensuite Tosse sur le titre suivant, « Raven Calling ». Le titre me fait penser à Eternal Tears of Sorrow. Tosse tient le lead, la composition est cool, mais sans plus.
L’album est des plus classique, on retrouve toujours ce schéma de titres plus ou moins électro suivit par un titre lourd et lent, puis un autre dansant… Mais, « Before I Die » fait office d’exception. Mariant tout ça en une fois, il s’avère être un petit titre finalement d’excellente facture. Une fois encore Tosse fait merveille. Je ne m’attendais pas du tout ça ça. Finalement j’en serai presque à ne pas regretter le départ de Matthias. Autre très bonne prestation de la voix claire, sur « My Love Within » où Tosse me rappelle les grandes heures symphonique de Septic Flesh et de A Fallen Temple, avec Kostas Tzanokostakis. Un très beau morceau. Un bon goût de reviens y. Enfin, l’album se conclu par une petite power ballade, vraiment belle et qui convient très bien. Tosse assure un max sur cette chanson pas forcement simple. J’en viendrai à espérer que sur le prochain album il devienne l’unique chanteur de la formation. C’est beau de rêver.
Les titres en Allemands sont légions et vous savez que j’ai des difficultés avec cette langue. Les titres chantés dans cette langues sont plus électro, à croire que Felix cherche à plaire à un public en particulier. Choix étrange d’autant que Crematory a déjà sorti en album tout en Allemand.
Quelques titres redoutables font de Monument un très bon album de Crematory. Pas de retour aux sources comme annoncé par le groupe et le label, mais une ligne directrice continue. 2016 est donc un bon cru pour Crematory nouvelle formule, la recette change, mais pas le goût, ouf.
Tracklist :
01. Misunderstood
02. Haus mit Garten
03. Die So Soon
04. Ravens Calling
05. Eiskalt
06. Nothing
07. Before I Die
08. Falsche Tränen
09. Everything
10. My Love Within
11. Die Letzte Schlacht
12. Save Me
- Groupe : Flotsam and Jetsam
- Album : S/T
- Sortie : Mai 2016
- Label : AFM Records
- Style : Heavy / Thrash
- Site Web : www
- Note : 15/20
Fut un temps, je n’arrivais jamais à écrire Flotsam and Jetsam correctement. Mais ça c’était avant, avant de me poser tranquillement et d’écouter quelques compositions du groupe. Ce groupe mythique du Thrash US, qui n’a jamais contrairement à d’autres réussi à se faire un nom, sauf auprès des fans hard core du genre, certains le préférant à Megadeth ou autres Anthrax et Exodus. Pourtant ce groupe est a quelques années près de la même génération. Le temps passe et Flotsam and Jetsam est toujours là, dans l’ombre des autres, disque après disque, enchaînant pépites et bons albums. Mais là où les autres font du Thrash ou ont choisi la direction du Heavy, Eric AK Knutson et son équipe ont depuis longtemps le cul entre deux chaises.
Et ce nouvel album sobrement éponyme, reste fidèle a ce mélange Thrash et Heavy. Certains diront ni l’un ni l’autre, alors que d’autres diront qu’il s’agit du parfait mélange des deux. Je serai tenté de suivre le second groupe. Les 55 minutes de Flotsam and Jetsam jonglent avec brio sur les deux styles. Tantôt même speed à ce que peut proposer un Megadeth/Annihilator (« L.O.T.D ») ne s’écarte jamais de ses bases de 1986. Ça sent bon le Heavy/Thrash de nos grands frères. On s’étonne même à découvrir un « Iron Maiden » qui aurait sans aucun souci sa place sur un album de Iced Earth. Un très bon titre.
Autre très bon morceau, « Monkey Wrench ». La belle voix, très mélodique de Eric AK Knutson, très éloignée de ces collègues Thraseurs apporte un plus indéniable. Ce coté mélodique est de ceux qui dérangent le plus les amateurs de Thrash plus dur. Je peux comprendre, mais avouez que l’homme se débrouille très bien.
