Archives quotidiennes : 18 novembre 2014
- Groupe : Poumon
- Album : Apocalypse Needs You
- Sortie : 2014
- Label : Autoproduction
- Style : Post Rock/Core Chaotique
- Site Web : www
- Note : 17/20
Pour la chronique du jour, nous allons nous acheminer dans la région de Saint-Etienne avec les messagers de l’Apocalypse que sont Poumon.
Un premier album proposé dans une mouvance post rock bien barrée et très originale avec un son vraiment très bon pour ce premier acte.
Le groupe, on pourra s’en rendre compte aisément, ne se compose pas de débutants dans la mesure où l’on y retrouve des membres de formations telles qu’Aabsinthe et High For A Dive.
Forts par leur originalité, les titres que nous retrouvons dans cette galette en font un album bien accrocheur. Pour le coup l’on peut dire que Poumon ne manque pas d’air et ose !
Le climat passe de très oppressant dès « Preacher » avec ces cassures de rythmes, ces sonorités electro indus aussi lourdes qu’incisives, et ces vocaux bien colériques, à plus rentre dedans et direct comme sur « Fukushima, mon amour » avec ce début qui pourrait faire croire à une collaboration entre Gojira et Neurosis par exemple.
Parties rythmiques assommantes, passages bien basés sur les émotions, je pense à l’instant massif en milieu de parcours qui permettra à l’auditeur de s’enfoncer encore un peu plus dans les noirceurs de l’Apocalypse. Les doubles vocaux déchirent bien et collent bien au marasme.
Les Stéphanois proposent également du plus « dansant » façon noisy rock sur « Run Little Bastard ». Côté noisy qui n’ira pas sans rappeler Unsane par exemple.
On pourra planer facilement sur « I Set Fire To Your House », titre alternant entre instants lourds et distordus puis passages beaucoup plus posés véritablement plus post rock “simple” si je puis me permettre. « The Revenge Of a Dishonored Horse » fait partie également des morceaux plus posés avec cette entité post core mid tempo berçant l’auditeur.
« Do It Abraham, Do It ! » renferme un gros côté très math rock trés psychédélique dès le départ.
L’atmosphère est toujours tout aussi dissonante, déstructurés et les passages plus lourds raviront aux amateurs de Neurosis voire même Mastodon. La tarte imposée par ce titre là en particulier colle et marque la joue d’un rouge bien vif
.
Les délires musicaux de Poumon, ces variations de rythmes, ces breaks hystériques, ce son bien lourd de basse en avant, les guitares perçantes rassembleront les amateurs des cultes Melvins. Il suffit de se passer un titre comme « Zombie Tick Attack !!! » pour retrouver ces éléments solides et efficaces.
«Worms » quant à lui est le titre plus long proposé. C’est également le titre qui prend le plus aux tripes avec le même impact qu’un Neurosis lourd, froid. Inutile de préciser que la force de ce titre réside dans le travail sur le côté bien émotif, poignant prêt à vous ronger de l’intérieur. Sombre, froid, lourd et mélancolique c’est ce que l’on pourra ressentir sur ce titre.
C’est donc un album très pro, bien riche, original et fou que nous propose les stéphanois. Varié tant sur les styles que les émotions qu’elles soient agressives, posées ou plus oppressantes, le groupe parvient à garder l’auditeur attentif au long de ces 40 minutes. Bravo !
Tracklist:
01. « Preacher »
02. « I Set Fire To Your House »
03. « The Revenge Of a Dishonored Horse »
04. « A Candlelit Dinner »
05. « Zombie Tick Attack!!! »
06. « Run Little Bastard »
07. « Do It Abraham, Do It »
08. « Worms »
09. « Fukushima, Mon Amour! »
- Groupe : Spock’s Beard
- Album : Live at Sea
- Sortie : 2014
- Label : Spock’s Beard . com
- Style : Prog classieux en live sur un bâteau
- Site Web : www
- Note : 15/20
Mike Portnoy et Derek Sherinian se sont transformés en agence de voyage, proposant une croisière sur le Norweigian Pearl, afin de faire la fête au progressif, à travers l’événement musical qu’est « The Progressive Nation at Sea ».
Une belle opération où les formations renommées se sont succédées sur la scène du Stardust Theater. La manifestation a été un franc succès, en revanche sera-t-elle reconduite à l’avenir ? Nul ne le sait, puisque les fans ont tellement été pris par les concerts, qu’ils n’ont rien consommé ou presque: du coup la compagnie n’a pas fait son beurre comme sur d’autres événements du même type.
Pour ma part, je vais vous parler du deuxième concert que donna Spock’s Beard mark III, le 21 février 2014. Le groupe affiche une belle vigueur présentant son dernier album et son nouveau chanteur le très efficace et charismatique Ted Leonard. Le groupe est heureux d’être là et le fait savoir, même si Ryo Okumoto désormais est plus sage, et ne monte plus sur ses claviers. Ted Leonard, très bon guitariste aussi, assure formidablement et semble plus motivé avec cette formation qu’avec celle d’Enchant. Alan Morse, guitariste fin et fougueux, met le feu par sa douce folie et son jeu hors du commun, à la fois cristallin et très versatile. Dave Meros est toujours aussi efficace et flegmatique, tandis que Jimmy Keegan affiche une belle frappe ainsi qu’un beau brin de voix. Il serait tant que cet immense batteur soit reconnu à sa juste valeur !
Le set est relativement court mais d’une grande intensité faisant honneur au dernier album au travers de ses désormais déjà classiques que sont « Something Very Strange », « Hiding Out », oeuvre de Leonard et « Waiting for Me ». L’air Neal Morse n’est évidement pas oubliée avec le très beau « Waiting on the Wind ». Evidemment, sachant que Neal Morse était présent sur le navire, notamment avec Transatlantic, la réunion était inévitable et ce fut fait sur cette ballade incontournable et imbattable qu’est « June ». Ted Leonard y opère une belle passe d’armes vocale avec Neal.
La fiesta s’achève par le tube prog qu’est « The light ». Dix-neuf minutes virevoltantes qui signent la quintessence du groupe. Le bémol car il y en a un: Ted Leonard ne participe pas à cette fête, lui qui c’est merveilleusement approprié cette pièce. Dommage, car le chanteur du groupe c’est lui et non Neal. Humilité de Ted, ou caprice de Neal ? Quelqu’un pourrait-il me donner l’info ? En tout cas, ce concert est très agréable à regarder et à écouter malgré un temps de jeu façon festival. Ce concert et d’autres vont-il donner lieu à un retour progressif de Neal dans la formation ? Peut-être ! Mais en tout cas, il ne faut pas omettre que Ted Leonard a sauvé la formation du naufrage et qu’il serait judicieux de continuer à lui faire confiance, car c’est un artiste majeur.
Tracklist:
01. « Something Very Strange »
02. « Hiding Out »
03. « Walking On The Wind »
04. « Waiting For Me »
05. « June »
06. « The Light »