Archives quotidiennes : 25 octobre 2016
Salut l’équipe, comment ça va ? Pour débuter, je vais vous laisser vous présenter.
Mobius – metal progressif en provenance de Lyon-La Réunion-ÎleMaurice !
Guillaume (claviers), Héli (chant), Xavier (guitare) et Adrien (batterie)
Vous n’échapperez pas à l’historique du groupe. Et que signifie Mobius ?
Adrien : L’origine du groupe : 3 potes de lycée à La Réunion qui veulent faire de la zik ensemble. Guillaume au clavier, Anton à la guitare et moi-même à la batterie. Nous commençons par faire des reprises et c’est sur le départ vers la métropole pour les études que nous entamons le processus de composition.
Sur Lyon nous rencontrons Héli et Julien avec qui nous pouvons jouer et peaufiner les compos, faire de la scène et enregistrer notre 1er album »The Line ». Aujourd’hui Julien et Anton ne sont plus parmi nous et nous avons récemment rencontré Xavier (guitariste) avec qui nous avançons bien pour défendre notre album sur scène et préparer la suite.
« Mobius », c’est moi qui l’ai proposé. On cherchait un nom, et on voulait quelque chose d’efficace et de facile à retenir. Le ruban de Mobius est utilisé pour représenter l’infini, et c’est une forme géométrique complexe qui peut nous pousser à nous questionner sur pleins de choses. On a trouvé ça classe, cool, et au final, c’est assez cohérent avec le style qu’on fait. On se laisse une infinité de possibilités dans le mélange des genres, la structure de nos morceaux et les thèmes abordés.
Comment est né The Line ?
Adrien : Il faut revenir 8 ans en arrière quand nous avons commencé à composer nos premiers morceaux pour ce projet.
Au début, il y avait un nom et un concept différents, et c’est vraiment avec ce que Héli nous a apporté et ce qu’elle a ressenti en écoutant et en chantant les morceaux que nous sommes allé dans la direction de »The Line ».
Guillaume : L’album est né dans un premier temps instrumentalement, lorsque l’on s’est mis à la composition avec Adrien et Anton. Ils étaient tous deux déjà sur le continent, j’étais encore à La Réunion, on s’échangeait des partitions GuitarPro sans pouvoir les jouer ! Lorsqu’à mon tour je suis venu m’installer à Lyon, on a recommencé à jouer ensemble, et on s’est mis en quête d’un bassiste et d’une chanteuse. »The Line » n’a vraiment pris forme qu’au bout de plusieurs années à travailler ces compositions à 5, à tester différents arrangements, et surtout à intégrer les lignes de chant de Héli.
Dans votre bio vous dites que le monde est empli de violence et d’exclusion. Vous posez aussi 2/3 questions, comme par exemple «Comment se construire dans un monde codé et dans lequel beaucoup se sentent illégitimes d’exister?» Trouve-t-on la réponse en écoutant The Line ?
Héli : J’espère qu’on y trouve au moins du réconfort, en sachant qu’on est pas seuls à ressentir ces choses-là. En regardant autour de moi, je vois beaucoup de gens qui ont des frustrations, des complexes, qui sont tétanisés par des peurs sur lesquelles ils n’arrivent pas à mettre un nom. Comment s’accepter, comment s’épanouir ? Il n’y a pas de recette ou de réponse préconçue, chacun doit faire sa route pour trouver sa place.
Mais je voulais, à travers les paroles, insuffler de l’énergie à ceux qui en auraient besoin, et montrer en un sens, qu’on partage tous ces questions là. Il n’y a pas de honte, pas de jugement, pas d’exclusion dans notre album. Nous parlons à tous.
Nul doute que pour composer ces textes il suffit de regarder autour de vous. Mais concrètement qu’est-ce qui vous dégoutte le plus dans le monde dans lequel nous vivons ?
Héli : La peur et l’indifférence, sans aucun doute. Notre société est tellement codifiée que la peur d’aller vers l’autre et de nous livrer nous empêche d’échanger et de nous épanouir. Chacun juge l’autre, se juge soi-même, c’est un fonctionnement qui s’auto-alimente. Alors qu’on cède à la peur, on devient muet, indifférent, dans le consensus. On subit, on s’enferme, et on devient indifférent à des choses qui devraient nous faire bondir.
Xavier : Les frontières et l’extrémisme religieux.
A contrario qu’est-ce qui vous rassure?
Héli : Ce qui me rassure, c’est de voir que des gens un peu hors des clous communiquent leur folie à d’autres. Quand je vois des gens danser dans la rue devant d’autres gens qui regardent bizarrement, je me dis « Ok, voilà quelque chose de perturbant, c’est bien ».
Dans les domaines artistiques, ce qui me rassure, c’est de voir que certains dérangent encore (je n’ai pas la prétention de dire que c’est notre cas). Voir des artistes perturber les choses en étant juste eux-mêmes, remettre en question les codes pour de vrai, et pas en faisant semblant, c’est ce qui me rassure.
Est-ce que la musique permet concrètement de faire passer tous les messages ? Y-a-t’il des thèmes plus difficiles à aborder que d’autres ?
Héli : Les tabous sont partout, alors s’il y a bien un endroit où on peut les faire éclater, c’est en musique, en films, en dessins… Quand j’ai écrit les paroles de »The Line », j’ai pensé à des choses très personnelles. L’idée n’est pas d’étaler ma vie qui n’intéresse que moi, mais de parler d’humain à humain.
« Voilà auditeur, ce que je ressens, est-ce que toi aussi tu ressens ça ? » Chaque histoire de vie est différente, mais on se retrouve tous sur les mêmes joies et les mêmes souffrances. L’abandon, la mauvaise estime de soi, les tabous, la violence, la peur de faire des choix, je pense qu’on partage tous ça à un moment ou à un autre.