Coté production, c’est sans fausse note, avec basse bien présente. Coté riffs, que du bon aussi, les deux guitares se chamaillent comme il faut notamment sur « Seventh Seal » ou « Forbidden Territories ».
Pas de réelle surprise pour le nouvel album de Flotsam and Jetsam, qui fête au passage les 30 ans de Doomsday For The Deceiver. Mi Thrash, mi Heavy se disque n’éteindra pas les discordes, n’empêche qu’il a de nombreuses qualités et qu’il serait bien dommage de passer à coté.
Tracklist :
01. Seventh Seal
02. Life Is A Mess
03. Taser
04. Iron Maiden
05. Verge Of Tragedy
06. Creeper
07. L.O.T.D.
08. The Incantation
09. Monkey Wrench
10. Time To Go
11. Smoking Gun
12. Forbidden Territories
- Groupe : Dig Me No Grave
- Album : Cosmic Cult
- Sortie : 2014
- Label : Satanath Records
- Style : Death Metal Old School
- Site Web : www
- Note : 15/20
Une étape en Russie avec ce combo proposé par le label du même pays et habitué à nos pages , Satanath Records, et nous voici en présence de Dig Me No Grave qui après une première démo en 2011 balancent ce premier album d’un death métal à l’esprit old school bien affirmé.
Parce que le death metal de ces russes n’est pas un death metal bourré de technique et de branlage de manche à tout va, parce que leur death metal n’est pas agrémenté de parties lourdes et mosh part en tout genre. Juste parce qu’il respecte à 666% l’esprit des racines du genre. Sombre, groovy et avec cette odeur d’entrailles qui se propage.
Le métal présenté ici ne révolutionnera certes pas le milieu, certes, mais les éléments que l’on retrouve sont l’essence pure du style qui vous fera headbanguer à foison.
Des riffs agressivement groovy, une voix hyper gutturale qui ne sera pas sans rappeler celle d’Immolation accentuant encore plus la face obscure, des cassures de rythme, sur un fond généralement mid tempo et des blasts pour marteler la victime quand il le faut.
« Reptile » se faufile lourdement et sa morsure est fatale, notamment sur ce passage down tempo au solo lugubre, « Mortician » démarre sur une touche martiale et impose une atmosphère putride où la bidoche fait office de crépis sur les murs avec ce côté assez Sinister (old), « Shrine Of Blasphemy » se fait riche en variations toujours aussi prenantes avec ces accélérations puis cette touche groovy qui s’apprivoise fort bien.
Old school jusqu’à la moëlle est un fait qui se précise encore plus à l’écoute de « Rise Of Madness » tant nous sommes projetés plus de 20 ans en arrière.
Du très bon death fidèle à l’esprit d’antan, du bon gras, des rifs accrocheurs, un menu qui rassemblera tous les amateurs de groupes comme Deicide, Sinister, Krabathor et autres orchestres morbides de metal de la mort.
Le combo bosse actuellement sur un deuxième opus, autant dire que suite à cette première galette bien encourageante, on ne peut qu’espérer que l’attente ne soit pas trop longue.
Tracklist :
01. Through The Gates
02. Reptile
03. In Oblivion
04. Cosmic Cult
05. The People Of The Pit
06. Mortician
07. Shrine Of Blasphemy
08. Lost In The Deeps
09. Forbidden
10. Rise Of Madness
- Groupe : Colossus
- Album : Lobotocracy
- Sortie : 2014
- Label : Klonosphere
- Style : Brutal Death ‘core’
- Site Web : www
- Note : 17/20
On avait déjà eu les nordistes de Colossus il y a quelques temps avec leur premier opus qui avait su imposer un death ultra lourd avec des passages plus core et une technique certaine, c’est donc un retour des plus fulgurant proposé par cette galette en béton armé sorti chez Klonosphere en 2014.
Dix titres sont proposés et l’ambiance est toujours pleine d’une hystérie brutale tant sur un plan instrumental que vocal.
