A groupe exceptionnel, lieu mythique ! Dream Theater est ce soir à l’Olympia comme Led Zeppelin quarante-cinq ans plus tôt. C’est donc la consécration pour les cinq de New-York qui repassent par la capitale parisienne pour la deuxième fois cette années pour ce Along for the Ride Tour, c e dernier coïncidant avec les quinze ans de Scenes From A Memory et les vingt ans de Awake .
La set-list de ce soir fait donc honneur à ces deux monuments de la discographie du Théâtre du Rêve, le groupe n’hésitant pas à ne jouer aucun titre de Images and Words. Nous pouvons donc nous réjouir de cette liste de titres hors « tubes ». L’Olympia est plein ce soir et la chaleur, au premier degré du terme, du lieu n’est que le reflet du set incandescent qu’offre le groupe à l’assistance chauffée à blanc. Dès l’entame, à la suite de la vidéo égrainant toutes les pochettes du groupe, le heavy et dynamique « The Enemy Inside » met tout le monde d’accord, de par son riff et son refrain évidents et efficace. Le groupe affiche une forme olympique même si sur ce titre James LaBrie semble un peu à la peine. Un peu de thé au miel et James retrouve sa voix qui fait partie intégrante du style D.T.
Le son est énorme et les images qui défilent sur l’écran rendent ce set poignant. Le Majesty Cab servant de fil conducteur à l’ensemble de la set-list. Première surprise : le groupe se lance dans un titre fleuve : « The Shattered Fortress », titre qui raconte les déboires de Portnoy avec l’alcool sur fond de noirceur et de profondeur musicales. Le groupe brille lors de ce titre à tiroirs où les ambiances se succèdent. Superbe ! James LaBrie y est incroyable, s’appropriant les parties vocales des nombreux artistes qui à l’origine intervenaient sur ce titre. Mike Mangini, derrière son kit impressionnant, rajoute tout un tas de nuances, absentes du titre originel. Il fera de même tout au long du set. Un régal pour les oreilles et les yeux ! « On the Backs of Angels » devient un classique, tandis que « The Looking Glass » semble se dessiner comme tel. C’est d’ailleurs l’occasion d’entendre dans le mixe, le flegmatique John Myung, qui n’est pas là pour rigoler derrière sa basse à je ne sais combien de cordes ! C’est lui qui booste l’excellent « Trial of Tears » ; titre épique et riche en bouleversements.
Depuis le début de la soirée, une nouvelle fois celui qui impressionne, est John Pettrucci avec ses interventions au millimètre. Quel poignet magique ! Son jeu est toujours aussi incisif et précis. D’ailleurs, il n’hésite pas à renvoyer les balles que lui envoie le Magic Wizzard, Jordan Rudess, qui lui aussi est totalement déchaîné, même si son clavier portable finira par le lâcher. En 2013 Dream Theater, avec son album éponyme, renoue avec l’instrumental. « Enigma Machine » remplit parfaitement son rôle, laissant à chacun le loisir de démontrer tout son talent. Mike Mangini en profite pour balancer un solo court et amusant sur fond de vidéo façon dessin animé, où tout en combattant un dragon, les cinq tombent sur un cadavre. Les mauvaises langues disent qu’il s’agit d’une personne très importante dans l’histoire du combo et ça c’est pas bien ! Les quatre instrumentistes sont ovationnés et enchaînent sur cette belle ballade qu’est « Along for the Ride », où James rayonne. Le groupe tape ce soir dans l’épique et pas dans ses tubes. « Breaking all Illusion » donne le frisson tant ce titre résume à lui seul l’art Dream Theater, notamment cette fameuse envolée portée par un Petrucci qui tutoie les anges. Premier frisson et ce n’est pas le dernier. C’est ainsi que se termine l’acte 1, avant l’entracte d’un quart d’heure qui retrace l’univers Dream de façon loufoque à l’aide d’images tirées de « Youtube ».
Après l’interlude, le public devient dingue au son de « Puppies on Acid » qui annonce les vingt ans de Awake. Cette intro toujours aussi roborative, tenue par le maestro des touches sert de pont au diptyque ultra rasoir qu’est l’enchaînement « The Mirror/ Lies ». John Myung est à l‘honneur grâce au magnifique « Lifting Shadow off a Dream », titre à la fois technique et atmosphérique. James LaBrie atteint alors des sommets de justesse. La soirée est sous le signe des titres fleuves notamment avec cette perle qu’est « Scarred ». Deuxième frisson. Frisson 3 : Jordan Rudess introduit le magnifique et inédit en concert « Space-dye Vest », magnifique composition de Kevin Moore qui a auguré ensuite la carrière solo du claviériste. Titre que Portnoy n’a jamais voulu jouer en live. Que le contentieux doit être lourd ! En tout cas, le groupe s’approprie à merveille ce titre notamment en intervenant de façon crescendo, John Petrucci se permettant même d’y coller un solo. Grand moment ! Je crois que les die-hard fans sont à terre. Moi, j’ai la langue qui traîne par terre ! Le groupe m’achève et l’assistance aussi avec le colossal « Illumination Theory », qui bénéficie d’un interlude classique qui pourrait être joué par un orchestre classique comme à Boston, je crois. C’est à ce moment là la fête à la luciole ! Le titre repart de plus belle, avec un James LaBrie explosif et un Petrucci incisif. C’est sans doute lui qui impressionne le plus, tandis que Mangini demeure impérial sourire rivé aux lèvres. C’est ainsi que l’acte 2 prend fin ! Au bout de deux heures et demies, c’est déjà le temps des rappels et c’est « Metropolis part II » qui est à l’honneur avec comme point d’orgue, le tourbillon « Dance of Eternity ». Mike y donne le tournis. Les quatre s’amusent comme des fous. « Finaly Free » clôt les débats : apothéose explosive !
Quelle soirée les amis ! J’ai même glissé à ma Marinette qu’il s’agissait sans doute, d’un des trois meilleurs concerts de Dream auxquels il m’a été donné d’assister. Mon premier : restant évidemment spécial et c’était sur le « Awake tour ». Dream Theater a ce soir rendu un bel hommage à cette salle mythique qu’est l’Olympia. Revenez vite et dans cette salle s’il vous plait !
Setlist: Act 1

On the Backs of Angels The Looking Glass Trial of Tears Play Video (played with extended intro and guitar solo) Enigma Machine (with drum solo in the middle) Along for the Ride Breaking All Illusions Act 2 The Mirror