Les thèmes plus »difficiles » à aborder sont sans doute les plus intéressants. Mais pour moi, il est surtout difficile, voir impossible, d’écrire sur des choses auxquelles je ne me m’identifie pas. Par exemple, parler de la souffrance de l’amour, ou de la guerre me serait difficile parce que j’en ferais quelque chose de cliché et de déjà vu et revu. Ça n’aurait aucun intérêt.
Musicalement, vous mélangez Metal Progressif et musique classique. Un mélange très apprécié par une grande majorité de Metalleux. Pourtant c’est un style assez casse gueule car difficile à maîtriser. Vous avez cependant réussi à ne pas vous prendre les pieds dans le tapis. De quels groupes vous sentez-vous le plus proche?
Adrien : Nous avons tous des influences différentes dans le groupe. Par rapport à »The Line », quand nous avons commencé à composer, les groupes qui nous ont influencés étaient d’abord Symphony X, Dream Theater et Epica principalement. Mais nous écoutons beaucoup d’autres choses, et c’est peut être ça qui permet de proposer quelque chose de différent.
Guillaume : C’est vrai qu’il y a pas mal d’éléments orchestraux et de chœurs sur »The Line », mais je n’irai pas jusqu’à qualifier le résultat de musique classique. Les morceaux d’ouverture et de fermeture sont clairement les plus fournis en arrangements de ce type, mais on tenait tout de même à ne pas faire un album orienté 100% metal symphonique. Au final, s’il faut citer un groupe dont on se sent proche avec cet album, je sèche totalement.
Il serait assez osé de vous classer simplement dans ‘groupe à chanteuse’, malgré la présence de Heli. Le style que vous interprétez est bien au-dessus de cela. Je pense cependant que cela doit vous arriver. Pas trop dur d’être classifiés aussi simplement que ça ?
Héli : Si, parce qu’on se sent réduit à une image basique et rabaissante. En tant que femme, je suis malheureusement habituée à être d’abord considérée comme femme, et pas comme une musicienne, ou une personne qui a des choses à dire.
Donc au début surtout, je ressentais une grande pression sur l’image que je »devais » renvoyer. Je me posais des questions comme « Une femme dans le metal, doit-elle absolument mettre un corset ? Doit-elle être mise en avant parce que c’est une femme ? ».
Puis c’est devenu « Comment vais-je réussir à sortir de cette image préconçue ? » et du coup « Quelle image je veux renvoyer ? Quelles sont les qualités (autre que mes seins) que je veux mettre en avant ? ».
Aujourd’hui j’explore toujours pour mettre en visuel, en vêtements, en postures, l’image que je veux renvoyer. Mais clairement, sans renier ma féminité, je ne souhaite pas l’utiliser comme premier et unique argument.
Notre démarche est une démarche musicale. Nous faisons ce que nous aimons, et ne répondons pas à une commande ou à une étiquette. Être classé dans le metal « progressif » nous convient bien, parce que « progressif » veut tout et rien dire. Finalement ce mot est très pratique pour nous, il résume -et pas du tout à la fois- ce que nous mettons dans notre musique, c’est à dire : ce que nous aimons, ce que nous sommes.
The Line est votre premier album. Comment niveau budget avez-vous réussi a rendre ce projet concret ?
Beaucoup de groupes aujourd’hui passent par des sites de financement participatif. Qu’en pensez-vous ? Est-ce l’avenir ?
Guillaume : L’album est entièrement autoproduit, donc financé exclusivement par notre poche ! En revanche, on a la chance de vivre à une époque où obtenir une production musicale de qualité ne nécessite pas de débourser une somme à 5 chiffres dans un studio privé.
On a pu bénéficier des conseils de plusieurs amis, et d’un suivi assidu de la part de notre ingénieur du son (qui a fait bien plus que mixer les différentes pistes).
Adrien : Nous avons la chance de travailler avec Raphaël James, ingénieur du son inventif, compétent, et nous avons essayé de faire au mieux avec les moyens du bord. Avec Raphaël, nous avons vraiment exploité au maximum les ressources que nous avions pour proposer quelque chose de qualité. Il y a forcément des concessions à faire (enregistrer sur une batterie électronique au lieu d’un vrai kit, utiliser un canapé mis debout dans un salon d’appartement pour mieux isoler et recréer des conditions « studios », etc) . Malgré tout, voyant le résultat final, on s’en tire bien.
Guillaume : Le financement participatif peut être un outil génial, mais uniquement une fois le public fédéré. On ne voyait pas vraiment comment convaincre quelqu’un de mettre une somme sur la table pour un groupe qui n’a publié aucune musique !
Adrien : Nous envisageons de passer par ces sites pour la suite. Ces sites où il n’y a pas d’intermédiaire et où il y a un dialogue et un échange direct entre l’artiste et l’auditeur montrent bien à quel point nous sommes interdépendants. Pour avancer, il faut le faire ensemble.
Lyon semble être un sacré vivier de jeunes formations. Vous devez tous vous connaître non ?
Adrien : C’est vrai que ça bouge bien à Lyon et tout le monde se connaît plus ou moins oui. Après, on peut entendre parler d’un groupe ou d’un projet sans vraiment savoir ce qu’il fait. Libre à chacun de s’y intéresser ou pas ! En tout cas, il y en a pour tous les goûts et ça c’est vraiment chouette (surtout quand on vient de La Réunion).
Pour terminer les interviews, j’ai toujours quelques questions cons à poser.
