groove metal
Bienvenue dans le Bordelais, pays du bon pinard, mais pas que ! Hé non ! Je ne vais pas vous parler du vin qui fait la fierté de la région, mais du groupe de Metal EROS. EROS voit le jour en 2012 sous l’impulsion de Sophie (chant) et Sebastien (Guitare). Ils seront rejoints par la suite par Quentin (batterie), Thibault (basse) et enfin Paul comme second guitariste. Après avoir pas mal bossé et fait moult concerts, le groupe décide en 2015 qu’il est temps de passer aux choses sérieuses et d’enregistrer leur 1er album. C’est ainsi que sort en décembre, The Damage Is Done, excellent 1er opus du combo que j’ai beaucoup apprécié (chronique ici). J’ai donc décidé de leur donner la parole au travers de cet ITW afin que le monde entier sache qu’EROS n’est pas que le Dieu de l’amour.
Bonjour, comment allez-vous ? Pour commencer, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
EROS est un groupe de Groove Metal, très influencé par PANTERA et MACHINE HEAD, chanté en anglais et composé de 5 musiciens :
– Quentin (batterie)
– Thibault (basse)
– Paul (guitare)
– Sébastien (guitare)
– Sophie (chant)
Sinon ça va super bien.
Racontez-nous un peu la genèse du groupe ?
EROS est né d’un ancien groupe avec Sébastien et Sophie, qui côtoyaient déjà Quentin à cette époque-là. Sébastien possédait beaucoup de compositions, le groupe est né à trois, Thibault s’est rapidement joint à l’ensemble, puis il a été décidé de recruter un deuxième guitariste, Adrien, qui nous a apporté sa fougue et son approche plus directe et nerveuse de la musique. Paul est avec nous depuis maintenant un an et demi.
Quels ont été, depuis la formation du combo en 2012, les moments forts, les moments clés d’EROS ?
Le premier gros moment pour nous a été la composition du titre « Rotten Hero », élaboré en intégralité par Sébastien et Adrien, à partir duquel nous avons commencé à bâtir notre signature musicale. Ce morceau est un beau résumé de notre identité.
Début 2014, nous avons fait venir le groupe BUKOWSKI à Bordeaux pour une date qui reste inoubliable pour nous tous. S’est vite ensuivi le départ d’Adrien, pour études, qui a été un gros coup d’arrêt. Nous avons néanmoins rapidement pallié à son départ.
Puis fin 2015 la sortie notre album bien entendu avec un concert excellent dans notre repaire, le bar « Les Runes » à Bordeaux en compagnie de nos potes de BURY ALL DREAMS. Une soirée vraiment cool où nous avons pu sentir l’attente qu’avait généré notre enregistrement.
Qui compose et comment se passe l’élaboration d’un nouveau morceau ? Tout se fait-il en répète ?
En règle générale, tout part d’un riff venant d’un de nos deux guitaristes en répétition. On Jam dessus pendant un bon quart d’heure s’il tourne bien et qu’il plait à tout le monde. Puis chacun propose ses suggestions et comment il, ou elle, voit la structure à partir des éléments qui sont ressortis. Au bout de deux répétitions, on arrive à avoir un morceau de quatre ou cinq minutes sur lequel viendra se greffer le chant de Sophie, qui commence par trouver l’air et ensuite les paroles qui lui sont inspirées par ses ressentis.
The Damage Is Done est sorti il y a maintenant un peu plus de 3 mois. Que vous ont apporté l’enregistrement et la sortie du premier album ?
Après deux ans de concerts sur Bordeaux et proches alentours, nous avons pu nouer de sérieux liens avec toute la sphère Rock et Metal en Gironde, ce qui nous a permis, comme je le disais précédemment, de créer de l’attente, de la demande pour ce nouvel album qui a vraiment bien été reçu à sa sortie. De plus, avec un support CD, cela nous permet de mieux nous vendre car nous possédons maintenant un produit fini.
Concernant l’enregistrement, c’est un processus toujours particulier car il ne faut rien laisser au hasard, le moindre détail compte. L’exigence est donc de mise, tout le monde n’a pas le même avis sur telle ou telle chose, sur quels morceaux choisir. C’est un gros consensus à cinq, et les débats sont régulièrement agités, mais le résultat vaut la peine et le groupe n’en ressort que plus uni et grandi.
Comment a été l’accueil du public et des chroniqueurs ?
Des deux côtés c’est un succès. Notre public est ravi du travail accompli, qui correspond à ce que nous produisons sur scène, donc pas de surprise à ce niveau. La production est propre, le son massif. Côté chroniques, les retours sont très positifs pour le moment, mettant en avant la performance vocale qui reste notre atout premier. Nous avons un son assez accessible, une signature musicale et une voix qui marque, il n’y avait donc aucune raison que ce produit fini ne plaise pas au final et comme les compliments pleuvent, nous redoublons d’efforts pour nous faire connaître plus loin qu’autour de Bordeaux.
