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PROLOGUE : Si t’as pas envie de lire, regarde les photos de Frédéric, qui nous les a prêté gracieusement pour illustrer cette soirée, et va regarder ta télé juste après… sinon, bon courage.

Les lacets sont bien faits, la porte est bien fermée… Vêtu de la manière la plus sobre possible, point de boots de l’espace ou de salopette anachronique pour ne pas se faire remarquer, il est donc temps de s’aventurer dans la jungle urbaine bordelaise car ce soir les corbeaux sont de sortis, noircissant le ciel déjà plus que sombre, les fossoyeurs sont dans les rues, munis de leurs pelles et de leurs pioches usées par les auto-inhumations et les auto-exhumations multiples, avançant comme des zombies vampirisés et guidés par un désir insatiable de musique noire fusse-t-elle celtique, pagan ou juste « ritualistiquement » traditionnelle mais malgré tout black metal.

Le blizzard froid et opaque n’est pas venu, sans doute ne voyons nous cela que dans les films aux clichés les plus inspirés, la pluie elle-même qui nous gèle les os depuis des semaines n’a pas osé non plus nous faire l’audace, que dis-je l’affront, de nous vider son trop plein de haine sur la tronche en déversant des trombes d’eau sur les cheveux tellement bien lavés des plus « capillairement » fournis.

Oui, la blackosphère est de sortie, les cercueils ont été vidés (le cliché c’est ce qui fait vivre la boutique, alors on en place quand on veut….) En effet le Bootleg grâce à Troll Prod et The Insane Legions, reçoit ce soir dans le cadre de la Burdigala Black Night, trois groupes à l’identité bien trempée et à la notoriété relative pour certains mais pourtant ô combien intéressants.

The Insane Legions association devenue aujourd’hui incontournable dans l’horizon girondin et plus précisément bordelais qui arrive à faire jouer des groupes originaux comme bientôt Negura Bunget le 18 avril à l’Estran ou encore Pulmonary Fibrosis etFleshdoll le 7 juin prochain à l’Heretic, nous offre en co-production une affiche excellente, pour ne pas dire…excellente.

En plus de ça, le plus chanceux gagnera, son pass vip, et son dorénavant non moins légendaire et incontournable pack apéro avec le kit de survie du bon festivalier qui se respecte, de quoi se sustenter aux frais de la princesse à condition d’avoir réussi à lire son numéro de tombola dans la pénombre haha !

Donc en grand « saigneurs » Troll Prod et The Insane Legions nous ont ouvert les portes de l’univers black-pagan-trad,-black-trad-pagan-celtic-trad-black-pagan-celtic-trad-true (c’était pour mettre une étiquette commerciale, un repère fléché, un peu comme chez IKEA, être sûr que tu saches de quoi on parle…) black metal, et ça fonctionne, car le public est venu en conséquence dans ce Bootleg puisque ce sera au moins plus de 130 personnes selon la police et plus de 150 personnes selon les manifestants qui auront été « badgés » pour assister à cette déferlante musicale ce soir.

Un public venu tout de même en masse avec des personnes de tous horizons Oliv de Mind Whispers (Bergerac) grand amateur de black devant l’éternel était là, rappelant le concert de Loudblast, Benighted et Mind Whispers le 7 mars prochain au Lembarzique à Bergerac, La team Heboidophrenie avec Abyss (qui rime…) et Rémy ont également fait le déplacement même s’il n’était pas prévu que ça découpe de la bidoche, Thomas (Asmodee) et Cyriex (Asmodee, Seth, Offending…) toujours présents dans ce type de concerts étaient également là…(c’est toujours marrant de balancer des noms : vu !!!!)

Un bootleg rempli. C’était mon dépucelage du Bootleg, endroit bien situé stratégiquement parlant puisque non loin de la place Pey-Berland et quasi en face de la bibliothèque au cas où la musique te ferais chier tu vas lire un livre, et juste à côté de la caserne des pompiers si les groupes mettent vraiment le feu sur scène…..

Un bootleg efficace avec un service qui rappelle à l’ordre sympathiquement tout oubli malencontreux du règlement non encore connu puisque c’était « ma première fois » dans cet endroit.

Une salle plutôt pas trop mal foutue, à l’ancienne avec son charme d’antan, des verres consignés ce qui reste pertinent en matière de propreté, et puisqu’on en est à parler de propreté, des toilettes au moins aussi nettes que celles du blackroom, et de l’Heretic, il ne faut pas casser les traditions, ne soyons pas iconoclastes…

En tous les cas, endroit bien placé, et un public qui a fait ce déplacement, c’était les ingrédients manquants puisque Troll Prod et The Insane Legions avaient fait le reste. Avec une ouverture de porte anticipée d’une demi-heure, la soirée a commencé à 20H30 avecAequinoctium Sanguinis.


AEQUINOCTIUM SANGUINIS

AEQUINOCTIUM SANGUINIS

L’ouverture de l’univers environnant de ce soir ne pouvait pas mieux être. Loin des elfes, mais plus proches des trolls hargneux, sans pour autant tomber dans le festif à la Finntroll et autre Korpiklaani, AEQUINOCTIUM SANGUINIS, groupe bordelais fort d’un premier Ep « Les runes de sang » et en préparation d’un album qui s’annonce grandiose, nous a offert un spectacle digne des titres qu’ils ont joué sur scène et qui laissent de plus en plus apparaître cet attrait pour l’esprit celtique et druidique.

En effet, toujours dans la simplicité avec ce fameux lierre discret mais qui décore totalement la scène, AEQUINOCTIUM SANGUINIS (nom de groupe détestable au regard simplement de sa prononciation !!) a pris en confiance. On sent véritablement une assurance qui s’est affinée au fur et à mesure du déroulement du set, aussi dû à cet accent mis beaucoup plus sur leur côté celtique affirmé, vécu, et fondé qui a donné aux spectateurs le dépaysement dont ils avaient besoin pour sortir de leur torpeur et de cette catatonie hivernale aux couleurs pourtant plus automnales…

Le duo mythique Andrasta/Ogmios, les Sigfried et Roy de la musique pagan black, fonctionne toujours aussi bien, même si le chant d’Andrasta aurait mérité un peu plus de puissance dans la balance car il arrivait par moment que nous ayons quelques difficultés à en saisir la totale pertinence sur certaines violentes accélérations. L’osmose était parfaite cependant, on sentait que le groupe avait envie d’offrir, d’être généreux, Ulfhednar (le Christian Bale bordelais) a débordé d’énergie et de rage comme à son habitude, demandant au public sur les titres de fin de set (qui bien que captivé par la musique pagan du groupe,avait adopté la position du poulpe de manière grégaire), de montrer sa flamme en organisant un petit pit sabbatique devant la scène pour les dernières minutes.

