Archives mensuelles : juin 2016
Salut ! Tu vas bien ?
Bah très bien et toi ?
Très bien ! J’ai quelques questions sur ce nouvel album, Dancefloor Bastards. Tout d’abord, pourquoi avoir choisi ce titre-là, qui sont ces Dancefloor Bastards ?
Alors bah déjà simplement, on a choisi ce titre pour affirmer ce que l’on pense être avec le groupe. C’était un jour dans un camion, en fin de tournée en automne dernier on se disait « on est quoi nous les Sidi depuis tant d’années, qu’est-ce qu’on fait ? ». Et c’est venu en rigolant, avec un côté un peu provocateur, second degré, « on est des connards du dancefloor ».
Qu’est-ce qui vous a inspiré pour cet album ?
Tout simplement nos vies personnelles, intimes, et ce qui se passe autour de nous, tout mélangé. Les évènements tragiques de 2015 nous ont également influencés, et ça se ressent sur cet album. Et en parallèle il y avait aussi nos évolutions personnelles, le fait qu’on s’approche de la quarantaine dans le groupe pour la plupart, ce sont des moments de la vie aussi où tu te remets en question. Et tout ça mélangé ça a généré Dancefloor Bastards.
Et quels sont les thèmes principaux abordés dans cet album ?
Alors déjà il y a pas mal de morceaux qui tournent autour de l’actualité. Notamment sur les réfugiés, des sujets comme ça, plutôt engagés. Il y en a qui font référence aussi aux attentats évidemment, puis il y aussi les morceaux un peu plus légers aussi comme « Dancefloor Bastards » qui se veut un peu plus fun. Il y a « Go Fast » aussi qui est un morceau qui parle de la vie sur la route tout simplement, avec ce fantasme d’aller plus vite, tout ça pour dire que la vie d’un groupe de musique c’est d’être sur la route. Après il y a aussi des titres plus introspectifs, plus imagés ou plus poétiques. Donc voilà, un peu de tout.
Avez-vous voulu innover avec cet album ?
Il y a toujours une envie d’innover, de renouveau, une envie d’évoluer, mais je pense qu’au final cet album ressemble à du Sidi, c’est du Sidi à 100%. Avec des nouveaux ingrédients, et peut-être une énergie un peu différente, parce qu’on a cherché à faire quelque chose de plus organique, de plus rock. Dans le choix du son et la façon d’enregistrer aussi. C’est une petite révolution interne. Après on ne va pas révolutionner la musique, mais on essaye de proposer quelque chose d’intéressant.
Pourquoi la langue française est-il si importante pour Sidi ?
Le français c’est notre langue maternelle, pour nous c’est naturel de choisir d’abord cette langue-là. Quand on a un parcours comme le nôtre, on n’a pas envie de mettre des bâches. Donc c’est un choix en fait, on a envie de vérité, on veut que les mots frappent fort. Le français sur du rock c’est un casse-tête à écrire, c’est la galère quand on écrit parce que trouver LE mot qui va bien sonner et coller, c’est très très dur. L’anglais est plus simple à utiliser et de temps en temps on l’utilise, tout simplement parce qu’on trouve que ça rend mieux à certains moments. Mais le français est plus intéressant pour nous, plus dangereux et on aime bien se mettre en danger. Des fois il y a des gens qui aiment pas, mais c’est pas grave.
Le titre « Le Jour Médian » m’a particulièrement marquée, quelle est la signification du titre exactement ?
Ben tu vois, c’est vraiment un parallèle entre une histoire intérieure dans ma vie personnelle liée au fait d’arriver à la quarantaine, il y a des grandes remises en question comme je te le disais qui sont très intimes, mais voilà d’énormes questions, par exemple je me demande qu’est-ce que j’ai envie de faire réellement au jour d’aujourd’hui. Moi un matin je me suis levé et j’avais une sensation d’être à ce fameux jour médian. Cette sensation est d’ailleurs aussi renforcée par l’actualité, parce que j’ai l’impression que dans le monde d’aujourd’hui il y a de très grandes mutations, il y a beaucoup de chaos, internet qui nous emmène vers je ne sais où, personne ne sait où on va, et il y a une sensation comme ça de tournant. Et en plus dans ta petite vie personnelle, alors c’est banal ce que je raconte, la crise de la quarantaine c’est très banal, mais quand les deux sont synchronisés, ça m’a fait un écho et c’est là qu’est venu cette idée du jour médian. Donc est-ce qu’on ira vers quelque chose de positif ? De sombre ? J’espère bien qu’on ira vers quelque chose de mieux. Voilà le jour médian c’est cet instant précis où tu as l’impression d’être à un tournant dans ta vie et une sensation que l’humanité elle-même est à un tournant.
Et d’où vient l’idée du titre « 1976 » ?
C’est très lié, tu rebondis bien ! 1976 c’est notre année de naissance au guitariste et moi-même, y en a d’autres qui sont de 1977, 1978 et 1981, on est un peu les aînés du groupe, donc tu fais le calcul hein de 1976 à 2016 ça fait 40 piges ! Et 1976 c’est aussi des souvenirs, c’est un morceau où y a un mélange de nostalgie, et un mélange de « aller maintenant on laisse tout ça derrière nous, et on avance » parce qu’on a déjà 40 piges, et qu’on veut propulser Sidi pour encore de nombreuses années. Voilà, c’est ça aussi l’idée.
Pendant combien de temps avez-vous travaillé sur cet album ?
Alors les compos ont pris environ 6 mois, de juin à décembre 2015, et l’enregistrement s’est étalé de janvier à début mars en incluant le mastering, le mix, tout. Avec quelques pauses au milieu quand même. Donc ça a été finalisé début mars, c’est tout frais.
Quel est le message que vous avez voulu faire passer à travers cet album ?
