hardcore
- Groupe : Tagada Jones
- Album : La Peste et le Choléra
- Sortie : 2017
- Label : Enragé Production
- Style : Metal / Hardcore / Punk
- Site Web : www
- Note : 18,5/20
Alors c’est vrai que je suis fan de Tagada Jones et que j’aie aimé leur dernier album studio Dissident. Aussi, je n’ai pas pu résister à l’envie de chroniquer leur nouvelle galette lorsque j’ai appris la sortie de La Peste & le Choléra. Mais n’allez pas croire pour autant que j’aurais été tendre dans mes propos (et la note) si l’album ne m’avait pas plu, Holà ! Que nenni.
– Alors dis donc mon bon Ian, qu’en est-il de ce nouveau breuvage des Tagada ? Content, pas content ? Bon, pas bon ? Dis-nous tout !
Hé bien mes ami(e)s je vous le dis : mieux que bon et plus que content, une vraie réussite c’t’album. Il déchire la race de ta mère sur son scooter (Hooo ! ça fait d’jeuns ça, non ?). On y retrouve le groupe au mieux de sa forme, nous atomisant les esgourdes à coup de Harcore/Metal/Punk hargneux saupoudré de l’acidité des textes de Niko, qui excelle dans ce domaine.
C’est vrai que depuis la sortie de Dissident, beaucoup de choses se sont passé sur notre belle planète et apparemment ça a vraiment énervé les potos de Tagada, mais énervé grave. Cela se ressent à l’écoute de leurs nouvelles compos, plus brutales, plus couillues que sur les précédents albums, véritable ‘décalquage de tronche’ en règle. Bon, je tiens à vous rassurer, tous les ingrédients qui font qu’on aime leur musique est là, quelques titres à tendance plutôt Punk (« Mort Aux Cons », « Le Monde Tourne à L’Envers », « Pas De Futur »), des « Hohoho Hohohoho », des refrains fédérateurs scandés en cœur, mais avec en plus une bonne dose de Metal bien présente, qui fait que chaque compo est un véritable uppercut dont vous aurez du mal à vous relever.
Le groupe nous balance quelques ogives Metalo-Nucléaires comme « La Peste & le Choléra », « Envers et Contre Tous », « Guns », « Narcissique » et « Enfants des Rues » qui nous rappelle que les Tagada savent encore nous botter les fesses sévères. Ils nous offrent également avec « Vendredi 13 », une compo qui évoque les tristes événements du 13 novembre 2015, ce titre d’ouverture nous mets tout de suite dans le bain et nous rappelle, justement, qu’il ne faudra, surtout, ne jamais oublier. On y trouve, bien sûr, les futurs hits qui feront un malheur en live, feront suer et s’époumoner des milliers de fans tous acquis à leur cause, tels que « Mort aux Cons », « Je Suis Démocratie », « Pertes et Fracas » (entre autres). Et pour clôturer cet excellent opus, ils poussent même le vice à nous pondre un morceau très différent du reste de l’album, voir de leur style habituel avec « Le Point de Non Retour », beaucoup plus sombre et plus lourd, sur lequel Job, le batteur, fait un superbe boulot (musicalement, l’atmosphère du titre me fait penser à du Coheed & Cambria, bizarre non ?).
Les textes, toujours aussi importants, sont corrosifs et tranchants à souhait, n’épargnant rien ni personne, ils tapent là où ça fait mal, dénonçant toutes les traitrises (et les traites) de notre société, disant bien haut ce que beaucoup (trop d’ailleurs) pensent tout bas. C’est vrai que c’est dernier temps, Niko a eu de quoi trouver l’inspiration (malheureusement serait-on tenté de dire, car forcément si nous vivions dans un monde de Bisounours où tout était merveilleux, des groupes comme Trust, Beru ou Tagada Jones n’aurait pas lieu d’être), bref sur La Peste & le Choléra, les paroles sont autant efficaces que la musique (après on adhère ou pas, comme avec les casseroles).
Cet opus put la colère et la rage, ça suinte par tous les pores. Tagada Jones nous a pondus là, un de ses meilleurs albums, avec des titres dévastateurs qui feront mouche en live, raviront les fans (et en fédérera beaucoup d’autres) et vous feront réfléchir par la même occasion. De plus, cerise sur le gâteau, l’artwork est vraiment superbe.