AEQUINOCTIUM SANGUINIS

Baptême du feu sur scène, pour le bassiste Ibar (n’y voyez aucune similitude avec la rivière de Mitrovisca au nord du Kosovo), qui faisait son premier saut de l’ange avec le groupe, pour montrer qu’un bassiste ça sert à quelque chose finalement….et plongeon en hauteur réussi puisque le triste sire (étiquette due à l’instrument qu’il a choisi) s’est senti comme un poisson dans l’eau, un poisson rouge, faisant le tour de son bocal vu que les autres ne lui laissaient que peu de place sur scène par peur qu’il ne tire la couverture à lui seul!! (non ce n’est pas vrai du tout… mais pour la taille de la scène un petit peu quand même !!)

Les titres les plus révélateurs de leur orientation, tirés du Ep ont été joués comme Rite, Les runes de sang ou encore Forgotten Gods, mais la surprise étaient surtout les autres, des chansons qui donnent l’eau à la bouche, qui donnent envie de découvrir le groupe et leur environnement celtique et que ce futur premier album prévu pour cette année, arrive enfin dans les bacs.

SETLIST : Les Runes de sang/Rebirth of pagan time/Stone warriors/The revenge of a pagan priestess/Epona’s wrath/Rite/Forgotten gods

STRYNN

STRYNN

Après une courte pause, et avant que la froideur mortuaire de STRYNN n’envahisse la salle, que la rigidité cadavérique ne s’empare de nouveau du public, qui ne laisse circuler son sang que dans la jugulaire pour que la tête puisse discrètement faire un mouvement vertical et naturel afin de manifester sa joie légendaire de blackeux, on peut s’apercevoir qu’aujourd’hui le public black metal est très éclectique. Exit les clichés vestimentaires, les codes de l’élite ont été détruits, réduits au néant, Dark Throne en réécrirait des albums de Black si c’était possible et Behemoth dirait que le sataniste est un vieux trendy en mal de sensations fortes, car le lambda de base aujourd’hui peut assister à un concert de black , avec sa coupe de méchu ou son caban tendance: Le black metal c’est dans la tête monsieur et puis c’est tout!

Tant mieux ? Pas tant mieux ? En fait on s’en branle le pistil complètement…..

Après tout l’abattage médiatique qu’il y a eu lors de la sortie du premier album deSTRYNN “Decadence” l’année dernière, sorti chez en co-prod chez Mortis Humanae Productions et Le crépuscule du soir ,la multitude d’interviews sur la presse mainstream, les chroniques dithyrambiques faisant de l’ombre à toute autre sortie d’album, où des milliers de fans se sont jetés comme la misère sur le bas peuple sur les albums, à enrichir les caisses du groupe, ils ont pu avoir enfin les moyens d’acheter….une basse; Le black metal traditionnel ça paye, au point même que STRYNN touche même les plus jeunes d’entre nous qui viennent jusqu’à leur concert acheter leur album (sans doute la faute à bamby, comprenne qui saura), et ça c’est une marque repère monsieur et même Leclerc n’aurait pas dit mieux.

STRYNN, les maîtres incontestés de la négation, de l’autodérision, les surfeurs de la non-comm, les Charlie Chaplin de la rhétorique, l’infection pulmonaire qui fait fumer, la logorrhée du muet, les dieux du paradoxe, de l’antagonisme humoristique et du non-sens farfelus, ceux qui font la promotion des canapés quand il faut sortir écouter leur bouillie infâme, ont réussi leur prestation ce soir également. Pour ne pas changer et rester dans le mouvement contestataire “poil à gratter”, il fallait bien que dans leur setlist on ne retrouve qu’un titre de “Decadence” à savoir “Anguish”. Du coup en fait : découverte personnelle totale, déjà en prestation live, mais également des nouveaux morceaux.

STRYNN ayant au départ une forte propension à jouer un black metal traditionnel à tendance “norvégiennement” old school, point de vue staturation des guitares, et eut égard au son global de la salle, il n’a pas été très évident de découvrir toutes les subtilités guitaristiques des nouveaux morceaux. Mais ce qui était intéressant c’est que ces titres ont peut-être pris beaucoup plus en amplitude, sachant déjà sur scène savoir capter l’audimat grâce à une atmosphère vraiment plus intense, moins violente que certains morceaux de l’album, mais plus profonde. On a senti dans l’ensemble que le groupe avait trouvé une voie toujours peut-être globalement malsaine encore aujourd’hui mais plus atmosphérique pas dans le sens planant, mais plus dans le sens envoûtant en fait où la musique entoure formidablement bien celui qui écoute à lui faire plisser la bouche d’une manière mauvaise.

STRYNN

On sentait sur scène que le duo de gratteurs hurleurs prenait un énorme plaisir à jouer quoiqu’il y paraisse, et c’est totalement détendus et heureux que Dwi et Anad se donnaient la répartie dans une “euphorie” (oui le terme est disproportionné) harmonieusement blackeuse, absolument pas tendus comme une ficelle de Strynn (jeu de mots de merde, mais en même temps c’est pour rester au niveau).

Les ambiances parfois presque à la manière d’un Burzum (j’ai dit presque, ta gueule) sur certains titres de ce que j’ai pu en retenir, donnent à la musique de STRYNN une vision différente de ce qu’ils ont déjà écrit tout en restant fidèles à leurs apophtegmes musicaux.

Et si Dwi et Anad semblaient avoir chaud en jouant leurs trois accords, le seul qui bossait vraiment dans le groupe, le plus courageux, l’homme orchestre, le robocop de la batterie qui s’était déjà pris dans les bras et les jambes le set de AEQUINOCTIUM SANGUINISpuisque batteur des deux groupes (STRYNN n’ayant pas encore vendu assez d’albums pour se payer un batteur pour eux seuls): c’était Guilhem.

STRYNN a capté l’attention poulpeuse (j’ai pas dit pulpeuse) du public qui a communié le temps de sept chansons dans un black metal moins sorti des sentier battus, mais en même temps vu la flotte qui tombe en ce moment, les chemins de terres sont boueux, il était tout aussi bon de rester sur la terre ferme.