En réalité il y en a plusieurs de messages, il y a aussi plusieurs questionnements, et même quand on est parfois engagés sur des sujets qui nous touchent, on ne veut jamais donner de leçon, on veut toujours laisser le champ ouvert, que l’auditeur puisse aussi se questionner avec nous. Et pourquoi pas trouver des petits débuts de réponses. Mais il n’y a pas un sujet qui prédomine, même si je peux dire que l’actualité en 2015 a sacrément secoué l’écriture de cet album. Comme je t’ai dit on parle des réfugiés, des murs de la honte dans « Walls Of Shame », des attentats évidemment, donc oui on a été secoués par toute l’année 2015.
Prévoyez-vous des clips pour cet album ?
Alors oui, on prévoit de tourner un clip cet été pour une sortie début septembre, mais je ne peux pas en dire plus car on est encore en train de réfléchir aux idées. Et ce n’est pas impossible qu’il y en ait plusieurs, mais pour l’instant voilà on va en faire un cet été.
Avez-vous été influencés par des groupes en particulier ?
Oui mais il y en a tellement eu et il y en a encore tellement que c’est difficile à dire. En plus on s’intéresse à beaucoup d’univers différents, mais traditionnellement on cite Rammstein et Prodigy par exemple, qui sont très différents l’un de l’autre, mais qui ont aussi des points communs de par l’approche d’univers différents, électro, metal, punk etc. C’est des groupes qui nous ont touché par leurs ambitions artistiques et le fait qu’ils aient un son très propres. Et nous c’est ce qu’on a toujours cherché.
La suite de la Zombie Rockers Party, c’est en gestation ou c’est un one shot ?
Ah la Zombie Rockers Party c’est fini oui, c’était en 2013 – 2014 si ma mémoire est bonne, et non on en fera plus pour le moment mais il y aura sûrement d’autres concepts.
Je me demandais d’où venait l’engagement du groupe, ça vient de votre éducation à tous, ou d’autre chose ?
C’est très difficile à dire … Ça vient de loin ! Je pense qu’on a toujours été un peu comme ça. Honnêtement, je ne sais pas. Envie de d’être sincère et d’assumer un minimum le fait d’avoir un auditoire, de monter sur une scène, d’avoir un micro, on te donne un porte-voix et tu as des responsabilités. Nous on trouve que c’est un petit peu trop facile de toujours se cacher derrière le « moi j’fais juste de l’art j’fais de la musique », on pense qu’on est dans un monde aujourd’hui où il faut que les artistes se repositionnent et prennent la parole. Parce que quand tu regardes l’histoire, il y a toujours eu des artistes importants, que ce soit des écrivains, des peintres, des sculpteurs, des philosophes, il y a toujours eu des gens qui ont à un moment donné dit qu’il fallait réfléchir à ça, qui ont pointé du doigt les problèmes notamment avec les politiques. Les gens ont besoin de ça je pense. Alors nous on veut assumer notre part de responsabilité qui se fait parfois un peu cracher dessus par certains qui disent qu’on devrait se contenter de faire de la musique. On est des citoyens, comme toi, on a envie de dire des choses on les dit. Après ceux qui aiment pas c’est leur libre arbitres, y a pas de soucis.
Qu’est-ce qui t’as amené à jouer ce style de musique particulier ?
On a grandi dans la cambrousse, on a grandi au pied des Pyrénées, pas loin de Toulouse, on est arrivés sur Toulouse en tant qu’étudiants, et je pense qu’on a forgé notre son à la fin du lycée, juste avant de venir sur Toulouse et du coup on était pas influencés par les modes qu’il y a dans les grandes villes par exemple. Et nous on était tellement perdus dans notre cambrousse que on n’a pas cherché à faire un son qui collait aux modes mais plutôt qui nous excitait.
Qu’est-ce qui vous a amenés à jouer ensemble ?
On est des potes tout simplement. Pour certains d’entre nous on faisait du théâtre, et ça nous a donné le goût de la scène, je pense que ça nous a marqué à vie et de là est né petit à petit le délire de faire un groupe. Au début on ne savait pas jouer d’ailleurs. On voulait faire un groupe mais on ne savait pas jouer. Puis on a appris.
Un petit message pour les fans ?
On vous attend nombreux sur la route ! C’est très banal ce que je dis mais c’est très sincère, on est impatient de retrouver ce rapport au public parce que c’est ce qui fait qu’on est toujours là en fait.
- Groupe : Headblaster
- Album : Hangover
- Sortie : 2016
- Label : Auto-Productions
- Style : Rock / Stoner Metal
- Site Web : www
- Note : 17/20
Salut ter tous ! Dites-moi, vous aimez la musique qui vous botte les fesses et vous donne le sourire, vous aimez les riffs bien gras, le bruit d’un bicylindre qui se baladerait entre vos esgourdes. Alors vous êtes au bon endroit, yes ! Car je vais vous parler, ici, d’un excellent EP, celui du groupe nordiste HEADBLASTER.
HEADBLASTER ? Mais qui sont-ce, me direz-vous ?
Hé bien c’est un groupe formé en octobre 2014 par Anthony (guitare) et Bruno (batterie), rejoint par la suite par John (chant), Thomas (guitare) et Sébastien (basse). Le combo, se disant influencé par des groupes comme PANTERA, ALICE IN CHAINS, BLACK STONE CHERRY, DOWN, CORROSION OF CONFORMITY ou encore BLACK LABEL SOCIETY, distille avec brio, un Stoner Rock enrobé de Southern Metal d’un très bon cru.