Vous prenez quoi au petit déj ?
Héli : Le petit déj, c’est une religion. Le bol de céréales devant les dessins’nimés. Impossible de commencer la journée sans ça.
Adrien : En semaine pas grand chose, le week end tout ce qui traîne.
Votre pointure de chaussure ?
Xavier : 985
Adrien : CMB
Guillaume : 48 1/3
Plutôt sucré ou salé ?
Guillaume : oui.
Adrien : épicé
Xavier : salé
Héli : sucré-salé
Pain au chocolat ou Chocolatine ?
Guillaume : praluline
Adrien : Tant qu’il y a du beurre peu importe
Xavier : D’accord avec Adrien
Twitter ou Facebook ?
Adrien : Myspace
Que faites-vous le dimanche ?
Adrien : Je joue au Lego
Xavier : En été, balade à moto. En hiver snowboard.
Héli : « La même chose que tous les dimanches Minus… Tenter de conquérir le monde ! »
Vous écoutez quoi en ce moment ?
Guillaume : Opeth – Sorceress / Periphery III
Adrien : Le dernier album d’Opeth, de Devin Townsend, la BO du jeu Deus Ex et un petit groupe de fusion électro qui se nomme Knower .
Xavier : Steven Wilson, Guthrie Govan, Devin Townsend, beaucoup de Haken
Héli : Pour une fois du metal ! ‘Lost in the Static’ d’After the Burrial. Juste celle là. Dans 3 jours j’aurai une autre lubie.
Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de devenir musicien ?
Adrien : Au tout début sûrement les Red Hot Chili Peppers et Bob Marley, après on peut dire que tout ce que j’ai choisi d’écouter jusqu’ici m’a poussé à le devenir, et à continuer. Ça va de Hans Zimmer à Meshuggah en passant par Blink 182 ou The Bad Plus.
Xavier : Iron Maiden.
Héli : Un CD de Nature et Découvertes (si si !) Ted Scotto « Nature », Didier Lockwood (jazz), La Flûte Enchantée (Mozart), Carmen (G. Bizet), les musiques de films qui font voyager comme Himalaya l’Enfance d’un Chef, ou le Dernier des Mohicans… Du spectacle et du voyage.
Guillaume : Si je remonte au plus loin, étrangement que des guitaristes (que mon père écoutait) – Carlos Santana, Mark Knopfler, Gary Moore. Par la suite le gros déclic ça a été John Frusciante, et sa capacité à ré-inventer 100% de ses morceaux en live. Je jouais déjà du clavier à l’époque, mais j’étais plus emballé par ces guitaristes.
Un coup de gueule ou un coup de cœur à passer ?
Héli : Arrêtez de vous comparer ou de vouloir calquer tel chanteur ou tel musicien. De toutes façons il le fait déjà mieux que vous. Trouvez ce que vous avez de particulier, personne ne pourra vous le prendre. Je vous laisse, je retourne chercher de mon côté…
Adrien : Buvez de la Marzen…
Et enfin, je vous laisse le mot de la fin !
Adrien : Bacon
Xavier : Marzen
- Groupe : Queen Elephantine
- Album : Kala
- Sortie : 2016
- Label : Argonauta Records
- Style : Doom psychédélique
- Site Web : www
- Note: 14,5/20
Les passagers du vol 420, à destination de « Kala » sont priés d’attacher leur ceinture. Le commandant de bord, Queen Elephantine ( et Billy Anderson comme copilote), conseil fortement de nullement oublier opiacés et autres matières illicites afin de rendre l’expérience le plus intense possible.
La première escale du 5ème album du collectif de Providence est « Quartered ». Le travail initiatique vers l’état de transe le plus pur commence ici même. Le tempo est lent. Très lent. L’improvisation est au rendez-vous. Les guitares distillent leurs riffs, courts, en boucle. La basse et la batterie viennent cimenter tout cela. Une très bonne mise en bouche.
Seconde étape du voyage, « Quartz ». Le tempo est plus soutenu. On a l’impression que la guitare se répète à l’infini. Les textures sonores s’imbriquent les uns aux autres afin de former une texture sonore indéfinissablement intense. Break. La basse impose son groove. Lentement. Les guitares sont en retraits et pose l’ambiance. Ce riff est joué, martyrisé, encore et encore. Montant crescendo vers un final jouissif. Ça commence à cogner à la tête.
Le troisième arrêt est « Ox ». Titre à la structure particulière. L’introduction est posée, tout en douceur. C’est sinueux, ça traverse le corps et l’esprit de haut en bas. On se laisse bercer. On a l’impression de devenir de plus en plus familier avec le paysage. Mais QE, aime prendre l’auditeur à contre pied. Et nous assomme avec un riff grave, une batterie monolithique et un crescendo au mellotron qui met fin à tous nos espoirs de garder toute notion de relativité.
La prochaine halte, intitulée « Onyx », nous plonge dans un état de méditation avancé. Le pattern tribal de la batterie est agrémenté d’une improvisation de la part du reste du collectif. Encore une fois, les riffs se veulent lancinant et se répète encore et encore. Un bon moment de kraut/Pysche Jazzy. Un mélange étonnant qui prouve bien que Queen Elephantine ne peut être réduit au simple terme de groupe de « doom »
Nous approchons de la destination finale avec « Deep Blue ». On est de suite pris à la gorge par les lignes vocales, limite incantatoires. Le nombre de substance ingurgitée commence à plonger inexorablement l’auditeur dans un été proche de la léthargie.
