
Il n’était absolument pas prévu que j’aille à la Convention Prog-Résiste à Soignies ! Mais au vu de l’affiche, je n’ai pas … résisté !
Lazuli qui passe à 40mn de chez moi alors que ça fait maintenant 3 ans que je les suis via facebook et que je n’ai jamais pu les voir parce que toujours trop loin ou concours de circonstances …
Alors là, c’est hors de question de les rater …
Je ne dirais pas que je n’ai pas apprécié les autres concerts, mais j’ai choisi d’axer mon report sur Lazuli uniquement, parce que c’est eux que je suis venue voir !
Et voilà le moment tant attendu, une accro parmi tant d’autres, qui arborent fièrement le T-shirt de Lazuli. Nous sommes agglutinés aux portes de la salle, attendant fiévreusement qu’elles s’ouvrent, avec en fond sonore le dernier titre de Lazuli – « Deraille » – qui est en train de terminer les balances !
On est déjà presque dans l’ambiance et la pression monte !
Les portes s’ouvrent, enfin, et il est hors de question que je sois en loin de la scène ; la salle se présente sous forme d’amphi, avec des sièges façon gradins !
Moi, qui n’aime que les concerts debout afin de bien ressentir la musique au maximum, de me laisser imprégner totalement par les vibrations des instruments et de la voix, pour le coup si je suis assise, ça va me gâcher le plaisir !
Donc, je me faufile au premier rang, histoire de ne rien rater, même si je ne peux pas faire autrement que d’être … assise … mais au moins face à la scène.
Enfin, les voilà et d’entrée de jeu c’est un partage !
Au premier regard échangé avec eux, au premier contact, ces musiciens, ces gens sont simples, chaleureux ! On les sent heureux et fiers d’être là, avec nous, avec leur public et de nous offrir ce qu’ils ont de meilleur !
Et c’est-ce qu’ils vont faire : nous offrir le meilleur d’eux-mêmes, s’offrir à nous, dans un partage et un grand moment de simplicité et de convivialité.
« Déraille » : un des titres de leur dernier album ouvrira un concert hors norme et je peux vous assurer que rien n’a déraillé … Ils ont enchaîné les titres, avec passion, professionnalisme, humour et une immense générosité.
La set-list a marié nouvel album bien sur et titres plus anciens mais je pense que siLazuli nous avait joué l’ensemble de leur œuvre, personne n’aurait rien trouvé à redire !
Ces 5 là sont soudés, complices, indissociables !
Pour les habitués à les voir c’est certainement une redite, mais pour moi qui les voyait pour la première fois c’était une évidence et c’est fabuleux de sentir cette alchimie entre eux, pas 5 membres d’un groupe mais une seule et même personne sur scène !
Les moments intimes de cette complicité ont été nombreux d’ailleurs, entre les regards, sourires et gestes échangés, difficiles à capter avec un petit appareil photo mais à jamais gravé dans ma mémoire.
Malheureusement, les bonnes choses ont toujours une fin, mais Lazulia su la terminer en beauté et une fois de plus en générosité avec ce final au Marimba, dont j’ai tant entendu parler via facebook, ici filmé par Jean-Michel Thomas qui m’a très gentiment autorisée à partager sa vidéo :
Merci d’avoir partagé ces instants magiques avec nous.
Merci de faire vivre au travers de votre musique, cette belle langue française qui est la notre et de la faire apprécier hors de nos frontières.
C’est toujours à regret que l’on quitte des gens tels que vous…
Retrouvez LAZULI sur leur site
Retrouvez Convention PROG RESISTE sur facebook
Interview donnée à l’issue du concert
A l’issue du concert, une interview était organisée par la convention.
Le groupe s’y est prêté avec chaleur et bonne humeur.
Pourquoi aussi longtemps entre le précédent album et ce dernier « Tant que l’herbe est grasse » ?
Dominique répond que ce sont eux qui produisent, c’est en quelque sorte de l’artisanat et donc ils doivent tout gérer, ce qui est forcément plus long entre deux albums.
Comment s’est déroulée l’arrivée des « deux petits derniers » ?
Dominique souligne que les divergences de l’ancienne formation les ont amenés à prendre des chemins différents, que le changement était devenu nécessaire afin de pouvoir poursuivre sans se mentir.
Vince et Romain connaissaient et avaient déjà enregistré avec LAZULI, c’est donc tout naturellement qu’ils ont rejoint le groupe.
Dominique confie que si Romain et Vince avaient refusé de les rejoindre, çà aurait probablement été la fin de LAZULI, car çà ne pouvaient être qu’eux et personne d’autre !
Les anciens titres sonnent différemment en concert que sur les album. Comment l’expliquez-vous ?
Dominique évoque le fait que, lorsque Romain et Vince ont rejoint LAZULI, ils leur ont laissé carte blanche pour s’approprier les titres, d’où forcément une sonorité quelque peu différente puisqu’ils y ont apporté leur ressentis.
Comment LAZULI perçoit aujourd’hui ses anciens albums ?
Dominique avoue ne pas revenir en arrière et ne pas réécouter les albums, il dit qu’ils ne leur appartiennent plus, mais qu’ils sont propriété du public, qu’ils sont, quant à eux, en adéquation avec le dernier album sorti.
Claude quant à lui, a l’impression, quand il réécoute les anciens albums, d’entendre quelqu’un d’autre et se dit parfois « tiens, là çà aurait pu être différent ».
Qu’est-ce qui a amené LAZULI à faire du prog ?
Dominique nous confiera que LAZULI n’a pas décidé de faire du prog, mais simplement leur musique, ce qui leur vient avec leurs passions, leur vécu, du plus profond d’eux …
La famille prog les a accueillis, adoptés et ils en sont fiers, même si, comme il le souligne, parfois ils débordent un peu du cadre « prog ».
La filiation avec ANGE est souvent abordée et un des organisateurs n’a pas résisté à poser la question, Dominique avoue que, bizarrement ils n’ont pas écouté ANGE et que donc ils ne peuvent pas avoir d’influences.
Par contre, ils ont sublimement repris un titre de ANGE « Captain cœur de miel » pour le concert des 60 ans de Christian Descamps qui les y avait invités à faire la première partie.
Pourquoi « Cassiopée » et « Captain cœur de miel » qui transcendent la salle, ne faisaient pas partie de la set-list ?
Dominique répond que c’est difficile de ne choisir qu’une quinzaine de titres pour un concert, qu’ils doivent faire des choix, des sélections, maintenant que les albums deviennent plus nombreux.
La Léode de Claude – explications sur cet instrument mystérieux
Claude a été rejoint par un luthier (voir la photo sur la page facebook Prog-résiste)
Après son accident qui l’a privé de son bras gauche, Claude a imaginé cet instrument aussi « bizarre » que magique. « Tellement technique que la vélocité est impossible » nous confie-t-il.
Il avoue « qu’il savait en jouer bien avant de l’avoir tellement il l’a pensé et imaginé » et qu’il a eu la chance de trouver les bonnes personnes pour l’aider à réaliser cet instrument.
Dominique reprendra le micro un instant pour rendre hommage à son frère en insistant sur le fait, que quand lui touche cet instrument, le son qui en ressort est atroce et que Claude est en fait une sorte de magicien, qu’il fait corps avec son instrument et que lui seul peut en faire sortir ces sons.