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  • Groupe : Brutality
  • Album : Ruins of Humans
  • Sortie : Février 2013
  • Label : Ceremonal Records
  • Style : Death Metal
  • Site Web : www
  • Note : 15/20

 


1993 « Screams of anguish » : Tuerie.
1994 « When the sky turns black » : Dépeçage intempestif
1996 « In Mourning » : Grosse biffle
1996-2012 : Branlage de couilles, disette, traversée du désert, Tour du monde à la voile, vente à la sauvette, compile pour bals musette…..

Et là 2012, grand retour des américains, le line-up de « Screams of anguish » qui se reforme et reprend le chemin de la composition, tel qu’ils l’avaient laissé à l’époque…
Quoi de mieux qu’une réunion d’anciens combattants pour re-balancer une purée death metal de tradition américaine avec les rythmiques et la production qui vont bien ?

En effet, une production qui va bien, parce que pour ne pas rompre avec la coutume floridienne, c’est évidemment vers Jim Morris et le Morrisound que BRUTALITY s’est tourné. Celui qui s’était occupé des trois albums avec le son de toute une époque. Celui qui a dirigé une bonne palanquée de groupes vers le firmament étoilé de la galaxie du death metal. C’est donc encore une fois vers l’homme de la situation pour un retour remarquable qu’il fallait se diriger et BRUTALITY n’a pas manqué son coup.
Couleurs sépia, avec des guitares noires où un voile de soie vient à peine feutrer le son, le tout sur un coulis de batterie chaude où trigs et autres surabondances d’effets ne viennent pas dégueulasser le travail de composition en remplaçant l’inspiration par la poudre aux yeux technique pour endormir un auditeur déjà zombifié par les centaines (de milliers?) de sorties insipides…

Alors que l’on se satisfait du travail réalisé par le Morrisound, il ne faut pas s’arrêter à cela uniquement. BRUTALITY renoue avec ses amours d’antan en revenant aujourd’hui ; parce que c’est le logo de « Screams of anguish » et de « When the sky turns black » qui est mis à l’honneur pour bien rappeler au fan que c’est cette époque là qui l’a marqué le plus.
Mais également parce qu’avec un artwork et un lay out signé Art Hammer (Death Hammer Graphix) qui a auparavant bossé avec Criminal Element entre autres, on sent bien que c’est pas pour ramasser les pâquerettes sur le bord de la route ou boire le thé à la maison de retraite que BRUTALITY s’est reformé.

Ça pue la mort, ça pue la crasse, ça pue la haine et c’est morbide. Du death metal en fait, avec l’étiquette d’origine, celle qui colle tellement au boîtier, noircie par les doigts graisseux, qui sent la clope et qu’on arrive plus à décoller.

Tradition sonore, tradition visuelle, ce Ep est bien trop court pour les connaisseurs, pour les amateurs de BRUTALITY, parce qu’il ne comblera pas toutes les années de silence…
En plus deux titres c’est vraiment très peu, mais si l’on considère que c’était pour tâter le terrain, la prise de risque est minime comme ça pour le groupe, démarche au final, intelligente.
En attendant, même si l’on peut profiter uniquement que de ces deux seuls titres, BRUTALITY ne s’est pas foutu de nous parce que le premier « Ruins of humans » fait durer le plaisir au delà des huit minutes, ce qui reste exceptionnel tout de même pour un titre de death metal.

Avec une introduction quelque peu classique , se voulant angoissante, on sent immédiatement que l’ambiance est plus tirée du côté de « When the sky turns black » que de leur premier album. Tout simplement parce que l’ensemble est plus posé et moins agressif que ce que l’on pouvait écouter sur « Screams… ». Sur ce premier morceau BRUTALITY joue d’entrée la carte du death metal floridien typique afin de s’assurer de la pérennité de la chose. Mais malgré tout c’est avec un brin de mélodies funèbres que BRUTALITY fait son grand retour : rythmiques lourdes ,avec plusieurs passages un peu plus mélodiques dans leur aspect death, afin de rendre l’ambiance encore plus oppressante. C’est sur des harmonies bestiales biseautées par des accélérations rappelant un peu les Deicide époque « Legion » par endroit, ainsi que l’atmosphère si cultissime d’un Cancer « Death Shall rise » que BRUTALITY a écrit ce premier titre. Les vocaux de Scott Riegel doublés comme le chant démoniaque d’un Lucifer en fin de règne, pénètrent dans nos oreilles comme de vraies litanies incantatoires en nous faisant éructer de satisfaction.
Le premier solo à 3’55 hyper speed fait son travail de grand frère pour que celui de fin de morceau à 7’00 harmonisé à la perfection et beaucoup plus mélodiquement classieux, vienne terminer le titre dans un fade out enivrant.
A ce moment là, à mi-parcours, on peut être plus que certain que ce Ep annonce quelque chose de grand à venir, et qu’il est une pierre indispensable à la discographie de BRUTALITY.
Le deuxième titre « Irreversible Broken » déjà plus court de deux minutes ressemble effectivement encore plus aux chansons qui se trouvaient sur « When the sky turns black », avec ce côté plus assuré de « In Mourning », et des riffs relativement plus basiques et coutumiers mais efficaces dans leur manière d’amener la rythmique principale. En revanche ce qui est énorme tout simplement, c’est la manière à 3’00 après le pont qui annonce ce changement justement, de repartir sur de nouvelles harmonies nettement plus rapides que ce que laissait présager le début de morceau. Des harmonies qui montrent un peu l’évolution de BRUTALITY ; le comment le groupe veut aborder maintenant son death metal tout en renouant avec le passé.
Et cette nouvelle approche entre les bagages qu’il possède déjà et ces espèces de solos harmonisés, mélodiques, et divinement inspirés, laisse apercevoir un BRUTALITY au plus haut de sa forme.

Alors effectivement on pourra dire « ouais bof c’est classique »….Mais oui c’est classique, mais lorsque l’on dit de quelque chose que c’est un « classique », cela sous-entend que c’est une valeur sûre, une référence, quelque chose de culte et de connu. « Ruins of Humans » c’est du BRUTALITY de papa et de maman, ça sent bon le mur porteur du death metal dans la maison metal extrême. Et même s’il ne dure que quatorze minutes, écouter du death metal écrit comme celui-ci c’est du bonheur en puissance…
Espérons seulement que ce n’est pas pour nous laisser en plan dans quelques mois et que c’est bien pour pondre un successeur à « In Mourning »…


 

 

Tracklist:
1.Ruins of Humans
2.Irreversibly Broken