SETLIST : Plague / Sadistic / Desolation / Anguish / Anamnesis / Jailed / Scourge

BELENOS

BELENOS

La pause tombola, je crois que c’est là qu’elle a été placée, le pipi, le “pas le droit de sortir avec une goutte dans le gobelet”, Abyss….toujours là…les “salut à toi, tu vas bien, ah oui, toi aussi aaaaaaah….bisous bisous, trop bon la soirée, Rhaaaaaa t’es là toi!!!!!????” par dizaine dans la bouche de tout le monde, et voici que reprend le show de la burdigala black night. Et oui, ça rigole,mais derrière tout ça il y a une technique stratégique: on mélange un terme gaulois, “Burdigala” avec une langue anglo-saxonne “Black night” pour annoncer la soirée et on se retrouve avec un groupe mythique, messieurs dames… BELENOS. Personne n’y avait pensé à ça, mais The Insane Legions et Troll Prod ce sont des pros qui pensent à tout.

Facebook dit “l’oracle”, unique référence d’informations “avérées vraies” et de recueils d’hoax et de rumeurs en tout genre nous l’a dit: BELENOS n’était pas revenu dans le coin depuis plus de onze ans, il ne fallait pas rater l’événement car oui, si la populace bordelaise est venue ce soir, c’était tout de même en grande partie pour les bretons. Et ça s’est senti, les bonnes effluves du mâle qui a fait la guerre accompagné de la femelle négligée sont remontées à la surface, entre ceux qui se sont trompés de verre, ceux qui n’ont pas lavé leurs mains après la petite miction due au breuvage issu de la cultivation céréalière…pas besoin de musique le folklore était là. Le Bootleg contenait pas mal de monde, on se croyait au Sonisphere 2011, au moment du big four, les grands gênaient les petits, et le premier qui lâchait un renard tuait les dix personnes autour sans qu’elles puissent s’échapper… Bref… BELENOS… Un groupe aujourd’hui culte, avec six albums à son actif, sans compter “L’ancien temps”, et en préparation de son prochain, est venu nous rendre une visite de courtoisie. Pour le coup il était prévu de jouer de tous les albums permettant ainsi de voir à quel point le celtic black pagan de M Loïc Cellier mérite son statut culte et le respect des amateurs. Lorsque BELENOS est entré en matière, la première pensée qui m’est venue à l’esprit était : Le sanctuaire.

Oui, le sanctuaire car on avait l’impression, même plus que l’impression,que tous étaient en lieu saint; le constat était édifiant; il n’y avait plus de place pour le profane, cela tenait du sacré, BELENOS jouait, les fidèles écoutaient.

BELENOS

Les connaisseurs étaient venus en pèlerinage voir le monstre sacré BELENOS qui nous gratifie depuis 1995 de sa musique. Les mains se sont levées par dizaine faisant ce sempiternel signe du “horns up” devenu tellement insignifiant et insipide aujourd’hui, celui-là même qui réunissait certaines tribus d’ours citadins metalleux à l’époque et qui aujourd’hui rassemble quasiment toute la population, mangé à toutes les sauces. Durant le set, les têtes se sont secouées, la foule a adoré les passages pagan alternés aux passages plus black, violents, prenants, où aucun temps mort n’a pointé ne serait-ce que l’ombre d’un poil de nez, BELENOS était le maître des lieux. Les morceaux défilaient, titres choisis méticuleusement, un “Tal Ifern” de “Spicilege” ou encore “Gorsedd” de “Yen sonn gardis”…. Pour la première fois de la soirée les plus proches de la scène se sont lancés dans des petit pits festifs rendant honneur au plaisir que BELENOS leur procurait, plus puissant que l’ocytocine, plus efficace que l’endorphine, la musique de BELENOSétait l’espace de cette soirée le souffle de vie, celui qui dominait la pensée unique, tous les esprits étaient dirigés vers la scène, à scruter les mouvements des musiciens, à observer la manière de chanter de Loïc et de son bassiste.

Grognant, bestiaux et pourtant toujours soumis, les spectateurs ont accueilli la venue deBELENOS comme il se doit. Tout ceci n’est bien sûr que métaphorique, mais c’est l’idée de comprendre à quel point musicalement ce projet est complet, à quel point les gens ont exulté, qu’il faut retenir. Jusqu’à un petit rappel, jusqu’à 23h30, BELENOS a tenu en haleine ce public bordelais, ces amateurs de celtic pagan venus nombreux pour découvrir ou redécouvrir cette entité musicale. Belle soirée, belle affiche, rien à dire de plus. Après…départ en voiture, petit passage aux runes, nounours, un groupe spécial qui jouait, Overcharger,des mecs bourrés, exploration du sac à dos,lecteur cd qui ne marche pas, mais ceci est une autre histoire….

Alors encore merci à Frédéric pour ces photographies,les groupes pouvant se servir, merci à Troll Prod et The Insane Legions pour ce Burdigala Black Night, merci aux trois groupes pour leur prestation, cette soirée il fallait y être pour en connaitre la saveur, et si t’as raté, c’est tant pis pour toi…

SETLIST : intro « ode » (chants de bataille)/l’ombre du chaos (chants de bataille)/ le déchirement (chemins de souffrance)/ le déluge (l’ancien temps)/ fureur celtique (chants de bataille)/ tal ifern (spicilège)/ gorsedd (yen sonn gardis)/ dernière rencontre (l’ancien temps)/morfondu (errances oniriques)/ l’enfer froid (chemins de souffrance)/par belenos (spicilège) 

BELENOS


THE INSANE LEGIONS:
theinsanelegions@gmail.com

TROLL PROD
https://www.facebook.com/pages/Troll-Prod/655233061185788

BOOTLEG:
4-6 rue Lacornée 33 000 Bordeaux info@lebootleg.com

PHOTOGRAPHIES:
Frédéric Soussotte
https://www.facebook.com/frederic.soussotte

 

– « Oui, c’était il y a un mois…mais certains lisent encore la bible…et ça date. »(et en plus il est court)Tout le monde part en tournée (certains ne font que la tournée des bars ce qui est déjà pas mal, à condition de ne pas prendre de shooter bleus, mais ceci est une autre histoire…), Européenne, mondiale, française, locale, tout dépend de tes ailes, de comment elles sont déployées, de comment tu prends de la hauteur, de ton envergure tel le vultur gryphus (bien sûr que je suis allé le chercher ce terme, je n’y connais rien en ornithologie). Tu peux parcourir la Terre entière en ne faisant escale que sur les pics les plus élevés, en n’effleurant que les cimes les plus hautes et avoir ce sentiment de liberté . Mais ce sentiment, tu peux l’avoir aussi en écumant des salles plus humbles qu’un Zenith, des salles plus sombres que les « corps caverneux » qui font le fond de commerce des proctologues, des salles plus lugubres que les catacombes… de véritables caves en sous-sol quoi…

C’est exactement là où nous avons eu l’occasion d’aller profiter d’un excellent concert eu égard aux groupes de l’affiche organisée par The Insane Legions, eut égard à leur black metal, et ce sera tout car les conditions n’étaient pas des meilleures c’est sûr.