La branlée se fait encore plus cinglante sur ce nouvel opus, alternant l’épique, mélodique, entraînant à une boucherie féroce comme sur « Evilution Failure » et son démarrage ultra catchy. Ces mélodies de damnés qui s »acharnent à vous marquer les neurones au fer rouge, et ces rythmiques complètement dingues et saccadés, alors que les deux chants encore une fois font fort bien le boulot.
Les démarrages accrocheurs. Voilà l’un des points forts du combo avec cet art d’emprisonner votre cerveau dans une cage sonore addictive au rythme lancinant avant d’opérer férocement sur vous comme pour un titre comme « We are the ones called devils » ou encore « Worse clone award ». Les mélodies bercent alors que la rage suit lourdement puis l’hystérie s’empare hâtivement de l’ambiance. On pourrait évoquer un côté brutal mathcore sur les parties dingues aux mélodies puissantes appuyées par la basse bien burnée.
Les breaks ne sont pas en reste et calmeront à grand coups de masse.
A retenir également « Uninvited Guest » qui donne dans le brutal de luxe. On saluera également l’excellent clip bien dégoulinant de ce titre qui hume bon l’aliénation. Purement brut, agressif et fou, le titre défouraille et l’on pourra même retrouver un certain côté à la Cephalic Carnage pour cette richesse de passages nuancés mais tous dérangés.
On se trouve tel un pantin désarticulé sur lequel un défilé de char viendrait de passer face à tant de technique maîtrisée et percutante. La doublette « Hellsurection (Part I) et(Part 2) » est également un opulent acte en matière d’efficacité. Des cassures rythmiques en veux tu en voilà, de la torgnole par quintal, une sombre exécution sans remord, on ne pourra nier une expérience désormais plus qu’acquise depuis le temps qu’ils maltraitent la scène.
La maturité est là et Colossus se pose comme un sérieux représentant du genre. A noter également que cette violence est d’autant plus cinglante sur les planches tant les nordistes en imposent et qu’il est juste plaisant de les voir prendre un gôut démsuré à torturer le public au décibel prés. Mélangeant nombreux genres bruts, passant du brutal death au mathcore aisément, ils ne lésinent pas sur le côté gras du deathcore. Amateurs de groupes comme Beyond Creation, Cephalic Carnage,All Shall Perish (du début),la mayonnaise devrait prendre pour vous. Vivement le prochain album !
Tracklist :
01. The combustion point
02. Evilution failure
03. The beyond chronicles
04. The path of retaliation
05. We are the ones called devils
06. Uninvited guest
07. Endless torments
08. Worse clone award
09. Hellsurrection (Part I)
10. Hellsurrection (Part II)
11. Seize my final breath
Retour dans les concerts après un bon mois d’absence, ou back dans le game comme disent les adolescents. Le Métaphone accueille trois pointures françaises qui fera surtout plaisir aux plus jeunes ce soir qu’on ne présentera plus, avec Gorod qui revient d’une tournée québécoise aux côtés de Bookake. Beh oui, après avoir envoyé Benighted là-bas, pourquoi pas Gorod ? Et c’est avec eux que l’on commencera ce soir.
Foulant les planches à l’heure, les Bordelais vont faire face à un public qui arrive déjà en masse en début de soirée, et livrera un show d’ouverture des plus remarquables. Dès les premiers titres, Julien met le public dans sa poche et les notes des premiers morceaux réveilleront les têtes qui dormaient encore. Le son est à l’honneur ainsi que les lights, rien à dire dessus, c’est propre, c’est carré, les morceaux s’exécutent et s’enchaînent de façon remarquable avant de finir sur le morceau «Transcendence » pour un voyage de 15 minutes.
Un show un peu court et l’on aurait préféré tout de même avoir Gorod en plein milieu de soirée. Plus violent qu’EthS et qui aurait pu faire monter la soirée au point d’orgue, mais moins mélodique que Dagoba, ce qui nous auraient laissés repartir avec de sales crises de violence, Gorod aura su conquérir le public nordiste en début de soirée.
