Archives quotidiennes : 16 janvier 2017
- Groupe : Naat
- Album : Naat
- Sortie : 2016
- Label : Argonauta Records
- Style : Post Core Doom Instrumental
- Site Web : www
- Note: 19/20
Il y a des albums comme ça, des albums où dès que tu entends les premières notes, tu ne sais pas vraiment pourquoi mais une alchimie se crée directement et tu te sens devenir amoureux au fur et à mesure que les secondes s’égrainent. Tu crains ,par contre, que ça ne soit qu’un écran de fumée et que l’intensité retombe aussi vite qu’elle est apparue. Tu as envie de croire au coup de foudre mais tu as peur d’être berné. Déjà que ta vie sentimentale n’est pas au top, si en plus la musique commence à te faire des coups de pute comme l’ont fait les femmes que tu as aimée, tu t’en remettras difficilement. Heureusement, le doute est rapidement dissipé. Bien sur comme dans tous les couples il y a des petites choses qui te dérangent chez l’autre. Mais rien qui ne puisse contraindre tes sentiments de devenir de plus en plus fort.
C’est exactement ce qui est en train de se produire avec ce premier album de ce quatuor de Gênes ( décidément…) sorti sur Argonauta Records ( décidément…). Si comme moi vous êtes intéressé par le post-core-doom-instrumental, vous filerez également le parfait amour avec Naat.
Si le style peut s’avérer casse gueule, ces Genovesi, parviennent à vous happer dans leur univers dès le premier accord de « Vostok », le titre d’ouverture. A la puissance rythmique viennent s’ajouter des mélodies imparables. Le mélange parfait entre douceur et rage brute.
Mais ce n’est rien comparé à « Falesia », avec une première partie ayant approche plus post rock , vous donnant l’impression de virevolter au son des guitares profondes, avant de vous faire tomber dans le vide de cette fameuse falaise, et ce en vous rattrapant une seconde avant le crash lors des mélodies croisées dont eux seuls ont le secret ( le travail sur les guitares est juste fabuleux). Du grand art.
« Temo » et « Bromo », deux interludes ambiant, calmes le jeu avant de reprendre de plus belle.
C’est sur « T’mor Sha » et son intro psyché-kraut que commence l’ultime morceau de ce Naat. Un morceau épique ( dans tous les sens du terme), profond, poétique, hypnotique. Qui se conclut par un riff répété inlassablement ( d’ailleurs la structure de ce morceau me fait penser à « The Sacrifice » morceau de fin du premier album de Cult of Luna ). Du très grand art.
C’est en tout cas un réel plaisir que de sentir à nouveau des papillons dans le bas du ventre, et d’avoir l’impression que tu viens de retrouver ton premier amour. Mais que cette fois, tu ne lâcheras plus et le gardera bien précieusement à tes côtés.
Tracklist :
- Vostok
- Falesia
- Temo
- Baltoro
- Bromo
- Dancalia
- T’mor Sha
- Groupe : Marianne Toilet And The Runs
- Album : Eargasms For Your Genitals
- Sortie : 2016
- Label : Autoproduction
- Style : Sex Comedy Rock
- Site Web : www
- Note: 15/20
Bon, lorsque j’ai vu le nom du groupe, le titre de cet ep et la pochette ( une liqueur visqueuse blanchâtre sortant de l’oreille d’une personne ayant de gros problèmes d’acné ), il y avait de fortes chances pour que ce soit un album d’un groupe de pornogrind.
En lisant le communiqué de presse, on décrit ce quatuor de Boston comme un groupe de « sex comedy rock ». Le terme m’étant étranger, je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre. Après avoir vu les photos du groupe, un guitariste pimp whitetrash, un batteur déguisé en dinosaure rouge, une bassiste lolita, et un chanteur drag queen ressemblant à Divine ( l’icône de John Water, qui a entre autre joué dans entre Pink Flamingos et Hairspray ), je me suis dit, voilà encore un groupe de guignols qui mise tout sur le look et non sur la musique.
Encore une fois, j’avais faux sur toute la ligne. Les chansons sont bonnes.MTTR délivre un rock’n’roll catchy. On pense à Tenacious D, B-52s ( dans les duels de voix masculin/féminin), ou à des groupes punks accrocheurs. Mais la musique de Marianne et ses sbires ne serait rien sans ses textes sur des sujets aussi variés que « refuser le fait d’être gay », « Perdre ses parties génitales lors d’un accident de jardinage » ou tout simplement sur le sexe en général. Bref, le genre d’album que vous éviterez d’écouter en compagnie de vos enfants ou de vos parents.
« Eargasms » ne révolutionnera pas l’histoire du rock, mais les 6 titres proposés sont agréables à écouter et doivent l’être encore plus en live. Le côté théâtrale des concerts doit encore apporter un plus à ces titres grivois qui pourraient devenir des hymnes paillards dans les campus ricains.
Un ep dégoûtant, pervers, mais surtout très fun. A cependant ne pas mettre entre toutes les mains.
Tracklist :
- …In the beginning
- Fifi
- Frat Guy
- Gentleman & Scholar
- Lawnmowing
- The Blumpy
- Groupe : Goodbye, Kings
- Album : Vento
- Sortie : 2016
- Label : Argonauta Records
- Style : Post Rock Magistral
- Site Web : www
- Note: 18/20
Goodbye, Kings, nous vient de Milan, et s’est formé fin 2012 avec pour vision de faire une musique instrumentale. Pouvant être classé dans la sphère Post Rock, il serait absurde de se limiter à cette simple étiquette qui au final, ne veut pas dire grand-chose, tant la variété de la musique Post Rock est aussi vaste que le désert du Kalahari.