Tout d’abord, effectivement il était difficile ce soir là de se scinder en deux car l’association Iras Militias avait également organisé sa petite sauterie au Blackroom avec MANZER, NECROCULT et CULT OF THE HORNS. Et réaliser une affiche le même soir, à connotation blackeuse de surcroît c’était dommage et surtout risqué car cela divise les troupes, ce qui forcément a eu une certaine incidence sur l’affluence pour les deux affiches, bien que modestement les légions noires se soient malgré tout embarquées sur les courants du Styx pour accoster soit sur une rive, soit sur l’autre et profiter d’un samedi blasphématoire.
Alors mon cœur avait balancé pour THE NEGATION, car non content d’avoir pris un retour de phalanges avec leur premier album « Paths of obedience » sorti chez Mortis Humanae Productions, l’envie de voir comment cela se passe sur scène était plus forte que tout, à mon grand dam puisque je n’ai pas pu voir le grogneur de GUT-ROT qui pour le coup avait fait le déplacement pour ses potes de NECROCULT et pour tenir le merch…
Mais la vie est faite de choix et d’opportunités, c’est à nous d’en faire ce que l’on veut.( cogite sur ça tu verras, si la vérité est ailleurs la réponse est au bout du chemin…)

Sur ces bonnes paroles, il faut reconnaître que le temps était agréable à Bordeaux ce soir là, car juste profitant de prendre un café sur la place de la Victoire dans une brasserie où le prix de la boisson a fait peur à mon porte monnaie, ayant eu l’appréhension que le serveur ne me propose un paiement en trois fois sans frais, tellement c’était élevé question tarif, j’ai aperçu de manière fugace, Mr Mow Mow.
Mr Mow Mow, l’homme de tous les concerts, celui que l’on voit partout avec son long manteau à la Ken le survivant, le « Charlie » du concert de death et de black. Il était bien là encore cette fois, tel le renard embusqué dans l’attente qu’un lapin de six semaines lui passe sous le nez en quête d’un burger aux trois milles fromages….
Après ces quelques instants à siroter un café à 30 centimes le millilitre, il était donc temps de se rapprocher de la batcave qu’est l’antidote.
L’avantage certain de cette « salle » qui n’est pas sans rappeler le Barclay à la grande époque bordelaise, où Hypnosis et même Godzilla si je ne dis pas de bêtise, y ont fait leurs premières armes, c’est qu’elle n’est pas loin du centre ville, donc pas besoin de beaucoup marcher, de beaucoup chercher, entre les Capucins et la place des étudiants du jeudi soir, l’Antidote est accessible à tous.
Quelques temps auparavant MARBLE CHARIOT et SILVER MACHINE y avaient laissé quelques notes sur lesquelles il m’avait été impossible d’y danser en raison de cours de piscine, et certainement que si j’avais su « j’aurai pas venu »(dixit la guerre des boutons bien sûr)
L’arrivée discrète dans cette antre du mal pour une soirée s’est faite entre les effluves du graillon et du tripailloux car bien que cela soit plaisant pour beaucoup, les tripes ne sont pas comme les huîtres, le caviar et autres subtilités de la cuisine, le genre de mets qui me font vibrer le palais et encore moins les papilles.
Et dans ce fumet corsé et épicé, on a pu constater qu’il y avait un peu de monde pour venir assister à la déferlante parisienne, même si en changement de dernière minute, c’est APOKALYPTIC SKY d’Arcachon qui sont venus prendre la place des suisses de PRAETORIANS.
Les amateurs de black étaient là : la STRYNN family, la AEQUINOCTIUM SANGUINIS family, mais aussi les Bleath brothers (mélange de black et de death), je veux bien sûr parler de John (DEMENTED/OTARGOS) et de son frère Jim (LIFESTREAM), Magouille, Matth, Oliv de MIND WHISPERS (grand amateur de black metal devant l’éternel satanique ou luciferien peut-être, on ne le dira jamais assez….) les gorrifiques d’HEBOIDOPHRENIE Abyss, Sylv, Remi,Crush…étaient même venus se perdre dans cette mélasse black metal…Wookie étant le maître de Cérémonie, l’intéressé n’est rangé dans aucun tiroir ni death, ni black, plutôt dans Star Wars en fait…(enculés d’Ewoks, on croit qu’ils sont cool, mais ils ont fait du mal à la réputation des wookie, boules de poils…mon cul oui.)

Bref,c’est donc en apnée que les bas-fonds de l’Antidote se sont ouverts sous mes pieds, dans cet escalier casse gueule qu’il ne faut surtout pas emprunter passé soixante ans sous peine de se fracturer le col du fémur au mieux, en faisant attention notamment pour Abyss et John le chanteur golgoth de APOKALYPTIC SKY de ne pas se fracasser l’occiput (les plus de 1,73 l’ont dans le cul)
Après avoir tenté de ne pas toucher au mur, un virage serré, voici la salle, voici le lieu « mal-saint », là où toute la haine noire allait se déverser l’espace de deux heures presque trois dans l’underground bordelais…

APOKALYPTIC SKY

Il n’est jamais simple pour un jeune groupe d’ouvrir pour des mecs qui ont un album derrière, l’expérience en sus, mais il faut dire que malgré leur jeunesse et le fait que ce n’était que leur troisième concert APOKALYPTIC SKY a fourni une bonne prestation scénique.
Alors oui, n’oublions pas que nous sommes face à un groupe de black metal, et donc comme le veut la tradition folklorique qui perdure depuis quelques années, même si certains ont tendance à le renier aujourd’hui les arcachonnais vêtus (pour leur golgoth de vocaliste notamment) d’artifices scéniques propre au style et de corpse paints ont mangé le public comme il le fallait pour poser le linceul sur les oreilles des profanes.
Avec un chant percutant et surtout des ambiances guerrières, APOKALYPTIC SKY a proposé un black metal traditionnel qui va pourtant parfois chercher des choses plus mélodiques c’est le cas pour le morceau « The end of the world » si je ne m’abuse.