Voilà, la fin du voyage est proche. « Throne of the Void in the hundrer petal lotus » dernière offrande clôture, tantôt en douceur tantôt de manière plus énervée, ce voyage transcendantal jonché de paysages sonores intimistes et hallucinés. Il est l’heure dès à présent d’entamer l’atterrissage, celui ci risque d’être compliqué. Si jamais l’expérience vous a convaincue, n’hésitez pas à vous plonger dans les albums précédents du collectif. Mais n’oubliez pas de repasser chez votre revendeur habituel afin de faire le ravitaillement en chanvre et autre résine.
Tracklist :
- Quareterd
- Quartz
- Ox
- Onyx
- Deep Blue
- Throne of The Void in The Hundred Petal Lotus
- Groupe : Valium Tremens
- Album : Valium Tremens (EP)
- Sortie : 2014
- Label : Autoproduction
- Style : Groovy Stoner/Doom
- Site Web : www
- Note: 14/20
Affairons nous à ce combo parisien qu’est Valium Tremens qui a su proposer ce EP en 2014, déjà, le temps passe vite, et ce sont quatre titres d’une base rock bien burnée où l’on retrouvera dans la langue de Molière de bonnes grosses doses de stoner/sludge.
C’est à coup de bonnes grosses guitares bien huilées que les gars définissent la lourdeur comme maître mot. Variant les aspects de leur rock couillu, on trouve une ambiance très bluesy sur « Chambre 2220 » par exemple depuis cette intro lancinante où la basse se fait oppressante puis enivrante.
Les même grattes se font southern metal sur la très groovy « Post Coïtal Blues » avec ses passages headbangesques.
Le chant varie,lui, entre chanté et plus guttural, et l’on pourrait se rappeler d’un zeste d’Acid Bath dans la démarche. Les rythmes quant à eux savent varier bien efficacement.
Nous parlions southern metal, l’esprit de Down et de la Nouvelle Orléans voguent sur « Ta Nuit » avec ces riffs saccadés et enchaînés sur cette ambiance très ‘bar de motards’ où l’on flaire bon le Jack, puis ce chant alliant nervosité à quelque chose de plus posé dans les refrains.
Le titre en guise de bonus, « Lâche Pas L’Morcif » donne dans l’énergie voire le bien énervé. La batterie se déchaîne, le chant rugueux vocifère sur les grattes bien speed. Le break se fait au chant clair et apaise la hargne, mais c’est sans compter sur le retour dynamique qui en impose.
Cet Ep de Valium Tremens est bien sympa à l’écoute, et il permet de passer du très bon temps en plus d’un quart d’heure. Même les plus réfractaires au chant français s’y feront et accrocheront à ce stoner rock au groove massif.
A noter que depuis, le groupe se présente sous un line up modifié, restons donc attentifs au combo pour voir la suite !
Tracklist :
01. Post-Coïtal Blues
02. Ta Nuit
03. Chambre 2220
04. Bonus track : Lâche pas l’morcif
Salut ! Tu vas bien ? Tu es content d’être ici ?
Salut ! Oui très bien ! Et oui je suis toujours très content d’être ici. Je suis ici souvent en réalité, je passe beaucoup de temps à Paris.
[…] Nous sommes ici pour parler du nouvel album de New Model Army … Premièrement, pourquoi l’avoir nommé Winter ?
Le titre vient d’un morceau. Ça faisait longtemps que nous écrivions des paroles comme si quelque chose allait arriver, en particulier après 2008 quand la crise s’est produite, tout le monde pouvait voir comment le système financier et le monde marchent, tout le monde s’est rendu compte que tout était corrompu et foutu. Mais rien n’a été fait pour changer ça. Depuis ce temps-là, c’est allé de pire en pire, sur toute sorte de choses et pour tout le monde je crois. Et j’ai lu quelque part cette phrase : « nous entrons dans l’époque des conséquences ». Ça m’a beaucoup parlé, j’ai peur de cette époque des conséquences, j’ai peur de ce qui va arriver, j’ai envie que le temps s’arrête. Et l’hiver, c’est pour moi quand tout s’arrête. Tu sais quand la première neige tombe à Paris et que tu as l’impression que tout s’arrête … J’adore ça.
Et que représente l’illustration de l’album ?
Elle vient de l’artiste qui travaille avec nous depuis le début du groupe. Elle est aussi poète et écrivaine. Elle et moi avons en quelques sortes crée le groupe, bien qu’elle n’en ait jamais fait partie. Elle a réalisé toutes nos artwork. Elle a aussi fait un album elle-même, nommé The Crow, qui va sortir le mois prochain. Et quand nous avons vu l’artwork de son album on a trouvé ça génial. Elle a été très gentille avec nous elle nous a dit qu’on pouvait prendre cette illustration pour nous … Et elle a fait un autre corbeau pour son propre album. Parce que, cette illustration va vraiment bien avec notre album pour moi, je trouve que ça colle parfaitement avec notre travail. Et c’est elle qui a tout fait, nos illustrations, notre merch, nos t-shirts … Elle a tout fait. Elle a vraiment quelque chose de spécial et ça se reflète dans son travail, c’est unique, propre à elle.
Quelle était l’idée de base pour cet album ? Quelle était sa première inspiration ?
Musicalement, je pense que c’était une réaction au précédent album. Il y a trois ans nous avons fait l’album Between The Dog And Wolf, qui était un grand album, vraiment très beau, très sophistiqué. Nous l’avons construit comme une cathédrale, dans un vrai studio. Ça a eu beaucoup de succès. Et par la suite nous avons refait ça avec l’album Between Wine And Blood qui est une sorte de mini-album. Ensuite on s’est dit « ok nous avons fait ça, maintenant, faisons le contraire ».
Et pendant combien de temps avez-vous travaillé dessus ?
