Une fois de plus l’éclectisme total était au rendez-vous au Rock’N Festival. Pour cette nouvelle édition en effet, on peut le dire, la programmation ratisse large. Entre Blues Rock sorti tout droit de l’enfer pour Wishbone Ash, ou bien Visual Key énergique pour GangLion, en passant par le nébuleux VS, il faudra être ouvert d’esprit cette année. On peut aussi dire que les femmes sont aux rendez-vous cette année. Il y a en a certes toujours autant dans le public, mais cette année c’est sur la scène qu’on les retrouvent. 2014 avait mis à l’honneur les Françaises de The Buns et The Plasticine, en 2015 ce seront les Japonaises de GangLion et les Suédoises de Crucified Barbara.
VS
Il y a déjà du monde pour le premier groupe VS. L’ambiance est assez particulière. Sur l’album j’avais émit une certaine réserve quant aux émotions ressenties. Il en est de même ici. Difficile de cerner réellement ce que je ressens, tout comme ce que le groupe veut faire partager. La musique est tendance Post Rock mais sans les mélodies enivrantes que l’on peut apprécier dans les autres formations. Il y aussi des sonorités Grunge par moment dans les grattes. Et puis il y a ces passages Space Rock lors des instrumentaux au fort goût électronique. Planant et hypnotique sur certains titres, lors de ces moments Space, VS me touche plus, mais je n’arrive pas rentrer dans l’univers du groupe.
Sinon, j’aime bien la présence du violon qui apporte une petite touche de fraîcheur à l’ensemble. Petit point sympathique, l’archer sur la guitare qui me rappelle Deadsoul Tribe. Il y a d’ailleurs un certain esprit proche de la formation de Devon Graves notamment sur le dernier titre.
Le public semble quelque-peu sceptique. Je ne vais pas vous le cacher, moi aussi.
Ganglion
Comme attendu, j’ai kiffé. Hé oui, j’adore ce genre de gros truc jap bien cliché. Annoncé Visual Kei, Ganglion en est visuellement assez loin. Disons juste que les quatre demoiselles ici présentes ne font que de la promo vestimentaire de leur pays. Rien de plus. Nous sommes loin, très loin d’un Moi Dix Mois, d’un Malice Mizer ou d’un Versailles.
Musicalement c’est hyper rythmé et ça donne réellement la pêche, aussi faut-il adhérer au genre. Surfant sur la vague d’un Maximum the Hormone ou Blood Staind Child Ganglion pratique ce que l’on attendant d’un groupe Nippon. Pas de surprise, mais de l’efficacité. Ces jeunes filles ont une maîtrise que l’on n’attend pas forcement à cette âge.
Coté chant, ça me plait toujours autant. Autant j’ai du mal avec le chant masculin Japonais, autant, j’adore le chant féminin. Certains le trouveront assez fade et peu varié. Question de goût, mais c’est peut-être dû tout simplement à la langue.
Le coté jeux vidéo auquel nous sommes en droit de nous attendre n’est pas présent. Mis à part quelques samples placés ici ou là les filles s’en tiennent à l’essentiel. Résultat, ça bouge bien et le public accroche pas mal. Le petit plus de leur show ? Les quelques mots en Français (parlé aussi mal que l’Anglais) et puis bien entendu, la reprise de Piaf. Les japonais sont ultra fans de Piaf et nous le font savoir.
Et voilà je suis fan des japonaises. Les 4 filles ont sus mettre le public dans poche avec leur français peu compréhensible. Le dernier titre aura terminé en beauté leur set.
Après leur passage sur scène, sachez qu’elles sont restées toute la soirée à se faire prendre en photo, à signer des autographes… Elles étaient HS !
Whisbone Ash
Place à l’Expérience avec un grand E, Wishbone Ash, c’est une formation menée par Andy Powell depuis 1970 ! Lead guitariste depuis son intégration au groupe, il est le dernier membre encore en activité. L’expérience ça prime et Wishbone Ash déroule sous un groove terrible. C’est Blues Rock et personnellement ça ne prend pas une ride. Techniquement il est évident que c’est béton. Les 4 zicos présents font preuve de leur talent, nous interprétant un bon petit best-of. Le style casse avec celui des japonaises précédent et le public est par ailleurs bien différent lui aussi. Si l’ambiance ne retombe pas grâce à des parties instrumentales endiablées, la moyenne d’âge elle a carrément augmenté. Je dis que l’ambiance ne retombe pas il faut bien noter que l’écoute se fait plus sagement. Il est bon d’avouer que Andy Powell et sa guitare hypnotise tout le monde. Avouez que l’instrumental sur « Phoenix » -qui grâce au live gagne en énergie- vaut le détour !
Bon, j’avoue je ne m’attendais pas à voir le groupe jouer si tôt dans la soirée. Certes, je me doutais qu’il ne serait pas headliner, mais de là à jouer si tôt, non. Pas grave, je profite.
J’allais terminer de vous parler de Wishbone Ash, mais j’allais surtout omettre de vous parler de la section rythmique qui elle non plus n’est pas en reste. Bob Skeat et Joe Crabtree se font plaisir et balancent un groove et un Blues exemplaire.
J’avais pu voir Wishbone Ash il y a de cela quelques années à Colmar pour la Foire aux Vins (avec Europe en 2004) et j’en garde un très bon souvenir. Il en sera de même pour ce concert. A noter que le groupe est retourné une nouvelle fois à Colmar en 2012 (avec Toto et Thin Lizzy).