Les premiers rangs (c’est assez difficile de dire ça vu la capacité de la salle enfin…de la cave à vins ne soyons pas bégueule) ont pris du plaisir visuel et auditif.
Tandis qu’à l’arrière, acculés contre le mur (j’ai bien dit acculés, restons corrects, je t’ai senti partir en vrille direct dans la pensée sexuelle là….) il fallait avoir amené son masque à gaz, parce que il y en avait un (je ne dirai pas qui c’est) qui avait la bonne idée de fumer ses clopes dans cet espace confiné sans la moindre once de bienséance à l’égard des convives…et vu que la salle faisait 30 hectares, ça n’avait pas l’air de lui poser trop de problèmes d’éthique.
Enfin l’avantage c’est que le chanteur d’APOKALYPTIC SKY qui chuchotait entre les morceaux pour conserver l’atmosphère lugubre, était bien épaulé par l’autre puisqu’il s’occupait avec sa fumée de faire office de brouillard….
Bref, hormis cela le son était correct pour l’acoustique de la pièce et cela donne envie d’en savoir plus sur ce groupe d’arcachon qui s’en est sorti avec les honneurs et qui nous a mis en appétit pour la suite…

SETLIST : The thief of soul /Apokalyptic Sky/necro madness/the big center red/the genesis/the last word/the end of the world

THE NEGATION

Le temps de se faire payer à boire (la technique de l’enculé de pauvre, ça marche un peu mais pas trop souvent), et de tailler le bout de gras avec un peu tout le monde venu se farcir du très bon black metal, on replonge dans les abysses (non pas celui-là car ce soir là, en grand fan de death metal il est resté plus à discuter dehors avec ses potes qu’à venir écouter comment on fait de la musique avec des accords plus aigus) pour le groupe excellentissime qu’est THE NEGATION.
Avec un seul album les parisiens forts de leur passé ont réussi à se forger une bonne réputation au milieu de l’underground français et aussi puissant que leurs compères de AZZIARD, THE NEGATION dans le cadre de leur tournée promotionnelle nous ont fait l’honneur de passer par Bordeaux. Il ne fallait donc pas rater ça, sauf « coinçage » de testicules dans un tiroir avec urgences à la clé ou prépuce fendu dans une braguette qui n’est pas la tienne, vous l’aurez compris, sauf cas de force majeure.

En attendant c’est, enchainés à leurs entraves d’acier que les négativistes ont débuté ce show froid, glacial mais pour autant tellement envoûtant.
THE NEGATION n’a rien perdu de sa splendeur sur scène cette splendeur même qui m’avait séduit sur album, avec un son malgré tout puissant en dépit du fait que nous soyions dans un igloo de pierre. Les parisiens ont créé la « putréfaction », ils ont matérialisé la mort avec leurs titres. « Erased » brillait de mille feux en fin de show, « One god » s’imposait en prêtresse de la nuit, tandis que « Last rites » et « The garden of extasy » faisaient office de litanies attractives pour nous emmener sur le bûcher.

Oui, la scène n’était pas très grande pour pouvoir se permettre les extravagances les plus capricieuses, mais THE NEGATION n’avait pas besoin de ça pour séduire son auditoire. En effet l’ambiance était là, les morceaux défilaient, reprenant l’âme du public pour la mener aux confins des limbes les plus ténébreuses , point de choses farfelues sur scène, juste la volonté de jouer les titres de ce « Paths of obedience » avec la fermeté, la haine et la force la plus complète, impactant ainsi les spectacteurs au plus profond de leur être. Il suffisait juste de fermer les yeux et d’écouter, car lorsque puissance devient l’égale de magnificence, il n’y a qu’un pas et THE NEGATION c’est la non matière dans son état le plus absolu.
Si la concentration auditive était adaptée à la qualité des morceaux, celui qui a bien écouté le show est entré dans le trou noir et s’est perdu dans les viscères du mal…

SETLIST : intro / red wrath / one god / garden of extasy / last rites / end of cycle / sacrifice the weak / erased / outro

MOONREICH

On recommence : boisson aux céréales, multi-céréales d’ailleurs, et bavardages intempestifs, le temps que la tête d’affiche se mette en place.
MOONREICH était la seconde découverte pour moi, bien que ces parisiens là aussi soient connus et reconnus dans l’underground black metal hexagonal avec deux albums produits, dont le dernier date d’il y a un an.
MOONREICH étaient venus en seigneurs de la guerre également, avec des bandages sur les bouches telles des momies revenues d’outre tombe pour conquérir et envahir la capitale du vin, le quatuor a su offrir tout une artillerie de riffs bulldozer, comme la plupart de la grosse scène française black d’aujourd’hui . MOONREICH dirigeait les esprits, les menant vers un échafaud musical prêt à décapiter des têtes virtuelles grâce à des morceaux qui bien que parfois un petit peu redondants avait une saveur morbide et macabre qui aurait mérité de s’épanouir sur une scène plus conséquente.
Cependant découvrant ces titres au fur et à mesure où finalement on a pu savourer quelques morceaux plus aériens dans l’atmosphère comme « And a star fell at the fifth sound », on se rend compte que MOONREICH est un groupe imposant, un groupe qui offre un black metal violent mais absolument pas dénué d’ambiances terrifiques. Un peu à la manière de THE NEGATION la foule, conquise a rendu les hommages qui étaient dûs à MOONREICH.

Ici aussi point de grandes folies sur scène, juste un étalage de bons morceaux joués avec stoïcisme, sans fioriture parce que le black metal de MOONREICH se suffit à lui même et il n’est point besoin d’artefacts comme chez Lady Gaga and co….Non. La musique, l’écoute et l’ambiance noire, voilà ce que MOONREICH avait à concéder…

SETLIST : terribilis est locus iste / le regard du pendu / nos conspuere in vobis / l’aube de crystal / curse the day hailed the night / curse them / du sang sur les mains / and a star fell at the fifth sound

Oui, la description scénique des trois groupes de cette soirée là est assez succincte, j’en conviens, mais en vérité tous étaient similaires dans la prestation par peu de mouvements et surtout ceci résidant dans le fait qu’ils ont peu bougé pour laisser la place à la musique afin d’oeuvrer comme il le fallait pour placer l’atmosphère dans ces catacombes vampiriques. Et c’est dans une soirée déroulée dans un calme relativement olympien mais infernal (voyez le paradoxe) que les trois groupes ont présenté une prestation scénique de qualité, avec également un black metal maîtrisé et totalement prenant.
Trois groupes à la personnalité différente mais au feeling complémentaire qui ont fait de cette ode à la musique sombre quelque chose de plutôt réussi…