Pendant environ un an. Ce n’est pas très normal pour nous, parfois nous prenons plus de temps que ça pour faire un album.
Et vous avez reçu de bonnes critiques dessus ?
Oui, beaucoup de très bonnes critiques. Étonnamment.
Pourquoi trouves-tu ça étonnant ?
Je ne sais pas … C’est sympa que les gens l’aiment, mais nous ne pensons jamais à ça quand nous composons un album. Nous ne nous demandons jamais si les gens vont l’aimer ou non. Nous essayons simplement de faire quelque chose qui nous semble bien. Et ensuite nous le donnons. Bien sûr si nous faisons quelque chose et que les gens apprécient c’est génial, ça fait du bien. Mais ce n’est pas la raison principale pour laquelle nous faisons ça.
As-tu voulu accomplir quelque chose avec cet album ?
Simplement la suite de voyage je crois … Je pense que nous voulions faire l’opposé du précédent album. C’est vraiment ça je crois. Nous voulions faire quelque chose d’excitant et avec beaucoup d’émotions. Et tu sais tout ce qui s’est passé dans le monde l’an dernier n’était pas bon et pour nous, dans nos vies personnelles, ça n’a pas été tout rose non plus donc il n’a jamais été question de faire un album joyeux. Nous l’avons fini en février ou en mars, quelque chose comme ça, et je n’ai pas voulu le réécouter de suite. Je l’ai réécouté le jour suivant le Brexit. Et je me suis dit … « oui, c’est le son du moment ».
Qui est l’auteur des paroles ?
C’est moi qui ai écrit les paroles, et nous avons fait la musique tous ensemble.
Je les trouve très belles … […]. L’album commence par un morceau nommé « The Beginning », c’est le début de quoi ?
Le premier vers est assez personnel, il a été écrit par ma mère. A la fin de sa vie, sa mémoire est « retournée en arrière ». A la toute fin, elle ne pouvait se rappeler de rien à part de sa plus tendre enfance. Elle ne savait plus qui étaient ses enfants … Oui, sa mémoire est vraiment retournée en arrière. Et c’était très étrange d’être spectateur de ce processus. Pendant 10 ans c’est arrivé lentement. Voilà d’où vient cette chanson.
Et qu’est-ce qui a inspiré « Eyes Get Used To Darkness » ?
C’est une chanson surtout sur la peur de ce qui arrive … La toute dernière phrase de ce morceau résume bien ce qu’il est. C’est ce principe de regarder au-delà de ce qui va arriver. Donc à la fin c’est presque optimiste.
Que voudrais-tu que les fans sachent sur cet album ?
Ils n’ont rien à savoir. Ils ont juste à l’écouter. Il faut qu’ils prennent du temps pour écouter, il faut qu’il se mette dans une pièce noire silencieuse ou dans une voiture … Les voitures sont très bien pour ça d’ailleurs je trouve, tu peux mettre la musique à fond, être tranquille et seul … Ça devrait être comme ça qu’on devrait regarder un film. Je veux dire, je ne fais pas de la musique de fond, de la musique d’ambiance … Je n’aime pas la musique dans les cafés ou les supermarchés … Si je veux écouter de la musique, je veux l’écouter correctement, je veux vraiment l’écouter … Et si je ne veux pas en écouter, je n’en écoute pas du tout.
Va-t-il y avoir une tournée pour cet album ?
Oui, nous commençons notre tournée dans trois semaines et nous ne sommes d’ailleurs pas encore très préparés. Mais c’est bon de ne pas être trop préparé je trouve et de laisser les choses couler. C’est toujours très excitant de jouer des morceaux en live pour la première fois. Donc oui, nous commençons à tourner début octobre et jusqu’à décembre il me semble. Ensuite nous recommençons en mars. Mais nous ne jouerons que deux fois en France, à Strasbourg et à Paris en décembre. Et comme je l’ai dit, nous revenons en mars et nous rejouerons ici.
- Groupe : Lethaeos
- Album : Pillar Of Hope
- Sortie : 2016
- Label : Autoproduction
- Style : Metal Hybride
- Site Web : www
- Note: 18/20
Pour aujourd’hui, direction les Hauts de France, comme on dit maintenant, et plus précisément sur la Côte d’Opale.
Boulogne sur Mer nous envoie Lethaeos pour ce premier album. Le nom ne vous parle peut être pas encore, chers lecteurs, et pourtant nous avions déjà eu à faire à leurs méfaits par le biais d’un deux titres efficace dans nos pages, mais à l’époque, il fallait compter sur eux sur le nom de Defragment.
Changement de nom et de line up, le combo de ces solides gaillard(e)s vient donc en imposer avec cette première galette d’un metal hybride et puissant.
Le ton est donné dès le départ avec « It Comes », sombre et intriguant où Lethaeos prévient déjà que ça va être tout noir au long du cd. A peine le constat fait, nul ne sera capable de leur répondre ‘Ta Gueule’ tant la déflagration se fait impitoyable dès « They Conspire ».
Et là, on pénètre dans leur monde, ou c’est plutôt eux qui s’imposent à vous avec des riffs puissamment balancés, une rythmique qui démarre sur les chapeaux de roues à coups de blast et de roulement décalés, la basse vient alourdir et générer le groove et le chant gutturalise à souhait.
Déjà avec ce morceau l’on constate une grande richesse au niveau des variations de riffs, de rythmes, de vocaux (qui propose un éventail divers entre un chant death bien grave, des passages plus black, d’autres plus éraillés avec ce côté At The Gates, puis un chant clair nettement maîtrisé.