Hangover, qui est le titre de cet EP, se compose de 4 morceaux : «Blackout – Burnout», «Breaking The Law Of Silence», «Cowboys Are Not Dead» et «Hangover». Il a été enregistré au Riff Sound Studio (THE VELVET ROSES) à Crespin (59) et dispose d’un bon son, qui colle bien au style du groupe, humide, lourd, aux effluves houblonnesques ….. Rock’n’Roll quoi !
Les compos sont vraiment très bonnes, ça ronronne à merveille comme le bicylindre dont je vous parlais au début de cette chronique, ça suinte l’huile de moteur, ça secoue au rythme des pistons qui répondent aux coups d’accélérateur. Les mélodies sont bien présentes et les refrains sont efficaces, les solos sont furieusement Rock’n’Roll, ça groove sévère. Leur musique dégage une énergie Rock et entraînante qui donne une envie folle de remuer your whole body. La voix est un peu moins grave que ce que l’on a l’habitude d’entendre avec ce style et ça passe super bien.
Alors, comme c’est bon, 4 titres ça passe très vite, Ben oui ! Mais c’est une superbe carte de visite pour le groupe. Le seul petit reproche que je pourrais faire, c’est peut-être un petit manque de puissance au niveau des cœurs, mais ça ne gâche aucunement l’efficacité des morceaux.
Bref une bien belle entrée en matière pour ce jeune groupe qui m’a convaincu sans problème et qui devrait en convaincre bien d’autres. Cet EP devrait leur ouvrir des portes (sinon, faut les défoncer) et des titres comme «Breaking The Law Of Silence» et «Hangover» ont toutes les qualités pour devenir des hits et des incontournables du groupe sur scène.
Pour la petite histoire, le nom du groupe a été trouvé par Anthony, un beau jour du Hellfest 2015, alors qu’il errait sur le site après avoir vu plusieurs groupes mais aussi, après avoir descendu plusieurs pintes de bière (le nombre n’ayant pas été divulgué, je ne pourrais pas être plus précis, désolé). Le nom de HEADBLASTER lui serait alors venu a l’esprit, peut-être un message envoyé par Saint-Houblon ? Par contre, pour le titre de L’EP, nul doute qu’il l’a trouvé le lendemain au réveil.
Tracklist :
01. Blackout – Burnout
02. Breaking The Law Of Silence
03. Cowboys Are Not Dead
04. Hangover
Salut ! Comment vous allez ?
Lucas : Très bien, contents d’être ici, grosse journée qui s’annonce, ça va être bien !
Thibault : Très bien !
Bon on va parler de votre nouvel album nommé Burning Skyfall, tout d’abord, pourquoi avoir choisi d’intituler l’album comme ça ?
Lucas : Alors en fait parce que ça représente un peu l’histoire de l’album. C’est-à-dire que les deux albums du groupe sont dans un univers médiéval fantastique, il y avait déjà une histoire sur le premier album et le deuxième continue cette histoire. Il revient sur les origines du premier album. Donc Burning Skyfall revient sur toute cette histoire de dragons, de combats pour l’humanité …
On voit bien ce que représente l’illustration mais est-ce qu’il y a un double sens, un sens caché ?
Lucas : Pas du tout, là encore c’est vraiment dans le même esprit que le premier album, on a voulu suivre cette même ligne. C’est-à-dire que la pochette représente une sorte de melting pot de plein d’éléments qui se passent dans l’histoire. Donc on a le village abandonné par les humains, le feu qui vient du ciel, un dragon caché dans un coin, une montagne où justement il se passe plein de choses, donc voilà c’est vraiment une sorte de flash de plein de moments clés de l’histoire de l’album.
Thibault : Oui puis on a voulu mettre un petit peu en avant aussi le côté plus « dark » de l’histoire, un peu moins coloré que le premier album qui était très coloré justement.
Et de quoi vous vous êtes inspirés pour cet album ?
Lucas : Alors ça va être très dur de répondre à cette question, mais en fait de base on vient vraiment du metal au sens large. Assez vite quand on a commencé à composer pour le groupe on a essayé de rajouter justement tous les éléments un peu folk, celtiques, du coup c’est dur de dire qu’on va être influencés par une chose en particulier. Ça peut être des groupes de metal, des mélodies celtiques, des musiques de films, ça peut être un peu tout. On n’a pas une source d’inspiration, on écoute chacun beaucoup de musique donc forcément on engrange des choses …
Thibault : Mais on essaye de garder une couleur quoi. Une couleur sur les compos mais tout en différenciant le tout du premier album, c’était le but, on ne voulait pas faire un copié-collé, c’était pas du tout l’objectif. On ne voulait pas non plus se poser de limites en termes de compo à vouloir faire exactement pareil, fallait que ça reste un minimum créatif aussi. Mais après pour les inspirations on est vraiment variés. Lucas écoute beaucoup plus de power et de heavy.
Oui je m’étais dit en écoutant que tu étais bien dans ce trip-là (rires).
Lucas : Oui voilà Helloween, Gamma Ray, les Rhapsody enfin un peu toute la clique (rires).
Thibault : Alors pour le coup moi dans l’idée je ne suis pas du tout bercé dans ces univers de metal la, bon il y a Maiden qui m’influence beaucoup, j’en ai beaucoup écouté, mais après moi je suis plus porté sur tout ce qui est Symphony X, Dream Theater, plus le metal prog en fait.
Lucas : C’est ça on a tous des influences différentes. Enfin toujours autour du metal mais on est tous dans nos trucs. Loris va être un peu plus sur ce qui est brutal, Clément plus sur le prog aussi, donc voilà on a chacun notre touche et c’est aussi pour ça par exemple que le deuxième album a un peu évolué par rapport à ça. Thibault du coup il a apporté des morceaux sur ce deuxième album donc même si on essaye toujours de garder cette touche, ça donne un côté varié, ça donne de l’ouverture.