Le groupe a fêté ces 20 ans, mais une chose est sûre, ils ont toujours la hargne et une bonne paire de ‘Cojones’, toujours l’envie de crier à qui veut l’entendre que c’est la merde ici bas, bordel et ils nous le balancent avec furie en pleine gueule, mais qu’est-ce que ça fait du bien (leur musique hein ! pas la merde). Jetez-vous sur cet album histoire de vous mettre une bonne claque (aux mauvaises odeurs) et tous en cœurs nous scanderont :
«Mort aux cons …. Et longue vie au Tagada Jones ».
Putain, c’est trop bon, je m’en vais me le remettre !
Tracklist :
01. Vendredi 13
02. La Peste et le Choléra
03. Pertes et Fracas
04. Envers et Contre Tous
05. Guns
06. Mort aux Cons
07. Le monde Tourne à L’Envers
08. Narcissique
09. Enfant des Rues
10. Pas de Futur
11. Je Suis Démocratie
12. Le Point de Non Retour
- Groupe : Noise Emission Control
- Album : Désordre et Mépris
- Sortie : 2016
- Label : Auto-Productions
- Style : High Energy Rock
- Site Web : www
- Note : 18,5/20
En 2014, lorsque je suis allé voir Tagada Jones aux 4 écluses à Dunkerque, il y avait 2 groupes qui ouvraient pour eux et parmi ces 2 groupes, il y avait Noise Emission Control que je ne connaissais, alors, que de nom sans m’y être vraiment intéressé …. Honte à moi et très grosse erreur de ma part ! Ben oui, car ce soir là, je me suis pris une énorme claque dans la tronche, mais de celle qui fait un bien fou. Leur High Energy Rock, comme ils qualifient leur musique, m’avait tout simplement enthousiasmé et ils avaient gagné là un nouveau fan.
Après 2 démo, le groupe avait sorti son 1er album éponyme il y a 4 ans, et 4 ans ça fait long de nos jours. Alors pour nous faire patienter encore un peu, en attendant la sortie d’un prochain album (prévu pour 2017), N.E.C. nous propose ici un EP 5 titres intitulés Désordre et Mépris. 5 titres, 15 minutes, 5 ambiances différentes, mais 5 brûlots qui vont vous saccager le bulbe, vous mettant K.O dès le 1er titre intitulé : « Hurlez ».
Aucun temps mort, pas de prisonniers, N.E.C. est impitoyable, vous écoutez, vous encaissez les coups et vous vous retrouvez, les yeux hagard, la bave aux lèvres, meurtris par les riffs, laminé par la section rythmique, et achevé par la voix agressive et percutante de Fred.
Les cinq compos s’enchainent : « Hurlez », « L’An Pire », « Désordre et Mépris », « Computer » et « Le Style » sans qu’un seul ne se détache vraiment, tant ils tous aussi bons les uns que les autres. Mêlant Hard Rock burné, Metal et Hardcore, on y décèle également quelques touches de Punk, voire de Stoner. Ce cocktail explosif Made in Noise Emission Control est ultra efficace et bougrement jouissif. On peut penser, par moments, à Tagada Jones (Et c’est un compliment venant de ma part, j’vous l’dit !), mais un zeste plus Rock.
Bref, on ne s’ennuie pas une seconde et la galette est vite avalée, trop vite même. Ce qui est le défaut des EP lorsqu’ils sont excellents. En tout cas après l’écoute on se dit : « Puta** ! vivement l’album ! » et ça c’est plutôt bon signe, non !
Désordre et Mépris vaut vraiment le détour et personne ne devrait passer à côté de ça. Qu’on se le dise, Noise Emission Control est de retour et il revient très fort avec toujours autant de rage, ça va faire mal !
Autre chose aussi, si N.E.C. passe par chez vous, courez-y, vous ne serez certainement pas déçu, éclate totale assurée !
Tracklist :
01. Hurlez
02. L’An Pire
03. Désordre et Mépris
04. Computer
05. Le Style
Magic Fire Music : Bien le bonjour à vous Voice Of Ruin, et chapeau pour ce bel album Morning Wood, chroniqué dans nos pages il y a peu. Et ce n’était pas la première fois par ailleurs. Pour autant nous n’avons jamais souligné votre provenance, vos origines et vos intentions. Comment expliqueriez-vous Voice Of Ruin ?