Chaque morceau est capable de vous faire traverser une multitude de paysages, et la force de leur metal consiste également à faire passer leur art d’un style à un autre sans accroc et en toute fluidité.
On vogue sur un death groovy, un djent Meshuggesque, des ambiances dynamiques à la Fear Factory/ Strapping Young Lad, des passages plus black metal mais également quelques petits clin d’œil assez southern metal comme sur « Visceral » où le passage groove sent parfaitement le bourbon.
Les cinq sbires occupent chacun un rôle vital à ce rendement efficace des titres tant chaque instrument est bigrement carré, se complète avec l’ensemble et l’on sent qu’un travail titanesque a été apporté à l’oeuvre finale.
Pillar Of Hope est un véritable voyage, un trajet que l’on fait en plusieurs étapes. Le groupe, si l’on prend par exemple « Impure Wind Whistles » arrive tant à vous faire voguer par ce groove, à vous hypnotiser par les riffs et rythmes répétitifs, saccadés, à vous alléger l’esprit par ces passages plus atmosphériques et épiques, mais également à vous brutaliser sur les moments plus black metal où les blasts s’enchaînent.
Inclure un chant clair dans du métal extrême n’est jamais tâche facile tant ce chant doit réussir à coller au style et conserver néanmoins un côté obscur sous peine de rendre trop « léger ». Or, ici, les passages se font en toute fluidité, adhèrent bien et l’on ne pourra que saluer le rendu et la richesse vocale déployée ici.
On saluera aussi un titre comme « Waves Of Sand » et son début tonitruant. Ce titre pulse à mort, envoie de l’énergie qui éclabousse, et les parties lourdes sont headbangables à foison.
De la folie ce morceau, tant les enchaînements ne s’arrêtent jamais de proposer d’autres facettes.
C’est massif, dissonant, hystérique.
« Few Pale Stars » allie cette obscurité abyssale à des atmosphères plus épiques. Un bon gros passage black metal apporte un plus dans la folie ambiante, et les soli bien dingues viennent inciser encore plus l’auditeur. Mention spéciale également au final du morceau qui monte bien en puissance pour maintenir ce dynamisme des plus accrocheurs.
« Pillar Of Hope » est un titre qui lui se démarque des autres avec une constante rythmique mid-tempo. Le titre se voit mettre l’accent sur l’aspect émotif avec l’alliance de chant clair et un plus death. On peut penser à ce titre à une approche à la Cult Of Luna ou encore certains passages Gojiresques. Le titre vient trancher l’album, cependant il est un excellent interlude qui poursuit parfaitement bien « Few Pale Stars » et introduit « Painless I Leave This World » avec brio.
Non seulement muni d’un son fort correct, d’un artwork excellent, l’album Pillar Of Hope est un puits sans fond d’idées parfaitement maîtrisé d’un point de vue techniques mais aussi concernant les ambiances. Lethaeos envoient du gras pour cet hybride délice, et avec ce premier album ils se forgent une image déjà de sérieux challengers de la scène metal. Le style est gargantuesque et ils sont de véritables Caterpillar de l’espoir.
Tracklist :
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It Comes (Intro)
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They Conspire
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Visceral
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Impure Wind Whistles
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Waves Of Sand
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Few Pale Stars
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Pillar Of Hope
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Painless I Leave This World
- Groupe : Cities Of Mars
- Album : Celestial Mistress
- Sortie : 2016
- Label : Suicide Records
- Style : Fuzzy Doom
- Site Web : www
- Note: 17/20
La Suède est un pays fascinant à plus d’un titre. Spécialement lorsqu’il s’agit aux nordiques et leur rapport à la musique. A croire qu’il y a un gène spécialement dédié aux suédois qui leur prodigue une capacité de créer et de composer tout style musical proche de la perfection et ce peu importe la scène dans laquelle ils évoluent. Je ne compte pas les groupes suédois qui parviennent dès la première écoute à me scotcher, me laissant la bouche ouverte totalement pantois (je vais vous éviter l’épisode où il m’arrive, également, de baver).
Cities of Mars ne déroge pas à cette règle, et parvient avec seulement 3 titres (approchant les 27 minutes tout de même), à nous emmener dans leur univers fantastique. Fantastique, car Celestial Mistress à l’instar de leur premier EP Cyclopean Ritual/The Third Eye nous conte l’histoire de Nadia, une agent du KGB qui est partie en mission sur Mars en 1971 afin de ramener une ancienne civilisation à la vie. Un récit qui est en parfaite adéquation avec le « Fuzzed out Sci-fi Doom » que nous délivre C.O.M (à ne pas confondre avec Church Of Misery hein).
Le groupe nous vient de Gothenburg et est composé de Danne Palm ((ex-Marulk & Monolord)), Christoffer Norén (ex-Benevolent) et Johan Küchler. L’album a été enregistré et mixé par Esben Willems au Berserk Audio ( qui est connu pour avoir,entre autre, produit et enregistré les trois premiers Monolord ). Le travail réalisé sur cet E.P est remarquable. J’ai, très honnêtement, rarement entendu un album aussi bien produit. La cover, elle aussi est incroyablement réussie. Après autant d’éléments positifs, il ne reste plus qu’à voir si l’élément principale ,qu’est la musique en elle même, répond à nos attentes.
Je ne vais pas vous faire languir plus longtemps, la réponse est un grand oui.
Doom, Cities of Mars l’est assurément. Mais le cantonner à ce style serait injuste tant les influences Post-Hardcore, Grunge, Et parfois même Post-Metal viennent agrémenter le tout de façon très homogène. On pense à un mix de groupes entre Suma, The Sword (premier album), Alice in Chains, Black Sabbath, Sleep, mais le tout avec une identité qui est vraiment propre au trio suédois.