Mais le groupe est plutôt porté sur le power pourtant, vous arrivez à mêler toutes ces influences si différentes de façon à ce que ça plaise à chacun de vous ?
Lucas : Ah complètement. Mais en fait on n’arrive jamais en répète par exemple en se disant qu’on va essayer de faire quelque chose ensemble, c’est-à-dire que le groupe on l’a créé en 2007 et même si ça s’est fait naturellement, le but a été de monter une certaine identité. Ce qui veut dire que c’est l’identité du groupe qui va primer avant tout. C’est-à-dire que quand Thibault a ramené des morceaux la première question ça a été est-ce que ça va coller au truc du groupe ? Quand moi je vais composer des morceaux c’est pareil, on se demande toujours si ça va coller. Le but n’est pas de rentrer dans un carcan non plus, mais si un jour on fait un morceau de black metal on ne le mettra jamais dans le groupe, l’objectif c’est vraiment de garder cet univers. En se mettant dans le groupe on se met dans cet univers-là.
Y-a-t-il une différence majeure entre cet album et les précédents ?
Thibault : Bah alors déjà pour la réalisation on ne s’est pas adressé au même studio, l’ingé son qui a géré le mixage et tout ça n’était pas du tout le même que sur le premier album, mais ça ça c’est fait naturellement en fait. Du coup ça a peut-être été pas plus compliqué mais il fallait qu’on garde un peu la couleur du coup vu que c’était pas fait par les mêmes personnes.
Lucas : Et malgré tout on savait peut-être plus ce qu’on voulait, on avait plus la main. Par exemple sur le premier album les gars avaient fait plus de boulot pour nous que là on a essayé de faire par nous-mêmes, l’écriture des cœurs, des samples par exemple. Là on a vraiment essayé de mener le projet encore plus loin et du coup de l’accompagner encore plus. On a essayé de le travailler sous tous ses aspects, de pousser le truc encore plus loin. Bon après on a tellement la tête dans le truc que c’est très dur de faire des différences. C’est juste qu’il est plus abouti quoi.
Est-ce qu’il y a un morceau qui représente particulièrement bien le groupe dans cet album selon vous ?
Thibault : Bah pour le panel de couleurs je dirai « Mother Firedrake » parce que il y a un peu toutes les couleurs du groupe réunies dedans. Alors le but n’était pas de faire un patchwork hein, en tout cas c’est Lucas qui l’a écrit et je pense pas qu’il l’ait fait dans ce but-là. Mais oui il y a pas mal d’instru qui sont présentes dans ce morceau et qui sont présentes dans d’autres, et vu la longueur du morceau ça permet aussi de représenter un peu tout l’univers. Donc oui je pense que c’est celui qui représente mieux le groupe.
Et toi ?
Lucas : (rires) Je ne sais pas du tout ! Tout l’album représente bien le groupe, c’est difficile comme question ! Mais si je devais en choisir un ce serait « My Shattering Burden », pour moi il va plus ressembler à ce que pouvait être un peu le premier album, quoi qu’il soit plus mélancolique quand même.
Et pour les paroles, est-ce qu’elles ont une signification particulière ?
Lucas : Alors là du coup on revient sur ce qu’on disait au début, c’est-à-dire que c’est vraiment une histoire en fait. Dans le premier album, pour faire simple, c’était un homme qui sortait d’une tyrannie et du coup qui avait une voix mystérieuse qui l’appelait pour sauver l’humanité. Pour faire très simple.
Thibault : Un schizophrène quoi.
Lucas : (rires). Donc l’idée était un peu de poursuivre cette histoire mais pas juste de faire une suite. On a réfléchi à comment avancer dans cet univers qu’on commençait un peu à créer, donc en fait l’histoire raconte justement d’où vient cette voix mystérieuse en fait. Qu’est-ce que c’est ? Qui est-ce ? Pourquoi elle fait ça maintenant ? Ça parle donc d’un dieu, qu’on présente justement dans cet album, et tout l’album parle de son histoire. De son rapport avec les autres dieux, qui sont les ennemis du premier album, leur relation etc. Et donc voilà, tout l’album est basé sur cette histoire, et va dire comment un dieu devient la voix sacrée.
Thibault : Après si par signification particulière tu entends connotations ou doubles sens, politique, engagement, société, il n’y a rien d’affiché en fait, on parle seulement de liberté, on parle de tout ça, après chacun comprend ce qu’il veut.
Lucas : C’est l’avantage de la fantasy en fait, chacun peut y voir un peu ce qu’il veut en fait, ça parle de liberté, de rébellion, de plein de choses mais c’est dans la fantaisie donc chacun pioche ce qu’il veut.
Pendant combien de temps vous avez travaillé dessus ?
Lucas : Le premier morceau on l’a composé un an après la sortie du premier album donc 2013. On a eu un an vraiment où après le premier album on s’est un peu posé. On a joué un petit peu mais on n’a pas commencé à composer. Et on a commencé donc en 2014 même, car le premier album est sorti en fin 2012, 2013 – 2014 on a commencé à bosser vraiment sur les nouveaux morceaux.
Appréhendez-vous les retours sur cet album ?
Lucas : Alors c’est sûr qu’on appréhende, on appréhende toujours, on attend toujours de savoir ce que les gens en pensent.
Thibault : C’est un peu pour ça qu’on le fait aussi, on ne fait pas de la musique que pour nous mais surtout pour les autres aussi.
Quel est votre morceau favori dans cet album ?
Lucas : Bah moi je reviendrai sur « Mother Firedrake », justement LE fameux morceau de 11 minutes où il se passe plein de choses, on passe par le planant, par l’épique, y a tout quoi. Ça n’a pas été fait pour ça mais du coup il se passe plein de choses. Et ouais c’est vraiment celui que je préfère actuellement. Mais ça se trouve dans deux mois je vais dire autre chose ! Mais pour l’instant c’est celui qui me marque le plus, et celui que j’aime le plus jouer en concert aussi.