L’antidote à Bordeaux
13 bis rue Elie Gintrac 33000 Bordeaux

Contact : The insane Legions
https://www.facebook.com/TheInsaneLegions

Photographies : Emeline

 




C’est vrai que cette fois, personne n’avait mouillé sa chemise pour nous pondre une petite affiche qui troue le cul, bien qu’on ait eu droit à un vieux flingue, façon pistolet automatique 9mm en guise de visuel, celui-ci aurait tout aussi bien pu nous le trouer le cul il est vrai…Encore faut-il savoir viser… Mais Silver Machine et Heboidophrenie ont su taper dans le mille et faire carton plein samedi soir, tout dans le 10, comme papa à la foire à bidibules, avec le fusil forain qui a le bout à peine tordu (pas celui qui penche à gauche ou à droite, je sais à quoi tu penses cochon…) pour pas qu’on chope trop les ballons, les pipes et les canards. Et plus forts qu’un sniper embusqué, les deux groupes ont fait vibrer les murs des Runes dans une ambiance familiale et tellement conviviale en touchant dans la tronche pile entre les deux oreilles tous ceux qui étaient venus en masse, (oui en masse on peut le dire vu l’affluence qu’il y a eu dans ce bar ô combien mythique des quais de Bordeaux), mieux que la bande du Shérif dans The Walking Dead… De la décapitation cérébrale on a eu, avec des giclées de foutre musical en guise de nouvelle peinture des Runes, qui dégoulinait, qui suintait tant le long des oreilles des spectateurs que sur les doigts des musiciens… Pourtant on aurait pu croire que l’affiche ne se prêtait pas à ce qu’allaient nous réserver les deux entités relativement opposées dans leurs styles respectifs puisque Silver Machine joue dans le millénaire précédent avec un mix de hard rock/heavy des vieux tontons à la Old Black Sabbath, sodomifié (néologisme qui parle de cul et de légendes égyptiennes) par un Blue Oyster cult qui mate un boulard pendant que les essences éthérées de Dio flirtent avec des rythmiques à la Eddie (tiens comme on parle de momie), sur des vieilles harmonies de Scorpions des années 70’s, (mais on y reviendra car on ne peut pas digresser continuellement sinon on ne sait plus pourquoi on est venu…) et que Heboidophrenie se fait le grandmaster gore de la scène bordelaise où la chair et le sang ne font plus qu’un pour servir d’accélérant afin d’embraser le bûcher des blasphèmes et des provocations morbides sur lequel repose leur gargouillis miasmique et « obscurément » infâme situé entre deathcore et death tradi ou death tradi et deathcore ou coretradi death di core death coretrad (tiens ça me rappelle un truc sur le black du coup)…bref agression sonore structurée faisant office de brutalité auditive offerte aux âmes perdues en mal de coups dans la gueule. Et donc comme un Évêque sur sa cathèdre de nanti ou le padré meurtri dans sa chaire, comme de grands prédicateurs des racines du hard et du malsain, Silver Machine et Heboidophrenie ont donné au public ce qu’il était venu chercher, le divertissement d’abord, mais aussi la sensation de vivre, de se couper du monde pour ne faire plus qu’un avec la musique, et ce dans un registre radicalement opposé…

Les recherches furent rudes pour ce set aux Runes, personne n’a voulu jouer avec eux, parce que certains avaient piscine, d’autres étaient partis vers des horizons moins urbains, certains d’autres avaient la flemme, ou encore avaient trop joué sur Bordeaux, sans doute la peur de nuire à leur carrière internationale, vu qu’ils avaient prévu peut-être de faire soixante personnes dans un autre bar, on ne saura jamais, les derniers n’ayant tout simplement pas envie car la concurrence est rude dans le monde cruel de la musique underground, mais on peut comprendre que trop jouer sur Bordeaux tue le bordelais, ce petit être fragile (quoi ta gueule ?…), à moins que les gens les trouvent cons, ça peut aussi arriver…. L’avantage de n’avoir que deux groupes au final, c’est que ça peut commencer plus tard comme d’habitude, mais qu’au moins ça ne finit pas spécialement tard alors que les deux groupes ont pu jouer de manière conséquente avec des sets vraiment intéressants. L’arrivée à 21H30, fut déjà assez surprenante car il y avait un maximum de monde en train de discuter dehors, vraiment beaucoup de monde pour un samedi soir. Les gars de Apokalyptic Sky (un golgoth et un glammeur qui se reconnaitront) découverts quelques jours auparavant dans la cave à tripoux avec The Negation et Moonreich (on en reparlera), avaient fait l’effort de venir du bassin, Nounours était en forme derrière son bar, Léo batteur des Bersekers (qui me rappelle quelqu’un… j’ai bien une petite idée….) était là (heavy quand tu nous tiens!), la moitié de la fine équipe des Strynn (Doctors) avait fait le déplacement comme des groupies célestes Dwi et Obscurisis ont pu headbanguer comme des malades (non pas Dwi, c’est pas vrai), même Thaurr (paye ton anagramme de fou ! ) est venu chercher son bisou, qui lui a été offert avec la plus grande bienveillance du monde, Emeline de l’asso The Insane Legions distribuait utilement ses flyers pour Negura Bunget le 18 avril 2014 à l’Estran (rappelons la date tout de même), Tom d’Overcharger avait le sourire grand comme une serpe de druide, tandis que tous les autres inconnus que je ne connais pas, avaient l’air de vouloir passer un bon moment…Un max de monde…. Il y avait même l’homme le plus grand de la terre à la taille Abyssale (marre de lui faire la bise sur la pointe des pieds), accompagné de ses compères Wookie, Rem, Sylv, Crush (le plus grand nouveau fan de Benighted de l’univers interplanétaire de « plus l’infini » et du cosmos), ainsi que Grospoil l’imberbe et Raph le roi du nem….(mais en même temps s’ils n’avaient pas été tous là, il n’y aurait pas eu de concert, on le sait bien mais…Et puis j’écris ce que je veux merde à celui qui le lira….)… Au delà du concert c’était aussi un moment pour célébrer les 16 ans trois quarts de Papa Ours le grizzly troglodyte qui a survécu à l’influenza ursidae (ou grippe oursonne qui ne touche que les vieux grizzly) venu en force avec Mouffette la prestidigitatrice de l’excédent gériatrique (entre autres) pour découvrir Silver Machine et re-gouter à la grippe porcine de Heboidophrenie.