Durant ces trois titres, vous allez être plongé dans le désespoir, la peur, les angoisses de Nadia (Notre agent du KGB), tantôt par les riffs acérés , par les ambiances éthérées, par la batterie incisive et puissante, par ces voix criées, sombres, qui combattent en duel, par ce mur de Fuzz qui vous accule au point de vous faire suffoquer, par cette basse tout en rondeur qui joue son rôle à la perfection en proposant des plans originaux… Et par tellement d’autres choses qu’il est tout simplement impossible de reproduire avec de simples mots.
Vous l’aurez compris ces trois titres vous enivreront à vous en faire perdre toute notion de réalité.
Le plus surprenant c’est la maturité qu’a déjà ce groupe et ce seulement avec deux méfaits à son actif. Ce qui pousse à croire que si ils continuent dans cette voie, ils n’auront aucun problème, à l’instar d’un Monolord, à s’installer en figure de proue de la scène Doom européenne.
Tracklist :
01. Gaze Of Leviathan
02. Beneath A Burning Sun
03. Celestial Mistress
- Groupe : Sludgehammer
- Album : The Fallen Sun
- Sortie : 2016
- Label : Autoproduction
- Style : Thrash/Death/Groove Metal
- Site Web : www
- Note : 13,5/20
Si nous devions faire une liste des villes canadiennes les plus affluentes, Toronto serait forcément dans le lot. Berceau de nombreuses personnalités tel le « rappeur » Drake, le catcheur Edge, les « acteurs » Stephen Amell ou Keanu Reeves ou même la princesse de l’EBM Jennifer Parkin du groupe Ayria (Un de mes groupes préférés, je profites de cette occasion pour la citer !), Toronto ne manque pas de ressource. Et si les gars du groupe Sludgehammer sont à rajouter sur cette liste ?
Existant depuis 2013, le groupe nous propose son premier LP The Fallen Sun composé de 11 titres pour un total de 55 minutes groovy et rythmées qui vont faire bouger les têtes à l’ancienne ! Car si il y a quelque chose de mystique dans ce groupe, ça doit bien être cet aspect old-school. Les sonorités sont assez conventionnelles, on est bien loin de l’originalité du progressif ou du djent, mais c’est tellement bien foutu que ça en est génial ! Avec une dominance Thrash très 80s et Heavy façon Iron Maiden, le groupe s’amuse et se moque d’être avant-gardiste; mais il nous propose tout de même une pléthore de sonorité dans laquelle le groupe s’affirme et s’essaye à merveille.
Le groupe joue assez subtilement avec la variante du Death Metal par exemple; les lyrics sont une critique sociale jonchée de délire horrifique à la Evil Dead, le chanteur Chris Szarota varie entre un chant clair très énergique et des gutturaux maitrisés tout le long du LP et certains titres sont clairement à dominance Death, notamment « Ectogenesis », le très énervé « Revolting » ou encore le très très lourd « Casualties » ! On retrouve aussi quelque sonorité Heavy et Power dans le titre « Black Abyss » qui possède une superbe introduction mélodique au piano et aux violons.
Les guitares de Jeff Wilson et de Tyler Williams résonnent à merveille peu importe le titre, d’ailleurs il y a un magnifique solo de guitare dès le premier titre « Demons From The Woodwork », Dan Ayers guide tout le monde avec sa basse et accompagne le chanteur sur le vocal et Fernando Villalobos suit parfaitement tout ce petit monde mais se permet d’exploser de temps à autre, comme sur « Revolting » où il est omniprésent.
Sludgehammer fait parti de ces groupes sans pression, ceux qui font de la musique pour le fun, qui s’amuse à créer et à jouer sur scène. Leur premier LP est un succès, une belle pièce old-school qui montre une synergie des membres du groupe et un bel éventail de variation sonore, clairement à recommander à tout les fans de Thrash et de Death 80’s qui cherchent à rajeunir leur musicothèque !
A noter, pour finir, que le groupe sera en tournée en Novembre 2016 un peu partout en Europe, et que ce Celestial Mistress va sortir en 10 ». Un excellent cadeau à demander pour les fêtes de fin d’années.
Tracklist :
01. Demons From The Workwood
02. Intestines Entwined
03. The Black Abyss
04. Ectogenesis
05. Carrion Eater
06. Consuming Afterbirth
07. Carnivorous Forest
08. Utopian
09. Revolting
10. Organ Harvester
11. Casualtis
- Groupe : Missiles Of October
- Album : Better Days
- Sortie : 2016
- Label : Pogo Records/Ebus Music/Trummer Pogo Records/Skate Pizza Records
- Style : Stoner punk sludge noise
- Site Web : www
- Note: 15/20
Les personnes qui s’intéressent à la scène belge, et plus particulièrement bruxelloise, savent à quel point la majorité des groupes ont incompréhensiblement une renommée confidentielle. Pour moi c’est un réel mystère, car bon nombre de ces groupes proposent des albums de qualité et très régulièrement avec une identité qui leur est propre. Ce qui est clairement le cas de ce Better Days, le second LP, de ce trio nous venant tout droit de la capitale belge.
Il faut dire que les membres de M.O.O ne sont pas nés de la dernière pluie. Bob Seytor (Contingent), Mathias Salas (Frau Blucher and the drunken horses) et Lionel Beyet ([P.U.T]). Rien que ça.
En toute franchise, la première fois que j’ai écouté ce Better Days, je n’ai pas accroché. Je sentais le potentiel mais je n’avais pas l’emballement ne suivait pas. Cependant, au fur et à mesure des écoutes, l’album se révèle. A ma décharge, il faut bien avouer que ce mélange de punk, noise rock, stoner n’est pas des plus accessible et nécessite plusieurs écoutes.