Et toi ?
Thibault : Moi se serait « My Shattering Burden » en fait. Pour le jeu en live j’aime bien le côté mélancolique, c’est là que je suis le plus à l’aise au niveau du jeu guitaristique pour le solo et tout. Et je le trouve vraiment cool, il y a un côté très énergique dans le rythme et puis il y a le côté très posé sur l’intro, le pont au milieu, et oui j’aime beaucoup ce morceau-là.
Et par rapport aux tournées, vous avez des retours de l’étranger ? Vous prévoyez des concerts ailleurs qu’en France ?
Lucas : Pour l’instant non, du côté professionnel non on n’a rien de l’étranger. On aimerait bien, notamment l’Allemagne, c’est un pays qu’on adore, faut qu’on aille jouer là-bas, c’est juste indispensable ! Mais pour l’instant on n’a aucun retour à ce niveau-là. On a des retours de gens qui ont découvert l’album mais c’est tout. Mais en France on prévoit des petites dates quand même bien sûr. Là en fait avant l’album on a vraiment travaillé sur le local donc en Normandie, c’est-à-dire que là on a sorti l’album en janvier donc jusqu’à ce moment-là on a joué aux quatre coins de Normandie. Et là on commence à travailler vraiment au-delà, en dehors de notre région.
Thibault : Oui on va chercher sur Lyon en l’occurrence, la Bretagne, partout où on pourrait jouer en fait.
D’où vient l’idée du nom Hopes Of Freedom ?
Lucas : Alors ça vient vraiment du début du groupe en fait. A la base il y avait un autre petit groupe, quand on avait monté le groupe en 2007 en fait, juste avant il y avait un tout petit groupe avec Clément Simon à l’époque, donc l’ancien guitariste du groupe, ça s’appelait Dark Hopes, c’était juste un petit groupe du moment quand on était au lycée. Après en 2007 ça a vraiment évolué, c’est devenu Hopes Of Freedom parce qu’on a commencé a monter justement cette identité autour du power donc voulait quelque chose qui marque et qui soit tout de suite positif. Et du coup Hopes Of Freedom c’est très positif, très ouvert, ça peut soit ne rien connoter soit connoter beaucoup de choses.
Comment en êtes-vous venu à jouer ensemble ?
Lucas : Alors ça s’est vraiment fait par étapes en fait. Le line-up actuel du groupe n’a plus aucun membre des débuts à part moi. Loris est rentré dans le groupe juste six mois après, on s’est rencontrés au conservatoire où on prenait des cours ensemble. Avant l’album et après l’EP c’est Clément qui nous a rejoints, donc trois ans après le début du groupe quoi. Et avec Thibault on s’est également rencontrés au conservatoire, juste avant l’album, début 2012.
Thibault : Je suis le petit jeune du groupe. Le vieux mais le petit jeune.
Depuis combien de temps faites-vous de la musique du coup ?
Lucas : 14 ans ? L’année dernière ça m’a fait mal quand je me suis rendu compte que j’avais passé plus de la moitié de ma vie à faire de la musique.
Je trouve ça plutôt positif !
Lucas : Oui oui bien sûr ! Oui on a toujours fait ça, depuis qu’on a 12 / 13 ans et qu’on peut faire de la musique on ne s’est pas arrêtés.
Thibault : Oui c’est ça, moi j’ai commencé la gratte à l’âge de 12 ans. Je ne dirai pas combien de temps ça fait pour pas me …
Lucas : Les ¾ de ta vie ! (rires)
Et qu’est-ce qui vous a donné envie d’en faire en fait ?
Lucas : J’ai commencé la guitare à 13 ans lors d’un noël et dès ce moment j’ai su que c’était ce que je voulais faire de ma vie. Il n’y a rien de particulier, je pense que c’était juste trop bien et je ne savais pas ce que j’allais faire ni comment j’allais le faire ni combien de temps, juste que je voulais faire ça de ma vie. En fait j’ai toujours été baigné dans la musique. Mon père a fait partie de groupes, musique pour enfant, il a fait un peu de folk également, j’ai toujours été baigné là-dedans, dans des concerts, dans des répètes, dans des trucs comme ça et j’ai essayé deux trois petites choses avant comme la batterie, mais une fois que j’ai commencé la guitare électrique à 13 ans, j’ai su que c’était ça que je voulais.
Thibault : Et moi c’était un peu le même schéma en fait. Mon père joue un peu de gratte, j’ai toujours été baigné dans des musiques type Pink Floyd, Dire Straits, du rock des années 60 à maintenant, j’ai un oncle qui est professionnel et qui m’a pris en charge pour la formation, et j’ai commencé ça à 12 ans donc. Mais je ne me suis pas dit comme Lucas tout de suite que je ferai ça de ma vie, c’est venu plus tard en fait, mais je sais qu’à partir du moment où j’ai attrapé une gratte, quand je rentrais de l’école je n’avais qu’une envie c’était de jeter mon sac et d’en faire. J’ai commencé à lâcher un peu les jeux vidéo, bon pas complètement hein jamais, mais ma vie tournait autour de la gratte avant tout. Jouer avec des potes, en faire chez moi tout ça, c’était juste top.
Et pourquoi avoir choisi de faire du metal ?
