Archives quotidiennes : 4 janvier 2017
- Groupe : The Bottle Doom Lazy Band
- Album : Lost’N’Drunk
- Sortie : 2015
- Label : Emanes Metal Records
- Style : Doom Traditionnel
- Site Web : www
- Note: 17/20
Un passage dans le Poitou avec l’une des références du doom français The Bottle Doom Lazy Band. Déjà 11 ans qu’ils sont actifs et ils proposent cet album sorti en 2015 sous la bannière du très bon label nordiste Emanes Metal Records.
Une fois la lecture de l’album lancée, tout amateur de doom traditionnel aura le sourire et cette furieuse envie d’aller s’en chercher une au frigo se fera inévitable.
Le groupe balance lourdement ces ondes enivrantes et enfumées par ces morceaux massifs telle une quinzaine de fûts de vin, mais aux effets planants et euphorisants.
C’est « Smiling Tomb » qui ouvre l’orgie sur une tonalité sombre et Sabbathesque, le chant de Ben est fidèle à lui même ; théâtral et incantatoire, puis le rythme tenu par Guyome de Pulmonary Fibrosis (dont nous reparlerons prochainement) est lourd à souhait.
Les riffs de grattes sont également une force du groupe avec la rythmique hypnotique, les soli qui agissent sur le cerveau comme l’atteinte de votre pic d’alcoolémie avec cette wah wah et cette basse fuzz qui tourbillonnent de façon éthérée.
Le rythme s’accélère et les temps marquent un groove très efficace. On remarquera déjà chez The Bottle Doom Lazy Band cette force à monter en puissance de manière progressive.
Nous évoquions ci dessus le terme ‘traditionnel’ en parlant du doom joué par les poitevins, cet adjectif est on ne peut plus approprié à « Welcome to the nearest grave » où retentit le son entêtant de la cornemuse.
Ses notes mélancoliques introduisent et guident même ce titre où les guitares se font planantes, distordues et où la wah wah injecte une sérieuse dose de psychédélisme et le chant poursuit son office.
Folklorique et enfumé, ce titre laisse petit à petit la brume s’installer dans votre cerveau.
L’hécatombe continue avec « Lost’n’drunk » et ce voyage solitaire au cœur de l’éthylisme se fait hypnotique par cette ambiance aussi oppressante que cradingue et le groove vient ensuite endiabler l’auditeur.
Dansant, boogie aux soli seventies : la formule prend très bien et l’on se fait aisément happer par cette machine en marche.
Le titre allie parfaitement l’occulte et sombre au plus festif et les effets seconds n’en sont que plus appréciables.
Le down tempo poursuit son méfait sur « Endless Crusade » fidèle aux titres antérieurs avec toujours ce labyrinthe sombre aux riffs répétitifs qui relèvent de la sorcellerie et toujours ce chant qui oue énormément dans la touche personnelle de TBDLB.
Le titre prend aux tripes d’un point de vue tant musical que vocal, un peu à la manière du dernier whisky que vous vous êtes enfilé à 5h du mat’ : il vous chamboule l’intérieur prenant soin de vous importuner le cerveau.
« Too old » vrombit dès son départ tel un moteur qui se met progressivement en route et le titre possède une puissance accrocheuse.
Les riffs vous resteront forcément en tête mais ils vous pousseront aussi à headbanguer tout en planant.
Le morceau est tant lourd que psychédélique et le final assomme d’autant plus de par cette rythmique qui balance massivement un côté percutant usant de la double pédale avec hargne.
C’est donc « Practice a last rite » qui viendra vous achever de manière épique et intrigante sur son départ et au fur et à mesure du titre, c’est un véritable tourbillon qui vous emporte, impuissant, au fond du gouffre et dans sa noirceur abyssale.
Bien poisseux, lugubre, avec toujours des soli qui agiront sur vous tel un buvard gobé par inadvertance.
Les dissonances ne vous laisseront pas indemne, la basse,quant à elle, vous aura soigneusement englobé le cerveau après que ses vibrations vous auront fait imploser.