Olivier: Voice Of Ruin est formé de 5 agriculteurs de houblon de la région genevoise (Suisse) c’est à dire: Randy Bull au chant, Erwin van Fox à la basse, Tony Cock et Nils Bag aux guitares et Oli Dick à la batterie.
Randy: On s’est formé en 2008 et on a commencé les lives en 2009. Depuis on a plus d’une centaine de shows à notre actif, dont deux tournées (Japon et Russie) et on est en pleine tournée promotionnelle de ce nouvel album qui est sorti en avril 2014 sur Tenacity Music!
Magic Fire Music : En 2011 j’avais eu l’occasion de chroniquer votre précédente livraison éponyme, et en ce temps là les influences que je percevais chez vous étaient plutôt à chercher du côté du hardcore, du brutal death, enfin ça baffait sèchement quoi. Avec Morning Wood même si l’agressivité ne manque pas on sent comme un décalage vers le death mélodique, avec de vraies pauses aériennes, du chant clair, des sons éthérés etc… Pourquoi cette légère réorientation ?
Nils : Après avoir enregistré notre premier album, nous avions déjà dans l’idée de partir vers quelque chose de plus mélodique, et c’est d’ailleurs pour cette raison que nous avions commencé à chercher un deuxième guitariste direct après la sortie de notre éponyme. Cela faisait un moment que nous voulions évoluer vers un style plus death mélodique/metalcore et la présence de deux guitares était devenue indispensable. Le premier album était un condensé de violence brute qui représentait bien le style à une gratte de l’époque, mais il nous faillait une deuxième guitare pour pouvoir progresser. Le style s’est donc affiné et on n’a pas cherché à sonner comme tel ou tel, c’est venu naturellement. Cependant, je pense que le principal changement par rapport à avant est que nous avons gagné en vitesse et en mélodie, et j’espère que c’est ce que les gens vont retenir.
Erwin : On écoute beaucoup de styles différents et on a l’avantage de tous s’impliquer dans le processus de création : Chacun apporte ses idées. C’est pour ça que les compos sont plus variées. On essaye de se voir le plus possible entre guitariste/bassiste pour travailler les arrangements d’abord dans ma bergerie et tout mettre en place ensuite avec notre batteur Oli Dick.
Magic Fire Music : Comment s’est passé cet enregistrement et pourquoi le choix du Boss Hog Studio ?
Randy: Alors ça s’est super bien passé, même si on a eu les boules le premier jour quand Oli Coc est tombé dans les escaliers (rires) et en plus il n’avait encore rien bu. On avait deux semaines pour tout enregistrer et on a fini dans les délais sans se presser, c’était donc un bon enregistrement. Mais le plus dur dans le Nord, c’était de surmonter les gueules de bois atroces qu’on attrape régulièrement avec ces satanés bières belges…malheureusement on se fait toujours avoir.
Nils : Et oui, c’est loin le Nord, mais les frites sont incomparables et la bière excellente. Mis à part cet attrait sans pareil, la principale raison est que notre guitariste lead (Tony) y avait enregistré un album avec son autre groupe (Nevercold), et qu’il nous a fortement recommandé cet endroit. Après un premier essai convaincant durant l’été 2013 pour enregistrer notre single « Cock’n’Bulls », nous nous sommes jeté à l’huile de friture pour ce deuxième album. Ce qui n’a évidemment pas été de tout repos…encore une fois à cause de la bière. De plus il s’agit du premier album enregistré à deux guitares, et avec un style nettement plus travaillé que sur l’éponyme. Au final il me semble que tout c’est bien passé et nous sommes tous très contents du résultat.
Magic Fire Music : Si musicalement vous vous décalez vers quelque chose de plus « poétique » si l’on peut dire, les lyrics et thèmes de vos titres sont toujours aussi décalés et rentre-dedans. Dans ce qui forge Voice Of Ruin il y a aussi cet esprit déjanté. Le Farmer Metal ? Pourquoi ?