Lucas : Ça s’est fait plutôt naturellement, j’ai pas toujours été baigné dedans plus que ça donc oui ça s’est fait très naturellement. Mais comme ¾ des gens qui sont dans le metal j’avais un pote au collège qui m’avait fait découvrir un best of d’Iron Maiden et puis là c’était foutu. (rires)
Thibault : Alors moi, paradoxalement, je n’étais pas du tout issu du metal à la base. Mais genre vraiment pas. C’est-à-dire que jusqu’à Hopes, à part au conservatoire pour des morceaux qu’on bossait et que je prenais plaisir à jouer je n’avais pas de problèmes du tout avec le metal, je n’étais pas du tout issu de ça. J’ai écoute beaucoup de Maiden quand j’étais ado, après j’ai un peu oublié Maiden et je suis tombé malheureusement dans la vague du néo-metal, ce qui m’a un peu finalement dégoûté du metal guitaristiquement parlant car quand j’écoutais Korn et tout, enfin c’est cool à écouter mais à part du power-cord à jouer je ne voyais pas trop d’intérêt. Et c’est finalement mon prof au conservatoire qui m’a réconcilié un peu avec le metal avec tout ce qui est néo-classique et tout. Mais je n’en jouais pas plus que ça, parce que les projets que j’avais à l’époque c’était plutôt blues, rock, consonance un peu jazzy même, et Lucas est arrivé et m’a dit écoute ça te tenterai de venir jouer un peu avec nous ? Je lui ai répondu que oui, pourquoi pas, on va voir, même si je n’étais pas sûr de pouvoir répondre à ses attentes en termes de metal. Mais à priori ça l’a fait puisqu’il ne m’a pas foutu à la porte ! (rires). Mais oui c’est marrant parce que je prends énormément de plaisir, je suis sûr que Hopes c’est le projet dans lequel je m’éclate le plus guitaristiquement parlant. Alors qu’un an avant de rentrer dans le groupe on m’aurait dit « tiens tu vas faire du metal » j’aurais répondu « mouais ». A ce moment-là disons que je n’aurai pas tout sacrifié, alors que maintenant oui clairement.
Votre meilleure expérience sur scène ?
Lucas : La sortie du premier album. Quand on a sorti le premier album en 2012 on a fait une soirée sortie vraiment à l’arcade donc vers Rouen, dans la salle où on répète depuis qu’on a commencé la musique donc c’est vraiment le lieu où on a toujours été, c’est un peu notre monde, et on a eu carte blanche pour cette soirée de sortie quoi. On avait du monde avec nous, on avait énormément de pub, y avait les potes, le projecteur de flammes, fin voilà c’était vraiment LA grosse soirée comme on aimerait faire tout le temps.
Thibault : Alors, moi, la sortie du premier album j’ai clairement adoré, voir la tronche des gens quand on a foutu les flammes en route c’était magique. Mais à ce moment-là les morceaux étaient encore un peu frais pour moi, j’étais rentré dans le groupe juste avant l’album donc même si j’ai pris beaucoup de plaisir, j’étais encore un peu sur le stress de la gestion des morceaux quoi. En fait pour moi la plus belle expérience serait la sortie du deuxième album plutôt parce que y avait l’intro avec la flûte et la cornemuse, nous on était en coulisses à ce moment-là, la salle était pleine, les gens étaient venus exprès car c’est nous qui organisions la soirée (c’était au même endroit que pour le premier album) et y avait quoi … 350 personnes. Et les gens étaient venus pour ça, donc ils attendaient ça précisément. Et quand on a posé le premier accord de gratte, les gens se sont mis à hurler, mais vraiment hein sans exagérer, et ce moment-là était vraiment le plus magique que j’ai vécu sur scène. Le gros partage avec le public et tout ça … Je sais que ce soir-là en plus j’avais plein de galères de son, ça aurait pu être un enfer en fait. Et finalement c’est resté génial parce que le public nous a vraiment portés.
Une anecdote de studio ou autre à raconter ?
Lucas : Ah on peut parler du tabouret ! (rires). En fait, en général les textes sont toujours écrits vers la fin. Ce qui veut dire que quand on compose les morceaux, ils restent en moyenne six mois sans textes. Donc il faut bien qu’on leur trouve des noms ! Donc là c’est toujours les anecdotes qui ressortent, par exemple le morceau « Hearts In Unison » qui est sur le deuxième album, on l’appelait tabouret. Et pourquoi ?!
Thibault : Parce qu’il y a une blague de répète en fait.
Lucas : C’est une blague de répète ! C’est-à-dire que y a un rythme un peu rapide que Clément à la batterie n’était pas habitué à faire. Et du coup, vu que ça speedait beaucoup, chaque fois qu’il le faisait en répète, il sautillait toujours sur son tabouret. Et comme on n’avait pas de titre de morceau, et ben on l’a appelé tabouret pendant six mois voire plus.
Thibault : Moi si on me demande de donner le nom du morceau j’en serai presque incapable, car pour moi c’est tabouret et c’est tout (rires).
Quel est votre groupe de prédilection à tous les deux ?
Thibault : Ah c’est pas le même, c’est sûr !
Lucas : Je ne pourrai pas t’en dire ! Non je n’ai vraiment pas de groupes en particulier.
Thibault : Moi j’en ai deux en fait. Pour rester dans le metal c’est Dream Theater, et l’autre c’est Toto. Ça n’a juste rien à voir ! Rien à voir avec le metal mais je suis tombé amoureux du guitariste (musicalement parlant j’entends) quand j’avais 14/15 ans je crois, et je n’ai jamais réussi à décrocher. Ce mec je crois que c’est ma plus grosse source d’inspiration guitaristique et même quand j’essaye de m’en détacher et de jouer un peu différemment, j’en reviens toujours à lui. Pour moi c’est dieu quoi !
Bon ça n’a rien à voir mais, comment vous avez vécu les attentats ? Ou l’actualité joyeuse de ces derniers temps ?