Setlist:
The King Will Come
Warrior
Throw Down the Sword
Ballad of the Beacon
Baby What You Want Me to Do
(Jimmy Reed cover)
Blowin’ Free
Jail Bait
Engine Overheat
Phoenix
Encore:
Deep Blues
Dewolff
Place maintenant à un Power Trio ! Beaucoup de groove ici aussi. Dans l’esprit 70’s avec l’orgue Hammond qui va bien, ça poutre, ça envoie du bois….
Vous savez, un orgue Hammond, jamais je n’aurai cru de ma vie en voir un en vrai. Et Dewolff le fait, juste merci les gars !
L’esprit 70 donc. Deep purple, Led Zep et compagnie sont dans ce groupe. Ça me fait penser aussi à Revoker en moins Métal forcément. Car ici c’est bien du bon gros Rock Gras et psyché dont il s’agit.
Le public adhère immédiatement au son guilleret du Power Trio en provenance de Hollande. Ça frappe fort, ça joue fort, bref, c’est très bon.
Totalement hirsute le claviériste pourrait très bien rejoindre le groupe de Glenn Hughes, California Breed. Le batteur n’est pas en reste et cogne fort sur sa petite batterie qui semble-t-il n’a strictement rien demandé. Quant au chanteur, il saute partout (même sur le clavier) et sait ce qu’est faire le show. Ha oui, il est le showman de la soirée et me rappelle par la même occasion Birth of Joy qui avait joué l’an passé ici même. Une petite heure durant le groupe Hollandais va faire bouger le public comme pourrait très bien le faire Birth of Joy, mais surtout The Darkness par exemple.
Il faut aimé le genre seventies bien gras où le clavier (l’orgue Hammond pour l’occasion) tient un place primordiale.
Mais au fait, avez-vous ces pochettes d’albums superbes qui sont comme la musique du groupe très 70’s et psychés ?
Setlist:
Evil Mothergrabber
Satilla No. 3
(Ain’t Nothing Wrong With) A Little Bit Of Loving
Stand Up Tall
Don’t You Go Up the Sky
Restless Man
Gold and Seaweed
Crucified Barbara
Plus de 30min séparent les 2 shows. Après Dewolff aucun doute le public est chaud pour recevoir les superbes Suédoises.
Je les avaient aussi vu à Colmar, mais plus récemment (avec Alice Cooper si ma mémoire ne me fait pas défaut -2010 déjà !!) et j’avais hâte de les revoir surtout pour découvrir un peu ce qu’avait In the Red (leur nouvel album) dans le ventre. En un mot efficace !
Autant musicalement que visuellement … enfin vous savez… Crucified Barbara c’est beau, puissant, bref, c’est Rock’n’ Roll ! Avec le show des japonaises de Ganglion il faut avouer que nous sommes gâtés coté féminin cette année. Merci au programmateur pour ses (ces) excellents choix. Pleins les oreilles. Pleins les yeux.
Les Suédoises vont faire le tour de leur discographie en nous proposant aussi des titres de leur nouvel album. Six titres de In the Red seront ainsi interprétés dont « Shadows » joué lui pour la première fois en concert. Quatre titres pour The Midnight Chase, trois pour In Distortion We Trust et un seul pour leur premier album datant de 2009 Til Death Do Us Party. Pour la première date de leur tournée européenne les filles sont sereines et s’essaient elles aussi à la langue de Piaf, non sans trop de difficultés. Mais les filles ont le sourire et le partage efficacement devant un public un peu moins nombreux. Dommage pour les absents les quatre filles ont la pêche, malgré l’heure tardive (début de leur show à 23h45). Et pas besoin de vous dire que ça bouge beaucoup sur scène.
Nicky frappe fort sur ses caisses. Niveau chant Mia casse la baraque et j’avoue que la belle brune a fait d’énorme progrès depuis 2010.
Qu’on aime ou pas le Hard Rock que les filles nous propose, il faut avouer qu’elles maîtrisent leur sujet. Ça joue grave comme on disait à mon époque. Les titres s’enchaînent et déchaînent quelques fans acharnés présents.
Les nouveaux titres sont puissants et annoncent un disque plus heavy que les précédents. C’est du tout bon. A noter que le lendemain à Grenoble, la setlist sera exactement la même que ce soir à Chauny. L’heure quinze passe très vite j’avoue que 10 minutes de plus ne m’aurait pas dérangé tant ce qu’elles proposent passe facilement.
Setlist:
In the Red
Everything We Need
To Kill A Man
Sex Action
Shadows (First time played)
Rock Me Like the Devil
Losing the Game
Lunatic #1
In Distortion We Trust
I Sell My Kids For Rock ‘n’ Roll
Encore:
My Heart Is Black
Into the Fire
Electric Sky
The Crucifier
Une fois encore ce Rock’N aura été un bon vivier de découvertes et aussi et surtout une bonne dose encyclopédique du Rock !
Bravo pour l’organisation, merci pour l’installation de la fosse à photographe (et de nous permettre d’y rester tout le long du set !!) et rendez-vous l’an prochain !
D’ailleurs j’ai quelques groupes à vous soumettre 🙂
Merci à Yves et à Jean Michel et à toute l’équipe !