Et puis, petit à petit, tu te dis que la guitare dissonante et le travail des deux voix sur « No Brain No Headache » ( je me demande si c’est un hommage à l’ancien webzine ou pas…) sont vraiment bien foutus. Que le côté punk du titre éponyme ne peux t’empêcher de taper du pied et de secouer la tête. Que le travail sur la wha wha d’ « Everyday » est simplement mortel. De même que le côté planant de ce même morceau qui apporte un peu de répit dans ce vortex de violence. Que « Looser Man », qui est ce que je considère comme le « hit » de ce Better Days. Cette chanson fourmille de bonnes idées et est incroyablement catchy. Que le travail des voix (rappelant volontairement ou non Vandal X), sur « Blah-Blah-Blah » est des plus réussi.
C’est donc vraiment un album plein que nous livre Missiles Of October. Si jamais vous aimez Jesus Lizard, Lightning Bolt, Vandal X, Dazzling Killmen… Donnez la chance à cet album. Vous ne le regretterez pas.
Tracklist :
- State Of Crisis
- No Brain, No Headache
- Satisfaction In Nothing
- Better Days
- Everyday
- Looser Man
- Chainsaw
- Problems
- Blah-Blah-Blah
- Two Feet In Sludge
- Groupe : Zombie Sam
- Album : Self Conscious Insanity
- Sortie : 2013
- Label : Coroner Records
- Style : Horror Rock/ Industriel
- Site Web : www
- Note : 11/20
The Zombies, White Zombie, Rob Zombie… Depuis quelque temps, les zombies tentent d’envahir nos jours et chacun jusqu’ici a laissé une trace dans le domaine de la musique et/ou du cinéma. Venant tout droit d’Italie, une autre créature s’est réveillée, son nom ? Zombie Sam ! Producteur de musique et de soundtrack pour le 7ème art, Zombie Sam désire s’initier dans nos cerveaux par le biais de son projet éponyme. Son premier album sortit tout droit d’outre-tombe, Self Conscious Insanity se présente comme étant un album très axé Horror-Rock / Indus inspiré en grande partie par un esprit Halloween, l’univers de Tim Burton et son goût pour les contes merveilleux.
Alors, est-ce que Zombie Sam a véritablement les crocs ou est-il bon pour retourner dans son cercueil ?
Pour 13 titres d’une durée totale de 42 minutes, Zombie Sam nous montre son univers en variant les sonorités, entre clavier et effet électronique fantomatique, guitares aux riffs heavy et chant très catchy. Le premier titre « A Hollow Tale » jouit de guitares très rythmées, d’une ambiance très enfantine (des gna-gna-gna, des la-la-la, des coups de xylophone…), un refrain catchy et rythmé, de quelque passage pop-commercial comme on en entend dans les groupes de Metalcore les plus douteux et d’effet électronique rappelant quelque titres de Deathstars. D’ailleurs, le second morceau « Woman in White » est très axé Rock mais rappelle pas mal aussi ce bon vieu Marilyn Manson. Le titre « A Beautiful Zombie » et « The End, for Now… » eux rappellent indéniablement l’univers Burtonien: Le premier son comporte des bruits de squelette en percussion qui fait très Noces Funèbres et les lyrics s’en rapproche assez; quand à l’autre qui est sans parole elle rappelle pas mal l’éternel Étrange Noël de Mr.Jack par le biais des instruments.
Le morceau « The Awake » est un mystère qu’on pourrait croire à une blague tellement il n’est pas en accord avec le reste de l’album: Fini les sonorités rock, le côté Indus, on a là titre affreusement Pop qui pourrait rappeler Dido avec son talent en moins. Et puisque j’entame les aspects négatifs de l’album, continuons ainsi. Malgré les diverses sonorités, on ne fait que survoler ce qui a l’ombre d’une bonne idée. Les titres n’innovent en rien et même si il y a un certain mélange des genres, on ne peut s’empêcher de dire que l’album fait très commercial tellement c’est catchy, j’ai même hésité à rajouter la notion Pop-Rock à l’album… Mais pour ne pas finir sur une mauvaise note pour l’analyse, les 3 musiques sans paroles sont sans doute ce que l’album a de mieux à offrir, certainement le plus maîtrisé (donc assez proche du métier de Zombie Sam) et le moins orgueilleux.
Au final ce premier album de Zombie Sam est à demi-teinte. On a une belle volonté de vouloir marier des sonorités mais il s’en retrouve que les éléments Pop-catchy dominent et brisent toute l’originalité de l’album ce qui est très énervant car on a une bonne volonté mais on ne peut s’empêcher de penser qu’il y a une forte envie commerciale derrière. Cependant l’univers de Zombie Sam est clairement maîtrisé: les contes d’Halloween sont plaisants, les références à celui de Burton sont maîtrisées. Zombie Sam a donc de bonnes idées mais il devrait voir plus dans l’originalité et moins dans le catchy, plus s’inspirer de la palingénésie, de l’art et de son univers, sur les émotions et calmer sa satyriasis débridée car on ne peut passer outre un mauvais ressenti de vouloir plaire à tout le monde et surtout aux porte-feuilles, ce qui ne passe pas chez moi car je ne suis pas un homme facile.
Tracklist :
- A Hollow Tale
- Woman in White
- Never Betray
- Family Portrait
- Through the Looking Glass
- Retry
- The Awake
- Brake the Fate
- A Beautiful Zombie
- Stay Away From Me
- Unreal
- The End, For Now…
- A Hollow Tale [Orchestral Version]