Après une heure d’attente (what ?) et un mal de dos qui commence à s’installer (argh) l’une des deux coqueluches marseillaises prends d’assaut la scène du Métaphone avec le titre «Samantha » et c’est là qu’on attendait le plus le groupe au tournant : sortie du nouvel album la veille, premier album où Rachel posait les voix, c’est ce soir que l’attente touchait à sa fin.
Le groupe qui toucha la sensibilité d’Amélie, 15 ans, en proie de son mal-être et qui se cherchait un exutoire dans la musique électrique saura t’il être à la hauteur ? Bah c’est le GG. Même en étant pas spécialement fan du groupe, la bande fait le café et la front-woman, de par son charme hypnotique, a réussi à mettre le public dans sa poche, et on passe un bon moment, avec de bonnes lights, et un bon son. Que demander de plus ? Dire non aux parties electro qui me rappelleront un peu les années Tecktonik et Jump-Style de la cour de collège, peut-être.
S’il vous plaît, messieurs, montez Rachel sur le son, parce que les parties parlées, elles étaient quasiment inexistantes et on peine par moment à l’entendre. Donc le fond sonore peut être bien, si derrière, le chant est presque inaudible, cela perd tout son charme.
Setlist : Samantha, Adonaï, Détruis-moi, Le mâle, Sidus, Je vous hais, Ondine, Voragine, Nefas, Méléna, Bulimiarexia, Ex Umbra in Solem, Nihil Sine Cause, Crucifère.
Les Marseillais sont de retour dans le Nord, à l’aube d’une tournée Canadienne, on apprends que Z et Franky ne participeront pas au départ vers le Grand Nord du continent Américain. Spéculation et rumeurs s’ensuivirent sur le fait que Franky partirait du groupe, ce qui enflamma les réseaux sociaux. Non mais sérieux, ça vous amusent de balancer des trucs comme ça ? Merde, faudrait déjà commencer par demander à l’artiste en question, et s’il part, oui ce sera triste, mais il faut positiver tout de même.
Retour sur le concert, après avoir vu Dagoba déjà deux fois, on ne peut plus s’attendre à quelque chose de bien différent, le groupe enverra ses morceaux sans fioritures avec la même rage que ma première fois à Dunkerque, avec ses quelques brides d’ambiances sur des morceaux tels que l’avant «The Sunset Curse » ou bien d’entrée de jeu avec l’intro pré-Eclipsed. Une entrée en matière un peu cassé au niveau du son, mais vite rétabli, donc pas grand à chose à dire niveau technique, même au niveau des lights, sûrement les meilleurs de la soirée. Comme à l’accoutumée, l’ambiance est de mise et circle-pit, wall of death et pogo sont lancés avec force, m’enfin on est à un concert de Dagoba, du coup on ne change pas une énergie qui gagne.
Pur avis personnel, ça manquait de morceau du premier album et «Born Twice » ainsi que «The Sunset Curse » n’ont pas remporté les suffrages, mais la setlist sonnait cohérente et assura le show tout de même.
Merci à Justine pour l’accréditation.
- Groupe : Iron Savior
- Album : Titancraft
- Sortie : Mai 2016
- Label : AFM Records
- Style : Heavy Metal / Power Metal
- Site Web : www
- Note : 13.5/20
Après Live at the Final Frontier sorti l’an dernier dont nous n’avons pas pu faire la chronique faute à un fichier défectueux (vive les joie du multimédia) j’avais complètement oublié le groupe et la sortie éventuelle d’un nouvel album. Ayant toujours dans la tête Unification -j’avoue que je pourrais me contenter de cet album tant il est grand- je n’ai pas trop fait attention aux annonces du combo et de AFM.
Après un bon The Landing et un Rise of the Hero que certains ont qualifié de redondant, Iron Savior semblait sérieusement vaciller, du fait d’un réel manque de renouvellement et d’une remise en question très attendue. Exactement comme après le magnifique Unification et le très moyen (voir mauvais) Condition Red où beaucoup dont moi-même ont crié au scandale.
Metropolis 2.0 n’a pas rassuré une grande partie des fans, et ces derniers espèrent toujours un réveil de la force. C’est donc avec grande joie que je découvre ce Titancraft.