Une belle embuscade en guise de titre final, un belle façon de vous laisser sur le carreau froid et humide, la bile vous dégoulinant sur la joue.
Un bien bon album proposé par le combo poitevin, une belle excursion dionysiaque, du doom traditionnel dans son plus beau costume qui rendra heureux les adorateurs du style qui se doivent donc de posséder cette galette dans leur musicothèque.
Tracklist :
- Smiling Tomb
- Welcome to the nearest grave
- Lost’n’drunk
- Endless crusade
- Too old
- Practice a last rite
- Groupe : Arkhaeon
- Album : Beyond
- Sortie : 2016
- Label : BergStolz
- Style : Black Metal/Ambient
- Site Web : www
- Note: 14/20
Direction la Suisse où il est de saison ces temps ci d’aller s’aventurer pour tester la poudreuse.
Le vent glacial vous giflera au fur et à mesure de votre avancée, et c’est le même effet que proposent les helvètes d’ Arkhaeon avec leur black metal ambient et occulte non démuni cependant de brutalité.
Pour leur second opus présenté ici, c’est un long titre de plus d’une demi heure qui vous plongera dans les plus noires et glaciales abysses.
L’acte se joue en cinq parties.
On débute par une violente rafale rythmique ou la mélodie des guitares nous emmène sur des tons assez mélancoliques.
Le chant varie, oscillant entre un death guttural et un chant black aussi perçant que torturé.
Le son quant à lui est bien raw et lourd, tout au moins pour ce premier épisode de ce titre.
La voix guttural enchaîne un ton plus mélodique alors que la batterie martèle encore, puis sur ce même schéma il se voit accompagné par un second chant plus clair et ici l’on pourrait penser à Urfaust.
La seconde partie se voit ensuite composée d’un aspect plus atmosphérique lors du solo de guitare, et sur ce passage plus progressif, c’est un chant black lugubre qui est murmuré.
On s’embarque ensuite progressivement sur une atmosphère plus fantomatique, qui plane au dessus d’un sombre village.
Un piano vient renforcer la mélancolie ambiante, le rythme ralentit le tempo au maximum et le chant quant à lui offre une facette lyrique/chant grégorien.
L’ambiance occulte est à son comble, et les divers chants théâtralisent parfaitement le tableau.
La troisième part du titre est en fait un retour à une brutalité triste, au blast de forcené et à la mélodie qui ravira pleinement les nostalgiques de la scène scandinave des 90’s.
On s’évapore ensuite sur une quatrième partie totalement ambient, mais cet ambient qui parvient à se rendre aussi apaisante qu’oppressante.
De douces mélodies en arpèges et une lévitation totale du cerveau parviennent à s’assombrir progressivement au même titre que les vocaux qui vont de murmures à gutturalisations dignes d’exorcisme.
Le clavier prend ensuite l’emprise de votre écoute,toujours aussi éthéré et il est le coupable dans votre emprisonnement par ces lugubres forces qui opèrent ensuite.
Les chants polyphoniques vous berceront, Morphée vous lorgnera du coin de l’oeil mais le naturel revient au galop avec ce retour de hargne envoûtée où s’abattront sur vous les derniers démons de vos pires cauchemars sur la cinquième et dernière partie.
Ce second album est un album plutôt réussi, avec une richesse d’ambiances toutes plus prenantes les unes que les autres, les amateurs de rage nuancée à l’esprit raw seront ravis de cet effort d ‘ Arkhaeon.
Tracklist :
1. Beyond
- Groupe : Nevraska
- Album : A Grave Romance
- Sortie : 2016
- Label : Urgence Disk/Gabu Records/En V’la records
- Style : Basse/Batterie alternatif
- Site Web : www
- Note: 16/20
Un petit tout vers Annecy avec aujourd’hui un duo hors du commun qui propose un savant mélange de styles puisque l’on passe d’un noise rock à des parties plus complexes math rock, du dub, en bref une bonne flopée de styles proposée par ce duo basse/batterie savoyard.