L’enregistrement s’est déroulé au « Bud Studio » avec Mathieu Pascal (GOROD), combien de temps y êtes-vous resté et comment cela s’est-il passé ? Vous deviez être satisfait de Mathieu sur les 2 titres enregistré en 2013 pour refaire appel à lui ?
Il faut savoir que Mathieu est avant tout musicien, et quel musicien… Il gère son groupe de Tech-Death GOROD de A à Z au niveau de la composition. Il a une belle vision de la musique, et c’est quelqu’un qui ne va pas se limiter à appuyer sur le bouton « record ». Il te donne son avis, te pousse à te donner à fond lors de l’enregistrement, même s’il faut faire 20 fois la prise. C’est de plus une personne adorable, donc tous les voyants étaient au vert pour à nouveau enregistrer en sa compagnie.
L’enregistrement s’est déroulé sur environ 50 jours, à un rythme très décontracté. La batterie et la basse ont été faites très rapidement, les guitares sont venus se greffer ensuite avec un travail beaucoup plus méticuleux, puis le chant et les arrangements. Sachant qu’entre chaque étape se place un envoi de fichiers pour écoute et analyse de l’ensemble pour éviter de laisser passer les défauts. Donc cela prend du temps, et ensuite vient la phase d’équilibrage et de mix qui a bien pris 3 mois pour que tout nous convienne. Mais le résultat en vaut la peine.
Est-ce que l’album correspond à votre attente au niveau du son, de l’artwork, des titres choisis ?
Il est très dur de prendre du recul sur un produit qu’on a finalisé il y a si peu de temps. Cela représente des dizaines d’heures d’écoute à la recherche du moindre détail sur des morceaux que nous jouons déjà depuis plus de deux ans pour certains. Au niveau du son, nous avons décidé de travailler avec Mathieu pour avoir un son de qualité et une belle production, nous sommes très satisfaits car le contrat est rempli. Pour les morceaux choisis, nous avons suffisamment délibéré sur la question pour ne pas être satisfait. L’artwork a été une partie qui nous a donné du mal car nous avions décidé à la base d’utiliser un dessin, mais nous n’étions pas sur la même longueur d’onde que la personne à qui nous avions fait appel. C’était l’été, difficile de joindre les gens, de faire des demandes particulières, donc nous avons accusé pas mal de retard à ce niveau. En septembre nous avons enfin vu le bout du tunnel avec Vincent Sanroma, un de nos fans de la première heure qui a réalisé l’artwork complet de l’album. L’ensemble nous correspond parfaitement et les différents retours que nous avons, nous confortent dans cette idée.
D’ailleurs comment avez-vous choisi les 10 titres qui figurent sur l’album, je suppose que vous en aviez un peu plus en réserve, non ?
Nous avions effectivement une quinzaine de compositions parmi lesquelles choisir. Huit morceaux étaient évidents, tandis que « Fuck Me » et « Child In Flames » l’étaient moins dans un premier temps, car nous avions un ou deux morceaux plus anciens en stock, et il a fallu trancher. Au final, « Fuck Me », qui est notre dernière composition en date, a été choisi pour sa rythmique ternaire et son impact au refrain, et « Child In Flames » pour son côté Crossover entre Heavy Metal et Hardcore à la finition. Mais que le choix n’a pas été facile et les débats s’enflamment vite quand on est cinq à parler.
Sophie, est-ce toi qui écris les textes ? Si oui, pourquoi tant de haine 🙂 ? Tu as quand même, au niveau des paroles, un regard très sombre sur le sexe et sur la vie ? N’y a-t-il que la souffrance qui t’inspire ? Le sexe ne peut-il pas être quelque chose de beau, fait avec douceur et passion (Attention, ITW interdit au moins de 18 ans) ?
C’est en effet moi qui écrit les paroles, certains de mes textes sont très sombres et témoignent du passé d’autres sont bien plus fun où je parle aussi de sexe : je mentionnerai « Sex’n Roll » et « Fuck me ». J’ai un regard sombre sur la vie, pourtant je suis très heureuse et épanouie actuellement, mais ça n’a pas toujours été le cas. La souffrance m’inspire beaucoup et me touche profondément, je ne me vois pas parler de la pluie et du beau temps ou même de la nature ou de la Terre qu’on exploite. Je veux faire passer des sentiments forts, pénibles ou heureux et cela passe souvent par la souffrance, la musique qui est composée, influe beaucoup sur mes textes, si les morceaux sont enjoués, les paroles seront funs, si les morceaux sont brutaux les paroles le seront aussi.
Justement pourquoi avoir choisi d’appeler le groupe EROS, car je ne pense pas que le Dieu Grec voyait l’amour comme ça, vous êtes plus proche du « Marquis de Sade » que d’ »Eros » tout de même ?
« Eros » est dieu d’amour et de la puissance. Puissance nous avons, amour, pas toujours rose, mais nous avons aussi. EROS vient surtout du groupe DEFTONES, dont Quentin est un énorme fan, c’est le nom de l’album qu’ils devaient sortir avec leur bassiste avant qu’il ait son accident et décède plus tard. MINERVA (toujours en rapport à DEFTONES) a été longtemps envisagé, mais l’ensemble du groupe n’était pas satisfait donc nous nous sommes orienté sur EROS.