Avant de sortir cet album sur Argonauta Records, deux démos sont sorties en autoproduction, de même qu’un premier album « Au cabaret Vert » , concept se basant sur Toulouse Lautrec et sur les poèmes de Rimbaud et Masaoka Shiki. Sur ce « Vento », le concept est le vent ( vous avez vu je suis polyglotte…). Concept très intéressant, qui n’est pas chose aisée de mettre en musique. C’est pourtant avec brio que s’en sortent ces romains, qui par leurs backgrounds différents parviennent à offrir une musique éthérée, céleste, onirique et incroyablement personnelle.
Si l’ambiance générale du disque reprend les codes chers au post-rock , la longueur moyenne des morceaux avoisinent les dix minutes, les textures sont répétitives, l’absence totale de voix, Goodbye Kings se permet de sortir des sentiers battus en mixant des éléments Post Metal, des riffs limites sludge, des soupçons de jazz, des rythmes tribaux. Ce qui a pour conséquence direct de proposer un album à mille visages.
L’album s’ouvre sur « How do dandelions die », titre ambiant, où les textures sonores s’enchevêtrent . Pour commencer, le souffle du vent, accompagné d’un synthé et d’une batterie. La guitare vient se poser, la puissance monte, l’intensité est perceptible. Emmenant l’auditeur tel un pappus porté par le vent. Une magnifique mise en bouche.
« Fujin vs Raijin », début de manière tribale, l’ombre de Neurosis plane. La guitare est incisive. On sent que le combat entre les jumeaux antiques japonais bat son plein. Au milieu de l’opposition, l’accalmie. Le piano nous envoûte par une mélodie incroyablement subtile. Le tout soutenu par la guitare qui répète un riff à l’infini, pendant que le piano se lâche complètement. Un des meilleurs morceaux que j’ai pu entendre depuis bien longtemps.
« Shurhùq », démontre tout le talent du pianiste. Qui nous offre ici une interlude jazzy qui n’est pas sans rappeler l’immense Keith Jarrett. « Tri State Tornado », la piste suivante, nous offre un mix jazz et post rock. Encore une fois, le sens de la mélodie est présent. Le tout sans tomber dans la mièvrerie.
Le reste de l’album nous propose des titres tout aussi magnifiques, avec une mention spéciale pour « The Bird whose wings made the wind », qui est à lui seul la vision que je me fais de la poésie. Ce mélange de guitare acoustique, avec des longues plages ambiants, avant que la machine ne se mette tout doucement en marche afin d’arriver à une explosion de sons et d’émotions. Ce qui a pour effet direct de me faire hérisser les poils. Magique.
Bref, vous l’aurez compris, pour un style de musique que l’on dit mort depuis quelques années, certains groupes parviennent encore à largement tirer leur épingle du jeu et à nous proposer quelque chose de magnifique. Messieurs, je n’ai qu’une chose à dire, chapeau bas.
Tracklist :
- How do dandelions die ?
- Fujin vs Raijin
- Shurùq
- The Tri-State Tornado
- 12 Horses
- If Winter Comes…
- The bird whose wingsmade the wind
- Blue Norther
- Groupe : Nihilistinen Barbaarisuus
- Album : Madness Incarnate
- Sortie : 2016
- Label : Symbol Of Domination Productions
- Style : Black Metal Atmosphérique/Ambient
- Site Web : www
- Note: 14/20
Un passage aux USA avec Nihilisten Barbaarisuus (qui en finnois signifie barbarité nihiliste) actifs depuis 2012. Précédemment, le groupe a déjà sorti 2 albums, 2eps puis un single et c’est sous la bannière de Symbol Of Domination que nous les retrouvons aujourd’hui.
Concernant le genre, le combo propose un black metal à l’atmosphère des plus glaciales avec des passages plus atmosphériques voire ambient.
Le froid domine donc pour cet Ep et ce dès « Traversing the frozen North » à l’aspect très cristallin où le son et les mélodies de guitares glacent le sang. Cette ambiance est d’ailleurs décuplée sur « Immaculate Deconception », nettement plus brutale où les effets sonores paraissent telle un blizzard qui s’abat sur nous.
Le deuxième titre en question voit cette agressivité atténuée par un break léger où dominent les arpèges, et l’on revient à ce fatal souffle de givre nuancé par des parties plus heavy.
« Virgin Essence » poursuit dans cette atmosphère mais propose néanmoins un aspect plus dansant. Les claviers soutiennent bien les mélodies, leur permettant de glisser aisément dans une fluidité naturelle. La rythmique ralentit pour poser un aspect plus épique.
Le chant, tout au long des titres, (sauf pour « Comte Sponville ») est typiquement black metal et bien éraillé.
Pour « Comte Sponville », justement, l’ambiance est à l’instrumentale avec des tons folk aux riffs répétitifs. La mélodie du début se fait posée, puis les accélérations la font évoluer vers quelque chose de plus épique. Pas de gros son ici, juste des arpèges mélodiques pour apaiser l’atmosphère et espérer le dégel qui vous permettra de retrouver vos esprits.
Une sortie intéressante, où les ambiances glaciales dominent, un black métal mélodique et atmosphérique qui saura plaire aux amateurs du genre.
Tracklist :
- Traversing the frozen North
- Madness Incarnate
- Virgin Essence
- Immaculate Deconception
- Comte Sponville