SILVER MACHINE



On savait déjà que Silver Machine c’était du plaisir auriculaire en puissance, de quoi se faire mousser le créateur tranquillement durant l’écoute magique du set du gang des barbus.

La démo éponyme donnait l’eau à la bouche, les concerts sur Bordeaux avaient eu bon écho et donc pour avoir entendu « Riddle of death » (à prononcer avec l’accent d’Obscurisis de Strynn/Aequinoctium Sanguinis pour plus d’authenticité) peu de temps auparavant ce qui devait arriver, arriva.

Les amateurs de musique à l’ancienne sont tous entrés dans la machine, dans cette boite argentée où les couleurs ont pris une teinte totalement roots ce petit aspect sépia, presque en traitement croisé qu’on utilise avec Picasa pour donner de l’âge parce qu’on ne sait pas se servir de photoshop, cette machine où les rides se sont effacées sans avoir eu à appliquer cette fausse crème vendue par des labos sans vergogne, mais où comme une fontaine de jouvence les quarante ans sont devenus vingt et les vingt ans sont devenus enfance.

Silver Machine a commencé à jouer, les visages ont souri, les têtes ont bougé de bas en haut comme le chien marron à la tête amovible dans la voiture de ton oncle il y a plus de trente ans, sur la plage arrière, dans sa vieille renault 12, sept chevaux, quatre cylindres, plus forte que la GS et que la Simca 1100, avec les sièges en peau de mouton et la moumoute sur le volant, les dés accrochés au pare-brise.

Pattes d’eph virtuelles, rouflaquettes et favoris imaginaires, lunettes à la John Lennon spirituelles, et la foule avait adopté et adapté sa tenue vestimentaire cérébrale, elle était conquise dès les premières notes. Des notes qui sans doute ravivaient les meilleures années de la musique hard rock et heavy avec ce groove mis en avant effrontément par ce groupe mixte de Gironde et de Charente maritime. Silver Machine jouait, les gens fermaient les yeux, étaient heureux, observaient , écoutaient, en transe tout simplement et sincèrement.



Avec un son meilleur que dans certaines salles underground bordelaises, tous appréciaient avec un engouement certain, mais avec certainement beaucoup de goût la prestation du golem argenté. Alors pains ou pas pains chez les musiciens (selon eux il y en aurait eu, mais faudrait voir à pas se prendre pour Jesus et penser qu’on peut distribuer des pains aussi nombreux que lui, tout de même car nous, on n’a rien vu surtout rien entendu de faux, sauf les techniciens de techniciens, plus « vernaculairement » appelés les « matheux »), on s’en branle totalement car le plus important c’était de s’imprégner du groove du groupe et de découvrir les morceaux. Brice au chant en plus d’avoir une voix phénoménale, est un excellent agitateur qui vit ses morceaux mais qui transmet ses vibrations au public pour que celui-ci puisse littéralement communier avec le groupe et expier ses fautes de goûts musicaux.

Les morceaux de la démo se sont déroulés intensément, chaque note étant d’une chaleur torride, faisant dégouliner les guitaristes de sueur,un Grospoil grimaçant de plaisir (et pourtant je l’avais déjà vu dans Offending, mais là c’était autre chose), Vince et Raph cachés derrière leur cheveux éructaient de bonheur, les premiers spectateurs également. Durant l’écoute on s’apercevait que oui, Silver Machine possède l’inspiration divine, celle des Dio , avec l’ombre d’un Ronnie qui surplombait le recoin de l’emplacement réservé au groupe, jusque dans les rythmiques où l’on ressentait bien les sources jaillissant des Rainbow, vieux Scorpions (« Feed the rats » rappelant le début d’un « fly to the rainbow »), et autres Black Sabbath. Tous les morceaux de la démo ont été passés en revue et plus encore avec du Iron Maiden et pour finir cette fabuleuse reprise de Dio « Holy Diver », issue de son premier album solo qui restera à jamais ancré dans la tête des amateurs, dans la tête de ceux qui l’ont écouté maintes et maintes fois, à en connaître par cœur les paroles mais aussi les variations vocales balancées sur ces rythmiques typiques d’une autre époque… Le seul point négatif dans tout cela, fut certainement l’electron libre venu d’on ne sait où qui bousculait plus ou moins les spectateurs du premier rang et qui n’avait pas l’air de vraiment être amateur de ce genre de musique….Electron libre qui est plutôt rapidement parti par la suite….

En tous les cas, Silver Machine venait de faire tomber toutes les barrières de la langue musicale, la tour de babel du metal et toutes ses étiquettes venaient de s’effondrer sur plus d’une heure de set où tous les metalleux sectaires et ouverts s’étaient trouvés un point commun, les mur de Jericho avaient succombé aux trompettes de la machine argentée, c’est juste grand. Et à ce moment précis de la soirée, on ne pensait pas que ça allait être aussi fort, à se poser la question d’ailleurs si Heboidophrenie n’allait pas avoir du fil à retordre en passant derrière Silver Machine (n’y voyons aucune connotation à caractère sexuel bien que l’homme ait une pensée de ce genre toutes les quatre minutes, et je parle que de l’homme, la femme on ne sait pas…) 



SETLIST :
Warpaint blues
Feed the rats
Superfire
Riddle of death
Born to rise
Revelation Trip
Exit to exile
Hell Designer
Groundshaker
Demons Out
The Robot Factory
Wrathchild
Luciforce
Holy Diver





HEBOIDOPHRENIE



Le temps de siroter, de discuter un peu avec tout le monde : « bla bla bla, paye ta clope chui pauvre, fait goûter ta bière si elle a le même goût que celle qu’il y avait dans mon verre ou que le tonton que tu m’as payé….Merde regarde la tronche de celui-là !! et celle là elle se prend pour une gothopouffe ou quoi ? » Que des choses mondaines qui font rire lors d’un concert de metal pour ensuite finalement discuter avec celui-là même qui avait une tronche bizarre mais qui est super sympa….

Rapidement Heboidophrenie s’est installé, comme s’il fallait jouer tout de suite pour ne pas perdre cette chaleur qui dominait depuis le début de la soirée. Mais les gens avaient envie de la passer à fond cette fameuse soirée, et ceux qui étaient là pour Silver Machine étaient encore là pour Heboidophrenie et la magie c’est à ce moment qu’elle a opéré de nouveau. Pour une fois, il n’y avait pas beaucoup de monde dehors, c’est devenu quelque chose d’exceptionnel lors des concerts dans leur plus grande majorité. Les gens étaient dedans !!! Oui dedans !!! avec l’odeur de la sueur, l’odeur de la sueur et aussi l’odeur de…la sueur !!!!!