Je rajouterai qu’on est quand même loin du « Marquis de Sade », on ne s’appelle pas DEFEAT THE EARTH !
Parlez-moi de vos influences, j’évoque dans ma chronique de The Damage Is Done une influence d’OTEP, mais Sophie n’avait pas l’air trop d’accord avec moi (la vilaine) !
Nous avons tous des styles très différents, mais nous nous retrouvons tous sur PANTERA, MACHINE HEAD, GOJIRA ou encore METALLICA. Thibault écoute peu de Metal dans l’absolu et est bien branché Electro, Sebastien est très Death Mélo à la suédoise, Paul est plutôt Thrash et Hardcore, Quentin, lui, est le plus éclectique et va de Selah Sue à STRAPPING YOUNG LAD, Sophie écoute beaucoup de Soul (Aretha Franklin, Selah Sue aussi), mais aussiu beaucoup de Metal, fan incontestable de BLACK LABEL SOCIETY, DORO, MACHINE HEAD, en passant par le Black et le Death Metal. Il y a énormément d’influence dans la musique d’EROS, nous essayons de les faire varier entre nos morceaux où on retrouve de-ci de-là des petites références à des groupes qui nous tiennent à cœur.
Parlons un peu de la scène Metal Bordelaise, Comment se porte t-elle, que ce soit au niveau des groupes, des orgas, des salles ? Est-ce un bon endroit pour un groupe jouant la ‘music of the Devil’ ?
Il y a de très nombreuses choses au niveau du Metal à Bordeaux. A notre niveau, il y a 4 structures permettant à n’importe quel type de groupe de répéter dans de bonnes conditions, réparties de belle façon autour de la ville, ce qui créé une belle émulation créative. Au niveau au-dessus, 4 salles de plus ou moins grosse capacité permettent d’accueillir des artistes nationaux et internationaux, avec ces deux dernières années de belles programmations Metal. La scène locale est menée par les groupes GOROD, OTARGOS et BREAKDUST, qui sont vraiment au-dessus de tous les autres. Concernant les orgas, une seule association réellement Metal existe et elle est plus portée sur le Black et le Death, ce qui ne nous correspond pas. A Bordeaux, si tu te bouges, tu peux faire au moins deux concerts par semaine. Ce qui est aussi un problème parce que le public ne se déplace que peu, et pas en grand nombre, ce qui fait qu’on peut globalement dire que la scène Metal est saturée sur Bordeaux. Les gens ici se déplacent plus pour des concerts pop-rock, avec le fantôme de NOIR DESIR dans tous les esprits.
Quels sont vos projets dans les semaines et/ou les mois à venir ?
Les projets pour les mois à venir sont simples. Il s’agit de continuer à envoyer de nos CD pour avoir des chroniques et interviews, essayer de choper des dates dans d’autres villes et si possible signer avec un label et/ou un tourneur.
Je vais vous demander, maintenant, de me faire une playlist, votre «Magic Playlist Of Fire», donnez-nous les morceaux qui vous ont le plus marqué, que vous écoutez toujours avec plaisirs, ou que vous chantez sous la douche ?
Quentin :
- DEVIN TOWNSEND PROJECT : Deadhead”
- GOJIRA : “Ocean Planet”
- ARTHUR H : “Cosmonautes Père et Fils”
- MACHINE HEAD : “Halo”
- KLONE : “The Dreamer’s Hideway”
Thibault :
- X-RAY DOG : “Dethroned”
- PUSS IN BOOTS : “The Puss Suite”
- THE PRODIGY : “Voodoo People Pandulum Remix”
- MASTODON : “Blood and Thunder”
- THE SUPERMAN lOVERS : “Starlight”
Paul :
- THROWDOWN : “No Love”
- MISERY SIGNALS : “Coma”
- NEWTON FAULKNER : “Clouds”
- GORE ELOHIM : “Lord Of Plagues”
- DRY KILL LOGIC : “Paper Tiger”
Sophie :
- BLACK LABEL SOCIETY : “In this River”
- IN THIS MOMENT : “Burn”
- HEBOÏDOPHRENIE : “Héboïdophrénie”
- DORO : “Revenge”
- ENSLAVED : “Forsaken”
- MACHINE HEAD : “Descend the Shades of Night”
Sébastien :
- MACHINE HEAD : “Aestethics of Hate”
- GOJIRA : “Born in Winter”
- NORDIC UNION : “Point of No Return”
- STRAPPING YOUNG LAD : “Aftermath”
- PINK FLOYD : “High Hopes”
Je vous laisse le mot de la fin, si vous avez un message à faire passer, une annonce, un coucou, allez-y c’est à vous ! Et merci d’avoir pris de votre temps pour répondre à cet ITW.
On cherche des concerts et un label bordel de diiiieeeeeeuuuu du Sexe !!!!
STAY SEX STAY METAL