Archives quotidiennes : 8 septembre 2016
- Groupe : Gargantua
- Album : Avant-Propos
- Sortie : 2016
- Label : Autoproduction
- Style : Metal varié inétiquetable
- Site Web : www
- Note : 18/20
Un petit tour en terre parisienne aujourd’hui, et c’est dans une ambiance aussi folle qu’originale que nous effectuerons ce trajet auditif de l’art proposé par Gargantua.
Premier fruit de leur carrière, « Avant Propos » ouvre une prometteuse montée vers une histoire en béton.
Alors, que les plus bornés et fermés d’esprit se sauvent, car Gargantua propose un style des plus variés.
La mixture propose des ingrédients death metal, d’autres plus heavy, progressifs, certains zests ‘core’ également et ils poussent l’expérience jusqu’à même incorporer un accordéon qui impose une touche bien enjouée.
Une richesse d’idées s’abat dans les oreilles qui en demanderont toujours plus dès « A Delightful Sense of The Absurd ». Et là,chers lecteurs, le nom de ce morceau est en lui même un parfait résumé pour évoquer ce qu’ils proposent généreusement.
Un piano ouvre vivement les hostilités, les riffs lourds galopants s’en suivent déjà fort accrocheurs et l’on part sur un ton assez heavy avec ce parfait sens de la mélodie (et le clavier) qui ne sera pas sans rappeler les japonais barrés de Sigh. Le titre passe facilement d’une partie à l’autre, explorant donc les divers styles et pléthore d’ambiances.
Du headbang à la prosternation, de l’épique au plus planant, on trouve même une partie brutale Pattonienne avec un chant bien perché.
D’ailleurs la richesse vocale est démente dans cet Ep : on passe d’un chant clair à death en un claquement de doigts sans oublier ces hystériques hurlements plus black.
Un luxueux patchwork en un seul morceau donc, parvenant à ne pas nous faire apercevoir qu’il dure un peu plus de huit minutes. Vraiment fort ! Et ce final où vient s’imposer l’accordéon est simplement excellent.
La technique du groupe n’est certainement pas à démontrer tant la maîtrise est affirmée. Tâtez donc du riff ultra accrocheur qui démarre (et revient) sur « Threshold Of Death Pt I : Gutters ». Il s’ancre dans votre mémoire pour revenir même après écoute.
Véritable pièce de théâtre, le morceau se joue ici aussi en plusieurs actes. Energie pêchue et mélodies rapidement enchaînées deviennent également nettement plus planantes, progressives avec des airs d’Opeth/Farmakon. L’accordéon encore une fois vient s’annoncer comme un instrument clef et l’on se laisse aller à l’apprécier.
Les cloches viennent en début et fin marquer les rythmes et appuyer une ambiance à la Gloomy Grim.
Les amateurs des vieux albums de Septic Flesh seront ravis par le début de « Threshold Of Death Pt II : Inherent Lunacy » avec ces bien bons riffs et l’on arrive ensuite sur un passage black rythmiquement lourd et brutal aux vocaux Attilesques, puis le black metal s’adoucit ou plutôt il tourne vers un aspect plus baroque à la Morgul ou encore Pensées Nocturnes. Encore du très lourd en un seul titre.
Et déjà nous nous acheminons vers la fin de la pièce avec « Ne Mot Dire » qui en plus d’être le morceau le plus court (du haut de ses 4 minutes 40) de l’oeuvre est également le plus énergique, tout en conservant son côté hystériquement bon.
Encore une fois, les voix varient au gré des parties instrumentales, il y a également un passage qui plaira les adorateurs de Misanthrope. Le titre met en joie, avec du groove, des cassures de rythmes, un clavier qui encore vient poser plus d’originalité, de la double et du blast à en décrocher des têtes, en bref encore une solide preuve de grande maîtrise.
Et bien mes aïeux, pour un premier Ep, c’est un repas copieusement appréciable que nous offre Gargantua.
Excellente prestation proposée ici, malgré des titres relativement longs, quatre titres ne sont pas assez. On ne pourra que saluer un tel effort et l’on ne pourra qu’être impatient de prêter l’oreille à ce qui est à suivre. Du très bon boulot. A supporter urgemment !
Tracklist:
- A Delightful Sense Of The Absurd
- Threshold Of Death Pt I : Gutters
- Threshold Of Death Pt II: Inherent Lunacy
- Ne Mot Dire