Plus de gens à l’intérieur qu’à l’extérieur, cela voulait donc dire que pour une fois le public s’était déplacé pas seulement pour faire de la figuration mais bel et bien pour voir jouer des musiciens, qu’ils soient eux-mêmes musiciens ou simples amateurs, ils avaient envie de se réunir et de rester jusqu’à la fin, comme ce qu’il se passait au milieu des années 90’s dans tous les concerts underground…. Arf…après cette douce sensation de mastic metallique (qui colmate tout le monde quoi), le temps de quelques minutes à penser que le public metal peut encore vivre en meute comme de gros ours en peluche sans se bouffer forcément la gueule ou réagir stérilement sur des reportages les mettant en porte à faux alors qu’il y a une part de vérité tout de même, en ouvrant des débats qui ne servent à rien, voici que commence le show d’Heboidophrenie. Un gros death tradicore parti sur des chapeaux de roues, l’appréhension était de rigueur, mais elle s’est envolée immédiatement au premier morceau. Wookie avait fait péter le brushing sexy ce soir, et comme un putain de cousin de Chewbacca il nous a démonté les esgourdes en rugissant tel un sauvage tout au long du set mettant le feu à chaque titre, même si parfois les copains mettaient du temps à partir après l’annonce !





C’était brûlant, à la demande du hurleur, les brutes épaisses ne se sont pas faites priées, circle pit, pogo de golgoth notamment avec le chanteur de Apokalyptic Sky qui lorsque qu’il commençait à bouger il ne valait mieux pas être dans son sillage… ça se bousculait comme des putains de gladiateurs dans « La reine » (oui c’était un jeu de mots coquin) , où les crises de barbarisme aigue remontaient à la surface , pour laisser ressortir les instincts les plus primaires des spectateurs(surtout des mâles) qui se défonçaient les épaules au gré des morceaux « Cadaver », « Rotten » « Decay » ou encore « Bonnet M » devenus des classiques chez Heboidophrenie à presque en faire tomber tous ceux qui n’avaient pas planté les piquets de tente pour rester debout.

Abyss avait la niaque de la mort qui tue et qui fait revenir en zombie, alternant ses tronches de déterré de manière jouissive en étant presque accroupi, tandis que Sylv laissait glisser ses doigts sur les cordes avec une dextérité sans faille, et si Silver Machine avait chauffé la salle comme un sauna, les Heboidophrénie ont terminé le truc dans un véritable hammam.

Crush tapait comme un sourd et même si en étant assis sur le tonneau à côté des chiottes, il m’a été difficile de l’apercevoir, on l’a entendu plus que de raison. Heboidophrenie faisait trembler les murs, les mecs ont joué comme s’il s’agissait de la dernière, avec une puissance phénoménale car bien que ce soit la troisième fois que je voyais le groupe, c’était vraiment la première fois qu’il m’avaient foutu une branlée de sumotori en live. Et même les nouveaux morceaux dont « Beheaded » ont accroché le public comme les griffes de Freddy qui transperçaient tous ceux qui avaient le malheur de s’endormir. Pourtant à un moment, un vieux gaz arrivé dont on ne sait où aurait pu en faire succomber certains qui se trouvaient non loin des chiottes car en effet, on ne saura jamais d’où c’est venu, mais un des trois lascars de droite a lâché un vieux renard des sables à haute concentration en Co2 malodorant et même plutôt deux fois qu’une , une espèce de fennec enragé qui ne demandait qu’à mordre les narines de celui qui s’approchait trop près. Et même si c’est la première poule qui chante qui a pondu l’oeuf je me suis tout de même défendu, assis sur mon tonneau, auprès de Christian Bale (guitariste d’Aequinoctium Sanguinis, maintenant même si je le connais, si vous voulez un autographe, vous y allez vous même) expliquant qu’en aucun cas ce n’était moi. Un cul de barbare étant relativement distingué…D’ailleurs j’ai eu l’honneur de demander à la mie de Christian ce que ça faisait d’être en couple avec lui.. ça laisse rêveur… American Psycho.. frissons… trouble… Mmmmm

Bref, le set continuait malgré les narines infectées, les poils de nez n’ayant rien arrêté du tout, Rémi (l’homme qui doit surtout parler d’une vraie Guinness au Colonel, comprendra qui saura) chantait stoïquement injectant ses attaques porcines deci delà, pour accompagner la rage de Loïc, mais avec une indubitable utilité. Entre cochon zombie et wookie démoniaque les voix d’Heboidophrénie étaient impénétrables (c’est dommage parce que pour 100 000 euros, on peut en faire des choses…). Et comme la soirée brillait de mille feux, la gentillesse de Loïc est allée jusqu’à son paroxysme en souhaitant une bonne quarantième année à Papa Ours qui avait l’air d’en profiter copieusement…

Dans la brutalité la plus totale le set d’Heboidophrenie n’avait rien à envier à celui de Silver Machine, les spectateurs étaient comblés car après la musicalité groovy, la violence « gorrifique » avait tenu parole également et c’était une grosse furie devant le groupe.



SETLIST :
Intro
Heboïdophrenie
Cadaver
Morbid Satyriasis
The last breath
Rotten
Decay
Bonnet M
Flush the meat
Beheaded
GPR





Au final les absents ont toujours tort, pas besoin d’avoir du mega matos, des super lights, une salle de fou pour passer une excellente soirée, avec du monde venu en troupeau ce qui je le répète, était surprenant.

Non, un concert gratuit, de qualité vaut mieux que tous les concerts de stars qui se profilent depuis des mois un peu partout… L’underground regorge de très bons groupes, dont l’humilité devrait être un modèle pour certains.

La suite de la soirée s’étant déroulée paisiblement, avec des couleurs bleu indigo, un combat de coq, une histoire de fric à 100 00 euros dont on ne connait plus le sujet, et bien d’autres anecdotes aux relents gastriques prononcés…. Plus de sincérité, beaucoup de plaisir, c’est aussi simple…. PS1 : T’as compté le nombre de gros mots bordel ? Il n’y en a pas tant que ça…. PS2 : Un « merde à celui qui le lira » s’est glissé subrepticement comme un Charlie avec son bonnet au milieu de ce report, tu l’as trouvé ? Ah si, bien sûr, les illustrations n’auraient pas pu être là sans la gentillesse et l’amabilité de Théo Henry auteur de ces clichés. Alors un spécial merci à l’homme pour les photographies. 

Photographies : Théo Henry