Randy: Le Farmer est plutôt un état d’esprit, mais aussi une marque de bière très bon marché et bien répandue en Suisse. C’est la bière avec laquelle nous composons et répétons à défaut de ne pas gagner assez d’argent en labourant des champs, des marques comme Heineken sont donc trop chères pour nous (rires). Mais cette dénomination est aussi née du fait que beaucoup de personnes nous reprochaient par le passé de nous qualifier de thrash alors que nous ne faisions pas du pure thrash ou alors de deathcore alors que notre musique sonnait plutôt death pour certains…bref la fameuse guerre de la qualification du style d’un groupe. Comme nous avions depuis longtemps une idée assez fun de clip (« Cock’n Bulls ») qui mettait en scène le groupe en train de jouer dans une étable avec des vaches, on s’est dit qu’on pouvait se lancer dans un album concept et se qualifier de Farmer Metal et point. Au moins, personne ne pourrait nous reprocher de ne pas être assez rapide pour du thrash ou trop violent pour du metalcore. Maintenant à voir si nous allons continuer dans ce délire pour le prochain disque, car nous avons beaucoup d’imagination et c’est toujours contraignant d’être bloqué dans un univers. Je pense que parfois le chanteur d’Amon Amarth doit regretter son viking metal, surtout lorsqu’il doit écrire ses nouveaux textes (rires). Mais on va garder le côté déjanté dans nos textes et notre imagerie, ça c’est clair.
Nils: En Suisse, nous aimons nos paysans. C’est pourquoi nous voulions avec cet album leur témoigner notre reconnaissance pour tous les bons produits qu’ils nous fournissent jour après jour. L’idée du « farmer metal » est aussi un moyen pour nous de donner un nom à notre musique sans se prendre la tête, même si nous avons une préférence pour le death mélodique et le groove metal.
Magic Fire Music : Parmi les morceaux présents sur Morning Wood, on note Through The Eyes Of Machete. Et votre merch propose quant à lui un t-shirt Voice Of Ruin super classe avec un de Danny Trejo pas content. Voilà qui m’inspire une drôle de question. Et si Voice Of Ruin organisait son festival de cinéma, on y passerait quoi ?
Randy: Hahaha pas mal cette question. Je pense qu’on y verrait plein de films super différents. Mais ce qui est sûr c’est qu’on profiterait de mettre en avant les films de la boîte de prod de Tony (« Braquemar Prod ») qui fait dans le porno français. Ensuite il y aurait quelques films d’amour choisis par Nils, deux-trois Snuff movies sélectionnés par Olivier, une poignée de films d’horreur et tous les épisodes du Bois de Quat’Sous. Et bien sûr des bons films d’action bien bêtes comme Machete.
Magic Fire Music : J’ai lu que vous seriez bientôt de passage en France et ailleurs en Europe pour défendre ce Morning Wood. Vous pouvez nous en dire plus sur les plans à venir ?
Randy: Alors on vient de commencer cette tournée promotionnelle. On a déjà joué à Montpellier, St-Etienne, Colmar, Flémalle (Bel) et Charleroi (Bel). On a encore une dizaine de shows en Suisse et en France jusqu’à la fin de l’année. Ensuite on a déjà une bonne poignée de dates bookées pour 2015 et on annoncera aussi une ou deux tournées, dont une est en cours de booking. Début 2015 on va aussi sortir deux nouveaux titres et un nouveau clip, peut-être avec un nouveau concept…mais ça vous le découvrirez bientôt.
Magic Fire Music : Merci à vous d’avoir répondu à ces quelques questions. Je vous souhaite bien du plaisir sur les routes pour défendre votre brillant album « Morning Wood » dispo chez Tenacity Music ! Traditionnelle non-question de fin : l’occasion pour vous de passer un coucou, de recommander un sextoy, de placer un big up, nous raconter une histoire ? Bon vent les gars !
Randy: Tout d’abord un grand merci à toi et toute l’équipe de Magic Fire Music pour le soutien. Big up aux fans et au public qui viennent nous voir en concert, qui achètent notre merch ou qui passent tout simplement boire une (ou plusieurs) bières avec nous après les shows. C’est avant tout pour ça qu’on fait de la musique, pour le contact humain (et la bière). Sinon pour la recommandation de sextoy, je vous recommande le site de Tony: Braquemar Prod!