Suite à un deux titres (que l’on trouve d’ailleurs sur cet album : « Liru » et « Nebula » sorti en 2014, le combo propose ici son 1e album.
Ce sont deux titres courts qui ouvrent le bal et éveillent les esprits. « Dux Bellorum » démarre sur un fondu à l’ouverture sur ces premières notes de basse, et là, la batterie s’emporte et part dans une folle aventure rythmiquement tribale et décalée.
Les notes ensuite se font hypnotiques alors que les roulements de batterie compressent littéralement.
Un début déjà convaincant auquel s’en suit « Nemesis » qui poursuit la cadence énergique et toujours math rock bien décalé. Le duo incorpore des choeurs qui posent une touche un peu world music et l’on revient ensuite sur une montée en puissance par le duo. Jusqu’ici déjà, les deux morceaux instrus proposés pèsent bien lourd car oui, les œuvres proposées par Nevraska sont essentiellement instrumentales.
On se laisse en suite voguer sur « Ordo Ab Kao » et son intro progressive qui laisse monter l’ambiance avant que l’on ne s’aventure sur un math rock au rythme plus rapide, puis l’on retourne dans cette agréable spirale ornée de dissonances et de samples (dont ce sample final qu’on entend également dans l’album « Dictated Aggression » des cultes M.O.D.) et cette finalité encore décalée.
Arrive ensuite « Reason To Claim » presque punk/noise avec du chant. L’ambiance est au dynamisme et l’appétissante pêche avec ce que l’on pourrait rapprocher d’un mélange entre Unsane et N.R.A.. Le duo balance ici quelque chose d’aussi lourd que dingue.
Le démarrage de « Kollapse » propose un aspect plus atmosphérique avec du contre temps et une mélodie répétitive puis des variations rythmiques un peu plus tribales. Un sample vient introduire ce qui s’avérera être une touche de folie accélérée où la caisse claire se fait malmener, puis un rock groovy revient naturellement s’accaparer de l’auditeur. Le final s’opère aisément au piano et adoucit l’ambiance..
On retrouve des vocaux sur la très bonne « Tomoe Gozea » où le ton math rock s’impose toujours. D’efficaces variations s’enclenchent et l’on maintient cette fougue. On saura apprécier le passage où les roulements de batterie incessants exécutent encore cette pauvre caisse claire alors que les riffs saccadent comme il se doit.
« Alkaline » balance un trip jazzy avant de rempiler sur une énergie digne de Duracell.
Ca déroule sec avec toujours autant de démence et le combo ose même inclure un trip dub avec des dissonances qui viennent ajouter un côté psychédéliquement hypnotique.
La variation des genres se fait avec une facilité étonnante et sans accroc, cette maîtrise renseigne bien sur l’expérience déjà acquise par le groupe.
« Nebula » alterne également ce côté à la poigne assurée à cet aspect plus en légèreté agrémentée de samples. On part ici sur un post rock jazzy avec encore l’intrusion de dissonances qui balancent un plus à l’atmosphère qui englobe ce titre.
Une expérience agréable également à l’écoute de « Malta ». La mélodie se répète mais elle sait rester accrocheuse tout au long alors que la batterie continue sur sa puissante poigne.
Des vocaux ressurgissent de « Runaway », le ton musical est toujours progressif et l’énergie se déploie selon les passages proposés et cet impact assure toujours une plaisante écoute.
On aurait pu croire que Nevraska aurait calmé le jeu, proposé quelque chose de plus down tempo. Ce n’était sans compter sur l’irréductible puissance des riffs et rythmes qui se plaisent à vous tenir plus qu’éveillés sur « Lirù ».
Toujours décalés, les passages proposés savent encore une fois se faire accrocheurs et entêtants.
Une sacré maîtrise, un son fort correct, une technique folle, de la pêche à revendre, Nevraska s’annoncent largement plus que prometteurs et permettent avec cet album dérangé et varié de passer un bien bon moment.