Je vous passe l’intro et on attaque par le titre éponyme. Nous sommes dans du classique, mais de l’efficace. Le refrain n’est pas mauvais et me rappelle ce que faisait Blind Guardian sur Imagination from the Outside. Le titre sonne d’ailleurs fortement BG et ça permet au passage de se remémorer que Piet Sielck a été l’un des piliers du groupe de Hansi Kursch à son début. Piet chante toujours de cette façon à agacer pas mal de monde, mais que personnellement j’adore.
« Way of the Blade » ou bien son successeur « Seize the Day » ne dépayseront personne, même si le rythme se fait moins speed sur le dernier. Si l’une des forces de Iron Savior est le refrain je dois dire que cela se confirme bel et bien ici. Ça risque de faire mal en concert.
Le reste de Titancraft navigue entre Mid-tempo façon Accept (« Gunsmoke », « Brother in Arms » bof et rebof) et titres plus couillus (« The Sun Won’t Rise the Hell », classique) ou véritablement speed (« Strike Down the Tyranny », on a vu mieux), mais aussi …« Beyond the Horizon ». Ce dernier titre sonne d’ailleurs de façon assez originale pour le groupe. Bien plus mélodique que d’habitude je trouve qu’il met en avant une facette plus originale du groupe que l’on ne connait pas forcement. On se rapproche d’un « Unchained » mais aussi de « Forevermore ». C’est assez difficile à décrire, puisque différent de ce que le groupe produit habituellement. Je ne voudrai pas dire une fois encore que cela ressemble à du Blind Guardian, ça serait ne pas rendre hommage au talent de compositeur de Piet Sielck. Bref, passons, mais pour moi il s’agit de la pépite du disque.
N’oublions pas la sempiternelle ballade, « I Surrender », pas vraiment excitante, elle n’en reste pas moins sympathique.
Mis à part une ou deux pépites, ce Titancarft reste assez faible. Iron Savior ce contente de peu. Il n’est pas mauvais, mais il n’est pas question ici d’excellence comme on a pu déjà le découvrir au début de la création du groupe. On en demande plus. Aujourd’hui il faut faire bien mieux que ça pour se faire un nom dans une scène Metal fortement saturé de ce style.
Tracklist:
01. « Under Siege » (intro)
02. « Titancraft »
03. « Way Of The Blade »
04. « Seize The Day »
05. « Gunsmoke »
06. « Beyond The Horizon »
07. « The Sun Won’t Rise In Hell »
08. « Strike Down The Tyranny »
09. « Brother In Arms »
10. « R&R Addiction » (limited edition bonus)
11. « I Surrender »
12. « Rebellious »
13. « Protector 2016 (limited edition bonus)
- Groupe : Mr Yéyé
- Album : Cabaret Noir
- Sortie : Février 2016
- Label : M&O Music
- Style : Rock Electro Made in France
- Site Web : www
- Note : 15.5/20
Quelle belle découverte ! Que cela fait du bien de voir que l’expression n’est pas encore mort dans notre pays. Expression de l’écriture et expression de ce que l’on a dire.
Mr Yéyé est de ces gens qui savent manier la syntaxe et les mots pour en faire des phrases… percutantes… parfois… souvent même… Les rimes et les métaphores sont de sorties. C’est audacieux… effronté… culotté parfois… souvent même… Quelle impudence, quelle hardiesse… C’est exquis, délicieux, altruiste… Merci !
Cabaret Noir est un album intéressant… Très intéressant autant musicalement qu’au niveau des paroles. Il en ressort 10 titres très différents les uns des autres. Installez vous, vous allez vivre un voyage musical que l’auteur-compositeur souhaite vous faire découvrir, et en plus il a une voix vraiment sublime avec laquelle il aime à jongler. Et bien oui, dans un cabaret il faut savoir s’adapter.
Avant d’aller plus loin dans notre exploration nous noterons la participation d’un youtuber cinéphile (oui c’est un métier d’avenir apparemment), en la personne de Inthepanda.