Lucas : Clairement ça a été horrible. Après, ce n’est pas le fait que la communauté musicale ait été touchée au Bataclan qui m’a rendu spécialement triste. Je veux dire, je n’ai pas été plus triste pour ça que pour Charlie Hebdo, les deux étaient horribles. Je ne sais pas si ces mecs-là visaient la musique. Ils visent tout je pense, d’une manière générale. Que ce soit les mecs au bar, ou n’importe qui d’autre. Oui on l’a très mal vécu, comme tout le monde je pense.
Thibault : Oui moi c’est pareil. C’était très bizarre en fait … Fin là je parle pour les attentats de Charlie Hebdo, j’étais dans ma caisse et d’un coup j’entends ça à la radio, j’ai pris une bonne grosse tarte dans la face. Et pour les autres attentats c’était vraiment bizarre la manière dont ça s’est passé. Enfin, pour moi. Le soir des attentats je me suis couché tôt, j’étais crevé je m’en rappelle. Donc je n’ai rien vu aux infos. Puis en règle générale je ne regarde pas trop la télé en fait. Et le lendemain matin je lis sur mon téléphone en allant bosser et je reçois un message d’un pote qui me demande où je suis. Du coup je me dis merde, je n’ai quand même pas oublié d’aller jouer hier soir, pas oublié une soirée, rien ! Bon je n’avais pas répondu de suite puis là, j’allume la radio et je tombe là-dessus. Comme je t’ai dit, j’ai vraiment pris une grosse tarte dans la gueule. Déjà de base en général je suis plutôt quelqu’un d’empathique, donc je ne me suis pas posé la question de savoir si ça aurait pu être moi, ou j’aurai pu y être, ça pourrait m’arriver etc. Parce que voilà finalement ça peut arriver à n’importe qui n’importe quand. Et quelle que soit la communauté à laquelle on appartient. C’est juste le fait qu’on puisse froidement buter des gens comme ça, ça m’a retourné, je n’arrive pas à comprendre. Je suis resté scotché aux infos pendant deux ou trois heures et après y a fallu que je coupe complètement parce que j’avais plus que ça en tête et c’était pas bon. Alors oui il fallait en entendre parler évidemment, mais si je ne m’étais pas coupé de ça je pense que j’aurai pas été dans un bel état. Donc c’est très compliqué. Puis j’ai deux gosses donc quand tu vois ça tu te dis merde, ils vont où quoi ? Donc je ne sais pas, je ne sais même pas s’il y aurait un mot pour caractériser ce que j’ai ressenti ou ce que je peux penser de tout ça.
Un petit message pour les fans ?
Lucas et Thibault : Merci ! (rires)
Lucas : Venez nous voir en concert !
Y a du feu et tout !
Lucas et Thibault : (rires)
Thibault : Moi ce que j’aurai tendance à dire aux gens c’est qu’on les encourage à écouter, et je leur dis merci bien évidemment. Sans ces gens-là qui achètent notre musique qui écoutent notre musique et qui viennent nous voir en concert, il n’y a pas de possibilité d’exister en fait. On fait de la musique et on essaye d’en faire d’entrée, mais s’il n’y a pas le public derrière ça marche pas. Donc le seul truc que j’ai à dire aux fans c’est : merci !
Quelle a été votre inspiration pour ce Concept Album ?
Andy : Il faut revenir en 2010 pour en comprendre l’origine. J’ai rencontré Wolfgang Hohlbein (un des auteurs les plus célèbres en Allemagne, il a vendu plus 40 millions de livres, aussi connu que Stephen King) à notre concert de comédie musicale Christ 0, à Munich, que nous avons nous-même écrit et joué. Étant lui-même un auteur attiré par la fantaisie et le mystique, il dit à son manager, Dieter Winkler, qu’il adorerait qu’un groupe comme Vanden Plas collabore avec lui pour créer un concept à mettre en scène, provenant d’un de ses romans. Il est venu nous voir pour en discuter, et comme je suis fan de Wolfgang depuis une vingtaine d’années, je n’arrivais pas à croire que LUI venait pour nous faire une telle proposition. On a passés du temps ensemble, à discuter de notre projet, puis lui est venu l’idée de créer une comédie musicale basée sur son roman Chronicles Of The Immortals (Die Chronik der Unsterblichen) qui se déroule en 15 tomes. Je lui ai répondu que c’est impossible d’adapter l’intégralité d’un roman en 15 tomes dans une comédie musicale de 2 heures et demie, donc nous devions créer notre propre histoire, basée sur les personnages les plus importants de ce roman mais indépendante de celui-ci. Il a adoré l’idée, donc on a écrit cette comédie musicale et elle a été un grand succès, on l’a joué 25 fois avec 800 entrées vendues par concerts, et en voyant que cette musique fonctionnait bien, on s’est dit qu’on pourrait en tirer un vrai album pour Vanden Plas. On a donc conclu un marché avec la maison de disque Frontiers Records, leur vendant la musique et son histoire. Ils ont trouvé cette idée géniale, mais ils voulaient la totalité de la comédie musicale dans cet album, alors qu’à la base nous voulions en extraire ce qui était d’après nous les meilleures parties. Nous devions donc choisir entre en faire un double album, ou séparer la comédie en deux albums. Il aurait été trop long d’en faire un double album à cause de la réalisation des morceaux de l’album, contenant beaucoup d’orchestration. On a donc séparé l’album en deux, Netherworld Path 1 et Netherworld Path 2, chaque album étant un acte de la comédie musicale.
Quelle est l’histoire de cet album ?
Andy : L’histoire prend place dans un monde fantastique peuplés de démons et se déroulant dans des lieux historiques tels que Rome et Londres et suit un vampire, condamné à l’immortalité et ce que celle-ci implique émotionnellement pour une personne, parce qu’on donnerait beaucoup pour l’immortalité, par crainte de la mort, mais il y a aussi les aspects négatifs comme perdre des proches encore et encore, et la façon dont cela affecte la personne.