Tracklist :
-
Dux Bellorum
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Nemesis
-
Ordo Ab Kao
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Reason To Claim
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Kollapse
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Tomoe Gozea
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Alkaline
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Nebula
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Malta
-
Runaway
-
Lirù
- Groupe : Encrypted
- Album : Drifted To The Impaled
- Sortie : 2015
- Label : Lord Of The Sick Recordings
- Style : Death Metal
- Site Web : www
- Note: 14/20
Les températures négatives qui envahissent nos contrées sont une bien bonne excuse aujourd’hui pour aller se réchauffer au Porto Rico avec le death metal des brutes d’Encrypted.
Sorti en 2001, le label Lord Of The Sick Recordings a remis ce Ep au goût du jour en 2015.
La touche old school n’est donc pas étonnante pour l’ensemble de ces six titres qui complètent les vingt minutes d’un headbanging sans appel.
Les riffs sont lourds, les blasts sont de mise avec quelques variations plus mid tempo comme sur le début de « Drifting To The Impaled », morceau qui sait aussi varier sur des saccades digne d’un marteau piqueur schizophrène.
Les bouchers ne font donc pas dans la dentelle et c’est sans merci qu’ils imposent leur ambiance putride au massacre en cours.
Sur le point de vue vocal, une voix death bien grave à la Chris Barnes se voit appuyée par des altérations plus grinçantes assez black.
La batterie martèle de blasts mais parvient aussi à guider un côté plus groovy sur quelques passages, comme sur « Dawn Of Grief » où nous avons également un passage plus lourd et down tempo puis un retour groovesque à la Lividity.
S’il y avait un petit reproche à faire pour ce Ep néanmoins rempli d’énergie, il serait à faire sur le son des grattes peut être un peu trop en retrait qui ôte un peu d’impact à la brutalité fournie.
Le death metal proposé par le combo ne révolutionnera sans doute pas le genre mais il parvient cependant à raviver l’esprit qui manque aux nostalgiques du genre.
On pourra saluer aussi l’instrumentale « Slowly They Gather » qui sort du lot avec son côté plus mélodique qui ne sera pas sans rappeler Dismember.
Une sympathique réédition qui nous fait découvrir un autre pays du métal, les adorateurs de death metal old school seront ravis.
Tracklist :
- Anguish of the crucified
- Drifting to the impaled
- Dawn of grief
- Lair of damnation
- Slowly they gather (instrumental)
- Sin my soul
- Groupe : EDxKEMPER
- Album : Cut Her Head And Love Her
- Sortie : 2016
- Label : Symbol of Domination
- Style : Grindcore/Crustgrind
- Site Web : www
- Note: 15/20
Avec un tel nom de groupe, les amateurs de metal romantique tout en dentelle savent déjà qu’ils ne trouveront pas leur compte en matière de sensibilité.
Les grecs qui débarquent dans nos pages aujourd’hui ne sont là que pour beurrer des tartines avec vos cervelles.
Dix titres, neufs minutes déjà ici nous savons qu’ils vont droit au but.
N’attendez pas de technique, de solo à n’en plus finir parce que les gars tabassent à foison dans une folie grindcore ultra dynamitée.
Dix furieux titres boostés aux amphets dans une ambiance crade relatant des faits du célèbre tueur en série.
Dix titres où les blasts font de vous de la charpie, où les riffs vous découpent en lamelles et où le chant grinçant, lui, vous trépane le cerveau.
On pourra penser dans l’ensemble à des combos comme Phobia,Excruciating Terror ou encore LxAxRxDxOxNx et la sentence infligée par les gaillards est sans issue. C’est la tête explosée sur le mur que vous en ressortirez, victime de l’impitoyable Ed.
Neuf minutes de démence qui raviront tous les esprits dérangés en quête d’une bonne fessée qui pique.
Tracklist :
-
Dead and Gone
-
5 Years in Hell
-
I.C.H.M.T.A.B.
-
Desperate Cries
-
Cut Her Head And Love Her
-
Dear Mother
-
For A Piece Of Rotten Flesh
-
Your Pitiful Life
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Her Soul Lives In Me
-
Not For Your Eyes