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Le Groleg arrive à un âge où il aime vivre de nouvelles expériences ! Quand j’ai vu que Cannibal Corpse passait dans la bonne ville de Rouen, je me suis dis: « pourquoi pas ! », me ravisant aussitôt car je ne pouvais décemment pas imposer un tel supplice à mon épouse. Finalement ce concert, nous l’avons vécu, car ma chère et tendre m’a offert ce joli cadeau pour la Saint-Valentin. Belle preuve d’amour ! On ne peut pas dire que j’écoute le quintette tous les jours, mais j’apprécie de manière ponctuelle cette sauvagerie maîtrisée.

Le 106 est une fort belle salle, très convenablement remplie pour ce concert de niche ! Ayant passé toute la durée de la première partie au bar autour d’un cola, je peux juste vous dire qu’il s’agissait de death français qui n’a pas attiré mon oreille. Il faut dire qu’en la matière, je suis très exigeant ! Chose intéressante, la salle est équipée d’un studio de radio et nous assistons à l’interview de Paul Mazurkiewicz, batteur et parolier du groupe, qui évoque l’amour immodéré de la formation floridienne pour le gore et l’horreur. Il ne faut pas omettre que tout cela est du troisième degré et que les cinq gaillards n’ont jamais mangé personne.

Cannibal Corpse fait son entrée sur scène au son de « High velocity impact spatter » et « Sadistic emeodiment« , dignes représentant de ce tourbillion death grind qu’est « A Skeletal domain« . Le son est puissant, carré, équilibré et George « Corpse Grinder » Fisher, éructe comme un porc que l’on égorge alors qu’il est sur la position essorage 1400 tours. Bonjour les cervicales ! Paul Mazurkiewicz impressionne derrière son kit. Cet homme est une véritable machine, qui ne connait pas l’à peu près ! Ces blasts ébranlent l’assistance, tandis que la basse du virtuose Alex Webster aligne les accords les plus improbables. Ces quarantenaires s’éclatent sur scène, pour preuve: leurs larges sourires, ainsi qu’un Fischer qui n’hésite pas à communiquer largement avec son public. Mais Cannibal Corpse, c’est aussi et surtout un mur de guitares qui pour une oreille experte évoque des mélodies bien charpentées. Les duettistes que sont Rob Barrett et Pat O’Brien sont d’une efficacité redoutable en rythmiques rasoirs et leurs soli font référence aux canons du genre. On pense beaucoup à Hanneman/King en plus torturés, prolongements extrêmes de la paire Downing/Timpton. Les titres s’enchaînent et mettent K.O une assistance qui prend du plaisir sur des rythmes qui poussent au headbanging effréné. Le groupe ne faiblit pas un seul instant et assure merveilleusement son travail de sape. Le club des cinq délivre ainsi une violence explosive, terriblement addictive. On mouille le t-shirt à l’image d’un groupe qui transpire et qui vit sa musique. Les classiques se suivent, jusqu’au tube ultime qu’est « Skull full of maggots » et son refrain repris par une assistance qui connait sur le bout des doigts le répertoire. Après une heure et quart de violence pure et de riffs acérés, Cannibal quitte la scène avec le sentiment du devoir accompli. Il faut dire que la foule semble être contente de la soirée qu’elle a passée.

Cannibal Corpse est venu et a vaincu. Quant à moi, j’ai été ravi d’assister à cet événement !