Y-a-t-il une différence entre la première partie de l’album et la seconde ?
Andy : Après la première partie, nous savions exactement quelle direction prendre avec l’album, et je trouve celle-ci meilleure musicalement, mais elle se rapproche aussi plus des origines du rock progressif, je pense que c’est la principale différence entre les deux.
Cherchiez-vous à faire quelque chose de nouveau ou différent au travers de ces deux albums ?
Andy : Là où nous avons innové, c’est dans la narration de l’histoire que nous avons créée par la musique. Nous avons donné aux personnages et aux scènes de la cohérence, comme dans un film, et je pense que la musique elle-même est puissante pour la narration, et ce qui différencie cet album des autres, c’est l’utilisation d’ajouts et de mélodies orchestrales pour transporter l’histoire. Nous ne voulions pas perdre cet esprit, déjà présent dans la comédie musicale, pour que l’auditeur soit autant immergé dans l’histoire que le spectateur de la comédie musicale. Ce qui a été changé par rapport à la comédie musicale, c’est les parties instrumentales des morceaux, bien plus nombreuses, car dans une comédie musicale, tout le monde raconte une histoire sur scène, et un régisseur ne saurait pas quoi faire d’une minute et de demie de solo de guitare, ça n’a pas de sens. On a donc modifié ces parties là une fois qu’on a décidé de faire un album unique.
D’après toi, quel morceau de cet album représente le groupe ?
Andy : Rétrospectivement, j’aurais dit « Stone Roses Edge » mais avec un changement de direction du groupe, « Diabolica Comedia ». Ça ne veut pas dire pour autant que notre prochain album sera comme « Stone Roses Edge » ou « Diabolica Comedia », nous voyons Netherworld 1 et 2 comme des albums à part, nous voulions donner aux fans une vision différente de Vanden Plas, mais pour nous c’est un projet que nous avons terminé et que nous aimons, et nous nous ouvrirons à d’autres perspectives après la tournée. On verra bien, mais je pense que nos prochains albums seront un peu plus « purs », un retour aux sources, gothiques, comme dans « Far Off Grace », dans lequel on a utilisé moins d’orchestration, mais je pense que dans le prochain album nous utiliseront l’auto orchestration parce qu’on peut le faire et que l’on obtient un bon rendu, mais dans une moindre mesure, pour ensuite l’utiliser intensément au point culminant d’un morceau. L’objectif principal reste le retour à nos origines, un peu plus hard, à peu près entre God Thing et Beyond Daylight, c’est un peu le style que l’on vise, moins d’arrangements, on voulait utiliser des vrais synthétiseurs par exemple. On a une nouvelle idée derrière la tête et on aime la tournure qu’elle prend. On verra bien ce qui se passe.
Quel est ton morceau préféré de cet album ?
Andy : Mon morceau préféré … c’est compliqué. J’aime « Stone Roses », mais je les aime tous, ils s’emboîtent tous très bien, j’aime aussi le dernier, « Circle Of The Devil », c’est impossible de jouer celle-là sur scène, beaucoup d’orchestration et de chœurs. J’aime aussi énormément « Diabolica Comedia » parce qu’il est très unique, il y a aussi « Godmake Us Temptation » … je n’arrive pas à en choisir une, parce que les morceaux sont interdépendants.
Oui je comprends, l’ensemble des morceaux s’enchainent, il n’y a aucune coupure entre eux.
Andy : C’est exactement ça !
Personnellement, j’ai un morceau préféré, c’est Monster !
Andy : « Monster » ? Très bon choix !
Quel est votre prochain objectif ?
Andy : On a quelques projets de comédies musicales, on en a écrit une nouvelle appelée Every Man, on l’a déjà joué à Kaiserslautern, qui a aussi été un succès. On va aussi la jouer à Innsbruck, en Autriche, de Mars 2017 à Septembre. L’année prochaine est prévue pour les comédies musicales. Pendant notre tournée de cette année, nous prendrons une pause en mai, pour commencer à réfléchir à des idées de musiques, écrire des concepts. Puis en octobre, à la fin de la tournée, nous commencerons à composer avant de reprendre en mars 2017 à Innsbruck. Si tout se passe bien, tout sera prêt et quand nous auront fini à Innsbruck, nous retourneront au studio pour enregistrer l’album.
Et que pensez-vous du public français ?
Andy : On l’adore. On espère voir une grosse foule ce soir. Durant nos 3 premières années nous étions plus populaires en France, mais on a dû partir de notre société à l’époque et on a pas eu de chance avec la suivante, les gens pensaient que Vanden Plas était fini, et ce n’est pas facile de rester sur le marché si les fans pensent que vous n’existez plus, donc on a eu du mal à revenir et jouer des concerts pendant quelques années. Et maintenant on est de retour, il y a deux ans on a joué 5 concerts, et cette année 4 et nous reviendront en octobre pour jouer au Roussillon. Je pense que petit à petit nous regagnerons le public français, je l’espère, nous adorons la mentalité française et je pense que les français nous aiment réciproquement, de ce que je vois des réactions à chaque fois. Mais je ne veux pas trop m’avancer avant un concert, on en reparle après.
Je te laisse le mot de la fin, as-tu un message à faire passer ?
Andy : Je reviens sur le fait que j’aime beaucoup la France, je passe mes vacances ici, j’ai été durant les 5 dernières années en Ardèche, et près de Marseille. J’adore la mentalité française, le paysage, la nourriture et j’aime le vin. Le groupe est très heureux de revenir, on le sent bien et on espère que les gens aiment toujours ce qu’on fait et qu’on aura la chance de revenir les 5-6 prochaines années.
Merci à Steeven pour voir réalisé cette interview.