Cabaret Noir est donc un album fastueux sur tous les tableaux. Les titres s’enchainent, dynamiques ou émouvants à l’instar d’un « Quelqu’un de bien« , un titre punchy qui donne a réfléchir sur ce que l’on subit ou ce que l’on fait subir à autrui, il est puissant, il fait mal, il fait souffrir…
De nombreux sujets sont abordés pour dénoncer le piratage musical (à vous d’explorer plus en profondeur ce titre) avec « Cabaret Noir« , le pailletage de certains artistes aussi vites oubliés que leur ascension en fut fulgurante (« L’Ange Déchu« ), les œillères que nous revêtons face à certaines formes de violence (« Complice par le Silence« )…
Dans tous les cas, un message positif est délivré même si c’est fait de la manière la plus sombre qui soit…
Cabaret Noir est un album riche engendré par l’esprit d’un homme brillant, fin dans ses paroles et proposant une diaprure musicale très attrayante. Mr Yéyé est un plaisant artiste que je vous recommande chaudement.
Tracklist :
01. Cabaret Noir
02. Je perds mes mots
03. Testostérone
04. L’Ange déchu feat. InThePanda
05. Complice par le silence
06. Je ne suis pas une erreur
07. Quelqu’un de bien
08. Ton heure viendra (acoustique)
09. Monsieur le clown
10. Sécurité
- Groupe : Explicit Silence
- Album : Condemned To Struggle
- Sortie : 2016
- Label : Autoproduction
- Style : Brutal Hardcore/ Metal
- Site Web : www
- Note : 15/20
C’est de Normandie que nous viennent Explicit Silence, et c’est avec un brutal hardcore metal bien trempé qu’ils viennent nous infliger la sentence.
L’ambiance est au hardcore à l’ambiance mosh qui tabasse. Entraînant et droit dans la face, avec des rythmes qui varient du lourd au plus énergique, alliant metal thrashy et hardcore punk par moment en passant des passages bien lourds et down tempo.
Le chant explore un ton death/hardcore éraillé et se voit appuyé par des cris plus gutturaux ou encore des choeurs bien old school hardcore.
Ca tabasse, les titres tombent à pit comme « Through Struggle » et ses riffs bagarreurs, cette variation entre ce début énergique sur lequel on verrait volontiers un circle pit se lancer et cette grosse partie groovy à souhait qui scinde plus massivement ce titre.
Les morceaux dans l’ensemble sont fidèles à cette lignée tel également le très bon « Human Genocide », sautillant avec du bon break ancré hardcore old school, des accélérations qui arrachent bien et qui s’allient aisément aux passage two step en béton.
L’entrée en matière avec « Bagdad » avait déjà laissé présager que ce serait la guerre avec ce démarrage bon à distribuer de la baffe dans la tronche avec également ce mix entre débordement explosif d’énergie puis ce groove bien lesté de burnes de T-Rex.
« System Failure » se fait fougueux dès le début très metal où le blast mitraille à tout va. Ce morceau a le mérite d’envoyer tout valser tout en conservant l’aspect accrocheur, c’est une véritable volée de briques qui s’abat sur nos tronches et l’on en redemande.
On saura retenir également « Call To Arms » à l’intitulé justifié tant l’ambiance ici est au combat. Une bonne grosse touche thrash/hardcore aux riffs efficaces qui sentent bon la vieille école et le poing américain rouillé sur la mosh qui elle vient tout écraser sans répit.
En un peu plus de 35 minutes, Explicit Silence parvient à tout chambouler, à vous pousser dans la fosse aux lions, à vous malmener avec ce hardcore/metal bien brut. Les amateurs de combos comme Sworn Enemy seront ravis par ce très bon troisième album de ce combo à l’expérience déjà bien forgée et qui doivent encore plus en imposer sur les planches.
Tracklist:
-
Intro
-
Bagdad
-
The Last Of Us
-
Beaten Mind Broken Dreams
-
Through Struggle
-
Your Own Ghost
-
System Failure
-
Bring Me Down
-
Human Genocide
-
Call To Arms